Résumé
« À chaque fête, chaque Noël, chaque anniversaire, il fait le clown. Il revêt son costume grotesque, son nez rouge et devient « le plus triste des clowns tristes ». Ce père fait honte à son fils. Jusqu’au récit de l’oncle Gaston: un dimanche, après une sortie au cinéma, ce dernier lui raconte tout. L’histoire sublime et banale d’un résistant et d’un soldat allemand. Celle qui a fait du père un héros. »
Commentaire
C’est dans le cadre de mon challenge 2008 que j’ai découvert ce récit. En effet, de mon côté de l’océan, il n’est pas au programme dans les écoles et si je n’avais pas eu à trouver un « Q » pour le challenge en question, je serais probablement passée à côté… et j’aurais manqué quelque chose!
Ce livre a été écrit à l’occasion du procès de Maurice Papon (qui était, je l’avoue, un illustre inconnu pour moi… par chance, mon édition contient un très intéressant dossier à la fin, qui m’a permis de me situer davantage) où un clown triste aurait tenté d’assister au procès. Le récit, écrit en rétrospective, raconte une anecdote ayant eu lieu en France, lors de la deuxième guerre mondiale, alors que quatre jeunes sont pris en otage par l’armée allemande et attendent d’être fusillés.
J’ai surtout apprécié les images dans ce roman. Images fortes, omniprésentes. Par le récit de quelques anecdotes, on réussit à saisir une partie de l’étendue de ce qui est arrivée à ce moment-là. L’humain dans ses meilleurs et ses pires jours. La bêtise humaine. Et la grandeur humaine aussi. Comme ces clowns augustes, patauds, petits mais qui volent la vedette des spectacles de clown, on voit des gens ordinaires, des gens simples, qui ont finalement réussi quelque chose de grand. Par l’humour, la dérision, certains actes aparaissent sous une meilleure lumière. Le personnage du soldat allemand m’a aussi particulièrement touchée. Et la raison pour laquelle ces otages avaient été choisis m’a chamboulée.
Un roman aussi qui nous rappelle de na pas oublier, de ne jamais oublier. Pour ne pas recommencer. Un moment de lecture qui fut somme toute très fort.
Et pourtant, il avait bien mal commencé, ce moment. Les premières pages, racontées par un adolescent qui considère tous et chacun comme des cons et des connes, en langage adolescent, ne m’ont pas vraiment plu en raison du style. Je me suis alors dit que bon… c’était court! Sauf qu’au moment où Gaston prend la narration, je suis réellement entrée dans l’histoire. Et je l’ai finie en sanglots. Après avoir médité sur l’histoire, je me suis plongée dans le dossier, très simple mais très bien fait, qui explique aux personnes comme moi qui ne connaissent cette période de l’histoire que par les romans certains faits et met en lumière plusieurs aspects du récit.
8,5/10