Les villes de papier – Dominique Fortier

Il y a un je ne sais quoi dans la plume de Dominique Fortier qui fait que j’y suis particulièrement sensible. Ses livres dégagenet toujours une certainen poésie, une certaine lumière et moi, chaque fois, je suis happée.  Et imaginez, cette fois, il est question d’Emiliy Dickinson, poétesse américaine qui a accompagné mes années d’adolescence, la fameuse dame en blanc qui a choisi de vivre seule avec ses mots, loin des gens. C’était gagné d’avance. Et j’ai passé la journée suivante à relire Emily Dickinson, bien installée au coin du feu.  Ya pire comme programme.

 

Dominique Fortier nous amène à Amherst dans le Massachussets, ville où grandit et où vivra toujours Emily Dickinson.  Nous la verrons grandir, écrire, se balader dans son jardin et, graduellement, se retirer dans une pièce.  Entre essai et biographie romancée, on parle d’écriture, de création et du rapport aux autres, à la terre, à la nature. En parallèle, l’auteure passe au « je » et nous fait vivre quelques mois de sa vie, aux États-Unis, pour éclairer différemment sa vision de la vie de Dickinson, cette vie qui semble tenir dans un mouchoir de poche.

 

J’ai aimé l’écriture, ces images lancées comme des bouteilles à la mer. Et comme toujours, les livres qui parlent de livres, j’adhère. Ce roman m’a transportée dans une bulle de calme, m’a fait faire un voyage vertical, loin des faux-semblants et des apparences.  Dominique Fortier, quoi!

Maria (Les enquêtes de Joseph Laflamme #3) – Hervé Gagnon

Cette semaine, j’ai reçu le tome 6 des enquêtes de Joseph Laflamme.  Et comme je n’avais pas lu le tome 3 (et que l’auteur venait au salon du livre du Saguenay), je me suis dit que ce serait une pas pire idée d’avancer d’un tome dans la série. J’aime bien cette série de polars historiques (je vous ai parlé de Jack et de Jeremiah) qui nous ramène dans le Montréal de la fin du 19e en compagnie du journaliste Joseph Laflamme, de sa soeur Emma, de l’inspecteur Arcand et de toute sa petite bande.  Encore une fois, l’auteur est parti de deux faits divers pour construire une histoire prenante entre passé et encore plus passé et pour balader ses personnages d’un danger à l’autre.  Et encore une fois, ça se lit tout seul.  Si on n’a pas de souci avec les charniers d’enfants.  Parce que, entendons-nous, certaines scènes sont assez terribles merci!

 

Charnier d’enfants donc. C’est ce qu’on découvre à Montréal, par pur hasard. Alors que tout le monde (y compris nous) est secoué par la macabre découverte, un mystérieux prêtre semble tenir à tout prix à ce que Joseph Laflamme se penche sur un livre sorti presque 60 ans plus tôt, The awful disclosure of Maria Monk.  Il y est question de révélations scabreuses au sujet des soeurs de l’Hôtel-Dieu de Montréal impliquant meurtres et fornication. Y aurait-il un lien entre ces événements?

 

Ce livre existe pour vrai, même si les allégations ont été démenties.  Et parce que Gagnon est historien, le contexte est fort bien exploité sans jamais que ce soit didactique.  Il y a comme toujours les Francs Maçons (et il nous a expliqué pourquoi dans la conférence, mais je ne vous le dirai pas… vous n’aviez qu’à être là), des péripéties, des dangers et la religion en prend pour son grade.  Pas de surprise extraordinaire à la fin (pour ma part, j’ai beaucoup aimé le côté anticlimatique de certaines parties de la révélation) mais un excellent moment de lecture et des faits qui s’emboîtent super bien.

 

Je jure que je n’attendrai pas 3 ans pour lire la suite!

La dévoration des fées – Catherine Lalonde

J’ai choisi ce roman pour son titre.  Dévoration. Fées. Ça laissait présager un récit poétique, plein de flous et laissant beaucoup de place au lecteur.  Et si j’en ressors un peu sur le derrière (pour ne pas dire « sur le cul »), j’avoue que la plume m’a enchantée.

 

C’est l’histoire de la Ptite, née d’une mère morte en couche, élevée par Grand-Maman avec les autres, tous garçons. C’est un récit initiatique, l’histoire d’un héritage féminin lourd qui pèse sur la P’tite, héritage dont elle tentera de s’affranchir. Du moins, c’est mon interprétation. Il y a une vision clairement féminisme, il y a un côté conte de fées très déconstruit, mais il y a surtout une écriture, et quelle écriture.

 

C’est un roman très poétique et cette poésie en prose demande tout notre cerveau pour en apprécier les sonorités et la syntaxe. On joue avec les mots, on les modèle, on en utilise les multiples sens. Il y a des paragraphes très lyriques, d’autres très crus, le contraste est frappant et magnifique. Bref, j’ai fort envie de lire les recueils de posie de Catherine Lalonde.

 

Est-ce pour tout le monde? Clairement pas. J’avoue que la fin, même si j’en conçois la symbolique, m’a complètement perdue et, je l’admets, ne m’a pas convaincue. J’ai ouvert de grands yeux, j’ai refermé le livre, je l’ai réouvert pour vérifier que j’avais bien lu… et oui, c’était ça. Pour moi, c’était clairement too much et je me suis questionnée sur la nécessité de la chose.  Oui, je sais, je suis une petite nature.

 

Et si je suis bien d’accord pour tout féminiser, j’avoue que « la bébée », répété à plusieurs occasions dont par une personne âgée, ça a clashé dans mon cerveau pas encore assez féministe. Une fois, c’est poétique (comme quand « chevale » est utilisé) mais plusieurs… je ne sais pas.  Mon côté psycho-rigide!

 

Une plume que je retiendrai, un roman dont j’ai savouré la langue… mais un bémol sur la fin!  Et vous, vous l’avez lu?  Vous en pensez quoi?

Les écrivements – Matthieu Simard

Imaginez-vous que j’ai gagné ce roman, qui faisait partie de ma présélection de la rentrée littéraire québécoise, sur la page facebook de l’auteur.  Of course, je ne me pouvais plus! Je l’ai lu et en plus, j’ai adoré.  Je suis donc doublement ravie.  C’était quand même une valeur sûre parce que j’aime beaucoup ce que fait Matthieu Simard mais je pense que je tiens ici mon nouveau préféré.

 

C’est donc l’histoire de Jeanne, octogénaire qui fait « juste un peu d’arthrose ».  Elle habite seule et n’a qu’une famille d’adoption, celle qu’elle a choisie avec Suzor, l’homme de sa vie, qui l’a quittée 40 ans auparavant. Avec lui, en 1959, elle est allée en Russie et ils ont laissé un morceau d’eux-mêmes là-bas. Suzor encore plus qu’elle.  Depuis son départ, elle a fait jurer à tout le monde de ne jamais lui donner de nouvelles de lui, jusqu’à ce qu’un jour, par hasard, elle comprenne qu’il est atteint d’Alzheimer.  Du coup, elle va vouloir le retrouver, pour ne pas être seule avec ses souvenirs. Le retrouver avant qu’il n’oublie.

 

L’auteur nous parle ici de souvenirs, de mémoire et de de deuils qu’on n’a jamais su faire. J’ai beaucoup aimé la plume, toute en sensibilité et en douceur et comme ce thème en est un qui me touche tout particulièrement, je me suis glissée avec plaisir dans les mots de Matthieu Simard, dans l’atmosphère qu’il nous propose.  Jeanne n’a jamais pardonné, une partie d’elle est restée avec Suzor. L’amour vaut-il la peine d’être vécu quand il n’est plus?  (Et là, je chante « que reste-t-il de nos amours »… moi pis mes tounes qui surgissent aux moments les plus inopportuns!) Sommes-nous uniquement nos souvenirs?  Bref, en grande nostalgique, vous pouvez vous imaginer que ça me parle!

 

L’auteur nous offre aussi sa vision au sujet d’une certaine affaire soviétique du temps de la guerre froide, dont je ne vous révélerai rien si vous ne la connaissez pas.  Je me suis demandé ce qu’ils fichaient là, certes, mais peu importe… je me suis attachée à ces personnages qui voulaient oublier sans le pouvoir et qui ont parfois oublié de vivre dans le présent. J’ai beaucoup aimé la petite Fourmi, qui amène un changement de perspective… bref, j’ai aimé.

 

Et je réalise, du même coup, qu’il y a un roman de l’auteur que je n’ai pas lu.  Je fais une danse de la joie?

Québec en novembre 2018 – 7e édition – Billet récap

Déjà novembre!  Allez, on lit québécois!

J’ai eu un automne de malade. Sérieux, vraiment un automne de fous.  Changé d’affectation au travail, beaucoup de trucs à l’extérieur, je n’ai pas vu le temps passer. Du coup, j’avoue être un peu out of it… et très absente pour le début du mois thématique, qui revient pour la 7e année. Déjà.  Ça aussi, ça ne me rajeunit pas!

Vous avez le goût d’embarquer avec nous?  Vous êtes plus que les bienvenus.  Il suffit de lire un peu québécois en novembre et de nous refiler vos liens.  Il y a de la littérature géniale ici! Youtube, blog, Insta, article FB… peu importe.  Le but c’est d’en parler!

On a quelques rendez-vous de planifiés.

2 novembre – Littérature québécoise contemporaine
6 novembre – Dany Laferrière
12 novembre – Roman publié en 2018
13 novembre – Un éditeur BQ :la bibliothèque québécoise
14 novembre – BD ou roman graphique québécois
16 novembre – Eric Plamondon
18 novembre – autour de la littérature jeunesse
20 novembre – Classique de la littérature québécoise
22 novembre – Littérature autochtone
23 novembre – Top Ten à la québécoise (top de livres, de raisons, de films, etc.)
24 novembre – Anais Barbeau-Lavalette
Yueyin va prendre les commandes du blog pour faire la récap au début du mois… et je poursuivrai!
Si vous taguez #quebecennovembre… peut-être qu’on va vous retrouver plus facilement!
Allez go!
Laissez-moi vos liens. Ici ou sur le groupe Facebook!
Et c’est parti!

Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Livre 1 – Emil Ferris

Que dire à propos de cet époustouflant roman graphique à part WOW!!  Je viens de le finir et je suis encore assommée par le talent de l’auteur. Le dessin est extraordinaire, l’histoire est géniale et il y a un je-ne-sais quoi du patchwork improbable qui rend l’ouvrage mystérieux et attachant à la fois.

 

Le livre se présente comme étant le journal de Karen dans le Chicago des années 60. Elle ne se sent pas à sa place dans son quotidien, qui se déroule entre son appartement en sous-sol et les vacheries qu’elle subit à son école primaire, et se représente comme un drôle de petit monstre. Un jour, son univers va être bousculé par la mort de la voisine du dessus, Madame Silverberg. Selon la police, c’est un suicide mais si c’est le cas, où est l’arme du crime?  Notre petit monstre s’affuble donc d’un grand chapeau et d’un imperméable… et elle part mener l’enquête.

 

Je ne vais pas vous raconter plus ce qui se passe en ces pages. Sachez seulement que l’auteure nous dépeint parfaitement l’atmosphère du Chicago de l’époque, celle de l’assassinat de Kennedy et de Martin Luther King et que ça sent la misère, les classes sociales, les gangs de rue et le racisme flagrant et assumé.  Par contre, il y a aussi le regard, certes désabusé, de l’enfant qui comprend graduellement ce qui se passe autour d’elle et qui assume le fait qu’elle, elle est différente et voit le monde à sa propre manière. On est touchés tant par l’histoire de Karen que par celle d’Anka Silverberg, que nous découvrons par le biais de cassette en même tant que la fillette.

 

Pour moi, on s’approche du chez d’oeuvre.  Il y a un portrait assez cru de la société de l’époque, avec aussi un véritable cri d’amour à l’art et à ce qu’il nous fait ressentir.  Le dessin est au stylo, parfois en monochrome avec juste une touche de couleur et parfois éclatant de teintes variées et moi j’ai ADORÉ observer les détails, les lignes et les motifs créés par les courbes.

 

N’hésitez donc pas… et moi je vais payer le prix sans souci pour lire le tome 2!

Vernon Subutex – 3- Virginie Despentes

C’est le troisième billet sur cette série de romans et je réalise que j’aurais pu en faire seulement un (tome 1 – tome 2) , même si cette finale – que j’ai détestée et adorée à la fois – mérite définitivement une discussion et que ça détonne définitivement avec le tome deux. Sauf que bon, je ne peux pas en parler comme je le voudrais, of course!

 

Cette finale clôt parfaitement la trilogie et la fin-fin-fin était pour moi juste géniale.  Tout au long du roman, le climat de tension s’épaissit et on sent le tout glisser vers la catastrophe.  Nous plongeons plus profondément dans la personnalité des – nombreux – personnages qui deviennent moins caricaturaux et qui évoluent au cours des tomes. Tout au long de ma lecture, j’ai envoyé des messages désespérés à ma copinette Angéla Morelli pour la supplier de me dire que ça n’allait PAS finir comme je pensais que ça allait finir. (Guess what? C’est Virginie Despentes. Que pouvais-je espérer?). Il y a énormément d’ironie, énormément de colère et de répulsion dans ces pages. Il y a aussi une féroce critique de la société où l’argent peut tout faire, tout racheter. Et l’utopie reste une utopie.

 

Si vous l’avez lu, j’aimerais beaucoup discuter de la fin.  Encore une fois, les personnages font réfléchir, ils sont bien construits et réalistes… et j’ai adoré le parallèle qui est effectué.

Chasse Royale – Deuxième branche 1 – Les Rois du monde #2 – Jean-Philippe Jaworski

Quand je commence une série, je peux enchaîner facilement tous les tomes sortis les uns après les autres.  C’est ce qui est arrivé avec les Rois du Monde de Jaworski (même si ça ne paraît pas sur le blog) et au moment où j’écris ces lignes, j’ai déjà bien entamé le tome suivant.  Reste à espérer que je ne confonde rien… c’est pas gagné hein!

 

Le premier tome nous faisait rencontrer Bellovèse, fils de Sacrovèse et nous racontait son enfance et son adolescence, nous faisant plonger dans les légendes celtiques, la magie, le monde des druides et des dieux fascinants. J’ai a-do-ré ce premier tome.  Je suis tombée amoureuse de l’écriture travaillée, des images et de l’atmosphère prégnante. J’avais aimé la narration tarabiscotée, l’enchevêtrement des époques. Bref, une découverte.  Je m’attendais donc à replonger dans la même atmosphère… sauf que non.  En fait, oui, mais non. L’écriture est toujours aussi agréable et soignée, les mots roulent toujours autant sur la langue et le texte est tout aussi évocateur. Mais pour le reste, c’est quand même bien différent.

 

Ce tome se déroule 9 ans après les événements des premiers tomes et se passe principalement sur quelques jours, ceux qui précèdent et qui suivent le rassemblement des peuples pour la fête de l’Été.  Bellovèse s’y rend avec son oncle Ambigat, celui qui a tué son père plusieurs années auparavant.  Il a bataillé pour trouver sa place parmis les héros du Haut Roi et c’est son allégence qui sera testée à travers ces pages. Sauf qu’ici, malgré un fond de magie, c’est un roman de guerre.  Avec plein de batailles, de coups d’épées, de feintes, de lances, de cervelle et de viscères.  Pendant BEAUCOUP de pages. Ne vous méprenez pas, j’aime les atmosphères guerrières mais je dois avouer que si j’ai apprécié les jeux de stratégies, j’aurais pu faire sans plusieurs pages de descriptions de combats. Oui, je sais, je suis une petite nature!

 

Ceci dit, je ne me suis pas ennuyée pour autant. Il y a un réel côté épique dans l’histoire et on sent que l’épisode est nécessaire au bon déroulement du récit et à la compréhension du personnage. L’histoire est plus linéaire aussi, moins de sauts dans le temps, moins de complexité dans la narration. Mais avec la fin du tome, je sens que le côté magie/légendes va revenir de plus belle!

 

Moins aimé que le premier tome… mais je reste toujours aussi fan!

En attendant Bojangles – d’après Olivier Bourdeaut – Ingrid Chabbert/Carole Maurel

Je vous ai parlé il y a peu de En attendant Bojangles, que j’avais beaucoup aimé et qui m’avait touchée. Je ne vais pas vous répéter tout ce que j’ai dit du roman (déjà que je radote normalement, imaginez si je radote de façon volontaire… on a pas fini) mais quand même, juste un petit rappel, pour mieux situer cette adaptation très réussie du roman.

 

C’est donc l’histoire d’un jeune garçon fasciné par ses parents, surtout sa mère, petit papillon virevoletant, fantaisiste et imprévisible. Elle mantient la famille dans un univers festif, où l’alcool et la musique sont omniprésent et où elle et son mari s’aime passionnément sur l’air de Mr. Bojangles, de Nina Simone. Rien n’est sérieux, rien est grave… jusqu’à ce que le château de cartes commence à s’écrouler.

 

J’ai autant aimé l’adaptation BD que le roman. Les illustrations sont représentatives de l’atmosphère du roman, on ressent le côté festif mais aussi le côté un peu désabusé de la situation. J’ai aimé les palettes de couleur, la représentation du couple et de Mademoiselle Superfétatoire (que j’adore toujours autant) et la vision fantasmée par l’enfant est à mon avis fort bien représentée. Le choc est d’autant plus fort.

 

Les scènes sont très bien choisies, le graphisme me plaît… bref, je suis ravie d’avoir revisité l’histoire de cette façon!

C’était ma BD de la semaine

Nevermoor – 1 – Jessica Townsend – Les épreuves de Morrigane Crow

C’est Mylène qui lisait ce roman lors de son passage chez nous.  Je me suis dit qu’on pourrait faire lecture commune, moi en anglais et elle en français. Devinez qui a gagné la course?  Bon, il faut quand même dire que My a mis plus de 4 jours… et moi presque 7. On avait autre chose à faire… j’avais bien l’intention de l’épuiser, ce que j’ai presque réussi à accompir.  Mais je reviens au roman!

 

C’est donc un bon gros roman fantastique (voire même fantasy) jeunesse, qui nous offre tout un monde imaginaire, avec une héroïne attachante et toute une galerie de personnages hauts en couleurs.  Ça plaira sans doute aux jeunes lecteurs qui aiment les récits où tout s’enchaîne rapidement et où le rythme est haletant.  Nous y rencontrons Morrigane (je vais utiliser les noms français, histoire de ne mélanger personne), qui est damnée. En effet, elle est née le mauvais jour et du coup, elle est condamnée à mourir le jour de ses 11 ans et partout où elle passe, un malheur arrive. Qu’ils disent.  En effet, que ce soit le verre que le serveur a échappé où les récoltes perdues à cause du mauvais temps, c’est la faute de Morrigane. Vous pouvez vous imaginer que ça ne plaît pas nécessairement à son père, politicien de son état. Et bon, comme elle doit mourir, leur deuil est déjà fait et son cerceuil l’attend. Mais alors que le jour J arrive, de plus en plus de gens semblent intéressés par Morrigane.  Et un certain Jupiter est tellement intéressé qu’il va l’aider à fuir la mort et l’entraîner vers Nevermoor, un monde parallèle et merveilleux.

 

Morrigane n’y comprend rien mais est tellement démunie qu’elle choisit de croire de Jupiter North et de s’embarquer dans les épreuves qui lui sont imposées pour faire partie de la société Wundrous. Tout au long du roman, elle doit se contenter de semi-vérités et on s’inquiète avec elle, car ni elle ni nous ne savons ce qu’elle a de particulier. Comment pourrait-elle réussir?

 

C’est sérieusement un chouette roman jeunesse, plein de rebondissements et situé dans un monde plein de bonnes idées.  Il y a un grand méchant, des épreuves et un hôtel magique où Morrigane va faire connaissance avec des créatures très spéciales, donc une Magnifichatte irascible que j’ai a-do-rée.  On imagine fort bien l’endroit, avec des pièces qui se décorent toutes seules et ses portes secrètes.  Morrigane n’a aucune expérience de la vie mais elle tente le coup, fonce, tombe et fait des erreurs.  Elle va nouer des amitiés petit à petit, va se faire aussi des ennemis (compétition – et mauvais caractères – obligent) et j’ai beaucoup aimé les relations entre les différents personnages. Les idées sont intéressantes, les rebondissements ne sont pas trop cousus de fil blanc et j’ai passé un très bon moment avec Morrigane et ses copains.  De plus, toute la mise en place au début permet d’ouvrir la conversation avec les jeunes sur la politique, sur la mauvaise foi et la manipulation par certaines classes.  Cette partie est ma foi hyper frustrante (la famille de Morrigane est digne des Dursley, croyez-moi) mais aussi fort intéressante pour amener divers sujets de discussion avec les jeunes.

 

Mon seul bémol : j’aurais apprécié un peu plus de scènes entre les épreuves afin d’en savoir davantage sur ce monde qui me plaît énormément et que je continuerai à découvrir avec plaisir.  J’aurais aimé un peu plus de pages, quoi!  Toutes les incohérences apparentes s’expliquent à la fin, on se questionne tout au long de l’histoire… et j’aimerais teeeeellement que mon neveu de 11 ans aime lire pour le lui proposer!

 

Bref, une bonne lecture!