Cette année 2020 a été étrange côté lecture. J’ai fini par lire 201 livres (pour un total de 58090 pages), ce qui correspond à ce que je lis généralement, sauf que ça a été en dents de scie. En mars et en décembre, mon cerveau refusait de comprendre ce qu’il lisait. Du coup, presque pas de lecture ces mois-là. J’ai aussi lu beaucoup de BD. Grosso modo, j’ai lu 50% de romans adulte, 26% de romans jeunesse, 23% de BD et 1% d’albums. Ça va encore.
Mais passons, et revenons aux oeuvres qui sont sorties du lot, parce que, avouons-le, j’ai eu plus de bonnes lectures que de déceptions cette année. Et comme je ne vous ai pas parlé de tout… préparez-vous à un loooong bilan!
Littérature générale
La surprise inattendue de 2020. Roman d’université, avec une ambiance très « dark academia », option théâtre. Beaucoup de Shakespeare, des relations fusionnelles, une sensation de « bulle dans le temps » et un côté très tragédie. J’ai vibré avec ces personnages et j’ai fini par brailler ma vie. Tout ce que j’aime.
Roman qui nous fait plonger dans la Louisianne des années 50, où un homme noir à la peau claire voulait être entouré de gens « comme lui ». L’histoire de jumelles que la vie va séparer, l’une épousant un homme à la peau foncée, l’autre décidant de vivre sa vie en tant que blanche. On explore le concept de colorisme et le white passing, mais c’est surtout le destin de deux soeurs qui vivent avec leur héritage et leur identité.
Le jeu de la musique – Stéfanie Clermont
Un recueil de nouvelles qui tourne autour d’une bande de grands ados, que nous allons rencontrer à travers le regard des uns et des autres, sur plusieurs années. Une écriture vraie et une vraie exploration des défis est des désillusions que vivent plusieurs jeunes, quand ils sont dans cette période où « il faudrait » mais on on ne sait pas trop. J’ai adoré.
Lucy in the sky – Pete Fromm
Une jeune fille qui grandit dans un petit village et qui va devenir une adolescente. Un père absent (physiquement), une mère qui l’est tout autant, mais émotionnellement. Des portraits pas toujours flatteurs, pleins de failles et de réactions étranges, mais criants de vérité.
Une plongée dans le monde de la danse où nous suivrons une jeune fille pas très douée mais travaillante. Elle s’adresse à nous au « tu » et l’autrice réussit à nous faire ressentir sa détresse ainsi que son image d’elle-même basée sur ces rares compliments qu’on lui fait, sur cette volonté de se faire dire de « Good job ». Criant de réalisme, cette utilisation des jeunes artistes à un « rôle » en particulier fait frémir.
Beaucoup plus qu’un « Bridget Jones » avec une protagoniste noire, une réelle réflexion sur ce qu’est être une femme noire, à Londres, de nos jours. On parle de gentrification, de santé mentale et de sa perception dans les différentes cultures. Top.
Une autrice qui ne m’a jamais déçue, un Détroit dystopique et post-apocalyptique, une mère qui cherche sa fille, des enfants sauvages et un jeu passionnant avec la langue… du moins pour les folles de linguistique comme moi.
Un court roman à l’atmosphère tellement lourde qu’on a du mal à respirer. Un français dans le fin fond du monde redneck américain, des femmes avec peu d’espoir, et une étrange obsession avec la prison des condamnés à mort. Une fin fort mystérieuse et un roman marquant.
Un polar poétique, la Gaspésie et ses habitants plus grands que nature. Un magnifique personnage de femme, j’ai eu un grand plaisir à retrouver notre enquêteur mexicain, et cette plume, cette plume!
Une fable animalière moderne sous le thème de la métamorphose, qui permet de se questionner sur l’aliénation quotidienne et le désir de performance. Entre l’enfance à l’Isle au grues et le présent rempli de vide, de l’angoisse, une perte du « je » et une recherche de la ligne de faille. Dérangeant.
L’apparition du chevreuil – Elise Turcotte
Entre #agressionnondénoncée et #meetoo, une femme fuit la ville et les réseaux sociaux où elle se fait harceler pour ses propos. Profondément féministe, très anxiogène, une réflexion intelligente sur la normalisation de certains comportements et réalités. À lire, pour une parenthèse hors du temps.
Le silence de la mer – Vercors
Des nouvelles écrites pendant la seconde guerre mondiale, qui saisissent à merveille le moment où les illusions s’effondrent et où la réalité frappent en pleine face. On parle des relations avec l’occupant, de ceux qui résistent et de ceux qui tentent de survivre. Passionnant.
Bon. La mise en page me fait grrrrr… alors pour la suite et mes flops, ce sera dans d’autres billets. Je ne vois pas la même chose dans l’écran d’édition que sur la version finale. Du coup, mettre beaucoup d’images, c’est rageant. Je vais tenter une autre mise en page pour la suite!
Et vous, avez-vous lu ces romans? Quels sont vos tops 2020?