C’est fini.
Il est temps pour moi de quitter Elena, Lila ainsi que tous les personnages auxquels je me suis attachée. Dans ce tome, nous retrouvons nos héroïnes mi-trentaine, alors qu’elles vivent toutes les deux des bouleversements. À la fin, elles ont la soixantaine et nous leur disons au revoir, alors que nous les avons connues enfants, adolescentes et adultes. Mêmes pour les personnages secondaires, j’étais toute émotionnée par ce qui leur arrive. C’est toujours comme ça quand je suis des personnages sur une vie entière. Je deviens nostalgique à la fin, alors que je me sens comme si je les avais connus enfants… bref, je m’égare.
Ici, on boucle la boucle. Comme dans la vie, qui tend à aller dans tous les sens, comme le dit Lila, tout n’est pas clair et net, chaque fil n’est pas noué. Nous découvrons sans cesse de nouvelles facettes aux personnages, qui sont pleins de contradictions, de défauts et d’introspection. À travers leurs yeux, nous voyons aussi défiler un demi-siècle, avec ses révoltes, ses compromis et ses enjeux. De plus, petit à petit, on prend conscience du regard biaisé qui était porté sur les petits mafieux du quartier, les protagonistes les ayant connus enfants. Dans ce tome, des choses terribles, des chocs et des deuils énormes, des décisions regrettables et des personnages qu’on a souvent le goût de secouer.
Je ne peux que saluer la plume de Ferrante (et de sa traductrice) ainsi que son habileté à choisir les bons détails pour que l’univers soit foisonnant et bouillonnant sans que nous nous ennuyions une seule seconde. Du moins, c’est ce qui est arrivé avec moi. Et bon, ils existent, ces personnages. Dans ma tête. Inutile de me contredire, je refuse de croire que ce ne sont que des gens de papier! Et j’ai la tête dure.
Je conseille, pour ceux qui n’ont pas peur des romans fleuve!