L’accident de chasse – Carlson / Blair

Le comment du pourquoi

J’ai tout de suite été séduite par le trait de cette bande dessinée quand je l’ai vue dans le catalogue de Sonatine. Je suis fan de ces dessins chargés, sombres… et quand j’ai vu sur quoi l’histoire était basée, je n’ai pas hésité.

De quoi ça parle

Charlie Rizzo est à la fin de l’enfance quand sa mère meurt et qu’il rejoint son père, à Chicago. Il est aveugle, résultat d’un accident de chasse. Il va grandir avec les petits bums du quartier, avec les gangs en arrière plan et pour eux, les croquemitaines, ce sont Loeb et Leopold, les tristement célèbres tueurs d’un jeune de 14 ans, pour aucun autre motif que l’idée de commettre le crime parfait. Plus tard, quand Charlie se retrouve en mauvaise posture et est arrêté, il va être confronté au passé de son père et à son grand secret.

Mon avis

Attention chef d’oeuvre.

Les auteurs nous offrent ici un oeuvre magistrale qui parle de paternité, d’héritage familial, de secrets et de liberté, le tout en lançant un véritable cri d’amour à la littérature. Les personnages sont pleins de failles, de colère, ils font des erreurs, souvent graves, mais malgré tout, ils restent profondément humains, peints dans toutes les teintes de gris. L’histoire nous emmène en prison, en pleine horreur où règne la loi du plus fort et le protagoniste, qui n’a jamais été à l’école, va s’éveiller à l’art et à la littérature en raison de son compagnon de cellule. Ce dernier s’est donné comme mission d’éduquer ses co-détenus, avec un succès tout relatif.

L’histoire est haletante, remplie de secrets, d’horreurs et de rédemption. C’est passionnant à lire et quand, à la fin, on réalise… mais je ne vous dirai rien! Je ne me suis pas ennuyée une seule minute.

Le dessin, sombre, avec ses fonds hachurés sont somptueux, les yeux et les visages sont expressifs et certains plans rendent physiquement mal à l’aise. C’est vif dans le trait, mais on se croirait dans un film noir.

Une totale réussite.

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In a Holidaze – Christina Lauren

Le comment du pourquoi

Bon, ok, c’est tellement la faute d’Instagram, c’est fou. J’ai un trip passager sur le « rouge et turquoise » et je voulais ce roman pour faire une photo avec un livre turquoise. Call me superficielle. Finalement, je l’ai lu en ebook et je n’ai pas assez aimé pour l’acheter en papier. Je vais devoir trouver un autre roman pour la fameuse photo! Ouais, ma vie est fascinante.

De quoi ça parle

Nous avons donc ici une romance de Noël avec un petit twist fantastique. Maelynn est une jeune femme de 26 ans, qui a une job qui ne la fait pas tripper et qui a dû revenir chez ses parents. Chaque Noël depuis toujours, elle passe les fêtes dans un chalet en Utah, avec la famille que ses parents s’est choisie, leurs amis d’université. Elle a donc grandi avec Andrew et Theo Hollis, les fils des meilleurs amis de ses parents. Elle est amoureuse d’Andrew depuis son adolescence mais cette fois, ça ne s’est pas passé comme prévu et, en plus, elle craint de perdre le chalet et ses Noëls entre amis. Toutefois, au retour, elle est victime d’un accident et se retrouve une semaine plus tôt, dans l’avion qui la même à la fameuse semaine. Va-t-elle réussir à changer quelque chose à ces vacances qui l’ont bouleversée?

Mon avis

Un « jour de la marmotte », version romance de Noël, ça vous dit? Je n’ai vu que des bons commentaires sur cette histoire qui m’a, pour ma part, laissée un peu sur ma faim. Ouais, je suis la bougonne du jour, comme souvent avec les romances – dit la fille qui vient de swooner devant Bridgerton et d’écouter les 8 épisodes en 2 jours. En fait, la partie de « The Holidaze » qui m’a le moins intéressée est… la romance. Je sais, je sais… il faudrait que j’arrête. Mais on dirait que pendant les fêtes, je rechute à chaque fois. Je crains de ne pas être la fille la plus romantique de la planète.

C’est dans une atmosphère très festive et nostalgique que nous nous retrouvons ici. Un chalet un peu délabré, des traditions inébranlables et, surtout, des amis qui nous connaissent depuis toujours. J’ai beaucoup aimé cette partie de l’histoire, en grande nostalgique devant l’éternel, mais j’ai aussi apprécié la réflexion sur la fin de l’enfance et l’importance d’accepter que les choses changent. C’est fou quand on se retrouve en famille, comment les vieux rôles reviennent d’eux-mêmes!

Par contre, le côté « retour dans le passé » m’a moins convaincue… et je n’ai pas vraiment compris pourquoi ça s’était arrêté (quoique j’ai une bonne idée) sur « cette » version. Quant à la romance, bon, c’est sweet, c’est son amour d’enfance et tout, c’est tourné vers l’avenir mais ça a pris un peu trop de place pour moi. Là, je vous entends penser : C’EST UNE ROMANCE, NIAISEUSE! Je sais, je sais. Mais il demeure que ce n’est pas ce que je préfère.

Une romance « pas mal » donc, qui a manqué un peu de profondeur (il y a beaucoup de personnages) mais qui compense en partir par son ambiance chaleureuse. Un cas de « c’est pas toi, c’est moi »!

Tops 2020 – Graphiques

Enfin, direz-vous, voici la dernière partie de mes tops 2020. Nous sommes le 10 janvier… il était temps, direz-vous!  Ma vidéo est filmée, pas montée (pour faire changement) et en plus, je suis full couettée dedans. Bref, ma vie de Booktubeuse est encore en développement!

Mais passons plutôt aux tops graphiques. Une belle année encore, motivée par ma participation aux BDs de la semaine preeeesque toute l’année (ce bilan aurait dû venir au dernier RV de décembre mais je n’avais franchement pas l’énergie… lucky me, ça va un peu mieux!). J’ai donc huit titres à vous présenter, dont 5 québécois. Pas pire pareil!

Portugal – Pedrosa

Un magnifique album sur la recherche des origines, qui nous fait presque sentir les odeurs du Portugal. J’ai déjà dit que j’étais fan de Pedrosa?

Speak – Caroll/Anderson

Une magnifique adaptation, aussi poignante que le roman d’origine. Sujet dur, mais ô combien nécessaire. 

Les ignorants – Étienne Davodeau

Une visite dans l’univers du vin et de la BD. Parce que bon, c’est presque pareil, non? Une belle découverte humaine à travers l’amour de leurs métiers respectifs. Et chapeau pour le souci du détail!

La pitoune et la poutine – Fontaine-Rousseau/Cadieux

Un voyage à dos de pitoune avec le saoulon de Jos Monterrant à la recherche de la mystique poutine. Absurde, grand n’importe quoi… mais du bon n’importe quoi. J’ai recraché mon pepsi par le nez à la lecture. 

Les ananas de la colère – Cathon

Encore un titre bien barré avec une enquête en plein coeur du quartier hawaïen de Trois-Rivières menée par Marie-Pomme Plourde, le tout pour trouver le meurtrier d’une ex-championne de limbo. Vous voulez quoi de plus?

Les petits garçons / Sophie Bédard

Un traitement génial de cette période juste après l’école, la vingtaine, le début de la supposée vie d’adulte, les amis qui s’éloignent ou qui restent. Cet instant précis où chacun est à la croisée des chemins. J’ai adoré. 

La grosse laide – Marie-Noelle Hébert

Une très belle BD au crayon, avec un dessin hyperréaliste, qui traite des mots qui font mal, ceux qui parle du corps qu’on voudrait voir disparaître. Une belle réflexion sur la grossophobie et sur la perception qu’on peut avoir de soi-même. Une réussite. 

Aliss – Patrick Sénécal / Jeik Dion

Encore une adaptation très réussie du roman très gore et très adulte « Aliss » de Sénécal, qui va plonger une jeune fille dans un univers noir, un Montréal secret et dur, dont elle aura du mal à repartir. Fin de l’enfance, exploration des tabous, c’est violent, cru, c’est clairement pas pour tout le monde, mais j’ai adoré. 

Et c’est la fin de mes meilleurs lectures de 2020. J’ai eu quelques déceptions, surtout en romans (Beach read, Anan, Patient zéro, Et j’ai crié sur les murs de ta ville, L’arrache-mots), le plus souvent parce que je n’étais clairement pas la bonne lectrice (sauf pour un… mais bon, ça, c’est moi!)

Hop, on repart pour 2021!

 

Un beau désastre – Christine Eddie

Le comment du pourquoi

Alto a récemment sorti une collection de livres audio et comme j’adore ce format (parfait pour le ménage, le tapis roulant ou pour accompagner mes parties intempestives de Candy Crush), j’ai testé avec plaisir, avec Christine Eddie, rien de moins. C’est une valeur sûre pour moi et je garde encore souvenir intense des Carnets de Douglas, son premier roman.

De quoi ça parle

Le roman s’ouvre sur Célia, jeune femme positive malgré les aléas de la vie. Habitante du Vieux-Faubourg, elle hérite de sa soeur vagabonde et irresponsable de son neveu, M.J. Loin d’être comme sa tante, il voit plutôt la vie en noir et est profondément touché par les dérives de l’environnement, la guerre et la misère humaine. Il a relativement peu d’espoir jusqu’à ce qu’il réalise que parfois, la couleur peut jaillir sous des formes inattendues, notamment sous son pinceau.

Mon avis

Tel que je vous le mentionnait d’emblée, les livres audio, c’est ma vie. Quand on fait autant de voiture que moi, limite que ça me donne hâte de partir travailler le matin. Vous ne pouvez pas savoir comment les heures de ménage sont moins pénibles avec une histoire qui nous accompagne. Bref, je suis vendue… mais critique face aux lecteurs. Ici, je vous le dis tout de suite, Alto a relevé le défi de qualité avec ce livre audio première mouture. J’espère que cette collection va se poursuivre. Ouais, je prêche pour ma paroisse!

Christine Eddie réussit toujours à insuffler sourires et espoir dans les environnements les plus sombres, et ce sans nous enrober de guimauve. Ici, le quartier du Vieux Faubourg est un presque un personnage du roman. Il semble triste et sombre mais la solidarité, les personnages hors-norme et l’entraide fait fleurir l’amitié ici et là, entre les façades brûlées et les immeubles mal entretenus. La relation entre Célia et son neveu est émouvante et se développe petit à petit, presque malgré elle. Christine Eddie prend le temps de nous présenter ses personnages, de placer son quartier mais je suis tellement fan de sa façon de faire que j’ai attendu le début de l’histoire principale avec plaisir.

C’est donc un passage à l’âge adulte un peu différent, parfois sans filet, alors qu’il n’a plus d’espoir. Il va vivre ses premiers émois et, presque malgré lui, va commencer à mettre de la couleur autour de lui, au sens propre, en peignant murales et trompe l’oeil sur les murs du quartier.

Avec en fond un commentaire sur la gentrification, ce roman célèbre surtout le pouvoir de l’art, la valorisation des différences et la possibilité pour chacun de changer le monde, à sa manière et à son niveau. C’est tour à tour ironique, triste et drôle et on sent que l’autrice a beaucoup d’affection et de bienveillance pour tous ces gens ordinaires qui peuplent ce petit univers. Ça redonne foi en l’humanité.

Une réussite pour moi!

Malgré tout – Jordi Lafebre

Le comment du pourquoi

Cette bande dessinée n’est plus à présenter. Cette couverture est fantabuleuse et les avis sont unanimes à la BD de la semaine. Il n’est pas surprenant que j’aie fait les yeux doux à Aline, attachée de presse de La boîte de diffusion, pour la recevoir à son arrivée ici!

De quoi ça parle

Le roman s’ouvre alors que Zeno et Ana sont âgés et qu’ils se retrouvent, dans le vieux quartier des Perrons, celui du pont si étrange qui relie les deux côtés de la ville. C’est à rebours que nous allons connaître leur histoire, faite de rendez-vous manqués et de fuites en avant.

Mon avis

Je ne vais pas être fort originale si je vous dit que j’ai été tout de suite charmée par cette bande dessinée. Les dessins, l’histoire, tout m’a plu. Ana a la soixantaine pétillante et dynamique. Elle est mère d’une fille, mariée à Giuseppe depuis des années, ancienne maire de la ville où elle habite. Zeno est vient de finir sa thèse de doctorat – après 40 ans – il a navigué par toutes les mers et vient de mettre la librairie familiale à vendre. Serait-ce enfin LE moment?

C’est une histoire très émouvante, où les sentiments sont au premier plan. Ils vivent leurs vies respective mais restent étrangement ancrés l’un à l’autre et un chaque regard ébranle. À travers lettres et téléphones, ils sont en contact et sont là l’un pour l’autre. C’est étonnament fluide, facile à comprendre et c’est un plaisir de découvrir à rebours les éléments marquants de leur relation. Entre les non-dits, les croisements et les choix qui font se séparer les routes, ils vont réussir, malgré tout, à rester connectés. Après tout, laisse l’autre partir pour leur permettre de réaliser leurs rêves, c’est aussi ça l’amour.

Une ambiance à la fois tendre et solaire, avec un vrai dynamisme et des contrastes de couleurs en fonction des émotions et des époques. Bref, un magnifique album, qui me fait bien commencer l’année 2021!

C’était donc ma première BD de la semaine.

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Catherine House – Elisabeth Thomas

Le comment du pourquoi

J’ai un petit faible pour les romans qui se passent dans ces universités d’élite, dans ces univers clos où tout est plus intense, où les relationsont ce petit côté exclusif. Du coup, celui-ci m’a forcément attirée.

De quoi ça parle

Inès n’avait plus rien à perdre quand elle a été acceptée à Catherine, une université exclusive et secrète. Les critères d’admission sont assez flous et elle ne sait pas trop comment elle est s’est retrouvée là. Petit à petit, elle va faire sa place, mais cette école avec sa mystérieuse concentration « new material », recèle bien des secrets.

Mon avis

J’ai bien aimé ce roman, mais il ne m’a pas fascinée comme d’autres livres du même type. L’atmosphère est réussie, mais nous passons 3 ans en quoi… 350 pages, ce qui dilue un peu le propos. J’aurais pris la même histoire, mais plus développée. En fait, j’ai eu du mal à m’attacher au groupe d’amis, à bien les distinguer et je crois que c’est ce qui m’a éloignée du coup de coeur que j’ai souvent pour ce type de roman. En effet, nous rencontrons Baby, Yaya, Anna, Nick, Diego et Theo mais j’aurais bien du mal à distinguer leurs personnalités, à part peut-être Yaya. Du coup, les liens qui les unissent, je les ai moins compris et ressentis. C’est un univers mystérieux, où tout le monde est coupé de l’extérieur, sans contact, sans accès à l’information, où le vin coule à flots et où il y a un côté « culte » aux sessions et aux initiations. C’est intrigant, les cours sont difficiles mais assez vagues, certaines portes sont interdites et on se demande ce qui motive tout ce secret.

Le rythme est assez inégal, avec un début lent et une accélération vers la fin de l’histoire. J’ai bien aimé que le personnage principal soit détachée de tout au début mais partie prenante de cette histoire, où elle fait sa place petit à petit, se laissant séduire par Catherine House, où elle trouve sa place, pour la première fois de sa vie. C’est bien écrit, on est immergé dans cette école d’élite… mais il m’a manqué un petit quelque chose.

Le roman a des avis très différents… des coups de coeur et des grosses déceptions. Du coup, à vous de vous faire votre propre avis!

Tops 2020 – SFFF et Jeunesse

Comme j’ai eu un mal fou à faire la mise en page du billet top « littérature générale » d’hier, celle d’aujourd’hui va être beaucoup plus… basic. Le pire, c’est que selon l’écran d’ordi, la f… mise en page change!  Je grrrr!! Ok, je vais plus que ça. Je sacre comme charretier. Mais c’est une autre histoire. 

Aujourd’hui, deux tops, SFFF et jeunesse. J’ai eu une bonne année de découvertes en fantasy et science fiction alors ça valait le coup de faire un top séparé. Et bon, j’avais ben trop de livres à vous parler. On trouve les excuses qu’on peut, hein!

Science-Fiction, Fantasy, Fantastique

Gagner la guerre – Jean-Philippe Jaworski

Le monde le plus immersif de 2020 pour moi, Gagner la guerre, de Jaworski, que je connaissais déjà avec la série Même pas mort (beaucoup aimée aussi… mais il fallait bien choisir!). Mais cette histoire, je l’ai vécue pour vrai, j’ai adoré suivre Don Benvenuto, qui se questionne pour vrai et qui vit une aventure après l’autre. Politique, trahisons, fuites épiques… j’ai adoré. Au point de lire toutes les nouvelles situées dans cet univers. 

Le problème à trois corps – Liu Cixin (trilogie)

Ça faisait une éternité que je n’avais pas lu de hard SF et j’ai adoré cette trilogie chinoise qui nous amène beaucoup plus loin que ce que nous croyons quand nous ouvrons le premier volume, en pleine révolution culturelle. C’est science heavy mais j’ai trouvé ça passionnant, mêmes les explications scientifiques, même les personnages étranges. 

Red Sister – Mark Lawrence (trilogie)

Une belle découverte pour moi cette trilogie dans un univers fantasy pré-apocalyptique où la glace est en train de prendre toute la place et où les hommes sont relégués à une petite bande de terre. Nona Grey est une fillette en fuite quand nous la rencontrons. Elle va intégrer une école où on éduque des bonnes soeurs… assassins. Des personnages féminins forts, des complots politiques et une intrigue qui tient la route jusqu’à la fin. 

The Dragon Republic – R.F Kuang

Le deuxième tome de The Poppy War est dans la lignée de la fin du premier tome. Nous sommes en pleine guerre, c’est sanglant et il est difficile de bien distinguer les amis des ennemis et sachant de qui l’héroïne est inspirée, la fin promet d’être tout aussi pleine de rebondissements. 

Good Omens – Gaiman/Pratchett

Imaginez un démon et un ange qui se retrouvent à devoir collaborer pour éviter la fin du monde, rien de moins?  Ben quoi, ces deux-là ont fini par bien aimer leur vie sur la terre et n’ont pas vraiment envie que ça s’arrête. C’est absurde, hilarant et c’est le duo Gaiman / Pratchett. Que demander de plus?

La voie des pierres – Elisabeth Vonarburg (série)

Si vous me suivez, vous savez que je suis fan de Vonarburg et cette série, dans l’univers de Reine de Mémoire, m’a énormément plu. C’est de la fantasy à la Vonarburg, assez lente, avec des personnages développés, des sous-intrigues et une mythologie de fou. Bref, une autre réussite pour moi. 

Vita nostra – Marina et Sergey Dyachenko

Un roman mystérieux basé sur les métamorphoses d’Ovide, où il faut accepter de se laisser porter sans tout comprendre. Une métaphoere du passage à l’âge adulte avec une arrivée dans un monde dont on ne connaît pas les règles et où on ne sait pas qui se fier, une magie pas toujours facile à comprendre et un univers immersif. Pour amateurs d’étrange, de métaphores… et de fins qui laissent à interprétation. 

Jeunesse et YA

Like a love story – Abdi Nazemian

Le roman YA qui m’a le plus marquée cette année. New York, les années 80. Le personnage principal est irano-américain, via Toronto et se sait gay. Pour lui, être gay, c’est mourir. Un trio d’amis (ou plus), un oncle activiste atteint du sida et une histoire belle et triste. Je conseille. 

Felix ever after – Kacen Callendar

Un grand ado trans, une école d’arts, New York. Ça parle d’identités, de doutes, de discriminations, d’évolution, c’est hyper bien fait, les personnages secondaires sont intéressants… bref, une excellente lecture. 

Songe à la douceur – Clémentine Beauvais

Vous savez que j’aime Eugène Onéguine? Imaginez une réécriture moderne, en vers, écrite par Clémentine Beauvais. Tout pour moi. C’est émouvant, drôle, bourré de références. Un vrai plaisir de lecture. 

Fanny Cloutier – Stéphanie Lapointe  (série)

Le petit bonbon acidulé de l’année. Une série jeunesse pétillante, pleine de vie et d’adolescence, une héroïne gaffeuse qui ne se comprend pas entre un père globe-trotter, une meilleure amie adorable et un crush qui ne veut pas mourir.  Pour un moment détente. 

Le club de l’ours polaire – 2 – Alex Bell

Un deuxième tome tout aussi bon que le premier. Une jeune héroïne exploratrice qui n’a pas froid aux yeux, des aventures dans un monde gelé, des sorcières, une mystérieuse disparition, une autrice qui ne prend pas les jeunes pour des cons et une série que j’ai hâte de faire lire à ma nièce. 

Et parce que ça suffit pour aujourd’hui, je vous parlerai demain de mes tops graphiques… et de mes quelques flops. 

Tops 2020… beaucoup de tops 2020 – 1 – Littérature générale

Cette année 2020 a été étrange côté lecture. J’ai fini par lire 201 livres (pour un total de 58090 pages), ce qui correspond à ce que je lis généralement, sauf que ça a été en dents de scie. En mars et en décembre, mon cerveau refusait de comprendre ce qu’il lisait. Du coup, presque pas de lecture ces mois-là. J’ai aussi lu beaucoup de BD. Grosso modo, j’ai lu 50% de romans adulte, 26% de romans jeunesse, 23% de BD et 1% d’albums. Ça va encore.

Mais passons, et revenons aux oeuvres qui sont sorties du lot, parce que, avouons-le, j’ai eu plus de bonnes lectures que de déceptions cette année. Et comme je ne vous ai pas parlé de tout… préparez-vous à un loooong bilan!

Littérature générale

If we were villains – M.L Rio

La surprise inattendue de 2020. Roman d’université, avec une ambiance très « dark academia », option théâtre. Beaucoup de Shakespeare, des relations fusionnelles, une sensation de « bulle dans le temps » et un côté très tragédie. J’ai vibré avec ces personnages et j’ai fini par brailler ma vie. Tout ce que j’aime.

The Vanishing Half – Brit Bennett

Roman qui nous fait plonger dans la Louisianne des années 50, où un homme noir à la peau claire voulait être entouré de gens « comme lui ». L’histoire de jumelles que la vie va séparer, l’une épousant un homme à la peau foncée, l’autre décidant de vivre sa vie en tant que blanche. On explore le concept de colorisme et le white passing, mais c’est surtout le destin de deux soeurs qui vivent avec leur héritage et leur identité.

Le jeu de la musique – Stéfanie Clermont

Un recueil de nouvelles qui tourne autour d’une bande de grands ados, que nous allons rencontrer à travers le regard des uns et des autres, sur plusieurs années. Une écriture vraie et une vraie exploration des défis est des désillusions que vivent plusieurs jeunes, quand ils sont dans cette période où « il faudrait » mais on on ne sait pas trop. J’ai adoré.

Lucy in the sky – Pete Fromm

Une jeune fille qui grandit dans un petit village et qui va devenir une adolescente. Un père absent (physiquement), une mère qui l’est tout autant, mais émotionnellement. Des portraits pas toujours flatteurs, pleins de failles et de réactions étranges,  mais criants de vérité.

 

Bon chien – Sarah Desrosiers

Une plongée dans le monde de la danse où nous suivrons une jeune fille pas très douée mais travaillante. Elle s’adresse à nous au « tu » et l’autrice réussit à nous faire ressentir sa détresse ainsi que son image d’elle-même basée sur ces rares compliments qu’on lui fait, sur cette volonté de se faire dire de « Good job ». Criant de réalisme, cette utilisation des jeunes artistes à un « rôle » en particulier fait frémir.

Queenie – Candice Carty-Williams

Beaucoup plus qu’un « Bridget Jones » avec une protagoniste noire, une réelle réflexion sur ce qu’est être une femme noire, à Londres, de nos jours. On parle de gentrification, de santé mentale et de sa perception dans les différentes cultures. Top.

L’avenir – Catherine Leroux

Une autrice qui ne m’a jamais déçue, un Détroit dystopique et post-apocalyptique, une mère qui cherche sa fille, des enfants sauvages et un jeu passionnant avec la langue… du moins pour les folles de linguistique comme moi.

Atmore, Alabama – Alexande Civico

Un court roman à l’atmosphère tellement lourde qu’on a du mal à respirer. Un français dans le fin fond du monde redneck américain, des femmes avec peu d’espoir, et une étrange obsession avec la prison des condamnés à mort. Une fin fort mystérieuse et un roman marquant.

La mariée de corail – Roxanne Bouchard

Un polar poétique, la Gaspésie et ses habitants plus grands que nature. Un magnifique personnage de femme, j’ai eu un grand plaisir à retrouver notre enquêteur mexicain, et cette plume, cette plume!

Le lièvre d’Amérique – Mireille Gagné

Une fable animalière moderne sous le thème de la métamorphose, qui permet de se questionner sur l’aliénation quotidienne et le désir de performance. Entre l’enfance à l’Isle au grues et le présent rempli de vide, de l’angoisse, une perte du « je » et une recherche de la ligne de faille. Dérangeant.

L’apparition du chevreuil – Elise Turcotte

Entre #agressionnondénoncée et #meetoo, une femme fuit la ville et les réseaux sociaux où elle se fait harceler pour ses propos. Profondément féministe, très anxiogène, une réflexion intelligente sur la normalisation de certains comportements et réalités. À lire, pour une parenthèse hors du temps.

Le silence de la mer – Vercors

Des nouvelles écrites pendant la seconde guerre mondiale, qui saisissent à merveille le moment où les illusions s’effondrent et où la réalité frappent en pleine face. On parle des relations avec l’occupant, de ceux qui résistent et de ceux qui tentent de survivre. Passionnant.


 

Bon. La mise en page me fait grrrrr… alors pour la suite et mes flops, ce sera dans d’autres billets. Je ne vois pas la même chose dans l’écran d’édition que sur la version finale. Du coup, mettre beaucoup d’images, c’est rageant. Je vais tenter une autre mise en page pour la suite!

Et vous, avez-vous lu ces romans? Quels sont vos tops 2020?

Le blog n’est pas mort… mais il vous revient en 2021!

Ceux qui me suivent sur Instagram (@moncoinlecture) savent que je suis toujours vivante mais il semblerait, d’après les messages que je reçois, que ce soit moins clair ici!  En fait, ceux qui me suivent sur Instagram en savent un peu trop sur mes trips divers et variée… et bien souvent fort éphémères. Genre, croyez-moi, la pâtisserie, ça ne durera pas. Mon père voulait m’offrir une balance pour peser les aliments… comment dire… c’est vraiment pas nécessaire. Mais VRAIMENT pas!

Ceci dit, depuis mon retour de différé en octobre 2019, je n’ai pas eu de vacances. Dans un hôpital, avec la pandémie, et tout et tout… ça a été compliqué. Elles ont été annulées, puis payées, puis repoussées, puis encore repoussées… Autant vous dire que j’étais HS ces dernières semaines. Au confinement et à la folie au travail s’est ajoutée une tendinite à l’épaule, apparue en 0,8 secondes suite à mon vaccin contre la grippe. Tout ce que j’arrivais à faire en revenant du boulot, c’était de liker des photos Instagram, de jouer à Candy Crush… et à Pokémon go. Glamour, je sais. 

Lire? On oublie ça. J’ai lu quoi… 4 livres en décembre à date. C’est pas normal pour moi! Écrire des billets? Encore ben moins. Du coup, j’ai quoi… 25 romans que j’ai lus mais pas chroniqués. Reste à savoir si je vais le faire… c’est une grande inconnue pour l’instant dans ma vie!

J’ai pensé à tout lâcher mais je me donne donc une pause jusqu’au premier janvier, pause que j’ai commencée depuis 2 semaines sans vous le dire… et je vous reviens avec mes tops de l’année 2020… et quelques billets idéalement! Nous verrons comment ça va tourner ensuite. 

J’espère donc que vous êtes en santé, que vos proches vont bien et que vous n’êtes pas trop down. J’espère aussi que tout le monde n’aura pas disparu de ce blogue après cette disparition impromptue!

Dites-moi si vous êtes toujours là… et à bientôt. 

Sous la glace (A fatal Grace) – Armand Gamache #2 – Louise Penny

Le comment du pourquoi

En cette fin novembre, j’ai besoin de lectures accessibles. Vous savez, le genre de truc qui se lit tout seul? Ben voilà, ce roman, c’est tout à fait ça. En plus, j’ai lu le premier tome il y a peu de temps, il y a des chances pour que je m’en souvienne. Ça aide.

De quoi ça parle

Three Pines, fin décembre. CC de Poitiers est trouvée morte, probablement assassinée. Personne à Three Pines ne semble vraiment triste de cet événement car CC semble prendre un plaisir fou à blesser tout le monde autour d’elle. Armand Gamache sera donc rappelé dans ce petit village, en plein temps des fêtes, pour trouver ce qui a bien pu se passer.

Mon avis

Soyons clairs, ça aurait été un roman parfait pour le Cold Winter Challenge. C’est très « Christmassy », très cosy, ça sent bon le feu de bois, le sirop d’érable et le pain d’épices et ça fait toujours plaisir de retourner à Three Pines, que j’ai découvert dans le premier tome. Toutefois, même si l’ambiance est top, j’ai un peu moins aimé que le premier tome parce que l’intrigue est un peu emberlificotée, que le français et la vision de la culture québécoise francophone m’a un peu gossée et qu’il y a un peu trop de bondieuseries à mon goût. Mais ça, c’est moi.

Le roman commence un peu lentement, avec la présentation du personnage de CC (non mais quelle peste) et de sa famille. Elle semble prendre plaisir à martyriser tout le monde, tout particulièrement son molasson de mari Richard et sa fille en surpoids dont elle a honte, Crie. Cette partie est un peu longuette, mais j’ai d’autant plus apprécié de retrouver le village et ses habitants. Nous allons ici découvrir trois dames âgées du village, amies depuis toujours. Kaye, Em et Mother Bea joignent donc le cast principal de personnages : Clara et Peter, Oliver et Gabri, Myrna, Ruth (toujours ma pref) ainsi que quelques autres. Quand CC décède en plein match de curling extérieur, d’une façon complètement tarabiscotée, le tout s’accélère et devient vraiment plus intéressant.

J’aime toujours autant Gamache, qui a certes ses secrets, mais qui n’est pas le détective type torturé et souvent saoul. Il est encore amoureux de sa femme et est par définitition un homme très droit et intègre, qui sait toutefois écouter. Vraiment écouter. Le reste de l’équipe est bien différent et il fait plaisir de les retrouver. Si j’ai vraiment aimé le côté « pouvoir des mots » de l’histoire, il y a tout de même des aspects qui m’ont semblé moins logiques dans l’intrigue. À plusieurs moments, j’ai eu envie de dire… « mais… pourquoi?!?! ».

Il y a beaucoup de « God » dans l’histoire, ce qui passe en petite quantité chez moi, mais là, on atteint un peu la limite. De plus, pour une autrice canadienne, qui habite au Québec, sa vision des traditions québécoises francophones est… étrange. Par contre, en tant que francophone, c’est vraiment chouette de se retrouver au coeur des traditions québécoises anglaises. On se croirait en Nouvelle-Angleterre et du coup, ça fait un peu voyager!

Alors voilà. Certains événements de la fin me donne envie de poursuivre, j’ai cru, un moment donné, m’être trompée sur la fin… mais finalement, non. J’avais pratiquement TOUT vu, mais c’était chouette pour certains points. Un jour, vous verrez apparaître le tome 3 sur le blogue!