Vampyria – 2 – La cour des miracles – Victor Dixen

Le comment du pourquoi

Je suis très fan de l’univers baroque de cette série alors vous pouvez vous imaginer que quand j’ai eu l’occasion de lire ce second tome, je n’ai pas hésité.

De quoi ça parle

Pour ceux qui n’ont pas lu le premier tome, nous sommes ici dans un univers uchronique où le Roy Soleil n’est pas mort mais devenu un vampire. Vous pouvez vous imaginer qui sert de bouffe! Notre protagoniste est une jeune roturière qui se fait passer pour une noble afin de venger sa famille assassinée et croyez-moi, elle a laissé sa morale avec les cadavres de ses parents.

Dans ce deuxième tome, nous nous éloignons du château de Versailles pour s’enfoncer dans les bas fonds parisiens, où ne armée de goules sème la terreur. Et qui est cette Dame des Miracles, qui défie sans cette le monarque?

Mon avis

Comme je le disais en intro, j’ai tout de suite aimé le monde créé par Dixen. Si, dans le premier tome nous sommes davantage dans les intrigues de cour, nous nous en éloignons assez rapidement dans ce tome 2. Ici, la nouvelle écuyère se voie pairée avec un ancien pour enquêter sur une recrudescence de goules et sur la fameuse Dame des Miracles qui ne semble plus accepter l’autorité du roi. L’ambiance va donc devenir plus sombre et glauque, loin des dorures et du faste. Si vous aviez aimé ce côté dans le premier tome, peut-être serez-vous moins fan de ce deuxième opus. Par contre, si vous voulez retrouver les scènes d’action et le rythme des livres de Dixen, vous serez servis.

Diane/Jeanne est toujours un personnage qui n’est pas toujours aimable. Elle peut trahir ses amis et la fin justifie parfois les moyens. Ici, on sent qu’elle commence à avoir des choses – et des gens – à perdre et elle évolue en ce sens. On sent qu’elle doit maintenant prendre d’autres personnes en compte avant d’agir. Entrer dans ses pensées est déroutant, perturbant parfois, mais c’est ce qui rend le personnage intéressant. Est-ce que je reste à distance? Oui, certes. Je me suis moins attachée aux personnages que ce que j’aurais pu, même si on sent qu’ils s’étoffent graduellement. Mais ce récit reste haletant et nous permet de découvrir davantage l’univers de Vampyria.

Le style de Dixen est toujours simple et direct. En audio, on aurait dit qu’il était bourré de points d’exclamation mais je ne saurais dire car je n’ai pas vu la version papier… que j’achèterai sans doute si le reste de la série est aussi palpitant.

Le cri – Nicolas Beuglet

Le comment du pourquoi

Sérieusemenet, je ne sais pas DU TOUT pourquoi j’ai choisi ce roman. J’avais dû en entendre parler chez miss « Ilestbiencelivre » mais je ne me souviens plus pantoute si elle avait aimé ou ça. Mais il était dispo en audio alors je l’ai audiolu. Voilà. Des fois, je raconte des platitudes hein! Ouais, je sais.

De quoi ça parle

Quand l’inspectrice Sarah Geringën, inspectrice à Oslo, est appelée en pleine nuit alors qu’elle ne va pas bien du tout suite à une rupture, elle réalise rapidement que ce meurtre est étrange. Un institut psychiatrique. Un patient mort en poussant un hurlement affreux, le visage figé dans un rictus. Un directeur qui semble en avoir beaucoup à cacher et de mystérieuses inscriptions sur les murs.

Sarah sera rejointe par un journalise d’enquête français, Christopher, qui se retrouvera bien malgré lui plongé jusqu’au cou dans l’enquête.

Mon avis

J’avoue avoir un avis mitigé sur ce roman. J’adore l’idée, j’aime beaucoup Sarah Geringën, avec son côté très distant et professionnel et le setting de départ me plait bien. Je suis toujours fan des instituts psychiatriques (dans les romans) et des personnes ayant des troubles de santé mentale. On réalise rapidement qu’on est dans un complot plus grand que chaque personnage isolé et c’est ma foi intrigant.

C’est par la suite une course poursuite un peu partout dans le monde et il y a de l’action à revendre. Et c’est là que pour moi le bât blesse. J’aime les romans un peu plus psychologiques et ici, nous avons l’impression de lire un film d’action, un rebondissement et une situation dangereuse après l’autre après l’autre. On ne s’ennuie certes pas mais tant d’action prend énormément de place, parfois au détriment du développement des personnages. Côté prose, j’avoue que ce n’est pas ce que je préfère. Simple, direct et COMBIEN DE FOIS peut-on répéter un prénom dans un roman? En audio, quand le prénom a trois syllabes, croyez-moi, ça frappe. Moi qui oublie toujours les prénoms, cette fois, croyez-moi, je m’en rappelle!

Ceci dit, l’histoire est intéressante, haletante et surtout basée sur un programme réel (que je ne nommerai pas pour ne rien spoiler) et ÇA, c’est génial. J’aime toujours en apprendre davantage à travers l’Histoire romancée et ça a bien réussi ici. Non mais ce fait est complètement fou.

À lire si vous avez envie de lire un film!

Le Jardin, Paris – Gaëlle Geniller

Le comment du pourquoi

Bien entendu, j’ai repéré cet album pendant nos rendez-vous du mercredi. Et cette couverture, comment on résiste à cette couverture, hein?

De quoi ça parle

Rose est un jeune garçon qui a grandi dans un cabaret parisien des années 20, le Jardin. Son quotidien se passe avec ces femmes belles et généreuses et èa 19 ans, il choisit de danser, lui aussi. 

Mon avis

Quelle magnifique bande dessinée que voici!  J’ai adoré le graphisme, l’asmotphère, la couleur et surtout ce personnage de Rose, qui assume son goût pour son côté plus féminin, pour les robes, les bijoux et la gestuelle des femmes. C’est flamboyant, les numéros d’effeuillage sont hyper réussis, on retrouve le Paris des années folles avec ses looks androgynes et son univers art déco, bref, un régal. 

J’ai beaucoup aimé le côté bienveilant de l’ouvrage. Rose est certes dans un cocon au Jardin mais même quand il choisit de danser et de s’exposer au regard des autres, il bénéficie toujours d’appuis, notamment en la personne d’Aimé, son bienfaiteur et ami, qui croit en son talent et qui est fasciné par l’art de Rose. Ça parle de différence, d’identité de genre et de droit d’agir à sa guise. Un genre de be yourself, no matter what they say. Ça fait tellement plaisir de voir Rose oser malgré les regards à sa sortie de son cocon. On voit certes ses questionnements mais ça reste lumineux, doux et très touchant. C’est que Rose a une personnalité solaire!

Bref, un ouvrage positif, superbe visuellement… à découvrir!

Every heart a Doorway (Les portes perdues) – Seanan McGuire

Le comment du pourquoi

Cette série me fait de l’oeil depuis un bon moment car elle fait partie des favoris d’une booktubeuse anglophone que je suis. Vu qu’elle est maintenant traduite en français, je me suis dit qu’il fallait clairement que je commence la série rapido sinon j’allais me faire spoiler le tout! J’aime bien commencer une lecture en en sachant le moins possible, surtout pour les novellas, comme c’est le cas ici.

De quoi ça parle

On a tous lu Alice au Pays des merveilles ou encore Peter Pan et nous avons suivi ces enfants dans des mondes incroyables où ils vivent des aventures plus grandes que nature. Mais qu’arrive-t-il après? Quand ils reviennent et que leurs mondes ne veulent plus d’eux? Eleonore est allée dans un de ces mondes il y a longtemps et maintenant, elle tient une école pour ceux qui, comme elle, en sont revenus et vivent difficilement le retour. Quand Nancy arrive dans cet établissement, elle ne s’attend certes pas à ce que des gens commencent à mourir autour d’elle.

Mon avis

Ce que j’ai pu aimer cette novella! Le concept de base est vraiment trippant : qu’arrive-t-il à ces enfants qui ont vécu des choses extraordinaires dans des mondes fantastiques en rentrant? C’est que certains ne voulaient PAS rentrer et étaient chez eux dans cet univers alternatif. Et au retour, personne ne les croit, of course!

Dans cette histoire, nous suivons Nancy, qui a été dans le monde des morts. Elle est revenue pour être « certaine » mais dans sa tête, ce monde est sa maison et elle VA y retourner. À son arrivée à l’académie, elle n’y comprend rien… et nous non plus. High wicked? High Nonsense? High Logic? Et j’adore ne rien comprendre et découvrir en même temps que les personnages. C’est hautement original et, sérieusement, la métaphore avec le passage à l’âge adulte est top. C’est que les jeunes (souvent des filles… parce que « boys will be boys » est prophétique, voyez-vous) reviennent changés, différents. C’est souvent quand on perd tous nos repères que l’on se trouve nous-mêmes et où est-ce plus évident que dans un monde où toutes les règles sont différentes. Quant il y en a.

L’action se déroule sur quelques jours donc oui, c’est un peu rapide et assez facile de voir qui a fait quoi. Toutefois, l’autrice réussit à créer une atmosphère sombre et stressante, avec des personnages attachants, surtout les personnages secondaires. Par contre, le personnage principal est assez passif dans l’histoire et nous n’avons pas vraiment l’impression de la connaître. Je dois avouer toutefois que côté réalisme, ce serait étrange que la « new girl » prenne tout en main dès le début, alors qu’elle ne connaît personne et ne comprend rien à rien. Mais Jack, Jill, Lundy et Kade m’ont énormément plu. Il y aurait TELLEMENT à faire dans ce monde. J’aime les références, la diversité (personnage asexuel et un perso trans) et l’écriture… à la fois pour un public YA que pour un public adulte. Je vais CLAIREMENT continuer la série même si celui-ci se lit très bien tout seul!

Tiohtiá:ke – Michel Jean

Le comment du pourquoi

Année après année, je lis toujours les romans de Michel Jean. J’ai eu un coup de coeur pour « Elle et nous » il y a une dizaine d’année et depuis, je suis ses écrits, surtout ceux qui parlent des peuples autochtones. Parce que cette version de l’histoire a longtemps été tue et que je trouve assez fantastique qu’il utilise sa plateforme pour faire entendre ces voix. Donc, un gros merci Michel, pour avoir insisté pour que je reçoive ce roman!

De quoi ça parle

Elie Mestenapeo sort de prison. Dix ans pour avoir tué son père. Chez les innus, la prison ne signifie pas la fin de la peine; il est banni de sa communauté natale de Nutashquan, sur la Côte Nord. Sa mère ne l’attend pas aux portes du pénitencier (avouez que je vais vous faire chanter la chanson, là!) et il quitte la forêt d’épinettes pour la forêt urbaine, où les immeubles de béton font figure d’arbres. C’est dans la rue que va se recréer petit à petit une certaine communauté.

Mon avis

Disons-le d’emblée, ce roman est différent de ce à quoi je m’attendais. Je m’attendais à de la noirceur et j’en ai certes eu, mais c’est avant tout un récit d’espoir qui nous est ici livré. Nous sommes avec les enfants et les petits enfants de ceux qui ont vécu les pensionnats et ne serait-ce que pour ça, il vaut la peine d’être lu. L’époque terrible des pensionnats est – on l’espère – terminée mais les répercussions se font encore sentir aujourd’hui.

Le personnage d’Elie est touchant et attachant. Il est profondément déraciné, profondément blessé par ses propres actes. La communauté rencontrée dans le square Cabot est dépareillée et attachante et ça fait chaud au coeur de voir se réunir tous ces autochtones de partout au Québec pour tenter de se recréer une communauté. Entendons-nous, la dernière fois que je suis passée devant le square Cabot, je me suis fait voler ma tuque. Sur ma tête. Et vu qu’on me menaçait avec une bouteille vide, je n’ai pas demandé mon reste! Ceci dit, j’ai aimé voir les gens derrière la rue et ses effets. Ils sont poqués, ils ont des dépendances mais ils ont aussi une histoire et c’est ce que nous pouvons entrevoir dans ce roman. Les jumelles Inuuk, le taciturne Geronimo ou encore Jimmy le Nataka que nous avions rencontré dans Le vent en parle encore, avec sa caravane qui offre des repas chauds.

La plume de Michel Jean reste simple et accessible. Je la préfère toujours dans les passages où il parle du territoire et de la nature. Ce mode de vie est certes magnifié mais son côté impitoyable est aussi mentionné. Côté structure, j’aurais bien pris 100 pages de plus pour passer davantage de temps sur certaines sous-intrigues qui passent un peu vite à mon goût et qui n’apportent pas tant à l’histoire (genre… le hockey…). Avec un peu plus d’élaboration, les actes racistes auraient eu davantage d’impact sur le lecteur. Juste mentionnés comme ça, ça donne une impression de manichéisme qui aurait pu être évitée. J’aurais aimé que ces parties soient davantage construites et amenées.

Un roman nécessaire, qui m’aura moins touchée personnellement que Atuk, Le vent en parle encore ou Kukum, mais que j’ai lu en une shot et qui a su garder mon intérêt. Je ne connais pas du tout le monde l’itinérance alors je ne saurais dire si le portrait de ces gens est réaliste… mais ça donne envie de voir les choses un peu autrement.

ExtraOrdinary – V.E. Schwab / Balam /Escun Llorach

Le comment du pourquoi

Je vais vous faire un aveu. J’ai acheté ce comics dans une vente du Black Friday sur Owlcrate. Je pense que je ne filais pas cette journée-là parce que j’ai acheté plein de trucs étranges, divers et variés. Ça sent le retail therapy! Et je l’ai lu à cause de Maps et de ses livres roses. Ouais, faut pas chercher à comprendre!

De quoi ça parle

Nous sommes entre les deux tomes de la dulogie Villains de V.E. Schwab. Vous savez celle que je n’ai pas terminée?  Ouais, voilà. Donc, ce comic est une courte aventure dans cet univers d’ExtraOrdinaries où nous rencontrons Charlotte, une jeune fille qui échappe miraculeusement à un accident d’autobus et que se retrouve avec d’étranges capacités et disons qu’avec ce type de capacités, elle n’en demandait pas tant. Elle va attirer l’attention d’Eli… et ses problèmes vont commencer. 

Mon avis

J’ai un bizarre d’avis sur ce Comics. Je n’ai pas été fascinée mais ça m’a donné une FOLLE envie de lire le tome 2 de la duologie. Si j’avais des réserves sur l’histoire et que je trouvais le tout très YA alors que c’était vendu comme un roman adulte, j’avais beaucoup aimé l’idée générale : des superhéros, des meilleurs amis d’université qui vont devenir des ennemis jurés. Tout est très morally grey et il parait que le tome 2 est aussi bien. Donc bon, je vais le lire. À cause du Comic. Que j’ai bien aimé, mais sans plus. 

Comme dans la plupart des tomes et demi, ça va trop vite (130 pages je crois). Il y a beaucoup d’action, beaucoup de péripéties, ça va à toute vitesse et on ne s’ennuie pas une seconde. J’en reste toutefois avec une impression de trop peu, trop vite.  Une chouette histoire, une habileté assez effrayante (pauvre Charlotte) et surtout le plaisir de retrouver l’univers et d’avoir nos deux anti-héros en arrière plan. Parce qu’Eli n’a pas cessé sa chasse, of course. L’histoire actuelle est d’ailleurs ponctuée de flashbacks de Victor et d’Eli à différents moments de leur vie et ça, c’est chouette. Et cette fin!  Coooool et énigmatique. 

Les dessins sont typiquement « comics ». C’est coloré, le découpage a du rythme. Je me suis parfois questionnée à savoir où les femmes mettaient leurs organes et les mecs sont carrés et musclés mais bon… c’est le genre qui veut ça. 

Si vous êtes fan de l’univers de Villains et que vous avez envie d’une nouvelle graphique, ça risque de vous plaire ou du moins de vous replonger dans ce monde. Et on en parle, de la couverture de cette édition? On en parle?

C’était ma BD de la semaine

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Le ravissement de Lol. V. Stein – Marguerite Duras

Le comment du pourquoi

C’est ma mère qui m’avait suggéré ce roman après que j’aie lu « L’Amant ». Elle avait adoré et j’ai eu envie de le découvrir à mon tour. Je l’avais. Du coup, ça aurait été con de m’en priver.

De quoi ça parle

Lola Valerie Stein était une jeune fille réservée, fiancée à Michael Richardson, qui l’abandonne pour une femme plus âgée lors d’un bal du Casino de T. Beach. Ce jour-là, sa vie s’arrête et elle va sombrer dans la mélancolie. Dix ans plus tard, mariée et mère, elle va revoir Tatiana Karl, ancienne connaissance qui ne l’a pas quittée lors de cette fameuse nuit et Lol va s’accrocher à cette dernière et rencontrer son mari et son amant.

Mon avis

Quand on entre dans un roman de Duras, il faut savoir à quoi s’attendre. Un style à la fois épuré et onirique, qui crée une atmosphère particulière, un peu floue. Les noms des personnes et des lieux sont répétés, répétés, il semble y avoir plusieurs points de vue, souvent assez mystérieux. Lol V. Stein va rester évanescente tout au long du roman. Sa vie et sa personnalité seront parfois inférés, parfois inventés par l’un des narrateurs et je suis ressortie de cette lecture avec l’impression de sortir d’un rêve.

Et j’ai beaucoup aimé cette impression. Ce court roman, auquel je n’ai clairement pas tout compris, m’a hantée une semaine. Peut-on réellement comprendre les traumas d’une autre personne? Quel a vraiment été ce traumatisme lors de ce fameux bal dont Lol? Que se passe-t-il réellement sous cette surface si calme?

Un livre qui ne plaira certes pas à tout le monde mais qui nous plonge dans un univers étrange où nous avons l’impression de nous déplacer dans l’eau, à distance des événements qui ne semblent concerner tous les personnages qu’à moitié. Étrange expérience de lecture de femme inventée qui m’a toutefois fait aimer Duras.

Les chroniques de St-Mary – tomes 3-4-5-6-7 – Jodi Taylor

Le comment du pourquoi

Cette série est pour moi un véritable doudou. Des voyages dans le temps, des historiens complètement cinglés (et qui sont vraiment doués pour s’attirer du trouble)… que demande le peuple. Surtout quand, en l’occurrence, le dit peuple s’appelle Karine et est fan de Doctor Who.

De quoi ça parle

Max a un lourd passé mais elle a trouvé sa place au sein de St Mary, institut célèbre où travaillent des historiens qui visitent les différentes époques afin de répondre aux plus grandes questions de l’humanité. C’est toujours sensé être très simple, limite pépère… mais, of course, ce n’est jamais le cas.

Je ne vais pas résumer chaque roman, je n’en serais pas capable. Tous ces romans se confondent pour moi en un joyeux bordel, à part le tome 6 (où Max devient formatrice… c’est du grand n’importe quoi) et le tome 7 (que j’ai lu il y a une semaine, ce serait ben le boutte si je ne m’en souvenais plus). Ça m’apprendra à ne pas écrire mes billets tout de suite et à me contenter de notes!

Mon avis

Cette série est mon petit bonbon à moi. Ça me fait mourir de rire et le principe, on en parle du principe? Ceux qui connaissent Connie Willis comprendront de quoi il s’agit mais quoi de plus trippant que de voyager dans le temps pour témoigner de l’histoire? Les deux séries sont toutefois différentes. Ici, c’est carrément plus loufoque et on se demande à tout bout de champ comment ce genre de chose a pu arriver : pourquoi tout un département s’est-il teint en bleu? Et comment peut arriver une commotion par… fromage? Il y a en fond le gros méchant et l’origine de l’institut, il y a des histoires d’amour et d’amitié. Il y a des affrontements mémorables, mais surtout des missions aux buts divers et variés, par toujours très politically corrects! Et des tasses de thé, of course.

Je suis super fan du côté grand n’importe quoi. Notre Max nationale transformée en instructeur dans le tome 6… c’est courir après le trouble! J’avoue avoir été vraiment insultée par la fin du tome 6 (POUR UNE FOIS QUE… mais non, ce serait trop demander hein…), ce qui a instauré un délai de quoi… 9 mois entre mes lectures des tomes 6-7. Ouais, je peux être rancunière envers les livres. Beaucoup plus qu’envers les gens, d’ailleurs! Par contre, comme m’dame Angéla Morelli m’avait avertie, Max reste Max… et j’ai beaucoup aimé le tome 5, même les scènes qui ne sont là que pour le côté comique (le couronnement… c’est ma foi… épouvantable). Certaines descriptions peuvent être blessantes, notamment en ce qui concerne le poids de la reine, mais je pardonne plus facilement à ce type de roman, surtout quand il s’agit d’un fait historique. Ceci dit, ça n’avait probablement pas besoin d’être répété si souvent et ça peut heurter certaines sensibilités.

Je croyais que ce serait terminé à la fin de ce tome, mais je vois qu’il reste des nouvelles et deux tomes complets. Du coup, vous m’en voyez ravie. Et merci encore à Frankie qui m’a fait découvrir cette série lors de ma visite en Tunisie!

Peau d’Homme – Hubert / Zanzim

Le comment du pourquoi

J’ai vu cette BD chez les copains de la BD de la semaine tout l’an dernier. Je l’ai donc empruntée à la bibliothèque et savez-vous quoi? Il faut que je l’aie dans ma bibliothèque maintenant!

De quoi ça parle

Nous somme dans l’Italie de la Renaissance et Bianca doit épouser Giovanni. Sauf qu’elle ne le connait pas et aimerait bien savoir qui il est avant de se marier. Sa famille a un secret : une peau d’homme. Quand elle la revêt, elle devient Lorenzo et elle va profiter de cette nouvelle liberté pour fréquenter son futur époux et celui-ci va s’éprendre du beau jeune homme qu’elle devient. Bianca n’en demandait pas tant.

Mon avis

J’avais entendu du bien de ce graphique mais je suis malgré tout très très agréablement surprise. Je m’attendais à un truc bien mais pas à ce point-là. Mon année BD de 2022 commence drôlement bien. L’idée d’explorer le genre, la confusion sur le genre ainsi que l’homosexualité dans l’Italie bigote d’une autre époque m’a énormément plu. Le contexte historique permet de grossir certains traits et de mettre davantage le propos en évidence. Et c’est chouette.

Ce roman graphique est à la fois féministe et un manifeste pour le libre choix dans ses partenaires sexuels et amoureux. De plus, Bianca est un personnage qui évolue réellement dans cette histoire et qui réalise petit à petit les inégalités sociales entre hommes et femmes et, surtout, l’hypocrisie des bien pensants, ici représentés par Fra Angelo, prédicateur passionné qui condamne tous ceux qui semblent « pécher » à ses yeux. Et bon, le péché le piiiire selon lui, c’est bien sûr la luxure, qui est surtout la faute des vilaines femmes tentatrices (of course) qui pervertissent ces pauvres mecs dominés par leurs instincts. J’ai beaucoup aimé les aspects « domination » et « orgueil » qui ressortent ici quand on parle de ce prêtre moralisateur et de ses suiveux. L’idée que quand on se place « au-dessus » des autres, on exerce (ou on tente d’exercer) un pouvoir et d’imposer une façon de faire me plait. Et la façon dont le tout se termine… j’adore! Un beau petit condensé d’hypocrisie!

Quant à la relation entre les deux personnages, je m’attendais à bien des choses, mais j’avoue que j’ai complètement adhéré au tour que ça prend. Je ne vois pas comment ça pouvait finir autrement, en fait, et c’est top! Ça invoque le droit d’aimer qui on veut, comme on veut et le propos est résolument moderne. C’est à la fois rafraîchissant et jouissif par moments. Bref, une réussite.

J’ai aussi beaucoup aimé les dessins et les personnages bien typés. L’arrière-plan disparaît parfois derrière les personnages mais quand il y est, il sert à quelque chose. Les couleurs sont franches et parfois influencées par l’ambiance que l’illustrateur veut donner au récit. Bref, ça passe. Et j’adore.

Coup de coeur BD donc! Et c’était ma BD de la semaine!

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La soeur du soleil – Les sept soeurs #6 – Lucinda Riley

Le comment du pourquoi

Oui, je vous entends penser. Pouvez-vous bien me dire pourquoi tu continues à lire cette série alors que tu as bougonné d’aplomb à l’écoute du tome 5. Mais je VEUX savoir l’histoire de la septième soeur alors je continue. En plus, ils ne disent pas Beer mais Bear en nommant le personnage en question. Du coup, je me suis dit que je pouvais bien continuer. Tant qu’à avoir lu 5 tomes.

De quoi ça parle

Ce tome 6 est l’histoire d’Electra, la sixième soeur. Elle est mannequin, elle est célèbre, adulée et a une addiction à l’alcool et à la drogue. Contrairement à ses soeurs, elle n’a pas cherché à connaître ses origines, et ce sont ses origines qui vont venir à elle. Parallèlement, nous allons suivre l’histoire de Cecily, jeune fille de la haute société New-Yorkaise qui, après avoir été abandonnée par son fiancé, décide de partir avec sa marraine au Kenya. Et sa marraine, c’est Kiki Preston, notable habitante de Happy Valley.

Mon avis

Maintenant, en lisant un Lucinda Riley, je sais à quoi m’attendre. Je connais la plume, le côté romanesque, plus grand que nature. Je sais qu’il va y avoir des romances et quelques répétitions. Ici, c’est tout de même moins flagrant que dans d’autres tomes, et c’est sans doute pour ça que j’ai nettement apprécié davantage que le tome 5. Pourtant, ce n’était pas gagné car Electra, mannequin célèbre et adulée, qui semble se ficher éperdument de sa famille, n’apparait pas dans les premiers tomes comme un être éminemment sympathique. Ici, nous rencontrons un être qui ne sait pas qui elle est vraiment mais qui ne se cherche pas pour autant. Profondément indépendante, elle dit vouloir tout gérer toute seule, tout en se reposant pour presque tout sur son assistante. Pourtant, toute riche qu’elle soit, elle croule sous la pression et la vacuité de sa vie de fille célébrissime et passe à travers à l’aide d’alcool et de drogues. Des « rails » de coke surtout. Ici, on appele ça des « lignes »… du coup, j’ai remarqué chacune des 24 mentions (minimum) des dits rails. Son univers va sans doute être bouleversé quand une dame surgit dans sa vie en soutenant être sa grand-mère.

Dans le passé – car comme d’habitude, il y a un passé-présent – nous rencontrons Cecily, jeune femme abandonnée par son fiancé dans la riche société de New York. Elle profite d’une invitation de sa marraine, Kiki Preston, pour aller visiter le Kenya. Et ici, j’ai été ravie de retrouver les habitants de la Happy Valley (la vallée de la joie), que j’avais déjà rencontrés dans un vieux film. Entendons-nous, nous sommes en plein colonialisme et cette histoire, qui se déroule dans les années 30, a des standards très très différents en ce qui concerne le racisme et ce qu’est le fait de ne pas l’être. Les personnages qui sont décrits comme étant « ouverts d’esprits » font grincer des dents aujourd’hui et le côté white savior peut faire frémir. Toutefois, ce mode de vie, que j’avais découvert avec « Out of Africa », avec sa vision hautement biaisée, et revu dans le dit film (dont je ne me rappelle plus le nom) est très bien évoqué. Les paysages semblent magnifiques et la ségrégation « ordinaire » de l’époque est bien décrite. J’ai beaucoup aimé les passages au Muthaiga club et les descriptions de ce mode de vie hédoniste, rempli de fêtes décadentes où sexe, drogue et alcool de bon matin ne font peur à personne. Ça donne tellement envie de visiter ces contrées.

J’ai bien aimé le personnage de Cecily, qui ne vit pas que pour l’amour, qui se démerde, qui fait plein d’erreurs et qui prend des décisions parfois déchirantes. Les personnages noirs sont moins bien développés toutefois. De plus, même si Electra est décrite comme étant intelligente et ayant beaucoup voyagé, elle est parfois tellement out of it. Oui oui, girl, le Kenya est en Afrique. Surprise, surprise!

Ceci dit, c’est hautement divertissant, on veut connaître la suite et ça se lit tout seul. On traite ici de dépendance, de luttes sociales et de droits des noirs aux États-Unis. C’est surtout un personnage qui réalise à quel point elle a été protégée des réalités de ce monde et qui tente de s’en sortir. Son cheminement est intéressant, quoiqu’un peu improbable… mais comme je le disais, le tout est très romanesque et je m’y attends avec cette autrice.

Et je suis rendue à la fameuse septième soeur! Yéééé!!