Royal – Jean-Philippe Baril-Guérard

Le comment du pourquoi

Parce que j’avais adoré l’humour noir et le ton de « Manuel de la vie sauvage« !

De quoi ça parle

Je vous mets ici la présentation de l’éditeur parce que ça dit tout… et que vous aurez en prime une idée du style très… particulier de l’auteur!

« La faculté de droit de l’Université de Montréal est le dépotoir de l’humanité. Tu le sais : t’en es le déchet cardinal. Tu viens de commencer ta première session, mais y a pas une minute à perdre : si tu veux un beau poste en finissant faudra un beau stage au Barreau et si tu veux un beau stage au Barreau faudra une belle moyenne au bacc et si tu veux une belle moyenne au bacc faudra casser des gueules parce qu’ici c’est free-for-all et on s’élève pas au-dessus de la mêlée en étant gentil. Être gentil, c’est être herbivore, c’est se vautrer dans la médiocrité, et toi tu comprends pas la médiocrité, tu aimes pas la médiocrité, tu chies sur la médiocrité. Toi, t’es venu ici pour être le roi de la montagne, et le début des cours, c’est le début du carnage. »

Mon avis

C’est un roman grinçant, décapant, entre drame, comédie et film d’horreur, il m’a entraînée là où je n’aurais jamais pensé aller. Parce que bon, entendons-nous, la faculté de droit et ses turpitudes, ce n’est pas du tout ma tasse de thé. La course à la réussite, à l’argent, à la superficialité (qui est, selon notre narrateur, un choix… vive la liberté), très peu pour moi. Mais le ton, le ton… je m’en suis totalement délectée.

Le personnages principal est un être ignoble. Tout de suite, on le prend en grippe. Il est sexiste, méprisant à tous les niveaux et son unique quête, c’est d’avoir les meilleures notes, bien paraître, pour avoir le meilleur stage, donc la meilleure job payante plus tard. Il le dit, cash, comme ça. Il est vulgaire, il est presque fier de son attitude et le choix de la narration au « tu » nous implique beaucoup trop à notre goût parfois. Pour lui, la fin justifie les moyens. Il est sûr de lui, sûr de sa supériorité, et de l’infériorité d’à peu-près tout le reste de l’univers.

Puis, ça va craquer. Et on est aspiré dans la spirale de l’angoisse, on dérape vers la folie, et on perd prise.

Le roman est cynique, décapant, le portrait de certaines classes de la société est sans concession et le traitement de l’obsession de la performance est presque du registre du roman d’horreur. Et la fin… les dernières phrases sont glaçantes.

À découvrir, donc! En fait, l’auteur est à découvrir!

6 Commentaires

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  1. Je me réjouis de l’avoir commandé lorsque tu l’as évoqué dans un précédent billet !

    1. Tu me diras ce que tu en as pensé!

  2. J’aime le ton de l’extrait, alors je note le nom de l’auteur, à ne pas perdre de vue.

    1. Note, note… c’est grinçant à souhaits… quel personnage détestable, mais quel regard sur un univers.

  3. Le cadre ne m’aurait pas tenté non plus. Mais tu as passé un excellent moment.

    1. Sérieux, cet auteur vaut le coup. Son cynisme, cEst quelque chose.

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