Nelligan (livret) – Michel Tremblay

nelligan-livre.jpg Résumé
Vers la fin de sa vie, Émile Nelligan, interné à St-Jean-de-Dieu, revisite sa jeunesse et revit les moments marquants de sa vie, alors qu’il était un jeune homme tourmenté et vivait sa bohème et sa poésie. 

Commentaire J’ai classé cet ouvrage dans théâtre, parce qu’il est paru dans la collection « théâtre » de mon édition (Léméac) mais en fait, il s’agit du livret d’une comédie musicale dont Michel Tremblay a écrit les paroles et dont la musique a été composée par André Gagnon.   C’était écrit dans le ciel que j’allais apprécier cette lecture et, en effet, c’est ce qui est arrivé. 
 
Je crois en avoir déjà parlé dans mon billet clamant haut et fort ma non-midinettude mais à l’adolescence, je fus prise de passion pour Nelligan et son œuvre. J’étais dans mon trip « artiste  intense» et l’histoire de ce poète québécois avait tout pour faire s’envoler mon imagination romantique. En effet, comment ne pas être impressionnée par ce poète prodige, élevé entre un père anglais et une mère française, qui écrivit toute son œuvre entre 16 et 20 ans, avant d’être interné pour psychose? Son « récital des anges », qui demeurera toujours inachevé, est devenu un mythe dans ma petite tête d’adolescente et sa photo laminée a longtemps trôné au-dessus de mon lit. J’ai lu de long en large sa biographie, ai appris ses poèmes (que j’ai dans de nombreuses éditions) par cœur et lu ses textes d’asiles. J’ai même fait mon petit pèlerinage à sa maison la rue Laval ainsi qu’à sa maison de jeunesse dans le Vieux Montréal .   J’ai longuement milité pour soutenir, comme le traité de Bernard Courteau du même nom que « Nelligan n’était pas fou » et j’ai longuement médité sur le triste sort de ce poète assassiné. J’ai même fait un exposé oral hautement passionné sur le sujet, au secondaire! Oui, oui, vous avez le droit de rire!!!
 
Quand la comédie musicale est apparue, en 1990-1991, je me suis bien entendue précipitée pour la voir et j’ai été charmée. Comme je l’ai en DVD et en CD, on va dire que je la savais pas mal par cœur. Lire les chansons et les passages de cette comédie musicale a fait ressurgir des images et des musiques oubliées qui m’ont rappelée les passions de l’adolescente que j’étais… et j’ai ressorti mon recueil de poèmes de Nelligan! En fait, j’ai chanté tout au long de ma lecture… un très très agréable moment. 
 
Dans la comédie musicale, on parle principalement de Nelligan et de sa famille. Michel Tremblay évoque l’évolution et la grande mélancolie de Nelligan à travers son ressenti à lui mais également à travers celui de sa famille, dont il exploite les ambigüités. La structure de la pièce fait également très « Tremblay » par le chevauchement des époques (Émile vieux qui visite des scènes de sa jeunesse).   On ressent l’impuissance des personnages lorsqu’ils voient cet adolescent génial glisser doucement vers la mélancolie, à une époque où il était particulièrement difficile d’être hors-norme. Les périodes d’exaltation d’Émile sont tangibles, de même que les périodes où il est complètement désabusé. Quand on entend la musique dans sa tête, c’est encore plus clair. Je suis toujours touchée par la fin du premier acte quand Émile jeune, exalté à la suite de la lecture de « La romance du vin » au château Ramezay, se déclare poète et qu’Émile vieux complète sa phrase… Bref, une belle lecture musicale « à souvenirs ».

9/10

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Portrait de Nelligan (1971), Jean-Paul Lemieux

Pour ceux qui ne connaissent pas l’œuvre de Nelligan, voici deux de ses poèmes les plus célèbres.
 
La romance du vin
Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte
O le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en choeur,
Ainsi que les espoirs naguère à mon coeur,
Modulent leur prélude à ma croisée ouverte.

O le beau soir de mai ! le joyeux soir de mai !
Un orgue au loin éclate en froides mélopées;
Et les rayons, ainsi que de pourpres épées,
Percent le coeur du jour qui se meurt parfumé.

Je suis gai! je suis gai ! Dans le cristal qui chante,
Verse, verse le vin ! verse encore et toujours,
Que je puisse oublier la tristesse des jours,
Dans le dédain que j’ai de la foule méchante !

Je suis gai ! je suis gai ! Vive le vin et l’Art !…
J’ai le rêve de faire aussi des vers célèbres,
Des vers qui gémiront les musiques funèbres
Des vents d’automne au loin passant dans le brouillard.

C’est le règne du rire amer et de la rage
De se savoir poète et objet du mépris,
De se savoir un coeur et de n’être compris
Que par le clair de lune et les grands soirs d’orage !

Femmes ! je bois à vous qui riez du chemin
Ou l’Idéal m’appelle en ouvrant ses bras roses;
Je bois à vous surtout, hommes aux fronts moroses
Qui dédaignez ma vie et repoussez ma main !

Pendant que tout l’azur s’étoile dans la gloire,
Et qu’un rythme s’entonne au renouveau doré,
Sur le jour expirant je n’ai donc pas pleuré,
Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire !

Je suis gai ! je suis gai ! Vive le soir de mai !
Je suis follement gai, sans être pourtant ivre !…
Serait-ce que je suis enfin heureux de vivre;
Enfin mon coeur est-il guéri d’avoir aimé ?

Les cloches ont chanté; le vent du soir odore…
Et pendant que le vin ruisselle à joyeux flots,
Je suis gai, si gai, dans mon rire sonore,
Oh ! si gai, que j’ai peur d’éclater en sanglots
!
Émile Nelligan (la romance du vin -1899)
 
Le vaisseau d’or
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l’or massif:
Ses mâts touchaient l’azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d’amour, cheveux épars, chairs nues,
S’étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l’Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d’Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés
.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu’est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l’abîme du Rêve!
Émile Nelligan (1879-1941)
 

A Christmas Carol (Un chant de Noël) – Charles Dickens

christmas-carol.jpg Résumé
L’histoire de l’avare Ebzener Scrooge et des fantômes qui lui ont enseigné le véritable esprit de Noël.  Scrooge rejette Noël et les valeurs que cette fête représente.  Le soir de Noël, il reçoit la visite du fantôme de son ancien associé, qui lui annonce la visite trois spectres…

Commentaire
Bien entendu, je connaissais l’histoire, pour l’avoir vue sous toutes ses formes à la télé… mais je ne l’avais jamais lue.  En fait, mon souvenir le plus vif cette histoire était la personnification de fantôme des Noëls futurs par Owen dans « Une prière pour Owen » de John Irving.    C’est le commentaire d’Allie qui m’a donné le goût de m’y plonger et de découvrir ce « chant de Noël » signé Charles Dickens.   

Une lecture très agréable.  Le début du roman, où on rencontre Scooge, est très froid, on en grelotte presque.  Les images sont claires et seront certainement facilement comprises par les petits et appréciées des grands.   Le concept des trois fantômes (Noëls passés, Noël présent, Noëls futurs) nous permet de mieux comprendre le personnage de Scrooge, son évolution ainsi que les répercussions sur sa vie d’aujourd’hui et sa vie future.   Les Noëls en famille sont dépeints de telle façon que la joie et le bonheur sont tangibles.  On voudrait y être.  Ces images chaleureuses contrastent très efficacement avec le début du roman, où il était question de la chambre de Scrooge.    On s’attache à Bob Cratchit et à sa famille, ainsi qu’au neveu de Scrooge.  Et la fin fait chaud au coeur!

Je suis toujours plus sensible aux gens, à l’approche des fêtes.  Je sais bien que je devrais l’être à l’année, mais on dirait que quand apparaît la neige et que les premiers cantiques se font entendre, je compatis plus facilement avec ceux qui ne vont pas bien…  Mes Noëls d’enfance sont tellement présents à ma mémoire, éclairés par les lumières du sapin que j’ai de la difficulté à concevoir que d’autres enfants n’aient pas cette chance.  Je suis proche de ma famille et j’ai toujours beaucoup de peine pour ceux qui sont seuls, pour une raison ou pour une autre.  Je me sens tellement impuissante, parfois.  La lecture de ce livre vient amplifier ce sentiment et nous rappelle les valeurs de partage, de générosité et d’amour qui font partie de la tradition de Noël et m’a fait réfléchir sur la commercialisation de l’esprit des Fêtes.  

Et à lire ces pages, j’ai vraiment eu de la peine pour ces gens qui ont perdu leur capacité à s’émerveiller devant les petits bonheurs quotidiens.   Un vrai sourire vaut bien davantage qu’un gros cadeau « obligé », non??

8,5/10

Montréal en décembre

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Note: Le tableau s’intitule « Neige en ville » et est de Bernard Séguin-Poirier, un artiste peintre-émailleur dont j’adore les oeuvres et qui a pignon sur rue à Montréal, rue Sherbrooke.

Aaaah Montréal!  Je reviens d’y passer quelques jours et j’en revient un peu rêveuse!  Je suis une digne fille de région mais j’ai habité Montréal plusieurs années pendant mes études et je m’en ennuierai toujours, je crois!  Je rêve d’y retourner pour quelques mois… pas une vie, seulement quelques mois!   Montréal représente quatre belles années de ma jeunesse, aux études, un peu bohème… De beaux souvenirs, quoi!

Et Montréal en décembre, c’est Montréal en Noël…  J’aime les lumières de la ville déguisée en royaume du Père Noël  J’aime voir le Mont-Royal du centre ville et m’imaginer les gens qui s’y promènent entourés de neige.   J’aimes les petites boutiques du Plateau et de la rue St-Denis décorées.  J’aime la diversité des cafés, des restos, des bars où on peut entendre du jazz, du classique, des chansonniers québécois… ya qu’à choisir!  J’aime les concerts, les théâtres, la foule…  J’adore marcher encore et encore dans les rues, les joues rougies, en regardanr partout…  Pour quelques jours, je revis mes souvenirs d’université.  

J’adore observer les gens dans le métro… on y voit des drôles d’oiseaux qu’on observe très rarement dans mon coin.  Une fille en sandales « strappy », en jolie jupe de soirée… avec des gros bas blancs en dessous des sandales.  Un gars maquillé en « Kiss ».  Un gars en babouches.  Des gens avec tellement de couleurs différentes dans leur « kit » qu’ils gagneraient contre un arc-en-ciel!   Ca me fait toujours sourire!

Sur une note plus joyeuse, Montréal, c’est aussi… DES LIBRAIRIES ANGLOPHONES!!!!!  Dans ma région, il y en a dans une seule grande surface… l’équivalent de 3 rayons, seulement les best sellers!  Imaginez ma joie… que dis-je, ma jubilation, à l’idée de me balader parmi un étage COMPLET de bouquins en anglais!!!  J’étais comme un enfant dans un magasin de jouets!  Mon village du père Noël à moi… personne pour jouer ma conscience!!!  En effet, j’avais trois bonnes excuses… « Vente de Noël », « Carte privilège » et « je ne viens pas souvent ici, faut que ça vaille la peine »!!!  Sans compter la raison suprême: JE SUIS HOT, JE PATIENTE POUR OUVRIR MON COLIS SWAP!!!  J’avais eu l’idée de « un livre par jour attendu »… mais bon…  j’avais quand même une bonne marche à faire pour retourner à l’hôtel!  Je suis pas Schwarzenneger (… ben… le gars dont le nom se prononce comme ça mais ne s’écrit probablement pas comme ça!!), tout de même!  Je suis loin d’avoir ses biceps!  Je me suis donc limitée à 11 livres.  Je suis bonne, hein!  Ca me donne le droit d’ouvrir le colis 10 jours d’avance, vous pensez??? ;))

J’ai donc acheté (j’ai tout trouvé les images… mais c’est un beau bordel quand j’essaie de les placer donc, je me contente des titres avant de démolir l’ordi-ralenti de ma mère):
1. The woman in white – Wilkie Collins (je l’ai jamais lu et il paraît que c’est victorien… j’ai le goût de victorienner… c’est légitime, non??)
2. The Eyre affairJasper Fforde (eeeeenfin trouvé!!! Pas le choix de l’acheter après toutes ces recherches infructueuses.  Si je ne l’achetais pas maintenant, il m’aurait peut-être échappé pour TOUJOURS!!!  Et je serais certainement venue pour le chercher lors de ma prochaine visite… imaginez tous les livres que j’aurais alors dû acheter pour me consoler de ne l’avoir perdu à jamais!!)
3. The illusionist – Jennifer Johnston (je suis tombée dessus et j’aimais la couverture… bonne raison, n’est-ce pas???)
4.  The Book Thief – Marcus Zusak (son nom vaudrait cher au Scrabble, lui, non???  La raison, il coûtait 10$ au lieu de 30$ en français… une AUBAINE, je vous dis!!!  J’étais curieuse, avec les avis mitigés, de toute façon!)
5. The Princess Bride – William Goldman (vu chez Fashion… c’est le seul que j’ai trouvé dans les titres qu’elle nous a donnés il y a quelques jours… ça aurait une Fashion-trahison que de ne pas le prendre!!!)
6. Bridge to Terabithia – Katherine Patterson (il n’y a AUCUN livre jeunesse en anglais par chez moi… et le libraire pas-trop-fin-et-pas-trop-connaissant du magasin grande surface qui veut bien me les commander me regarde toujours drôle quand j’en commande… du coup, je préfère éviter, afin de ne pas lui rappeler devant témoins qu’il pensait que Jane Eyre avait écrit le roman « Charlotte Brontë » et qu’il m’obstinait allègrement que Yasmina Khadra était une pauvre femme voilée courageuse qui écrivait des livres du fond de son harem, déguisée comme une danseuse de baladi…  c’est une bonne raison, non??)
7. The secret garden – Frances Burnett (même raison que celui du haut… vu chez… je ne sais plus… il faudrait que je note aussi le nom du bloggeur-démon-tentateur dans mes listes… ça aiderait pour ce genre d’articles!!!)
8. A tale of two cities – Charles Dickens (2,99$ MOINS 10% à cause de ma carte privilège… ça aurait été NIAISEUX de ne pas l’acheter, même si l’édition est un peu-beaucoup ordinaire…)
9. Tess of the D’Urbervilles – Thomas Hardy (voir raison du #8.  Toute façon, c’est un classique… je vais enrichir ma Kulture… c’est important de se kulturer, dans la vie!!)
10. A midsummer night’s dream – Romeo and Juliet – Richard III – William Shakespeare (même raison…  pour les trois pièces ENSEMBLE!!!  Ca fait même pas 1$ la pièce, ça… c’est DONNÉ!!!!)
11. La contrebasse – Patrick Süskind (ok, ok, c’est en français… mais cette librairie a une section franco qui se rapproche davantage de mes goûts que les librairies par chez nous… c’est quand même pas ma faute s’ils ont des livres que je cherche depuis une éternité!!!)
12.  La maison aux esprits – Isabel Allende (ça compte même pas, celui-là… c’est pour mon challenge 2008!!  Et j’ai décidé que les livres achetés pour le challenge ne comptaient pas dans les achats!!! na!!)
13.  Le testament français – Andreï Makine (ben quoi… après tous les bons commentaires lus… je ne pouvais pas passer à côté!!!  C’était la première fois que je le voyais… ET PEUT-ÊTRE LA DERNIÈRE!!!!  C’était la LOGIQUE même de l’acheter, non??)

Ceci dit… je considère que j’ai quand même été raisonnable!   Franchement, je progresse, je trouve!  Va falloir que je me récompense pour de tels progrès… Et quelle serait la récompense idéale??? UN LIVRE, naturellement!! :))

La maison suspendue – Michel Tremblay

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« Trois générations du monde de Michel Tremblay se rencontrent – 1910, 1950, 1990 – au Lac Simon, dans l’Outaouais.  Sur les rives de cet ancien cratère de volcan, l’on entendra gronder dans leurs profondeurs les lois du destin de ce vrai monde, les secrets de famille et d’amour sous les étoiles. »

Commentaire
C’est en route pour Montréal que j’ai lu cette pièce de théâtre.  Et j’avoue que plus je découvre Michel Tremblay, plus j’aime.  Après une désastreuse rencontre avec les Belles-soeurs, il y a plusieurs années, je l’avais complètement rayé de ma liste d’auteurs à lire et l’utilisation du joual m’avait alors vraiment dérangée.  Toutefois, l’enthousiasme d’
Allie face à cet auteur m’a amenée à placer le premier tome des « Chroniques du plateau Mont-Royal » dans mon challenge 2007… heureusement!

Cette pièce de théâtre, écrite au début des années 90, met en scène plusieurs personnages rencontrés dans les fameuses chroniques: Victoire et Josaphat, Gabriel, la grosse femme, Albertine, Edouard, Marcel ainsi que le dernier né de la grosse femme (celui de qui elle est enceinte dans le livre du même nom), Jean-Marc.   J’aime beaucoup cette récurrence dans les personnages de Tremblay.  Ils nous permettent d’explorer ceux-ci sous différents aspects, à différentes époques, et de nous y attacher davantage.  J’étais toute contente à chaque fois que je réussissais à faire un lien quelconque!  

Les trois époques se chevauchent, se font écho, tout au long de la pièce.  J’ai vraiment apprécié cette construction et les parallèles qu’elle permet.  La fameuses maison suspendue y joue un rôle primordial, ainsi que son ciel étoilé.  Toute la pièce se déroule en fait sur la fameuse galerie, nous n’entrons jamais dans la maison en question.   Je me suis sentie dans cette ambiance de campagne, où le silence nous parle, où les étoiles nous font nous sentir tout petits et où les odeurs nous racontent des histoires.   J’ai presque cru aux légendes de Josaphat, qui prétend avoir comme travail de faire se lever la lune chaque soir.  J’ai vraiment apprécié à fond la lecture de cette pièce mais elle n’est pas jouée au Québec présentement… c’est officiel que j’irai la voir dès que possible!

Les thèmes retrouvés sont ceux, comme souvent chez l’auteur, l’homosexualité, la famille, l’influence du passé familial, la recherche de soi.   J’ai vraiment ressenti les émotions des personnages, qui, sous leurs apparences fortes, cachent tous une grande fragilité.  Je suis aussi tombée en amour avec la maison… et j’ai vraiment le goût d’aller me balader en pleine nature pour quelques jours!

Mon ouvrage préféré de cet auteur jusqu’à date!

9,5/10

La petite fille de Monsieur Linh – Philippe Claudel

Petite-fille-monsieur-Lihn.jpg Résumé
« C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau.  Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise.  Le vieil homme se nomme Monsieur Linh.  Il est seul désormais à savoir qu’il s’appelle ainsi.  Debout à la poupe du bateau, il voit s’éloigner son pays, celui de ses ancêtres et des morts, tandis que dans ses bras, l’enfant dort.  Le pays s’éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette. »

Commentaire
Je n’avais aucune idée préconçue par rapport à ce livre.  Je ne connais pas Claudel, c’est mon premier roman de cet auteur.  Aucune attente donc.  Je ne m’attendais pas qu’il y ait une chute à la fin.  Je ne l’ai donc pas du tout vue venir.  Un beau moment de lecture pour moi, même si ce ne fut pas l’illumination que ça a été plus plusieurs!  

Monsieur Linh, c’est un homme qui n’a plus de famille, plus de village, presque plus de trace de sa vie.  Ce qui le tient en vie, c’est sa petite fille.   Les impressions de l’homme par rapport au pays où il arrive, sa froideur, ses souvenirs de son pays, de ce qu’était sa vie, je les ai partagées et j’ai ressenti sa douleur, son dépaysement.  Un homme arraché à sa vie.    Je me suis sentie perdue au départ, rassurée par Monsieur Bark, effrayée par la visite chez le docteur et désemparée lors de son arrivée au « château ». 

La rencontre avec Monsieur Bark, l’amitié qui les lie malgré l’impossibilité de communiquer par le langage, malgré leurs différences est très belle à lire.  J’y ai vu une belle fable sur l’acceptation.  Deux hommes brisés qui se comprennent sans dire, qui s’accrochent à cette amitié quand le reste ne compte plus.  C’est beau et triste à la fois.  

Finalement, j’ai trouvé que le style très simple et épuré que l’auteur a adopté convenait parfaitement à l’histoire et ajoutait beaucoup à l’atmosphère.  Je relirai certainement cet auteur dont j’ai apprécié la plume!

8,5/10

Scarlett – Alexandra Ripley

Scarlett.jpg Résumé
Première suite à « 
Autant en emporte le vent » parue en 1991.  Le livre débute juste au moment où Scarlett voit Rhett la quitter et elle se met en tête de le reconquérir.  Ses péripéties l’amèneront d’Atlanta en Irlande, en passant par Tara et Charleston.  

Commentaire
Tel que promis hier, suite à mon article sur la plus récente suite du livre « 
Le clan Rhett Butler« , je vous livre mes commentaires sur cette première suite, que j’ai lue dès sa sortie, en bonne passionnée d’Autant en emporte le vent que j’étais à l’époque.   Fait à noter, lorsque j’ai lu ce livre à l’époque (parce que je l’ai relu par la suite, hé oui… c’est un peu gênant  à dire, compte tenu du commentaire que je vais faire!!!), j’avais un gros 15 ans.    Ok, j’ai crié (que dis-je… HURLÉ) au scandale dès ma lecture, en affirmant haut et fort que les personnalités n’étaient plus les mêmes, que l’auteure n’avais RIEN COMPRIS au moi profond de Rhett… je n’avais quand même pas détesté.  Déjà, ce n’était à mes yeux qu’UNE suite possible et non pas LA suite. Certaines scènes m’avaient fait ouvrir de grands yeux et déjà à l’époque, je me disais « mais c’est quoi, ça!!! »  mais bon… je n’étais pas si loin de mon époque « Harlequin » et ça m’avait fait penser à un gros Harlequin, en fait.  À la fois par sa construction et par le ton employé.  Mon plus grand souvenir de cette lecture: les jupes paysanes irlandaises de Scarlett.  J’en voulais des pareilles!  Ca avait d’ailleurs inspiré l’un de mes costumes de patineuse!!!

Deuxième lecture dans un pélerinage « Autant en emporte le vent », environ 10 ans plus tard…  Déjà, ma lecture de GWTW était différente (bon, mon amour pour Rhett demeurait inchangé mais j’ai eu souvent le goût de fouetter Ashley et Scarlett!) mais pour celui-ci… Arghhhhh!!!!  Cette fois-là, je l’ai trouvé vraiment pénible!  Pas que ça ne se lise pas bien, mais le côté « roman d’amour » uniquement m’a davantage dérangée.    Le personnage de Rhett, ses motivations, rien ne concordait avec l’idée que je m’en faisais… La suite était tellement différente de MA suite (j’avais un peu oublié l’histoire, depuis le temps) que je ne pouvais simplement pas y adhérer!!!  

Ce que je n’ai pas aimé?  D’abord, l’aspect caricatural.  Scarlett (combien de fois elle dit « fiddle dee dee » dans ce livre??? ), Rhett, Ashley ne sont qu’une caricature d’eux même.  La bonne société d’Atlanta n’est qu’une caricature.  C’est comme « trop », trop mélo, trop, trop trop.   On se serait cru dans « Les feux de l’amour » ou « Top model »!!!  La « suite de malheurs », un moment donné, ça suffit.   L’arrivée de Scarlett à Tara pour y trouver Mammy mourante, tout de suite après la mort de Melly… ça n’a pas passé.   Par la suite, j’ai eu l’impression que Ripley avait voulu transporter l’action à Charleston parce qu’elle connaissait mieux cette ville qu’Atlanta.    

En plus, j’y ai vu un « remake » et une « réutilisation » des éléments clé du livre de Mitchell.  Une deuxième « bonne société », une deuxième « Melly », une deuxième « Bonnie », une autre guerre civile (ou quelque chose du genre), l’occupation anglaise, la finale qui fait penser à la fuite d’Atlanta.  Une suite, ça ne veut pas dire reprendre tous les éléments originaux!!!  Manque d’imagination?  Peur de décevoir?  En tout cas, ça n’a pas fonctionné pour moi.    À noter, Ripley laisse derrière pratiquement tous les personnages originaux…  Je pense sincèrement que c’était mieux ainsi, même s’ils m’ont manqué et que je ne me sentais pas dans Autant en emporte le vent pendant de longs moments.  

Mes scènes-catastrophe??  Comme le mentionne Amanda, la scène de la césarienne est la première de liste, avec la sorcière qui vient droguer Scarlett pour la sauver d’une mort certaine, devant témoins…  Heu… non!  En deuxième position, Ashley qui veut se « pitcher » dans la tombe de Melly en gémissant horriblement… heu… non plus!  L’apparition subite de Rhett dans les flammes et le fait qu’il joue à faire sauter Kat en pleine crise… caricatural!  

Une copine l’a préféré à l’original (hum hum…).  J’ai pensé à la renier mais bon, tous les goûts sont dans la nature!  Je n’ai pas détesté, ce n’est pas difficile à lire, il y a de l’action et je n’ai pas trouvé le tout ennuyant.  Mais c’est trop loin de ma vision des personnages et de la fin de l’histoire.    En fait, si les personnages s’étaient appelés autrement que Rhett et Scarlett, peut être que ma note aurait été un peu meilleure!  Pas top mais meilleure!!!

Ceci dit, je suis curieuse… 
Quelle est VOTRE fin à Autant en emporte le vent??  Celle que vous imaginez??

4/10

Rhett Butler’s people (Le clan Rhett Butler) – Donald McCaig

Rhett-Butler-s-people.jpg Résumé
Ce livre se veut la suite autorisée de « Autant en emporte le vent« , écrit par Margaret Mitchell, il y a 70 ans.   Nous y retrouvons les personnages du célèbre roman, vus avec le regard de Rhett Butler.  Le livre raconte l’histoire de Rhett, à Charleston et dans la plantation de riz familiale.  On y rencontre les parents de Rhett et sa soeur Rosemary.   L’histoire de Rhett et de Scarlett y est relatée, de leur rencontre à Twelve Oaks jusqu’au départ de Rhett, suite à la mort de Melly.  Finalement, les 100 dernières pages racontent la suite de l’histoire!

Commentaire
Je crois l’avoir déjà dit, je connais GWTW par coeur.  Et ce n’est nullement exagéré.   Il y a un certain temps, on citait un paragraphe et non seulement je le retrouvais en 15 secondes dans le livre mais j’étais généralement capable de le terminer.   C’était une véritable passion!!!!  Le livre, le film… j’étais capable de répondre à presque n’importe quelle question à ce sujet (bon, j’imagine que ma mémoire doit avoir oublié ces détails inutiles… mais j’étais carrément obsédée)!!!  Par conséquent, quelques petits trucs m’ont dérangée dans cette suite qui relate la même histoire d’un point de vue différent… 

Un opinion globale?  Je m’attendais à être déçue, mais je suis moins déçue que je pensais l’être.  Dans ma tête, la suite à Autant en emporte le vent, c’est que Rhett (*soupir*) venait habiter au Québec, passait à travers un tunnel temporel et atterrissait dans mon salon (ou ailleurs chez moi, c’est selon!), pour tomber fatalement en amour avec mon moi-même, qui lui ferait oublier Scarlett sur le champ.  Le pont temporel est nécessaire… je n’ai rien contre une petite différence d’âge mais quand même… 150 ans, c’est un peu exagéré!!!  Je considère donc le livre comme « une suite possible » et non LA suite.  C’est plus facile à digérer!

Je n’ai pas détesté ma lecture, loin de là… je voulais savoir ce que l’auteur avait imaginé et j’ai passé au travers en quoi… 2 jours!  Donc, je ne me suis pas ennuyée!!!   C’est toujours difficile pour un auteur de démystifier un grand héros romantique.  En fait, probablement que c’est fait pour rester mystérieux!  Toutefois, à part quelques trucs qui m’ont fait grimacer (des amants contrariés dans une autre vie!?!?!?!?!) , le Rhett qui est présenté correspond quand même à l’idée que je m’en faisais.  Les motivations que l’auteur lui donne sont généralement celles que j’avais imaginées aussi.  Donc, de ce côté, ça allait quand même pas mal.    J’avoue que si ça avait vraiment différé, je n’aurais pas réussi à adhérer au roman.  De plus, l’auteur est réellement parti des informations fournies par Mitchell pour  bâtir la jeunesse de Rhett et les événements dépeints par McCaig peuvent expliquer certains comportements de Rhett dans le roman.

Par contre, on ressent très peu la chimie entre Rhett et Scarlett, à mon avis.  Dans le roman de Mitchell, on sent qu’il se passe quelque chose, mais c’est généralement suggéré et mentionné quelques fois.  Dans ce livre, c’est dit maintes fois mais on le sent beaucoup moins.  De plus, l’auteur a probablement voulu raconter des scènes qui n’étaient pas évoquées dans le roman et, comme Caro[line] , certaines d’entre elles m’ont manqué.  Ce sont d’ailleurs exactement les même que ceux qu’elle évoque dans son article, et j’ajoute la scène du chapeau vertet le « Frankly, my dear, I don’t give it a damn » qui n’est pas vraiment « dit » par Rhett!   De plus, certains événements sont presque passés sous silence ou alors seulement survolés.  Le regard porté semble parfois vraiment extérieur, presque froid.  

Certains personnages sont davantage explorés : Belle Watling et son fils, Archie…  On en rencontre de nouveaux: les amis de Rhett, la famille de Belle et surtout Rosemary, la soeur de Rhett.  J’ai beaucoup aimé ce nouveau personnage, qui apporte une dimension différente.   J’ai généralement aimé cette partie de l’histoire, le « avant ».   Les chapitres sur la guerre semblent bien documentés (du moins, ça concorde avec mes souvenirs des épisodes de la guerre de Sécession) et cet auteur est d’ailleurs romancier qui se spécialise dans la guerre civile américaine. Ils ont toutefois parfois semblé un peu longs pour l’irrécupérable romantique que je suis, qui voulait entendre parler de Rhett et Scarlett!!!

Et la fin???  Je n’irai quand même pas jusqu’à vous la raconter!!! 🙂  Je dirai seulement que certaines répliques de Scarlett m’ont pratiquement fait sauter 2 pieds de haut!  

Ma critique semble bien négative mais j’ai trouvé cette « suite » beaucoup plus agréable à lire et acceptable que « Scarlett » d’Alexandra Ripley (que je n’ai pas commentée… je pourrais le faire, tiens!!!).  J’ai trouvé que l’histoire coulait bien, qu’elle était assez fidèle au roman de Mitchell, malgré quelques petits ajustements. Il se lit très bien et est difficile à lâcher, du moins pour moi!  J’ai été ravie de retrouver Rhett et j’aurais lu 100 fois pire pour l’imaginer dans de nouvelles situations! 

7/10

Il est arrivé! Il est arrivé!! Il est arrivé!!!

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MON COLIS DE SWAP SCANDINAVIE!!!!!

À mon retour du boulot, tout à l’heure, après une journée folle-folle-folle (les enfants, ça sent la tempête, je vous jure que c’est vrai!!!), j’arrive chez moi et que vois-je?  Une jolie petite carte (bon, ok, elle est pas jolie du tout… mais comme je me doutais de la signification de cet avis de livraison, je l’ai trouvée superbe!) dans ma boîte aux lettres!  Vite, vite, je me précipite pour aller voir MA madame du bureau de poste, qui m’a gentiment remis mon colis, sans aucune aventure extraordinaire!!!!  

C’est Anjelica, ma gentille swappeuse, qui m’envoie ce colis, qui contient, j’en suis certaine, plein de belles choses!!!  Tu m’as envoyé un rayon de soleil dans cette journée de tempête!!!  Merci, merci, merci!!!

Maintenant… il me faut attendre pour l’ouvrir!!!  J’ai demandé à la dame de la poste de rayer l’étiquette de contenu derrière pour que je n’aie pas le goût d’aller vérifier donc,  j’ai beau le retourner dans tous les sens, je n’ai aucun indice!!!  Ce que ça va être difficile de résister!  Mais je suis confiante… je vais réussir!  Vivement le 23 décembre!

Et un gros merci à Flo et Kali pour l’organisation!

84, Charing Cross Road – Helene Hanff

84.jpg Résumé
« Par un beau jour d’octobre 1949, Helene Hanff s’adresse depuis New York à la librairie Marks & Co. sise 84, Charing Cross Road à Londres.  Passionnée maniaque, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame à Frank Doel les livres introuvables qui assouviront son insasiable soif de découvertes.  Vingt ans plus tard, ils s’écrivent toujours et la familiarité a laissé place à l’intime, presque à l’amour.  

Drôle et pleine de charme, cette correspondance est un petit joyau qui rappelle avec une délicatesse infinie toute la place que prennent, dans notre vie, les livres et les librairies »

Commentaire
Comment ne pas aimer ce roman épistolaire?  C’est carrément impossible pour l’amoureuse des livres que je suis !  C’est une lecture très rapide, mais aussi très agréable.  J’ai souri au ton extravagant de Helene ainsi qu’à celui, très British, de Frank Doel.  Les « engueulades » suite à la « fainéantises » du libraires étaient plutôt comiques!  J’y ai senti une jolie complicité mais je n’y ai pas vu de « presque l’amour »… De toute façon, ce n’est pas ce que je cherchais!

J’ai été touchée par l’amour des livres d’Helene, sa soif de connaissances.   Les livres d’occasion, qui ont une histoire, sont toujours un peu particuliers et elle l’exprime très bien dans le court roman.   J’étais toujours suprêmement heureuse quand je croisais un titre que je connaissais (bon, je n’irais pas jusqu’à dire que j’en ai lu plusieurs… shame on me!), c’était comme si je rencontrais une vieille connaissance!  Quand j’ai entendu parler de « Pride and Prejudice », je sautais de joie, et je me disais qu’il n’y avait que Jane (et bien sur, l’incomparabe Darcy) qui aurait pu faire aimer les romans à Helene!  

Mais… jeter des livres!?!?!?!  Je crois que je n’en serai jamais capable!!!  

Bref, une agréable – bien que trop courte – lecture.  J’ai bien aimé cette excursion dans leur petit monde et après je suis allée faire quelques recherches sur l’auteure et la librairie.   J’aime bien cette impression de fouiller dans un tiroir de vieilles lettres d’une époque révolue.  J’ai vraiment eu de la peine que la librairie n’existe plus!  Chacun voudrait avoir son 84, Charing Cross Road personnel!  

Sauf que maintenant, je veux voir le film!  Ca commence à faire bien des films à voir, à partir de mes lectuers!!!

8,5/10

Swapaventure!

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Samedi, 1er décembre, 1h du matin.   Le vent souffle en bourrasques dans la nuit noire et balaie le tapis de neige qui recouvre la chaussée.

Entrée en matière dramatique, non?    On se croirait en plein polar!  C’est qu’en fait, mon billet a un lien – quoi qu’indirect – avec les polars.  Je parle bien sûr du Swap Noir c’est Noir, organisé par Fashion et Stéphanie!    Et pourquoi le petit Père Noël amateur de champagne?  C’est que si en France, 7h du matin un samedi c’est bientôt (surtout quand on ne peut programmer de billets 😉 ), ici, ça siginifie 1h du matin.  Bon, je suis rarement couchée un vendredi soir à cette heure… sauf que ce vendredi soir-là, c’était l’événement annuel qui entretient les potins à l’année et qui emplit considérablement la banque d’anecdotes un peu gênantes de chacun d’entre nous… au grand plaisir de certains petits malins qui s’amusent à les raconter encore et encore!  Et j’ai nommé… LE PARTY DE BUREAU!

Donc, problème d’horaire à prévoir.  Le party de bureau en question se déroulant dans un hôtel (le fait de ne pas fêter à l’hop directement évite le coup classique des derrières photocopiés et des sous-vêtements sur les babillard), nous y dormons donc (afin d’éviter une petite ride avec « Opération Nez Rouge ») et plusieurs d’entre nous vont bruncher le matin (définition de « matin » post-party-de-bureau » : moment difficile après environ 8h de sommeil – vers 14h PM, environ – où, l’effet de l’alcool s’étant dissipé, nous nous rappelons honteusement de certaines choses qui nous avaient pourtant semblé terriblement drôle la veille… Les « matins-post-partys-de-bureau » goûtent généralement le 7up dégazé et les tylenols…).   

J’aurais pu attendre après tout ça pour poster mon inscription, bien entendu.  Mais, si je ne suis jamais bien rationnelle à 3h du mat, je le suis encore moins avec quelques verres de vin dans le nez (pas trop, ne vous inquiétez pas… je suis d’une sagesse exemplaire!).   Donc, quand j’ai réalisé, vers cette heure fatidique qu’est 3h du matin, que j’avais passé l’heure… il FALLAIT que je m’inscrive… TOUT DE SUITE!!!  Et que vois-je, au bureau de la réceptionniste?  Un ordinateur ma foi très séduisant qui attend que je vienne caresser ses touches!  Quelle chance!

J’aurais probablement pu lui demander tout simplement… mais comme je vous disais… il est trois heures du matin!   Je vais donc récupérer un collègue (et boss), dont la prothèse de lobe frontal est partie depuis quelques heures (je parle ici de sa copine, qui est super gentille et qui trouve la blague très comique soit dit en passant… ce n’est pas négatif!), et je lui explique – vaguement – mon problème et les solutions envisagées qu’il comprend – probablement tout aussi vaguement, tequila oblige – et accepte – sans trouver bizarre une seconde que je doive ABSOLUMENT envoyer un mail à une adresse que je ne connais pas encore, en pleine nuit!

Le but: attirer la madame-réceptionniste hors de son comptoir pour que je puisse aller envoyer mon mail!  Et quelle charmante idée ont une gang de gars chauds pour exécuter cette tâche de la plus haute importance??  Faire un gros coup plate!  Je m’installe donc, toute sage, près de la fenêtre et j’attends.  Le collègue m’avait dit qu’il trouverait une super de bonne idée et vu le registre de l’idée en question, je n’avais aucun doute sur son efficacité!  Tout à coup, je regarde par la fenêtre… et que vois-je?

Mon boss et trois autres gars qui sont en train d’essayer d’entrer le sapin de Noël (encore tout décoré) de notre salle dans le coffre d’une Honda Civic!   Comme ils ne savaient pas trop comment baisser les bancs, un cinquième mec lisait bien tranquillement le mode d’emploi de la voiture en les regardant faire, en leur gesticulant des indications!  J’éclate de rire en pointant dehors, la madame m’entend, vient voir… et se précipite dehors!

Vite, vite, je saisis ma chance!!!  À l’ordinateur, ouvre internet, envoi d’inscription, et le temps que la madame réussisse à les convaincre de rentrer avec le sapin, j’ai même eu le temps de répondre à quelques commentaires ici!!!    Dans l’état où j’étais, je considère que c’est vraiment très bien de m’être rappelée du nom de mon blog pour y retrouver le lien de ceux de Fashion et Stéphanie, où on donnait l’adresse!  C’est que c’est un raisonnement cooooompliqué, ça!!!

Et le pire dans tout ça c’est qu’à coup de sourires et de gentillesse, mes séducteurs de collègues sont revenus avec la dame tout sourire en leur expliquant leur « expérience scientifique » (portant probablement sur la capacité de contenu du coffre des Honda Civic… j’avoue que la science, moi, à 3h du mat… je commence à trouver ça complexe et cette partie n’est pas très claire!)!!    Et moi ben… JE PARTICIPE AU SWAP!!!  Yéééééééé!!!!!

Qui a dit que les « fonctionnaires » ne pouvaient pas être efficaces!!!!!