Résumé
« Tristan la regardait dormir, et, bien qu’elle ne pût l’entendre, i lui dit à l’oreille qu’il l’aimait, sans trop savoir ce que cela voulait dire. Sans savoir qu’il venait de tomber dans un piège définitif, le piège de l’attendrissement, et qu’il était ridicule, d’un ridicule sans rémission«
Attendrissement, tromperies, jalousie, attente, méchanceté, dépendance, espérance, peur de l’abandon, inquiétude, prise de pouvoir sur l’autre et mise à mort… C’est tout ce « n’importe quoi » auquel les élans du coeur nous poussent. C’est aussi l’histoire d’Amélie, qui aime Tristan, qui aime toutes les femmes.
Voici le spectacle évanescent et cruel de tout ce que la passion tisse de promesses intenables, d’instabilité sentimentale et d’impossible rupture. »
Commentaire
Mon challenge 2008 avait pourtant bien commencé… mais la suite a été beaucoup moins agréable car je dois avouer que je n’ai vraiment pas aimé ce livre de Florian Zeller. Attention, je ne juge pas la valeur du livre, je dis simplement que moi, personnellement, je n’ai pas accroché. En fait, j’ai trouvé ces 125 pages longues à lire, répétitives par endroits. Je ne parle pas des passages qui se répètent exactement et qui font partie de la construction du roman mais plutôt d’une éternelle répétition des mêmes idées.
Tristan ne veut pas choisir, se sent emprisonné dans son histoire avec Amélie, la trompe, veut la laisser mais ne sait pas comment, lui en veut pour ça. Amélie, éthérée, présente mais à peine, est prête à tout pour le garder et n’a aucune confiance en elle. Je ne me suis retrouvée dans aucun des personnages et Tristan m’a été franchement antipathique. J’ai quand même mieux aimé les passages où l’on parle davantage d’Amélie mais j’ai eu l’impression qu’on restait en surface. J’aime qu’on me laisse découvrir les personnages, pas qu’on me mette tout – et trop vite – tout cuit dans le bec. Bref, je n’ai apprécié ni les personnages, ni l’histoire.
Le style sec, très simple a induit une distance entre le texte et moi et les images suscitées étaient donc toujours pâles et lointaines. Je n’ai pas pu m’impliquer dans l’histoire, ne m’y sentant pas « invitée ». De plus – et je vais maintenant vous parler d’une de mes lubies de lectrice… je suis bizarre, je l’ai déjà dit, je crois – , je suis tombée sur le mot qui m’énerve le plus au monde dans un livre et qui est « méchamment ». Je ne sais pas pourquoi, je me sens toujours agressée par ce mot. C’est personnel, c’est irrationnel mais quand une femme « regarde méchamment », ou « dit méchamment », ça m’énerve toujours. Donnez-moi des images, des idées, et je vais m’occuper de décider si c’était méchant ou non!!! Fin de la parenthèse inutile!!!!
C’est dommage car le titre du roman était prometteur et le premier paragraphe m’a accrochée particulièrement avec la phrase « Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’il ne me reste plus que mon passeé à vivre », que je me suis déjà dite à une certaine époque tourmentée de mon adolescence. De plus, quelques phrases semées ici et là m’ont intéressée et amenée à réfléchir, entre autres sur l’idéalisation des gens qui ne sont plus là, comment ces détails prennent de l’importance, comment on se souvient de petites choses qui faisaient que la personne était elle-même… Cette réflexion m’a plu mais le reste du roman… pas du tout. J’imagine que l’auteur a voulu tracer le portrait des relations amoureuses dysfonctionnelles et destructrices… mais je ne peux adhérer à cette vision. Je ne veux pas y adhérer, je crois.
Finalement, avant que certains se chargent de me le dire en des mots moins gentils: non, je ne pense PAS que mon propre style d’écriture est parfait, ni même comparable. Non, je ne me prends PAS pour une critique littéraire et non, je ne prends PAS ceux qui ont aimé pour des cons. Je dis juste que ça ne m’a pas plu et que moi je n’ai pas accroché! Si quelqu’un a le goût de m’expliquer ce qu’il a apprécié du roman, par contre, ça, ça m’intéresse!!!
3/10