Blue Flag – tomes 1-2-3 – Kaito

Le comment du pourquoi

C’est totalement la faute à Instagram. Je voyais ce manga partout et il faut avouer que ces couvertures sont assez photogéniques. J’ai donc craqué. Je suis faible, je sais. On va pas me changer maintenant.

De quoi ça parle

Ce manga est l’histoire de trois adolescents du secondaire : Taichi, Toma et Futaba. Les deux garçons se sont connus au primaire mais se sont éloignés car l’un est geek et l’autre sportif populaire. Quand Futaba avoue à Taichi son amour pour Toma, celui-ci va décider, contre toute attente, de lui donner un coup de main.

Mon avis

Quand je choisis ce type de manga, je sais à quoi m’attendre. Tout de suite, nous sommes dans une école secondaire japonaise, avec ses codes, ses coutumes et ses exagérations. Il faut s’attendre à des grandes émotions, des histoires d’amour et d’amitié, un peu de drame, un petit côté kawai… et nous avons exactement ça dans ce manga.

Le début prend son temps, surtout le premier tome. On connaît peu à peu les personanges et l’histoire commence à s’étoffer davantage à partir de la moitié du 2e tome. Nous somme toujours certes sur les amourettes des jeunes mais on commence à découvrir davantages leurs failles et leurs craintes. Les finales des tomes 2 et 3 nous laissent en haleine et maintenant, j’avoue être un peu accro : il me faut la suite.

Je suis pas mal certaine que la série va trouver son public chez les jeunes car ils pourront s’indentifier aux situations que vivent les jeunes: amours cachées, timidité, dépassement des limites, rêves contrariés. On sent que les problématiques vont prendre de l’ampleur et on se doute bien de ce qui se passe dans leurs petites têtes et de leurs petits coeurs.

Je n’ai pas les tomes 4-5 à portée de main actuellement… mais je sens que ça ne va pas tarder! Une série à découvrir et, en plus, imaginez-vous que je n’ai PAS de mal à reconnaître les personnages. Et ça, ça vaut la peine d’être mentionné!

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L’homme qui savait la langue des serpents – Andrus Kivirähk

Le comment du pourquoi

J’avais entendu beaucoup de bien sur ce roman et j’ai profité de ma bibliothèque pour le lire. Et bon, je suis fort intriguée par l’Estonie depuis ma visite à Tallinn il y a quelques années. Ma guide m’avait parlé des coutumes et d’une idéalisation de l’Estonie rurale d’antan assez fréquente dans certains cercles. Ce roman, c’était tout à fait dans cette lignée.

De quoi ça parle

Ce roman est assez simple, mais difficile à résumer. Leemet est né en Estonie, au village, car son père rêvait de modernité. Après sa mort, sa mère est retournée vivre dans la forêt, selon l’ancien mode de vie, dans une communauté mourante et qui oublie peu à peu la langue des serpents, qui permet de se faire obéir des animaux. C’est le roman de la fin d’un monde car dès le début, nous savons que Leemet est le dernier.

Mon avis

Même s’il me tentait, ce titre me faisait un peu peur. J’avais peur que ce soit lourd ou « difficile ». Je n’ai tellement pas de cerveau ces temps-ci! Mais c’était compter sans le talent de conteur de l’auteur (et du traducteur), qui réussit à faire de cette histoire à la fois triste et violente un conte passionnant, empeint de réalisme magique mais aussi d’une résignation calme et sereine. Du moins à la fin. Même si nous savons dès le début comment ça va finir, on se surprend à espérer un coup de théâtre, un petit rayon d’espoir pour ce mode de vie certes primitif, mais qui leur correspond.

Certes, il faut accepter au départ qu’une humaine puisse avoir une histoire d’amour avec un ours, et qu’on puisse avoir un serpent comme meilleur ami. Il faut accepter que la salamandre existe et qu’elle attend, endormie. Mais une fois bien immergé dans cet univers, dans cet ancien monde, il n’y a plus qu’à se laisser porter par ces aventures, ces remises en questions et ces réalisations sans pitié.

C’est que nous sommes à la croisée des chemins, le moment où tout bascule, où le peuple de la forêt souhaite aller vers la modernité, illustrée par le village, où on laboure, où on fait le pain et où, surtout, on prie Dieu et on vénère les Hommes de Fer et les moines. Les gens de la forêt, qui souhaitent protéger les anciennes croyances et les anciens modes de vie, ne sont guère dépeints comme des modèles de vertu. Entre fanatisme et peur de la différence, ce n’est pas la panacée non plus. Leemet va se positionner, fouiner, aller voir… et finalement faire un choix pour lui-même. Un roman d’apprentissage, quoi, mais dans un monde au point de bascule.

J’ai beaucoup aimé les divers points de vue, notamment ceux des anthropopithèques, derniers de leur race et d’un monde encore plus ancien, qui nous illustre qu’on est tous la « modernité » de quelqu’un et que le monde évolue, laissant des gens derrière. Ce thème difficile est compensé par un ton ironique et beaucoup d’humour, notamment dans la première partie, la seconde étant plus chargée en hémoglobine.

Un roman que j’ai adoré et qui m’a tenue en haleine. La postface est intéressante et nous en apprend plus sur le côté pamphlétaire de l’ouvrage, que je n’avais qu’entraperçue à ma lecture. Et encore, merci à ma guide sans ça je n’aurais pas connu le côté « nostalgie des villages anciens » qui fait partie du mode de pensée de plusieurs en Estonie. Bref, à tenter!

L’assistante de Baba Yaga – Marika McCoola / Emily Carroll

Le comment du pourquoi

Je suis fascinée par les contes et légendes russes depuis toujours. La fameuse maison à pattes de poule me fait tripper. J’ai même rêvé cette nuit que j’allais à Disney (de tous les endroits du monde) et qu’on se baladait en maison à pattes pour respecter la distanciation. Sans commentaire.

De quoi ça parle

Masha habite seule avec son père depuis la mort de sa mère et, plus récemment, de sa grand-mère, qui lui a toujours raconté des histoires fantastiques sur sa jeunesse. Sauf que son père est démissionnaire et quand il revient avec une nouvelle flamme et son petit mons… oups, non, sa petite fille et qu’il semble vouloir leur consacrer du temps à ELLES, Masha décide de répondre à une petite annonce pour être l’assistante de Baba Yaga, rien de moins. Mais il y aura des épreuves à passer, sinon ce ne serait pas Baba Yaga.

Mon avis

Juste à voir le dessin, il faut s’attendre à quelque chose de vraiment jeunesse, et c’est tout à fait ce que nous avons ici. Un roman graphique jeunesse qui ne suit pas le chemin typique auquel on pourrait s’attendre. L’héroïne ne s’en laisse pas conter et après s’être fait mordre et frapper par sa future demi-soeur, elle décide de les planter là.

J’ai bien aimé l’interprétation de l’histoire de Baba Yaga (j’adoooore la maison) qui est bien wicked, mais qui peut être raisonnée. Baba Yaga a toujours été celle qu’il faut tromper, avec qui il faut ruser et cet aspect m’a bien plu. Quand débarque la future demi-soeur – toujours aussi adorable – c’est plutôt elle qui va évoluer. Un peu.

J’aurais aimé un peu plus de profondeur dans l’histoire de Baba Yaga mais surtout dans l’attitude du père. Certes, des fois, c’est juste comme ça, mais pour un roman jeunesse, c’est particulier comme choix. De plus, les dessins d’Emily Carroll, très flashy, semblent parfois esquissés et sont loin d’être à la hauteur de ce que je connais de l’illustratrice.

Pas mal, donc, pour les contes et le côté un peu inattendu, mais il m’a moins transportée que d’autres titres pour le même groupe d’âge.

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Il préférait les brûler – Rose-Aimée Automne T. Morin

Le comment du pourquoi

J’ai écouté un live avec Rose-Aimée Automne T. Morin dans le cadre du salon du livre de Montréal. Je l’ai trouvée hyper intéressante et suite à ça, j’ai emprunté « Il préférait les brûler » à la bibliothèque. Je suis soooo influençable!

De quoi ça parle

Dans cette autofiction, l’autrice nous révèle une part d’elle-même, soit son enfance et sa relation avec son père, décédé quand elle avait 16 ans.

Mon avis

La maladie d’un parent, ça a été ma plus grande peur depuis que je suis petite. J’étais PERSUADÉE que ça m’attendait au tournant et ce depuis mon plus jeune âge. Du coup, vous pouvez vous imaginer que cette histoire est m’a touchée et m’a rappelé cette hantise qui me suit depuis que je suis petite. Encore maintenant, en écrivant ceci, je touche du bois.

Fauve a deux ans quand elle apprend que son père a un cancer et qu’il lui reste deux ans à vivre. Ces deux ans vont se transformer en 14 ans et ces 14 ans, ils vont les vivre sur du temps emprunté. Cette crainte des dernières fois, cette épée de Damoclès, va influencer toute leur relation et va mettre la jeune Fauve dans une situation où elle se positionne en « sauveuse » de son père, personnage coloré, fantasque et sans limite aucune.

Toutefois, ce père est loin d’être parfait. Il est parti souvent sans regarder derrière et a reporté tout son amour et ses ambitions sur sa dernière fille. Il la veut forte, sans complexe. Parfaite selon son regard et ses critères. À lui. Fauve se construit dans ce contexte, est façonnée par celui qu’elle a peur de perdre. Va-t-il mourir? Ou alors faire comme il a toujours fait et l’abandonner? Pourtant, entre sa mère qui fait son possible, sa tante au bord du gouffre et ce père vénéré, elle tente de découvrir qui elle est, elle.

Une relation particulière, un peu malsaine, une jeune fille très humaine et très émouvante. Ça parle de deuil, de passage à l’âge adulte, d’attentes et de découverte de soi. L’écriture m’a touchée et j’ai beaucoup aimé ma lecture. Maintenant, je m’en vais lire l’essai de l’autrice!

Le château dans les étoiles – tomes 3-4-5 – Alex Alice

Le comment du pourquoi

J’avais beaucoup aimé les deux premiers tomes, du coup, c’est officiel que j’avais envie de lire la suite. Bon ça a traîné 6 mois mais ça ne veut rien dire, n’est-ce pas!

De quoi ça parle

Disons seulement que cette série jeunesse nous emmène dans un univers uchronique et steampunk, qu’il nous fait croiser Louis de Bavière et qu’il nous promène de la lune à Mars dans un cygne géant propulsé à l’éther, avec trois jeunes héros pas piqués des vers!

Mon avis

Vous ne serez pas surpris de savoir que j’ai beaucoup aimé ces trois tomes, encore une fois! Je suis fan de l’univers plein d’imagination, d’idées folles et de rêves plus grands que nature. Nous sommes toujours avec Séraphin, Sophie et Hans, et dans ces tomes, nous les suivons dans les conséquences de leur périple précédent. Bismark veut toujours conquérir la terre et l’espace, par tous les moyens possibles, quitte à tricher et à trahir. Est-ce que les alliances vont les sauver?

Dans ces tomes, les adolescents sont davantage laissés à eux-mêmes, les figures d’adultes n’étant pas toujours disponibles ou même fiables. On assiste donc graduellement au passage à l’âge adulte, et surtout à la réalisation qu’ils sont seuls et ne peuvent se fier que sur eux-mêmes. Et que ça risque de continuer comme ça un bon bout de temps. Les quêtes du départ sont toujours en cours… et si Mars détenait tous les secrets?

C’est encore une fois rapide, rempli d’aventures et de retournements de situation. Les dessins restent dans les tons pastels et me plaisent toujours autant. Ils ont un côté mystérieux, flou, qui convient parfaitement à l’histoire, je trouve. C’est inspiré de Jules Verne, c’est bien construit, c’est un régal pour les yeux… je conseille à tous! Et vivement que le tome 6 soit publié!

C’était ma BD de la semaine. Tous les billets chez Moka

My Dark Vanessa – Kate Elizabeth Russell

Le comment du pourquoi

J’avais entendu de parler de ce roman par plusieurs amies, qui m’ont toutes dit que je serais touchée par cette histoire. Je pense qu’elles me connaissent parce que le traitement de l’abus m’a bouleversée et cette histoire est vraiment venue me chercher. 

De quoi ça parle

Vanessa a quinze ans quand elle entre dans un prestigieux pensionnat privé. Elle et sa meilleure amie ne se parlent plus depuis que cette dernière a un copain et elle est se retrouve seule et peu sûre d’elle. Elle va s’éveiller à la sensualité à travers le regard et les gestes de Jacob Strane, son professeur de littérature, qui va rapidement la distinguer, la faire se sentir spéciale, privilégiée. Dix-sept ans plus tard, des accusations contre Strane vont surgir et Vanessa va devoir porter un autre regard sur la relation qui a fait sa vie pendant tant d’année.

Mon avis

Oh que ce roman est dérangeant! Nous voyons toute cette histoire à travers le regard de Vanessa, profondément blessée sans s’en rendre compte. Ça fait frissonner, on a parfois le goût de la secouer, mais c’est toute cette ambivalence qui fait que le roman est si intéressant. En effet, dans sa tête, Vanessa a vécu une grande histoire d’amour interdit, pas une relation abusive. Cette histoire a tellement pris de place en elle, a tellement défini ce qu’elle est, qu’elle n’a de cesse de lui trouver des excuses et elle en a plutôt contre celles qui dénoncent « pour une peccadille » selon elle.

C’est une histoire tragique et sombre, bien trop fréquente. C’est celle des victimes qui minimisent car trop de souffrance, des institutions qui sont complices et des silences qui prennent de l’expansion avec le temps et qui remplit le vide. À 32 ans, Vanessa ne va pas bien, voit un psy, mais ne lui a pas vraiment parlé de cette histoire. D’ailleurs, elle est toujours en contact avec Crane, elle est sa confidente, la seule qui restée envers et contre tous, la seule qui compte assez pour lui. Parce que elle, c’était différent. Elle, il l’aimait.

C’est à travers ces allers-retours entre passé et présent que nous allons comprendre petit à petit l’emprise qu’avait cet enseignant sur la jeune femme. On sent qu’il sait ce qu’il fait, qu’il sait que c’est mal, mais il se justifie à lui-même, il réussit à lui faire croire que tout ça vient d’elle. Il lui fait lire Lolita, vante son travail, la fait se sentir belle alors qu’elle se sent « ordinaire ». À chaque étape, il valide si elle veut, si elle est sûre, elle en redemande et revient encore et toujours. Et pourtant…

Pas facile de passer tant de temps avec Vanessa et son déni, mais à la côtoyer, on peut comprendre la profondeur de ses blessures et de ses mécanismes de défense. Son évolution ne sera pas magique et ce qui fait le plus peur, c’est qu’une telle histoire aurait pu arriver à de nombreuses adolescentes. Elle se sentait exclue, insécure, cherchait sa place… mais n’est-ce pas souvent le cas à l’adolescence?

Bref, il m’a marquée et me rappelle toutes les manipulations « ordinaires », toutes ces relations toxiques de co-dépendance et ces gratifications qu’on peut trouver à être « importante » pour quelqu’un. À tenter, si vous avez le coeur bien accroché.

La course de Rose – Dawn Dumont

Le comment du pourquoi

Je reste toujours à l’affût de ce que font les éditions Hannenorak, maison d’édition autochtone québécoise. Cet ouvrage m’a tout de suite interpellée, autant pour l’idée de la course à pieds que pour le fait qu’il se déroule dans une réserve en Saskatchewan. Du coup, quand Rose, jeune booktubeuse d’ici, me l’a offert pour le swap de Noël BooktubeQc, j’étais plus que ravie. Allez voir sa chaîne, elle est au secondaire et elle dévore les livres!

De quoi ça parle

Rose a la trentaine, est mère d’une ado et d’une 8 ans précoce, elle habite sur une réserve en Saskatchewan, et elle vient de perdre à la fois son emploi et son bon à rien de mari. Ce qui n’est franchement pas une grande perte. Quand elle est vue en train de courir dans les rues, elle s’invente un retour à la course à pieds, alors qu’elle ne s’est pas entraînée depuis l’enfance et qu’en fait, elle tentait d’attraper sa cousine Michelle, qu’elle venait de pogner les culottes à terre avec son mari. Faut pas chercher à comprendre.

Bref, rien ne va plus pour elle et elle doit se reprendre en main alors qu’arrive un nouveau chef et qu’elle se met à entendre des voix et voir des fantômes. Les légendes autochtones vont-elles rattraper la réalité?

Mon avis

Je ne connaissais pas Dawn Dumont mais je suis dès à présent fan de son humour et de sa façon de nous mettre sa réalité en pleine face. J’ai tout de suite aimé ma lecture et le ton de l’autrice. La réalité de la vie sur la réserve ne nous est pas épargnée mais sans misérabilisme. C’est la vie, c’est comme ça que ça marche et c’est tout. Ici, pas de bons et de méchants, juste des gens qui veulent s’en sortir mais qui ne réussissent pas tout le temps. Certains magouillent, certains font ce qu’ils ont à faire mais la vision de Dawn Dumont qui a grandi dans la réserve Okanese nous les rend juste profondément humains. Pas tous attachants, mais humains quand même!

La course de Rose, c’est l’histoire d’une femme qui se laisse porter par la vie et par ce qui lui arrive. Elle est certes en colère mais ses sentiments sont enfouis en elle. Elle laisse les choses lui arriver, accepte parfois l’inacceptable par inaction, jusqu’à ce jour-là. Elle va petit à petit se prendre en main, et finir par se sauver elle-même. Parce que ya pas mal juste elle qui pouvait le faire. Et c’est bien! On peut s’identifier à Rose, même si nous avons un vécu bien différent. En effet, qui n’a pas eu ce syndrome de l’imposteur, ce sentiment de ne pas être à la hauteur et d’avoir une montagne devant soi? Rose nous ressemble un peu, certes, mais avec un petit quelque chose de différent dans son histoire, et ça se ressent tout au long de notre lecture.

Les dialogues sont piquants, on est souvent touchés par ce qui arrive aux personnages, mais on se surprend à sourire au tournant d’une page. La vie à la réserve est rude, mais ce n’est pas qu’horreurs et violences.

L’allochtonone que je suis a moins adhéré au dernier tiers du roman, qui voit intervenir certains éléments surnaturels, éléments qui font, à ce qu’on me dit, partie du quotidien des peuples autochtones. Ici, le tout part en vrille, mais ça permet de mettre en lumière certains comportements et de les dénoncer. J’ai préféré le début à cette finale toute en feux d’artifices, mais ça nous permet d’appréhender une autre partie de cette culture.

Bref, j’ai vraiment aimé ce roman et je veux maintenant lire « On ne pleure pas au bingo », qui a été aussi publié chez Hannenorak. Lucky me!

Les soeurs Grémillet – 1- Le rêve de Sarah – Barbucci / di Gregorio

Le comment du pourquoi

Cet album, je l’avais spotté chez les collègues de la BD de la semaine avant Noël. Comme ici, les albums arrivent pas mal plus tard, j’ai eu le temps de voir pas mal de commentaires hyper positifs avant de m’y plonger. Et savez-vous quoi? La BD est à la hauteur!

De quoi ça parle

Dans la famille Grémillet, il y a une mère et ses trois filles. La plus jeune ne parle qu’aux chats, la cadette est une grande romantique et Sarah, l’aînée, celle qui est en charge, est hantée par une mystérieux rêve où il est question d’un énorme arbre et de méduses mystérieuses. C’est après avoir fouillé dans le grenier qu’elles ont retrouver des photos… et mener leur enquête.

Mon avis

Bon, j’ai vendu le punch dès le début, mais cet album m’a énormément plu et il est, selon moi, à la hauteur de toutes les louanges qu’il a reçues. D’abord, le graphisme frappe par sa délicatesse et sa colorisation tout en finesse. Les images sont magnifiques, les plans oniriques sont mes préférés et on reste en admiration devant certaines planches. Non, mais c’est juste beau. Autant le village que la maison ou le rêve. Bref, j’aime. C’est mon côté romantique.

Nous voyons dans ce tome se tisser la relation entre les trois soeurs, si différentes, qui s’aiment profondément malgré les disputes et les petites incompréhensions. La petite dernière est mignonne comme tout mais elles ont toutes un petit quelque chose. Elles sont colorées, dynamiques, imaginatives, bref, charmantes, ces soeurs.

L’auteur traite avec beaucoup de doigté du secret de famille, avec juste une touche de magie, qui n’empêche pas que ce soit parfois triste. La façon de gérer le thème est parfaitement adaptée aux jeunes, ouvre la discussion et l’histoire se ferme sur une bonne dose d’espoir.

Une BD très belle graphiquement, qui fait du bien. On en a grand besoin, je trouve.

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La mer sans étoiles – Erin Morgenstern

Le comment du pourquoi

J’avais adoré « The night circus » de Erin Morgenstern. Du coup, quand j’ai vu cette magnifique couverture avec son côté shiny et mystérieux, j’ai tout de suite voulu le lire. Of course.

De quoi ça parle

Zachary Ezra Rawlins est à l’université quand il trouve, dans un livre, son histoire. Il va être intrigué… plus qu’intrigué, et se retrouver plongé dans un univers souterrain onirique et mystérieux, entouré d’histoires.

Mon avis

Quand on est lecteur passionné, comment résiter à une telle accroche? Découvrir un labyrinthe un peu hors de l’espace et du temps, rempli de livres du plancher au plafond. Il y a le Gardien, une mystérieuse femme qui ne parle pas, un homme qui se promène pieds-nus, des peintres, un voyageur du temps, des abeilles, une épée et une clé, on ne sait trop pourquoi ce monde existe, ni où, ni quand, ni comment. Disons-le d’emblée, l’écriture est fabuleuse, enveloppante, magique. C’est rempli de références, d’intertextualité, de livres dans des livres, on se laisse porter dans cet univers fantasmagorique et onirique et on recherche les liens entre les différentes parties de l’histoire.

Là, vous lisez ceci, et vous vous dites que j’ai eu un coup de coeur incroyable? Non, en fait. J’ai aimé, je réalise plusieurs jours ensuite qu’il m’a laissé un souvenir fort et somme toute positif… mais j’ai mis 2 semaines à le lire. Soit, c’était en décembre, j’étais brain dead, mais c’est anormal pour moi. J’ai dû relire les contes plusieurs fois vu que j’avais tout oublié quand je suis arrivée aux passages qui y faisaient référence et si le monde est génial, il y a somme toute peu d’intrigue… Les personnages se laissent porter par l’histoire, se rencontrent, se questionnent, mais à part « savoir ce qu’il y a derrière la porte », ils ne savent pas trop où ils vont. C’est rempli de métaphores, j’y ai vu une réflexion sur ces moments que nous n’avons pas saisi, mais je sens que j’en ai manqué plusieurs. Les abeilles, l’épée… je ne sais encore trop ce que ça signifiait. J’aime quand un roman demande l’implication du lecteur, mais dans ce cas précis, si j’ai aimé la fin, trop de fils sont laissés en plan pour que ça me plaise tout à fait.

Ceci dit, j’étais fatiguée. C’est tout à fait le genre de livre qui me plait beaucoup normalement et ceci explique peut-être cela. Et vous, l’avez-vous lu? Charmés par l’écriture, le réalisme magique et l’atmosphère whimsical ou défaits par la lenteur de l’histoire?

Alice au pays des merveilles – Lewis Carroll / Valeria Docampo

Le comment du pourquoi

J’aime l’histoire d’Alice. J’aime cette folie douce et ces aventures à la fois palpitantes et fascinantes. Du coup, quand j’ai vu cette nouvelle éditions illustrée, je n’ai pas résisté. Non mais comment on peut résiter à une couverture pareille?

Mon avis

Je ne raconterai pas ici l’histoire d’Alice. Je pense que tout le monde la connaît et que j’en ai parlé de long en large dans mon premier billet sur le roman. J’aime perdre pied dans l’histoire, cet univers absurde où on ne peut faire confiance à personne… bref, j’aime Alice et cet imaginaire me suis depuis que je suis petite.

Cette édition en particulier, en plus d’avoir le texte de Carroll, nous offre des illustrations fantaisistes mais aussi très esthétiques et originales. On s’éloigne de la version Disney, il y a de la fluidité, du mouvement, des mélanges de couleurs et nous sommes projetés dans un monde de verts, de roses et de turquoises, tout aussi onirique que l’histoire en elle-même. Bref, vous pouvez tout à fait vous fier sur la couverture. Si ça vous plaît, vous aimerez le contenu.

Bref, une édition collector parfaite pour tous les amoureux de cette histoire. Elle est remplie de grandes illustrations, le texte est bien disposé et facile à lire… bref, une réussite!