J’ai eu envie de lire ce roman après en avoir entendu parler dans Autoportrait d’une autre d’Élise Turcotte. J’avais été tellement frappée par 2666 de l’auteur qu’il fallait que je tente le coup avec ce court ouvrage.
De quoi ça parle
Auxilio Lacouture est la femme qui s’est cachée dans les toilettes du 4e étage de l’université quand la police y est entrée, ce qui a mené à un massacre un peu plus tard. Mère de jeunes poètes mexicains, elle erre dans leur univers.
Mon avis
Je sais, ce résumé ne vous dit rien. À moi non plus. Pourtant il m’est difficile d’en dire davantage car nous avons affaire à un étrange ouvrage avec une narration presque en spirale, qui nous balade entre les fameuses toilettes du quatrième étage de l’université et différents moments dans l’espace et le temps, avec la communauté artistique de l’époque. Nous y croisons entre autres Arturo Belano, alter ego de l’auteur ainsi que de nombreux « jeunes poètes » qui traînent dans les cafés tout en critiquant la génération précédente. La narratrice vit un peu autour d’eux, sans trop se fixer, vivant presque à travers eux. On se balade dans son esprit qui revient constamment à ce moment marquant de sa vie et qui nous balade d’un côté et de l’autre… et c’est fascinant.
Un roman où il se passe peu de choses mais qui questionne constamment. Vous pouvez imaginer que ça me plait. C’est une histoire remplie de poètes dans une époque violente. Ça parle de littérature et du pouvoir de la poésie en ces temps troublés, ça parle de résilience et de perte des illusions. Le voyage de Belano vers le Chili, celui qui part, celui qui revient, c’est magnifiquement réussi.
C’est rempli de symboles, on sort de ce court texte un peu groggy, ayant eu l’impression d’entendre la voix d’un fantôme. On est dans une ambiance un peu surréaliste et j’ai réalisé après ma lecture que nous le personnage d’Auxilio Lacouture était déjà apparue dans Les détectives sauvages du même auteur. Roman que je veux lire, of course. Malgré ses 900 quelques pages!
Bref, j’ai beaucoup aimé. Mais je ne le conseillerais pas à tout le monde!
4 Commentaires
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J’ai commencé la lecture de cet auteur il y a peu, effrayée par sa réputation d’intellectuel. J’ai commencé par quelques nouvelles et ma foi, j’ai bien aimé leur côté mélancolique et presque surréaliste. Je note donc ce court roman, parce que j’ai encore peur des « gros ».
Auteur
J’ai un peu peur du gros qui me reste aussi! MAis quand je suis dedans, j’adore. Je vais trouver des nouvelles par contre, je n’avais pas réalisé qu’il en avait écrit.
Ce n’est sans doute pas son meilleur, mais c’est vrai que le format court permet de découvrir l’auteur sans avoir besoin de se plonger dans un pavé de plus de 1000 pages !
Je recommande souvent à ceux qu’ils veulent « tester » Bolano Nocturne du Chili, assez court aussi, et où on retrouve vraiment son ton si singulier..
Auteur
Ah, je ne connaissais pas celui-ci… je note! J’aime tellement l’auteur.