Ok, j’avoue, je n’aurais jamais lu ce roman s’il n’avait pas été finaliste au prix de libraires du Québec. Je ne l’avais jamais vu avant. Ceci dit, je le dis d’emblée, c’était une excellente découverte! Oui, je sais, je fais beaucoup de bonnes lectures ces temps-ci. J’ai limite l’air de ne pas dire la vérité.
De quoi ça parle
12 janvier 2010. Port au Prince. Haïti.
Un séisme de 7 à l’échelle de Richter va faire gronder le sol et bouleverser drastiquement la vie des habitants d’Haïti de tous les horizons. Dans ce roman choral, nous allons découvrir plusieurs de ces voix.
Mon avis
J’ai lu ce roman en mars. Je ne sais pas quand cet avis sera publié mais j’ai tellement d’avance que j’imagine que ce ne sera pas avant quelques semaines. Cette lecture, dans cette période trouble pour Haïti, résonne encore davantage pour le lecteur. Non mais ce peuple n’a-t-il pas assez souffert? Ce livre nous fait réaliser à quel point les vies ont été changées, à quel point il était difficile de garder espoir et à quel point il était difficile d’aider, même pour ceux qui souhaitaient le faire, bien maladroitement.
La voix que j’ai préférée reste la première, celle de Ma Lou, vendeuse au marché mais aussi un peu gardienne de la mémoire des personnes qui nous parlent dans le roman. Elle se les rappelle tous, les a tous plus ou moins connus et nous, lecteur, nous verrons petit à petit se tisser les liens entre les personnages et à travers les regards des uns et des autres, nous les verrons évoluer et les comprendrons un peu mieux. C’est que personne n’est parfait. Il y a Sonia et Dieudonné, superbe call girl et son partenaire d’affaire. Il y a le petit trafiquant qui voudrait donc qu’elle le regarde et le riche homme d’affaire qui a tout laissé derrière lui et qui ne regarde pas vraiment derrière pour voir ceux qui l’ont porté jusque là. Il y a Sara, prisonnière de sa douleur, il y a son fils, il y a la soeur de Sonia. Il y a les camps de fortune où tout le monde tente de survivre alors qu’il n’y a plus rien, alors que l’espoir se cache on ne sait où.
C’est très bien écrit, c’est évocateur, poignant et les personnages sont profondément humains malgré leur nombre et le peu de temps que nous passons avec eux. L’ampleur du désastre et le néant de l’avenir auquel ils sont confronté sont dévastateurs. C’est aussi un hommage à la résilience de ceux qui ont survécu comme ils le pouvaient et à l’entraide qui a eu lieu dans la population. Une partie de la population du moins.
C’est intense, c’est bien fait. J’ai beaucoup aimé.
4 Commentaires
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Je ne l’ai pas vu passer non plus, mais il n’est peut être pas encore sorti en France…
Ce pays subit tragédie sur tragédie . C’est une pure horreur. Et pourtant , les écrivains haïtiens sont si attachants.
Auteur
C’est fou hain… Ils sont vraiment massacrés.
Auteur
Oh, ça se peut ça… je me demandais pourquoi je ne l’avais vu nulle part. Pourtant, il vaut le coup.