J’aime les livres qui parlent d’art. Du coup, j’ai difficilement pu résister à un polar qui a pour base le fameur tryptique de Jérome Bosch. Surtout quand je l’avais dans ma pile. Depuis sa sortie. Of course. Sinon c’est pas drôle.
De quoi ça parle
Le Prado, 2013.
Un moine se précipite vers le célèbre Jardin des Délices de Bosch et lui lance du vitriol. Lors de la restauration, les artistes réalisent que sous la peinture, il y a peut-être des inscriptions mystérieuses, qui pourraient nous en apprendre davantage sur le mystère qu’est le peintre et le tableau.
Quand la psychiatre en charge du prêtre demande au restaurateur de lui parler car il refuse de s’ouvrir à elle, il va justifier son action par la découverte d’un manuscrit ancien. Ils vont être entraînés sur les traces de Petronius Oris, dans un récit assez incroyable qui vont les ramener à la création du tableau en 1511, dans un petit village pris d’assaut par les inquisiteurs.
Mon avis
J’écris ce billet une petite semaine après ma lecture et clairement, mon avis final est « bien mais sans plus ». C’est un bon divertissement, les recherches dans le tableau de Bosch à mesure qu’il est décrit dans l’histoire est fascinante (j’avais l’impression de jouer à Où est Charlie… j’adore!). Nous avons ici un typique passé-présent avec Keie le restaurateur, la psychiatre, un collègue et le moine-vandale-raconteur en 2013 ainsi que Petronius Oris, disciple de Bosch, à Bois-le-Duc, au 16e siècle. Pour ma part, j’aimé le passé, avec le village où règne presque une guerre entre l’inquisiteur et l’illustre compagnie de Notre-Dame dont fait partie Jérôme Bosch. La part de vérité là-dedans? J’en doute quand même vu que nous partons dans l’ésotérique et les sociétés secrètes mais j’avoue que je m’en fiche un peu… quand on parle de peintres, de tableaux et de suppositions de folie, ça me plaît. Tout en sachant que nous sommes dans un roman.
J’ai trouvé l’atmosphère du 16e très bien faite, avec l’impact de la religion, les magouilles et les complots. Bosch, peintre au sujet duquel nous avons somme toute assez peu d’information, est décrit comme un être mystique, que nous rencontrons sous le regard d’un jeune peintre qui souhaite faire ses classes. Le jeune Petronius Oris sera pris dans quelque chose de plus grand que lui, tisser de liens et surtout, son existence va être menacée. C’est plein de mystères et d’aventures et il y a le célèbre triptyque comme fil rouge. Bref, cette partie n’est pas mal du tout, même si l’un des mystères n’est pas si mystérieux que ça.
J’ai moins adhéré la partie dans le présent, avec notre charmant moine mysogine. Les personnages m’ont moins intéressée et j’ai aussi trouvé le lien entre les deux époques assez artificiel. De plus, il y a un certain thème féministe dans le roman. On en parle. Beaucoup. Sauf que dans l’histoire, les femmes sont très secondaires et souvent définies par leur position par rapport à un homme. Elles se veulent libérées mais bon… dans le livre, ça ne paraît pas tant que ça. Ceci dit, je ne suis pas capable de déterminer la date de publication en VO (je vois 1999, 2007, 2013… bref, je ne sais pas) et si c’est plus vieux… ceci explique peut-être cela.
Bref, pas mal, intéressant si vous aimez la peinture dans les livres, mais pas révolutionnaire non plus.
4 Commentaires
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Arf, un des titres de ma PAL qui devrait être lu très prochainement. Carolivre avait un avis plus enthousiaste que toi 🙂 J’espère que j’aimerais. Après, j’aime souvent les histoires intégrant des oeuvres d’art.
Auteur
Séverine a aussi un avis plus positif que moi. C’est mon côté féministe qui a cringe! Mais l’art dans la littérature j’aime.
Jérôme Bosch et du polar, c’était plutôt tentant.
Auteur
J’ai été tentée justement pour ça. Mais c’est mitigé pour moi quand même.