Résumé
« Il donnait des leçons pour vivre et parfois, lorsque ses doigts ne supportaient plus les efforts violents et cruels, il lisait pour se reposer. Tout, à tort et à travers. De nouveau il avait cessé de fréquenter la société, il rencontrait à peine ses amis. Balzac lui aussi était très occupé. Victor Hugo travaillait à un grand roman qui avait pour cadre l’église Notre-Dame. Berlioz n’était pas à Paris, Musset courait constamment le jupon. Et lui, il restait assis pendant des heures interminables au piano et luttait avec lui comme avec un démon. Ce fut un combat effroyable.
L’itinéraire du jeune Liszt est ici restitué par un biographe attentif et cmoplice qui, de Doborjàn (Autriche) où naquit le virtuose en 1811, à Vienne où il fit ses classes, en passant par l’Allemagne et Paris où il vint parfaire son éducation musicale et devint le familier du cercle romantique, le suit pour l’accompagner ensuite, compisitaur au faîte de sa gloire, à Weimar, Dresde, Budapest, Rome ou Leipzig puis à Bayreuth où il mourut en 1886. »
Commentaire
Cette biographie romancée de Franz Liszt est un cadeau de Noël. J’en avais entendu parler je ne sais trop où et je désirais vivement la lire… mais quand j’ai aperçu l’épaisseur du livre en le sortant du paquet, j’avoue avoir connu un moment de dépit! Une biographie de 743 pages?!?!?! Oui, je sais, les biographies ont souvent cette envergure… j’en lis d’ailleurs assez peu. Je me souviens m’être dit que je lirais ce livre probablement dans la semaine des 4 jeudis… et il faut croire qu’elle est arrivée (quoi que s’il y avait eu vraiment 4 jeudis dans cette semaine, je n’y aurais pas survécu… la journée de jeudi a été un mélange de course folle et de « au-delà du réel »…)
J’ai donc passé plusieurs jours en compagnie de Franz Liszt, ce grand virtuose au piano (on le dit le plus grand pianiste du 19e siècle) et aussi compositeur. Je dois avouer que je connais relativement peu la musique de Liszt… de lui, je n’ai joué que quelques « Consolations » et si je connaissais quelques une de ses « Études d’exécution transcendantes » et « Rhapsodies hongroises », je ne peux pas dire que j’étais très « ferrée » en ce qui concerne ce compositeur. Bien entendu, j’ai profité de cette semaine pour pallier (en partie) à ce manque de culture musicale et ainsi écouter plusieurs de ses oeuvres!
Le terme « biographie romancée » est assez parlant. Plusieurs informations m’apparaissent exactes (selon mes dictionnaires de la musique, en tout cas), j’imagine qu’il faille en prendre et en laisser! En effet, l’auteur adopte une vision « de l’intérieur » de Liszt, décrivant ses hauts, ses bas et ses questionnements existentiels par rapport à la vie, l’amour, l’art, la musique et la religion. De plus, le point de vue adopté m’est apparu résolument romantique et on y rencontre un grand homme, fier et passionné. Malgré le fait que ses travers (les femmes, l’ambition dévorante, sa difficulté à se fixer, à être présent pour ses enfants) soit bien en évidence, on s’attache tout de même à cet homme.
J’ai réellement apprécié chacun des moments de cette lecture. L’écriture est très accessible et le titre est révélateur: ça se lit comme un roman. J’ai une nette préférence pour l’époque de Paris où nous croisons également Chopin, Hugo, Balzac, Berlioz, George Sand et Musset. J’aurais bien aimé être un petit oiseau pour écouter les conversations que tenait ce cercle romantique! Et on parle de musique bien sur. De celle de Chopin, de Wagner de Berlioz, de Liszt aussi, bien sûr. L’accueil qui leur fut réservé, les « politicailleries » de la cour, les jeux de pouvoir desquels dépendaient les musiciens. J’ai bien apprécié le portrait du monde de la musique du 19e siècle qui est dépeint dans le roman. De la vie complètement folle et bohême du virtuose qui court de concert en concert aux tentatives de faire accepter la « nouvelle musique » et la musique à programme par tous les moyens possibles. Les guerres de clan, les trahisons, les grandes fièvres créatrices. Et la fin, bien entendu. J’ai été emportée dans le tourbillon de la vie de ce compositeur.
Bref, un excellent moment de lecture. Si je n’y ai trouvé aucune longueur, je pourrais comprendre que d’autres puissent être en désaccord sur ce point. C’est très accessible mais je crois qu’il faut tout de même aimer un peu la musique pour le savourer à plein. Le seul reproche que je lui fais est une vision un peu noire de certaines femmes (bon, peut-être qu’elles étaient vraiment détestables… sait-on jamais), à qui Liszt en a fait voir de toutes les couleurs… et qui le lui ont bien rendu! C’est que monsieur le pianiste a été, semble-t-il un bourreau des coeurs!
Bref, si vous connaissez d’autres biographies accessibles de compositeurs (signification: qui se lisent de façon fluide), je suis partante, n’importe quand!
Et je termine sur une phrase d’un copain qui m’a bien fait rire: « Lire une biographie? T’es bizarre… je ne comprends pas l’intérêt… tu sais déjà comment ça finit… ça finit qu’il meurt à la fin de sa vie »! J’ai été carrément bouchée!!!
9,5/10