Voici Colin – Gérard DuBois

Vous connaissez « The House that Jack built », célèbre comptine anglaise impliquant une loooongue phrase rempli de subordonnées relatives construite petit à petit?  Elle est bien connue et a été illustrée pour la première fois par Ralph Caldercott en 1878. Même le 4e Docteur la connaît, c’est dire à quel point elle est intergalatique! Moi, j’adore. Ok, j’avoue, je la sais par coeur. Du coup, j’ai été ravie d’apprendre que Le Lièvre de Mars, nouvelle maison d’édition qui fait revivre des anciens textes, allait nous permettre de faire découvrir la comptine aux jeunes d’aujourd’hui. 

La maison que Colin a bâtie ne parle pas de la maison en soi. C’est seulement le départ d’une série d’événements qui sont interreliés et qui s’interinfluencent. Entre le rat, la vache et le cor, quel est le lien, d’après vous? Pour l’orthophoniste que je suis, c’est un plaisir de s’amuser avec un tel album. En effet, quel casse-tête pour les jeunes que de nous expliquer ces liens, justement. Impossible de ne pas utiliser ces relatives introduites par « qui » et « que »…  Bref, ça m’amuse juste d’y penser. 

Si j’ai adoré les illustrations un peu vintage, qui conviennent parfaitement au contexte et qui permettent d’inférer l’action plutôt que de simplement l’illustrer, j’ai eu un peu plus de mal avec l’adaptation du texte, dans laquelle je n’ai pas retrouvé tout le rythme et les rimes de la comptine originale (tous ces mots en « orn »… j’adore).  Mais comme c’est un classique et qu’il peut être exploité de plusieurs façons, il mérite d’être feuilleté. 

Que dire de l’objet livre, très beau et très chic, comme plusieurs autres albums de la collection.  Ceux lus à date (Le petit Ivan, entre autres) sont tous de qualité. La preuve que parfois, les classiques pour enfants valent encore le coup!

Le soleil des rebelles – Luca du Fulvio

Je serai la voix discordante dans le concert d’éloges face à ce roman. En effet, si j’admets volontiers le talent de conteur de l’auteur et sa capacité de créer des personnages vivants, l’écriture, elle… ouf!  Il y avait longtemps que je n’avais pas autant sacré en lisant un roman.  Et comme j’en écoutais des parties en audio, je ne pouvais même pas passer certains passages vite… bref, ce livre et moi, on a une histoire compliquée.

 

L’histoire commence alors que le prince Marcus II de Saxe, encore enfant, voit toute sa famille sauvagement assassinée par Agomar sous les ordre du prince d’Ojsternig, qui veut le pouvoir à tout prix.  Il sera recueuilli par Agnete, la sage femme, ainsi que sa fille Eloisa, qui va le sauveret le faire passé de l’autre côté, celui des serfs. Nous sommes donc au Moyen-Âge (au début du 15e siècle), les paysans appartenaient corps et âme au seigneur, comme des animaux et la violence et la famine sont omniprésentes.

 

Il y a certes des points positifs à ce gros roman de plus de 600 pages.  Je ne suis pas maso, quand même. C’est très romanesque, on suit les personnages pendant une décennie, on les voit grandir et du coup, on s’attache. Les péripéties s’enchaînent, ça parle de dignité, de courage, de résistance et de passage à l’âge adulte.  De plus, les paysages semblent grandiose et j’ai bien aimé me retrouver dans ce Moyen-Âge.  Ça faisait longtemps.  Toutefois, je doute qu’à cette époque, on parlait déjà de « centre de gravité »…  mais ça, c’est moi qui chipote hein!

 

Là où je vais bougonner, c’est au sujet des personnages qui manquent, selon moi, totalement de nuances. Les bons sont bons et les méchants sont vraiment, VRAIMENT méchants.  Et comme si le fait de tuer pour le fun, de violer les femmes, de trahir à tous vents et à faire souffrir par pur plaisir n’était pas suffisant, l’auteur ressent le besoin de nous inonder d’adverbes et d’adjectifs pour que nous ne croyions surtout pas qu’il a une once de bonté en lui.  Cruel, cruellement, méchant, méchamment, les rires sont cruels, les regards sont cruels…  Pour trois personnages, ça devient redondant et terriblement agaçant.  Ajoutons à ça le personnage qui appel Marcus-devenu-Mikael « Crottin sec » à CHAQUE FOIS qu’il lui adresse la parole et l’autre qui le nomme quant à lui, tout aussi souvent « Ramasse-merde » (on sent le champ sémantique), j’ai passé vite la plupart des passages qui les concernaient.  Pour moi, c’était de la surenchère.  Dans l’écriture, la violence, les malheurs… dans tout.  Et en plus, la finale m’a déçue, trop convenue et trop Hollywoodienne. On aurait pu la prévoir page 2.

 

Un roman au sujet duquel je n’ai vu QUE des avis dythirambiques. Je me sens donc pas mal seule de ma gang et il m’a fait penser aux Piliers de la terre de Follett, que j’avais par ailleurs bien aimé. C’est juste que cette fois, le contexte historique étant moins creusé, ça n’a pas passé.

 

Et vous, votre avis?

La chose perdue – Shaun Tan

J’aime ce que fait Shaun Tan. J’aime son imagination débordante dans l’illustration, les détails et tout le côté steampunk de son univers.  C’est encore le cas ici dans cet album pour la jeunesse qui ouvre la porte à la discussion. En effet, le contexte est particulier et la signification de l’histoire peut susciter des jasettes super intéressantes.

 

Le narrateur décide de nous raconter une histoire, celle de la chose.  La chose que personne ne voit, qui ne peut être nommée mais qui semble vraisemblablement perdue.  Il décide donc de l’aider.  Ça parle d’imaginaire, d’émerveillement et de notre âme d’enfant qui nous permet de voir avec un autre regard ce qui est différent, extraordinaire… et d’y croire.

 

Comme toujours, ce qui me fascine ce sont les dessins. C’est rempli de détails et on peut s’attarder plusieurs minutes sur chaque planche. C’est beau, intrigant et tellement original. Je conseille donc à tous les amateurs de Shaun Tan.. et à tous ceux qui ont envie de voir ce qui est différent et étonne!

 

C’était ma BD de la semaine!

Sirius – Stéphane Servant

Je ne suis pas super fan des romans post-apocalyptiques. Ni des romans qui se passent sur la route. Pourquoi ai-je donc choisi de lire Sirius? Pour le PLIB. Et parce que c’était un coup de coeur pour beaucoup beaucoup de gens.  Du coup, j’ai essayé… et ça a fait un peu comme avec la plupart des romans du genre. J’ai trouvé ça un peu long, un peu du pareil au même, impression que n’ont pas réussi à tempérer les bons côtés du roman, parce qu’il y en a.  Par appelons ça un rendez-vous manqué.

 

C’est donc l’histoire d’Avril et de Kid. Le monde est devenu stérile, il y a de moins en moins d’hommes, très peu d’animaux, très peu de plantes. Bref, le monde tel qu’on le connaît se meurt. Avril, adolescente, et son petit frère Kid, 5 ans, vivent dans un l’Arbre. Jusqu’à ce que ça dérape et qu’ils doivent partir sur les routes, vers la Montagne. C’est là qu’ils vont rencontrer Sirius…

 

Ce roman aborde beaucoup, beaucoup de thèmes.  On parle de nature, d’écologie, d’anti-spécisme, de racisme, d’obscurantisme religieux, beaucoup de thèmes importants, beaucoup de questionnements qui se soulèvent.  Comment réagirait-on dans un tel contexte?  C’est intéressant, certes, mais à force, ça m’a semblé très preachy et un peu répétitif.  Comme si on essayait de m’enfoncer les messages dans la gorge. Mais comme je semble être la seule à avoir ressenti ça, je me dis que ne dois pas être très tolérante à cet égard.  Et quant au méchant… bof…  agaçant plus qu’autre chose.

 

Par contre, j’ai bien aimé les teintes de gris dans les personnages, leurs fardeaux, leurs réactions diverses. J’ai aussi aimé leur évolution (même Kid… je l’ai apprécié à la fin, après avoir eu vraiment du mal au début).  J’ai compris le message, compris là où l’auteur s’en allait (je ne le dirai pas ici… ça spoilerait) et je trouve que c’est une bonne idée. Franchement, même si j’ai dû me convaincre qu’il y avait un côté surnaturel à un tel changement au plan langagier, parce qu’un changement si rapide, quand on a eu un modèle autre toute sa vie, c’est inhabituel. Je sais, je sais, l’homme nouveau et tout…  Mais à l’oral, surtout au début, ça a relativement peu de sens. Exemple?  Les zoiseaux. À l’écrit, ça passe. Ça montre les représentations lexicales différentes. Mais à l’oral?  Avec la liaison, « prononcer « les zoiseaux » comme Kid, ça ne veut strictement rien dire, vu que ça se prononce de la même façon.  Idem pour sandouitches.  Ça se prononce pareil… je ne comprends donc pas l’intérêt, du moins, pas au début.  Orthophoniste un jour… je sais, je sais…

 

Mais bon, j’ai aimé le fait qu’il y ait de l’espoir, aimé les pas vers l’avant… et Sirius, quand même!

Turbulences du coeur – Nathalie Roy

Ce n’est un secret pour personne, j’aime beaucoup Nathalie Roy.  Si je suis moins enthousiaste par rapport à ce roman, ce n’est pas parce que l’auteure glisse doucement vers le « moins chick litt », au contraire.  C’est parce que j’aurais aimé, justement, qu’elle aille un peu plus loin dans sa démarche et que je ne sente plus du tout ce ton « chick litt ». Le thème aurait selon moi été davantage servi par un humour moins girly et glamour.

 

C’est donc l’histoire de Louis-Philippe Rousseau, avocat dans une grosse boîte. Il est au début de la quarantaine, workaholic et avide de réussite. Il est riche, vit une vie très jet set entre son très chic loft et son très luxueux yatch en Floride.  Côté amour?  Il ne veut rien de sérieux. Il veut des aventures, des one nights.  Puis, soudain, sans trop comprendre, il réalise que peut-être qu’il y avait autre chose qu’une histoire de cul derrière son histoire avec Evelyne, sa collègue… et c’est la ronde des questionnements qui commence.

 

Pour ma part, j’ai tout de suite bien aimé LP.  Il est certes volage, carriériste, mais on sent un réel questionnement poindre derrière tout ça.  Il faut dire que c’est tout un exercice pour Nathalie Roy que de se glisser dans la peau d’un mec. Si la plume est toujours aussi légère et agréable, j’aurais pour ma part aimé qu’elle ose encore plus changer de ton, de style, et que les réflexions du personnages principal sur l’amour soient un peu moins girly (oui, je sais, je me répète… mais je ne trouve pas de synonye… et ça me met presque ex-aequo avec les trois personnes « cocktail » du roman) et se distinguent davantage de celles des personnages des précédents romans. C’est quand même étonnant qu’un homme pour qui l’amour a toujours été la préoccupation numéro 128 se retrouve soudain à ne penser qu’à ça.

 

Et pour moi, c’est dommage.  Dommage parce que les thèmes abordés sont intéressants, importants et qu’ils sont bien exploités, en plus.  La relation entre le père et la fille est bien traitée, j’ai beaucoup aimé les échange avec son ex et surtout, sa mère Marguerite, qui n’est pas piquée des vers!  J’ai beaucoup aimé cette dame qui traite son fils comme s’il avait 10 ans… avec humour. C’est bien construit, plein de rebondissement… et il paraît que nous aurons droit à une suite l’an prochain… avec une autre voix!

Êtes-vous aussi curieux que moi? Parce que bon, malgré mon bémol, je vais officiellement la lire.

Ici, Ailleurs – Mathieu Simard

Matthieu Simard est allé là où je ne l’attendais pas avec ce roman. J’ai lu Ça sent la coupe et Échecs amoureux il y a longtemps et croyez-moi, c’était totalement autre chose. J’ai lu ce roman sans le lâcher, complètement happée dans l’univers de ces deux personnes qui ont tout laissé derrière eux pour aller s’établir dans un petit village qui se meurt.

 

Marie et Simon sont un couple. Ils sont ensemble mais seuls en même temps.  Ils souffrent, c’est clair. Ils tentent de sortir la tête de l’eau, c’est tout aussi clair. Sauf que très tôt dans le roman, on sent que ce n’est pas un récit bourré d’espoir et on sait qu’ils ne vont pas y parvenir. Petit à petit, on comprend ce qui est arrivé – même si on s’en doutait un peu – et on les regarde s’effondrer, impuissants derrière nos bouquins.

 

Ils ont quitté la ville pour un village qui se vide petit à petit de ses habitants depuis la fermeture de l’usine. Ils ont acheté la maison du vieux. Dans le village, on n’aime pas les étrangers et on le leur fait savoir.  D’ailleurs, les villageois ont aussi leurs passés, leurs secrets.

 

Un roman sur le deuil du passé qui fait mal, un propos beaucoup plus mature que ce que j’ai lu de l’auteur auparavant et une plus grande prise de risque aussi. J’ai été très agréablement surprise et fort touchée.  Bouleversant!

L’Esprit du camp – 2 – Axelle Lenoir (Michel Falardeau) / Cab

L’an dernier, je vous parlais du premier tome de l’Esprit du Camp, que j’avais beaucoup aimé.  L’histoire de cette ado gothique lâchée dans un camp de vacances  m’avait ramenée à mes histoires de camps, aux histoires folles et à cet univers-bulle particulier, qui prend toute la place pendant un été, jusqu’à nous faire oublier notre réalité.  À l’époque de ces amitiés intenses, folles et des grands désespoirs de fin de camp. Bref, l’auteure réussit parfaitement à nous faire ressentir ça et à recréer cette ambiance où tout peut arriver.

 

Le premier tome nous laissait un peu dans la brume… fantastique ou pas fantastique?  Ici, nous avons notre réponse, et il suffit de regarder la couverture pour comprendre.  La fin du tome 1 ouvrait sur une possibilité, alors que la jeune fille, dans la nuit, a cru voir le directeur du camp attaquer une autre monitrice.  Mais qu’en est-il réellement?

 

Le rythme est rapide, les péripéties se succèdent et je suis toujours ébahie de voir à quel point les visages sont expressifs et communicatifs. Les rouquines démoniaques sont attachiantes à souhait (et hilarantes aussi), les moniteurs tous différents et drôles, et j’ai un coup de coeur particulier pour le personnage d’Hector, qui n’a l’air de rien mais…

 

Un bel album qui parle d’amitié (moins que dans le tome 1), de rites de passages, avec une jolie dose de fantastique. Un bien agréable retour dans les années 90, plein de bonnes musiques… et je voudrais bien une suite, en fait!  Un dyptique génial.

C’était ma BD de la semaine, et tous les liens sont chez Moka cette semaine

La pêche blanche – Lise Tremblay

Entre les mots de  Lise Tremblay et moi, le courant passe. Je n’ai jamais été déçue et sa façon de parler de mon chez moi me rejoint toujours. Ici, il est certes question du Saguenay (de la rivière) et de pêche blanche mais davantage comme objet de fascination et comme symbole d’une enfance fantasmée.

 

Nous rencontrons donc deux frères ayant une vie très différente. Le premier a quitté la région et vit sur les routes depuis des années tandis que le second est professeur à l’université, dans une vie routinière qui ne lui correspond pas vraiment.  Tous deux ont été marqués par leur père taiseux, qui contrôlait la maison par sa seule présence et qui a laissé un goût amer à leur enfance. Le Saguenay, c’était l’interdit. Le danger.  Cette histoire, c’est l’histoire de silences et de solitudes. C’est l’histoire de gens qui ne réussissent pas à communiquer et de grands froids intérieurs et extérieurs.

 

Lise Tremblay n’écrit pas de grandes tragédies mais ses romans me serrent toujours le coeur. Ce sont des drames ordinaires, à plusieurs dimensions possibles et qui appellent plusieurs interprétations. En quelques phrases, simples d’apparence, elle pose des atmosphères spécifiques et fort différentes. Une maison au Saguenay, un motel miteux de San Diego… ce sont les décors dans lequels évoluent Simon et Roberf, qui ont encore des comptes à régler avec leur région et leur enfance.

 

Bref, j’aime. Vraiment.

160, rue Saint-Viateur Ouest – Magali Sauves

C’est ma twinette Yueyin qui m’a offert ce roman lors du 12 août cette année. Elle l’avait lu, aimé, ça se passe à Montréal et c’est un policier.  L’auteure est née de mère juive mais c’est à travers son expérience d’enseignante qu’elle a connu davantage la communauté Hassidim du Mile End. Un peu comme Myriam Beaudoin (qui pour sa part n’est pas juive) dans Hadassa, roman que j’avais adoré. Après avoir fouiné un peu, j’ai réalisé que Magali Sauves avait aussi publié un autre roman dans le monde des Hassidim, Yiosh! chez Hamac. Inutile de préciser que maintenant, je veux le lire. Mais je reviens à 160, Saint-Viateur Ouest.

 

Le personnage principal est Mathis Blaustein. Né dans une famille juive ultra-orthodoxe, il n’a presque plus de contacts en raison de son homosexualité, pour laquelle il n’y a absolument pas de place, et de son métier; il est enquêteur pour la SQ. Il est très discret sur son lieu de travail et vit difficilement le fait d’être coupé de ses racines.  Alors qu’il est dans une enquête sur la mort d’un chimiste génial chez Green Stuff, sa mère, Yocheved, reçoit la visite d’une vieille dame visiblement désorientée qui cherche Hannah et qui soutient qu’elle est ici chez elle, au 160, Saint-Viateur Ouest. Sauf que la famille a toujours habité au 158bis. Bref, l’enquête en cours va s’entremêler avec son histoire familiale.  Le genre de truc que j’aime beaucoup beaucoup.

 

Si l’enquête policière est intéressante, elle n’a pas été pour moi l’élément le plus intéressant de l’histoire et elle nous apparaît plutôt en arrière plan. La quête historique, la réflexion sur la mémoire et la percée dans cette communauté si peu connue ont été pour moi les éléments marquants de ma lecture.  Le regard m’apparaît réaliste mais bienveillant (ok, réaliste, mon opinion ne vaut strictement rien… je ne connais pas du tout cette culture à part ce que j’ai lu dans des romans… mais ça SONNE vrai) malgré l’impossibilité pour le personnage principal d’y trouver sa place.  Il ne rejette pas tout d’emblée et ses questionnements, son évolution, m’ont beaucoup interpellée. Quel personnage intéressant et ambigü… j’espère vraiment le retrouver dans d’autres romans.

 

Les fils sont tous bien noués, même si j’en aurais pris un peu plus pour que certaines affirmations apparaissent plus naturelles car je dois avouer que j’ai trouvé que certains raisonnements auraient mérité plus d’explications.  Et bon, l’orthophoniste que je suis a quand même noté que le défaut de langage de l’un des personnages ne « fittait pas »… personne d’autre ne va s’en rendre compte par contre… je suis une terreur pour ça!  L’écriture est simple mais nous entraîne en plein coeur de Montréal au début des années 2010. Entre holocauste, relations policiers-victimes, difficultés culturelles et avec une touche de commission Charbonneau, il y a certes beaucoup de choses dans ce roman dont la lecture m’a beaucoup plu!

À lire!

Malou – Geneviève Godbout

En ce dimanche, je vous présente un très bel album signé Geneviève Godbout qui traite, avec très peu de paroles, de la dépression chez l’enfant.   Nous rencontrons donc Malou, un petit kangourou enjoué, qui adore sauter haut, très haut.  Toutefois, un jour, un petit nuage gris apparaît  autour de lui et il n’a plus du tout envie de sauter. Va-t-il réussir à le faire disparaître?

 

Geneviève Godbout nous offre encore une fois de superbes illustrations, toutes douces mais très parlantes. Le petit kangourou est mignon comme tout et a l’énergie incroyable des enfants. Nous ne comprendrons jamais pourquoi le nuage est apparu parce que parfois, c’est comme ça. Les amis ne comprennent pas toujours, tout ne fonctionne pas tout de suite, mais il y a un message d’espoir et de solidarité qui fait du bien.

 

Bien entendu, c’est un album qui demande de l’accompagnement de l’adulte. Le propos derrière n’est pas si clair que ça pour les petits. Mais l’album permet de susciter la discussion et de parler de ces fameux petits nuages noirs qui, des fois, passent seuls et qui, d’autres fois, restent.  Très beau, comme souvent chez la Pastèque. À feuilleter!