
J’ai découvert Madeleine Bourdouxhe l’an dernier, avec ma lecture marquante de « La femme de Gilles ». Quand j’ai eu l’occasion de lire cet autre roman de l’autrice, écrit dans les années 30 et publié dans les années 40 (l’autrice voulait vraiment un éditeur-pas-pro-nazi), j’ai sauté dessus.
De quoi ça parle
Marie est mariée avec Jean depuis 6 ans. Elle est amoureuse de son mari, heureuse en ménage et est en vacances dans le sud de la France. Lors d’une promenade, elle va voir un jeune homme, vacancier comme elle, qu’elle va graduellement apprendre à connaître. De retour à Paris, elle va le recontacter.
Mon avis
Madeleine Bourdouxhe a une plume toute en pudeur mais terriblement forte. C’est tellement bien écrit. Il faut certes aimer les récits centrés sur un seul personnage et exploré la psyché d’une femme à travers son quotidien et son évolution personnelle. On sent l’hommage à Proust dans le titre mais il y a selon moi un petit côté Virginia Woolf aussi. Bref, tout à fait pour moi.
Ce roman est certes moins coup de poing que La femme de Gilles. Il est beaucoup plus lumineux aussi. Cette histoire est celle d’une femme qui découvre qu’elle est quelqu’un en elle-même, hors de son mariage et de son statut d’épouse. Elle commence à entrevoir l’évantail des possibilités hors de Jean, son mari et de sa grande soeur Claudine avec qui elle a une relation particulière. Elle s’ouvre à ses désirs, ses envies et à ce qu’elle est profondément.
Tout est dans le détail dans ce roman. Détails dans les réflexions de Marie, son attention aux petites choses, aux petites sensations ainsi que dans la description des ambiances. Je me sentais sur cette plage, plongée dans ces silences riches et prégnants, transportée dans les rues et les cafés parisiens des années 30. Marie n’est pas toujours heureuse, elle a des déceptions, des désillusions mais elle semble saisir le moment présent, les sensations qui permettent d’être vraiment là.
Bref, une excellente lecture, une touche de féminisme, et je vais clairement suivre Zoe éditions. J’ai tout aimé ce qu’ils font à date.
4 Commentaires
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Plus lumineux que La femme de Gilles ? Je me laisserai bien tenter.
Auteur
Disons qu’il y a plus d’espoir!
Merci pour cette découverte.
Je viens de lire La Femme de Gilles à la suite de ce billet.
J’ai pris aussi A la recherche de Marie.
En ce moment il y a une grande table à la librairie Millepages pour les 50 ans des éditions Zoé !
Auteur
Il faut vraiment que je découvre davantage de romans de cette maison d’édition. J’aime vraiment leurs choix éditoriaux.