Pour mon Lisons l’Asie, j’ai choisi de relire Elif Shafak. Je l’ai lue plusieurs fois depuis mon voyage en Turquie et je suis rarement déçue, même si mon préféré reste ma première lecture doit « La bâtarde d’Istambul« . Donc, un roman qui se passe à Chypre, par une autrice turque, why not!
De quoi ça parle
Deux adolescents, à Chypre. Il est un Chypriote-Grec, elle est une Chypriote turque. Leur amour est interdit et ils vont se rencontrer dans une taverna très particulière, cosy et bruyante, au milieu de laquelle pousse un immense figuier qui sera témoin de leurs amours et de leur séparation.
Vingt ans plus tard, il revient à Chypre. Et encore plus tard, en Angleterre, un figuier sera enterré dans la cour de la maison où habite Ada Kazantzakis, adolescente à la recherche d’elle-même, originaire d’une île qu’elle n’a jamais vue.
Mon avis
On va s’entendre, je ne savais RIEN de l’histoire de Chypre. Non mais comment c’est possible? Une guerre qui a divisé le pays en deux? Il y a si peu de temps? Et je ne savais pas? Il ne resterait que deux village mixtes dans tout Chypre. Bref, ne serait-ce que pour ça, je suis très contente de l’avoir lu.
Nous commençons donc l’histoire avec Ada. Ada a perdu sa mère. Elle est à la recherche d’elle-même mais ne le sait pas encore. Mais son mal-être s’évacue dans un cri, un hurlement, en pleine classe. Puis elle apprend la mort de ses grands-parents turcs. Et sa tante, qu’elle ne connaît pas, débarque. Peut-être va-t-elle mieux comprendre les secrets de sa famille, ceux qui faisaient trop mal pour être révélés.
Comme souvent, ce n’est pas tant l’histoire d’amour qui m’a touchée, même si Kostas et Defne sont très attendrissant et si leurs retrouvailles sonne vrai, à défaut d’être parfaite. Pour moi, les sentiments qui ressortent sont surtout la nostalgie de l’enfance, de l’adolescence perdue, interrompue par les horreurs de la guerre. La pire nostalgie, celle des choses qui ne se sont pas déroulées, celles qui auraient pu être. Certaines scènes sont terribles, les traumatismes du passé sont prégnants pour Defne, qui n’a jamais quitté cette époque et qui cherche à comprendre. Le sort de certains personnages m’a brisé le coeur. Et c’est l’une des premières fois où j’ai réussi à comprendre « pourquoi » certains secrets sont juste « trop ». Pourquoi certains parents choisissent de taire des parties de leur histoire en croyant faire le mieux pour leurs enfants. Pourtant, Ada, elle, a besoin de comprendre.
Toutefois, pourmoi, ça n’a pas été un page turner. J’ai mis un bon 2 semaines à lire ce roman, certes lu dans une étrange période. Je ne m’ennuyais pas en le lisant mais je n’avais tout de même pas envie d’y revenir à tous prix. Ceci dit, ce roman m’a tout de même fait tomber amoureuse d’un figuier!