Behind her eyes (Mon amie Sarah) – Sarah Pinborough

J’ai entendu parler de ce roman PARTOUT lors de sa sortie. Du coup, je ne l’ai pas lu. Bien entendu. Ai-je dit que j’ai l’esprit de contradiction? Il a donc fallu que ma copine booktubeuse de « Sous le ciel » l’aime pour que je me décide.

De quoi ça parle

Louise est secrétaire dans un cabinet de psychiatres. Un soir, elle va prendre un verre et rencontre David, avec qui elle échange des baisers passionnés. Sauf que le lendemain, elle découvre que c’est son nouveau patron. 

Ça sonne comme un début de romande cutie hein?  Nope. Ce n’est pas ça. Pas du tout. C’est plutôt angoissant. C’est que, voyez-vous, David est marié à Adèle. Magnifique, charismatique Adèle, qui va rencontrer Louise « par hasard » et gagner sa confiance. Mais qui sont ces gens? Qui croire? 

Mon avis

C’est clairement un roman de type « ça passe ou ça casse ». On peut adhérer ou pas à ce que propose l’autrice et je vois tout à fait pourquoi certains ont crié à l’arnaque. Pas moi. J’aurais peut-être aimé que certaines choses soient plus claires dès le départ mais en gros, ce côté ne m’a pas dérangée. Mais ça peut. Mais je ne peux pas dire pourquoi!

Nous sommes donc dans une narration alternée entre Louise et Adèle. Louise est une jeune mère célibataire dont l’ex-mari refait sa vie. Une histoire d’un soir dans un bar n’est pas du tout son genre mais avec David, le courant passe. Elle n’avait pas prévu devenir l’amie de sa femme, par contre. Nous comprenons assez rapidement qu’Adèle a un schéma de pensée hors-norme. Elle est manipulatrice… et très douée pour ça. Sauf que l’est-elle vraiment? David, son mari, est-il blanc comme neige? Pourquoi ce contrôle, ces appels incessants et cet oeil au beurre noir? Bref, le fait de ne pas savoir qui croire crée une atmosphère lourde et anxiogène à souhaits. Et on se demande VRAIMENT ce qui se passe par moments! Je dirais que j’ai commencé à comprendre aux 2/3 et qu’à partir de ce moment, le tout est devenu plus clair. J’ai rêvé de ces histoires de rêves. Ouais, rêver de rêves… mais croyez-moi, dans ce roman, ça se peut!

J’ai beaucoup aimé la première partie et la finale, par contre, au milieu, ça devient un peu longuet car les schémas se répètent un peu beaucoup. Et Louise, Louise… Je lisais ces parties et… pourquoi? Pourquoi tant de mauvaises décisions à répétition? Les secrets, les cachettes… elle se laisse tellement manipuler facilement que ça devient rageant. Aucun sens de l’auto-préservation. Si vous saviez le nombre de fois où je l’ai engueulée pendant ma lecture!

Donc, demi-teinte pour moi, mais pas pour les raisons la plupart du temps citées. C’est prenant, intriguant, une atmosphère de thriller psychologique… à vous de voir si vous allez adhérer!

Daughter of the Moon Goddess – Sue Lynn Tan

Êtes-vous surpris de savoir que j’ai lu ce livre en raison de sa couverture? En plus, je l’ai reçu dans ma Fairyloot. C’était un signe, je dis. Toutefois, j’ai toujours peur de lire en vrai des livres avec une sprayed edge. Je sais pas, j’ai peur que ça déteigne! Du coup, j’ai lu la version « normale ». Qui est quand même magnifique. L’aspect « mythologie chinoise » m’a irrésistiblement attirée.

De quoi ça parle

Xingyin est immortelle mais son existence est ignorée de tous. Elle habite avec sa mère, Chang’e, déesse de la Lune, exilée sur la lune depuis qu’elle a bu l’élixir d’immortalité destiné à son mari Houyi, l’archer qui a tué les 9 soleils. Un jour, elle sera découverte et prise en chasse par l’armée de l’Impérateur Céleste et se retrouvera seule dans ce royaume. Dans ce roman, nous la suivrons dans sa quête pour libérer sa mère, alors qu’elle se retrouvera dans la cour Céleste, la même qui a prononcé la sentence d’exil.

Mon avis

J’avais entendu parler de la légende de Chang’e quand j’ai visité la Chine il y a quelques années et j’étais fort curieuse de voir la réinterprétation dans ce roman. Nous voyons somme toute assez peu la déesse de la lune ici mais nous suivons plutôt sa fille, personnage qui atterrit dans un monde dont elle ne connaît pas les règles. Nous avons ici un univers magique, très « whimsical » (je ne trouve pas d’équivalent français), plein de couleurs et de détails, un peu à l’image de la couverture, que je trouve très réussie d’ailleurs. On se sent totalement ailleurs, avec des codes et une mythologie qui nous transportent dans une Chine fantasmée. Cet aspect est d’ailleurs que j’ai préféré dans le roman. Vous savez, ce sentiment d’être ailleurs? Malgré tout, l’exposition est tellement bien faite que nous comprenons très bien l’univers sans pour autant se sentir inondé et bombardés d’informations présentées maladroitement. Vous remarquerez ici l’effort de ne pas utiliser le mot « info dump » et de parler français. Ce que je réussis toujours à moitié, vous en conviendrez.

À mi-chemin entre le YA et la fantasy adulte, nous avons une histoire qui se déroule sur plusieurs années, avec de nombreux événements qui ne s’éternisent pas et qui nous permettent de bien comprendre le fil des années qui passent. Il y a des ellipses de plusieurs mois et les capacités de notre héroïne se développement donc assez lentement sans pour autant ennuyer le lecteur. Il y a de nombreuses quêtes et les batailles sont assez rapides. Pour ma part, ça ne m’aurait pas dérangée de la voir galérer un peu plus mais ça passe très bien comme ça. J’ai beaucoup aimé l’évolution de l’héroïne, son honneur, sa volonté de rester fidèle à elle-même et à sa quête initiale, tout en regardant vers l’avant. L’histoire se lit toute seule, elle se divise en deux parties assez claires et on est happé dans l’histoire, et ce dès le début pour ma part.

Ce qu’il fat savoir : une grande partie de l’histoire est basée sur les relations entre Xingjin, l’héroïne et deux hommes : le prince Liwei et le capitaine des armées Wenzhi. Et c’est ici que nous avons à peu près tous les tropes typiques du YA. Vous le voyez venir, le triangle amoureux? J’aurais tellement aimé davantage de zones de gris, de réelle évolution dans les relations. À un moment donné, j’ai presque espéré que cet aspect soit plus nuancé… mais j’ai tout de même été déçue, malgré certaines réflexions de Xingjin que je trouvais très justes.

Ceci dit, ça ne m’a pas agacée de façon trop intense et c’est déjà ça. Bien entendu, il y a de fabuleux hasards, notamment la première rencontre avec le prince mais en fantasy, on dirait que je m’y attends et que ça passe. J’ai donc passé un très bon moment de lecture. C’est hautement divertissant et j’ai rêvé de palais magiques et de perles de jade. Ah oui! C’est hyper chaste comme roman. Des bisous et c’est tout. Je lirai clairement la suite.

People we meet on vacation – Emily Henry

Après avoir lu tous les romans du prix des libraires du Québec, j’avais besoin d’un truc léger. Il faut l’avouer, la sélection n’est pas toute dans la joie et le bonheur et mettons que ça demande tout notre cerveau. Du coup, go pour une petite romance.

De quoi ça parle

Poppy et Alex se sont rencontrés à l’université, dans une fête où ils ont dû échanger quelques mots et, finalement, réaliser qu’ils n’avaient pas grand chose à se dire. Puis, ils ont dû covoiturer et ont fini par devenir les meilleurs amis du monde. Une fois l’an, ils se retrouvent pour un voyage traditionnel où ils se créent des souvenirs et traînent tous les deux. Sauf que depuis deux ans, depuis la Croatie en fait, finis les textos et les fous rires. Les deux anciens BFF ne se parlent plus. Poppy va donc profiter d’une occasion – hypothétique, certes – pour leur planifier une escapade afin de renouer les liens de leur amitié… et qui sait!

Mon avis

Savez-vous quoi?  J’ai aimé une romance. Ouais, il y a quelques petits trucs que MOI je n’aurais pas faits comme ça mais en gros, ça m’a beaucoup plu. C’est qu’il y a un petit côté Harry et Sally, voyez-vous!  Et que ce film, j’ai teeeellement aimé. Je peux le réciter du début à la fin. Du coup, j’ai passé un très bon moment avec ce roman. De plus, le trope « friends to lovers » est celui qui me parle plus, en fait. C’est le seul à qui je peux m’identifier un tant soit peu. Ce 95% ami et ce 5% « what if »… ça me connaît. Du coup, je me suis beaucoup retrouvée dans ces aventures et dans les réflexions du personnage principal. Je vais pas vour raconter ma vie hein… mais bon. Ceux qui savent comprendront!

Les deux personnages sont à l’opposé l’un de l’autre. Il s’adorent mais ont des objectifs hyper différents dans la vie. Alex est calme, il aime les livres, la ville où il a grandi et la stabilité. Poppy est une boule d’énergie, elle carbure au wanderlust et ne tient pas en place. Pourtant, ils peuvent être vraiment eux-mêmes ensemble, sans jugement (ou presque) et leurs voyages vont partie des moments forts de leurs vies respectives. Il n’y a rien à faire, j’aime ce trope. Le fait de se balader entre passé et présent pour voir l’évolution de leur relation, les balades à travers le monde, c’était fait pour moi. Auraient-ils pu juste se parler pour régler des trucs? Certes. Est-ce que parfois, dans la vie, on ne peut juste PAS de parler… hell yes!  Du coup, je pouvais parfaitement comprendre leurs réactions, même si elles n’étaient pas toujours hyper matures. Les efforts complètements vains de Poppy pour que tout soit « comme avant » étaient à la fois drôles et tristes… et je comprenais tellement!

Un bon moment de lecture, reposant, qui donne envie de sourire et d’avoir des fous rires avec nos proches. De voyager un peu, aussi. Bref, une romance qui a passé. Avec moi. C’est pas tous les jours hein!

 

 

Le serpent majuscule – Pierre Lemaître

Le comment du pourquoi

C’est ma boss qui m’a dit que, à son avis, j’avais besoin de rire et que ce roman, selon elle, pourrait me faire rire. Comme je suis une employée obéissante (elle lira pas ça… sinon elle s’étoufferait avec son café), je l’ai lu. 

De quoi ça parle

Mathilde n’a l’air de rien. La soixantaine en surpoids, l’air innocent d’une vieille dame un peu bornée. Sauf que Mathilde, ancienne résistante, est tueuse à gages. Efficace en plus de ça. Sauf que là, elle en oublie des bouts. Certains plus gros que d’autres. Quand Henri, son ami de longue date, lui propose une mission, elle va y aller avec plaisir. C’est qu’elle a toujours eu un faible pour son Henri, la Mathilde. Et vous pouvez deviner que ça un peu dérailler. 

Mon avis

Entendons-nous, nous ne sommes pas du tout ici dans de la « grande » littérature. Nous avons une mamie flingueuse, à la gachette – très – facile qui perd un peu la tête. Disons que ses fonctions exécutives ne sont pas ce qu’elles étaient et que pour la mémoire et l’auto-inhibition, ce n’est pas tout à fait ça. Le passé revient en force aussi. Ça donne un tout assez déjanté, avec un inspecteur un peu mou qui tente d’attraper le meurtrier qui fait des trous gros comme des melons d’eau dans ses victimes, tout en rendant visite à Monsieur, qui perd petit à petit contact avec la réalité. 

Ai-je trippé?  Moyen. J’ai aimé le côté complètement cinglé mais ça devient un peu répétitif à la longue et on sent que, petit à petit, ça se transforme petit à petit vers une réflexion sur la vieillesse, le sentiment d’incompétence et de solitude. Le tout en shootant des gens, of course. Certaines scènes sont hilarantes, d’autres sont plus sombres, mais j’ai eu tout de même du mal à m’intéresser à l’histoire. Je n’avais pas nécessairement le goût d’y retourner et je sens que je l’oublierai assez vite. Par contre, les chiens, les chiens!  Faut laisser les chiens tranquilles!

On me dit que la trilogie que tout le monde a lue de Lemaître est plus profonde. J’essaierai. C’est que ce roman est le premier que Lemaître a écrit et qu’il n’a été publié que maintenant. À vous de voir, donc!

The Mime Order – Bone Season 2 – Samantha Shannon

Le comment du pourquoi

Allez savoir pourquoi, je m’étais mise en tête de lire tous les tomes de la série qui sont sortis en février. Drôle d’idée, hein. Je n’ai pas de mal à lire les séries d’un bout mais comme je deviens – un peu – vieille, rester longtemps dans des univers YA, je pense qu’après deux, je vais prendre une pause. Pas que je n’ai pas aimé hein, parce que cette série vaut le coup. 

De quoi ça parle

Ce roman commence tout de suite après la fin du premier tome. Bien entendu, si vous ne l’avez pas lu, à partir de maintenant, ça va spoiler le dit premier tome. Donc, à vos risques! Si le premier tome nous emmenait à Scion1, nous sommes de retour à Londres et Paige ne sait plus où iront ses loyautés au début du roman. Doit-elle retourner à Seven Dials retrouver Jaxon, son Mime-lord ou se débrouiller toute seule pour exposer tout ce qu’elle a vu au camp?

Mon avis

J’ai eu besoin d’un moment pour me remettre dans l’histoire, étant donné le contexte très, très différent du premier tome. Nous sommes totalement ailleurs. Plus de captivité, nous sommes loin de tous ceux que nous avions rencontrés dans le tome 1 et Paige se retrouve presque aussi dépourvue qu’à Scion1. Elle est recherchée, Jax s’attend à ce qu’elle lui obéisse au doigt et à l’oeil et il la tient sous sa coupe. Elle n’a pas de sous et son aura la vend de toute façon. Bref, elle est mal prise. 

Après un début de mise en place, on continue à découvrir l’univers et l’histoire de Scion et des Rephaims. On va se balader de Camden aux catacombes, en passant par divers quartiers de Londres et par le Black Market. Le sort de l’Assemblée est en jeu, personne ne veut aider Paige à dire la vérité sur Scion et ses machinations. Elle va donc devoir ruser et se débrouiller toute seule, ou presque. C’est que Nick est quand même là.  J’ai bien aimé rencontrer les divers membres du groupe de Paige et après la mise en place, on ne s’ennuie pas une minute, même si l’action est par bouts. Comme dans le premier tome, notre miss est complètement reckless, mais d’un autre côté, ce n’est pas non plus comme si elle avait le choix.  Elle doit choisir son camp. L’univers est riche, complexe, mais c’est quand même facile à comprendre et ça se lit tout seul. Et vous savez quoi, il y a des cartes. J’aime les cartes. Et je veux TELLEMENT retourner à Londres!

L’histoire est addictive, certains personnages sont dé-tes-ta-bles (Jax… dès le départ, je voulais le secouer… et Nadine n’est pas mieux) et la finale est encore une fois très cool. J’avais quand même vu certaines choses mais on s’en fiche un peu, c’était hautement divertissant. Il y a une vraie profondeur dans plusieurs des personnages, l’univers du crime organisé de Londres n’est pas reposant et pas glorifié et j’ai adoré découvrir les bas fonds petit à petit. 

Bref, je vais continuer. Ça me plait. Beaucoup. 

Coming in – Elodie Font / Carole Maurel

C’est Stephie qui a parlé de ce roman graphique lors d’un RV des BDs de la semaine. C’est un thème au sujet duquel j’ai souvent lu mais la découverte de soi et l’acceptation de soi m’intéresseront toujours. Du coup… j’ai lu!

De quoi ça parle

Dans sa tête, Elodie est hétéro. Elle a plein d’amis queer, mais pas elle, bien sûr que non! Le coming out est une chose… mais s’avouer son identité à soi-même n est une autre.

Mon avis

Ce roman, c’est tout à fait ce que j’aime. Avais-je déjà lu ce genre de récit? Oui. Une femme qui doit s’accepter telle qu’elle est, c’est un thème qu’on rencontre souvent en littérature. J’ai aussi souvent lu au sujet de femmes qui doivent accepter leur queerness. Et c’est clairement l’un des meilleurs récit que j’ai lus à ce sujet.

Bon, je vous entends penser. Qui es-tu pour donner ton opinion à sujet alors que tu es clairement intéressée par les hommes? C’est que le récit est très universel, en fait. L’acceptation de qui on est, peu importe ce qui est plus difficile à accepter, je crois sincèrement que ça peut parler à tous. L’autrice nous raconte son histoire, son évolution, et le trait de Carole Maurel complémente parfaitement le récit. C’est vivant, sensible, rythmé, la couleur est parfaitement maîtrisée… bref, je suis fan de cette artiste.

Tout ce roman parle du deuil de l’idée qu’on se faisait de soi-même, même quand la réalité est positive. Dans ce cas précis, l’autrice a peur de décevoir, peur de ce que ceux qu’elle aime vont penser, peur aussi de devoir faire face au fait que certaines situations – notamment la maternité – risque d’être plus compliquées. La voir se battre contre elle-même, accepter l’anxiété, la douleur reliées aux relations avec un homme, est extrêmement touchant et cette souffrance peut rejoindre de nombreuses personnes. Bref, c’est hyper réussi et ça fait réfléchir.

Une excellente BD, très sensible… bref, je conseille!

Tous les billets chez … cette semaine.

Les eaux acides – Les cités des anciens – Robin Hobb

Le comment du pourquoi

Entendons-nous, j’ai la tête dure. Et dans ma tête dure, j’ai le projet de lire tout ce qui se passe dans cet univers de Robin Hobb. Dans l’ordre. Et je VEUX me rendre à la 3e trilogie de Fitz (je suis encore fru de la fin). Donc, je lis celle-ci, qui vient avant. Mais j’aime pas vraiment. Bref, bienvenue dans ma vie. 

De quoi ça parle

Nous sommes donc dans la suite directe du premier tome, dont je vous ai parlé il n’y a pas si longtemps. Je sens que le prochain billet sera quand j’aurai fini la série. Ou au moins l’équivalent d’un tome en anglais. Parce que sérieux, il ne se passe pas grand chose! En gros, on est avec des gardiens et des dragons. Et c’est ça. 

Mon avis

Je pense que si vous en êtes rendus là, vous avec compris : je suis méga, MÉGA mitigée par rapport à cette série à date. Je m’ennuie de façon assez impressionnante et les dragons m’énervent les 9/10 du temps. Certes, c’est une bonne idée de les dépeindre comme des êtres supérieurs, qui considèrent les humains limite comme du bétail, ça change. Mais de façon générale, être avec eux qui ne pensent qu’à manger… c’est long. Et plate. Mais comme je veux lire dans l’ordre, je m’acharne. Et le terme n’est pas trop fort. 

Dans ce tome, les gardiens font connaissance avec « leurs » dragons (les dragons diraient plutôt leurs humains) et sont contents quand ceux-ci les laissent s’occuper d’eux. Ils chassent, Sédric essaie de convaincre Alise de rentrer à Terrilville, Thymara grandit – mais lentement… pis c’est à peu près ça. 

Et savez-vous quoi?  Je suis pas plus convaincue par le tome 3!

Mrs. March – Virginia Feito

On va être honnête, j’ai lu ce roman car on me l’avait chaudement conseillé et que les gants verts de la couverture m’ont limite apelée. Non mais je veux des gants verts menthe, maintenant! Ceci dit, c’est à un roman assez étrange que nous avons là!

De quoi ça parle

Mrs. March est l’épouse de George March, le célèbre écrivain. Dans le monde de l’Upper East Side où elle évolue, elle se doit d’être toujours adéquate et surtour, d’être à la hauteur de son vénéré époux.

Sa vie va basculer quand sa pâtissière préférée va lui mentionner que le personnage principal de son dernier roman pourrait être basé sur elle, sa femme. Le problème c’est que le dit personnage principal est une prostituée, laide, sans manière et détestable. Elle va donc tenter, encore et toujours, d’être à la hauteur.

Mon avis

Voici donc un roman bien particulier. À la fois un magnifique portrait de femme et une exploration de la santé mentale d’une personne qui part en vrille quand elle perd le contrôle. Pendant le début du roman, j’ai beaucoup pensé à Mrs. Dalloway, même si nous nous éloignons assez rapidement de la journée unique et du stream of consciousness… quoique…

Nous rencontrons dont une femme presque sans visage, sans époque et sans nom. Elle n’est que Mrs March, même dans les flashbacks. Quand elle va réaliser que son mari a peut-être des secrets, la spirale va s’amorcer et elle va glisser lentement mais sûrement vers la paranoïa. Et nous, lecteur, nous serons les témoins impuissants de sa chute et de ses décisions de plus en plus mauvaises, tout en découvrant petit à petit certains éléments de son passé qui nous donnent quelques clés afin de comprendre sa détresse et son mal-être.

Il va sans dire que j’ai adoré la plume et je suis fan de ces romans où il ne se passe « pas grand chose ». J’ai par contre été un peu déçue par la fin, que j’ai trouvée trop prévisible. Le récit est par contre intelligent, parfois drôle, clairement dérangeant et a un côté irréel qui m’a énormément plu. C’est une autrice que je suivrai et un roman au sujet duquel je serais curieuse d’avoir votre avis!

Mille secrets mille dangers – Alain Farah

Je poursuis ma lecture des romans sélectionnés pour le Prix de libraires du Québec avec ce roman d’Alain Farah, que j’avais hyper hâte de lire. Du même auteur, j’ai adoré Pourquoi Bologne, un roman hyper particulier, mélange d’autofiction et de SF… et de beaucoup d’autres choses. Ici, on est ailleurs. Mais n’empêche que ça m’a beaucoup plu. 

De quoi ça parle

Alain Farah va se marier. Aujourd’hui. Avec Virginie, qu’il aime et qui l’aime. Ses parents, tous deux immigrés d’Egypte – qui ne se parlent qu’en criant – vont être là. Son cousin Edouard, son presque frère, aussi, ainsi que Myriam, la meilleure amie de Virginie de qui il est devenu très proche. Dire qu’Alain est anxieux est un euphémisme. C’est entre passé et présent que nous allons mieux comprendre ce qui a mené à ce jour qui va mettre en lumière de nombreux aspects de ce qui a construit Alain comme personne. 

Mon avis

Je l’ai dit en partant, ce roman m’a beaucoup plu. Je me suis tout de suite attachée aux personnages, avec leurs failles mais aussi leur réelle affection les uns pour les autres. Chaque personnage a souffert, que ce soit physiquement ou psychologiquement, et le roman explore non seulement les effets de cette souffrance sur eux-mêmes, mais aussi sur ceux qu’ils aiment. Sans être « in your face ». C’est très bien fait et c’est un roman dans lequel on est bien, qu’on ne veut pas refermer, clairement plus « grand public » que Pourquoi Bologne, qui est clairement plus bizarre!

Ce roman explore plusieurs thèmes de façon très intelligente. Qui est-on quand on est fils d’immigrés libanais-qui-vivaient-en-Egypte? Quand on a grandi entre la culture de ses parents et celle – encore floue – du pays où l’on vit? Comment se voit-on soi-même? Et que se passe-t-il quand on est malade? Une maladie qui implique des douleurs, une adaptation du quotidien. Comment est-ce que ça affecte la construction de soi?  J’ai été touchée par le personnage auto-fictionnel parce qu’il est profondément humain, qu’il fait des erreurs, apprend, mais « guérit » pas complètement non plus. Il reste lui-même malgré tout. 

La relation avec Myriam, l’amie à qui le roman est dédiée, est magnifique et ce personnage est lumineux au possible. Quant à Edouard, il nous fait rager, on a le goût de le secouer, mais on se doute qu’il y a une raison à tous ces comportements qui semblent complètement déconnectés. La relation entre ces deux cousins tellement différents, mais reliés par leur enfance et par une profonde affection, fait réfléchir et on a parfois l’impression que c’est le deuxième couple de l’histoire. Les deux hommes tentent de faire le mieux l’un pour l’autre… sauf que le mieux de l’un n’est pas nécessairement le mieux de l’autre. 

Ça parle de relations parents-enfants, de modèles et d’héritages familiaux… bref, de nombreux thèmes sont explorés, l’écriture est hyper accessible mais très belles, avec une narration très bien construite. J’aime Farah, est-ce que ça paraît?  

Une excellente lecture!

Le grimoire d’Elfie – 1 – L’île Presque

Je suis toujours preneuse de ce genre de bande dessinée avec une atmophère magique et des illustrations choupinettes. Je me dis toujours que je les lis pour les conseiller à ma nièce mais naaaaah… qu’est-ce que je raconte! Je les lis parce que j’aime bien!

De quoi ça parle

Elfie et Magda vivent avec leur tante pas gentille du tout depuis la mort de leur mère. Mais tout va changer quand leur grande soeur débarque avec un minibus anglais transformé en bibliothèque et les emmener dans une presque île (faute volontaire) de Bretagne où la population est déchirée par une vieille histoire de timbres volés.

Mon avis

On ne va pas faire semblant, j’ai passé un très bon moment avec cet album BD. Quel plaisir de se retrouver en Bretagne, avec ses paysages un peu magiques, ses petites rues et la mer tout autour! Les illustrations sont toutes douces, souvent dans les pastels, un vrai plaisir pour les yeux. Bref, tout à fait dans mes cordes. Et dans celles de ma nièce qui est dans le « c’est trop mignon » à fond!

Mais il y a derrière toute cette mignonitude, il y a une vraie histoire de chicane de village en raison d’une mauvaise blague qui a mal tourné et d’un timbre de grande valeur qui a disparu. Elfie va donc s’allier avec un jeune garçon dont la famille est déchirée par cette histoire et tenter de retrouver le fameux timbre disparu, avec l’aide de son grimoire magique dont elle vient tout juste d’apprendre le fonctionnement. C’est qu’elle a hérité des pouvoirs de sa mère et qu’elle commence à réaliser en quoi ils consistent.

En plus, on commence à connaître la fratrie, on réalise qu’elles ont chacune leurs blessures et j’ai très hâte de connaître davantage le personnage de Magda, qui semble très désagréable au premier abord mais qui a aussi son histoire. Et bon, qui ne voudrait pas d’un bus-bibliothèque à deux étages? Je veux ça pour Noël!

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