Cette confusion sera superbe – Martin Talbot

La réception de ce roman a été pour moi une surprise mais le thème m’a tout de suite intepellée et je l’ai lu dans la journée. Ça n’arrive clairement pas souvent alors ça valait la peine d’être mentionné. Mais bon, l’art, la poésie… ça me parle!

De quoi ça parle

1972, la poétesse Huguette Gaulin s’immole par le feu devant l’hôtel de ville en criant « Vous avez tué la beauté du monde ».

De nos jours, Sarah est une jeune actrice en plein questionnement, Benoit est réalisateur et travaille sur un film au sujet de Gaulin tandis que Daniel, son frère ayant une santé mentale fragile, passe ses journées à la grande bibliothèque à lire et annoter des ouvrages. Tous ces personnages vont revisiter, à leur manière, l’oeuvre de la poétesse.

Mon avis

Les livres qui parlent de livres ou d’art, je ne résiste jamais. Un roman choral en plus, c’était clairement pour moi et, effectivement, ça a été un très bon match avec la lectrice que je suis. Nous avons donc un court roman où l’auteur, par petite touches, nous permet certes d’entrevoir la vie de cette poétesse dont nous connaissons surtout la triste fin (merci Plamondon), mais aussi de réfléchir sur le sens de son oeuvre, sur la santé mentale, la famille et l’art en général. À travers ma lecture, j’ai eu l’impression d’ouvrir quelques fenêtres ouvertes sur des moments de la vie des personnages pour comprendre leur mal-être et leur relation à l’art en général.

Chaque portrait est émouvant mais celui de Benoit m’a particulièrement touchée. L’auteur réussit à merveille à décrire l’amour mais aussi l’incompréhension et l’épuisement induit par les éternels recommencements de son grand frère. Ces portraits m’ont tellement rappelé des conversations avec un ami qui a vécu une situation semblable… Ceci dit, ces portraits sont mis en relation avec la vie et l’oeuvre de la poétesse Huguette Gaulin, alors que le cinéaste (dans le roman) et l’auteur (du roman) tentent d’imaginer ce qui a pu la mener à poser ce geste d’éclat.

Le roman est parsemé d’extraits de l’oeuvre d’Huguette Gaulin, que je connaissais somme toute assez peu, à l’exception d’une ou deux phrases. Sa poésie est un peu surréaliste et pas si facilement accessible. J’ai toujours cru que j’y trouverais un fort message écologique mais s’il est là, je ne l’ai pas nécessairement bien cerné. La plume m’a beaucoup plu et la scène finale, avec un côté très cinématographique, était super bien construite.

Bref, une réussite pour cette nouveauté. Je pense sincèrement que j’étais la bonne lectrice pour ce roman!

2 Commentaires

  1. Quel geste fort cette immolation. Tu donnes envie d’en savoir plus à travers ce livre.

    1. C’était hyper impressionnant je crois. Et c’est tout ce dont on se souvient d’elle… dommage.

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