Top Ten Tuesday – Lubies livresques

Top ten tuesdays

 

Cette semaine, chez « The broke and the bookish« , le thème, c’est « Top ten inspirational characters ».  Personnellement, je n’aurais pas pu en nommer un seul.  Faut croire que je suis difficile à inspirer.  J’étais aussi très peu inspirée côté thèmes alors j’ai choisi le top ten de mes petites habitudes bizarres de lectrices et de blogueuse.  Vous savez, le genre de petites choses qui nous semblent un peu bizarres et inutiles… mais que c’est plus fort que nous??  Après, vous aurez tout le loisir de me trouver un peu cinglée, j’assume.  En fait,  » être cinglée » fait partie de ma définition de tâches, dans la vie. 

 

1.  Je n’emprunte pas de livres. 

À personne.  Encore moins à la bibliothèque.  J’en suis juste incapable et de toute façon, quand je le fais, je finis toujours par aller acheter le dit livre ensuite pour l’avoir dans ma bibliothèque.  Et j’essaie de me raisonner, en plus.  Mais rien à faire, il FAUT que j’achète.  C’est comme si pendant ma lecture, il fallait que je puisse dire au livre : « Tu es à mooooi et rien qu’à moi, pour toujours ».  Sinon, je peux pas m’attacher.  Donc oui, lire me coûte une beurrée. 

 

2.  Je ne jette pas de livres (ô sacrilège) et je n’en donne pas non plus (sauf ceux que j’ai en double… et encore)

Même ceux qui ne me plaisent pas.  Même ceux que je ne relirai jamais.  Je vous laisse imaginer le bordel incroyable et les casse-tête débiles et sans cesse renouvellés qui s’en suivent pour tout faire entrer dans ma pièce-bibliothèque (ceux qui ont vu les photos ont pu constater l’ampleur de la catastrophe).   Ça devient un running gag pour mon entourage, en fait, cette histoire de réaménagements incessants. 

 

3.  Je m’obstine encore et toujours à classer mes livres par ordre alphabétique

Dans des tablettes pleines.  Ceux qui ont l’expérience savent que ça implique donc parfois, pour faire entrer un livre à sa bonne place, de dépalcer le contenu de 4 tablettes, de tasser les bouquins, de forcer à deux mains… et dans mon cas, à l’occasion, de démolir les étagères à trop pousser dessus.  Rien n’est à mon épreuve, je vous dis.  Toute façon, je serais beaucoup trop perturbée si un livre dont l’auteur commence par G était dans la rangée des L.  Je pourrais comme… pas survivre!

 

4.  Je trimballe toujours deux livres dans mon sac.  Où que j’aille. 

Genre, quand je vais à l’épicerie.  Genre que c’est complètement inutile et que la chance pour que je lise en poussant mon panier et en inspectant les carottes sont aussi grandes que celles que j’achète du céleri.  Genre nulles.  Je me sens complètement toute nue sans mes deux livres.  Pourquoi deux, dites vous?  Ben au cas où je finirais mon livre en cours.  Et ce même si je suis à la page 8 sur 795.  Au cas où aussi j’abandonnerais mon livre en cours.  Ce qui ne m’est pas arrivé depuis les 5 dernières années.  Je vois à tout, comme vous pouvez voir.  Et je muscle mes bras par la même occasion.  Over utile, donc. Sans compter que dans plus de 98% des cas, ce n’est même pas celui que je choisis ensuite.  Mais ça, c’est une autre histoire. 

 

5.  Quand je range un livre, je m’imagine toujours quelles conversations pourraient avoir les personnages du livre avec ceux des livres voisins. 

J’imagine très bien Ayla (Jean Auel) et Lizzie (Jane Austen) discuter des attributs virils de Jondalar vs. Darcy, une fois cette dernière un peu « déniaisée » au contact de notre demoiselle préhistorique.  Je vois David Copperfield (Dickens) avec son air pincé et ses manières en train raconter ses histoires au libraire ou à la demoiselle pirate de « Nikolski » (Dickner). Quant à Rodia (Dostoïevski) et Edmond Dantès (Dumas), je n’ose même pas y penser.  Peut-être que le comte en aurait assez de toutes ces histoires et qu’il le pitcherait par la fenêtre de la prison du château d’If. Bon, ok, parfois, ça dérape et ça devient assez psychédélique. Mais je garderai la teneur de certains échanges pour moi parce que je me demande moi-même comment j’ai pu en arriver là.  Tout ce que je sais, c’est que c’est le party dans mes étagères et que Harry jette souvent des sorts à Georgia Nicolson quand son chat lui fait des misères.  C’est d’ailleurs pour ça qu’elle parle si bizarrement, vous ne saviez pas?


6.  J’ai un système très complexe et hautement éprouvé pour classer les blogs et les nouveaux blogs dans mon Google Reader.

Avec des catégories, des sous-catégories, de fréquents déplacements et des « périodes d’essai ».  Mon plus grand plaisir étant de trouver des noms plus ridicules les uns que les autres pour les dites catégories.  Et eux aussi changent.   Ceci dit, ce système est 90% du temps totalement inutile parce que le dit Google Reader est sempiternellement jammé à 1000+ et que je clique un peu au hasard dedans, quand j’ai du temps.  En fait, je passe plus de temps à gosser dans mon GR qu’à lire les billets recencés. 

 

7.  Quand je suis fatiguée, il m’arrive de prendre un livre bien connu, de l’ouvrir au milieu, et de lire jusqu’à ce que je m’endorme. 

J’ai déjà dit que je connaissais plusieurs livres par coeur n’est-ce pas.  Et comme j’ai l’habitude de m’endormir sur mon livre et que j’oublie systématiquement les dernières pages que j’ai lues (je suis d’ailleurs capable de tenir de longues conversations endormie, sans en avoir aucun souvenir le lendemain… Sensées, les conversations hein.  Sauf quand je radote sur mon ptérodactyle domestique… mais ça c’est une autre histoire), ben je choisis un livre que j’ai déjà lu et je lis n’importe quelle partie.   Et le lendemain, je change. 

 

8.  J’ai toujours beauuuucoup de billets en avance. 

Genre souvent une vingtaine.  Alors quand j’écris un billet « à mesure » (genre, un Top Ten, ou encore une lubie qui me traverse subitement l’esprit et que je dois absolument partager à la terre entière – bien que plus rares, les lubies, depuis qu’il y a FB), c’est un joli jeu de dominos pour réussir à réorganiser les billets suivants.  Et en plus, je dois souvent relire des bouts de livres pour ne pas répondre de conneries complètement à côté de la plaque quand vient le temps de répondre aux commentaires.  Et comme quand j’aime trooooop un livre, il faut souvent que je partage mon hystérie maintenant, là, tout de suite.. ça décale encore.  Résultat, il y a des billets écrits en juillet qui n’ont pas encore été publiés.  C’est terrible, je sais.

 

9.  Mes livres adorent me jouer des tours. 

Genre qu’ils me cachent des choses.  Genre qu’ils prennent en otage me cartes de crédit qui m’ont servi de marque-page ou encore le numéro de téléphone que j’ai absolument besoin et que j’ai mis dans le livre « pour ne pas le perdre ».  Des fois, quand je ressors les livres, c’es
t impressionnant ce que j’y trouve.  La palme allant à mon diplôme universitaire, que j’ai retrouvé entre les pages d’un grand atlas.  Fouillez-moi pourquoi il s’est ramassé là.  Un kidnapping, peut-être.  Ou un coup du Docteur.

 

10. J’ai besoin de sentir physiquement où j’en suis dans un livre

Donc, il faut que je sache où  j’en suis pour pouvoir me préparer à la fin, pour doser mes attentes, mes impressions.  C’est comme quand je suis sur la route… il FAUT que je voie sur une carte où j’en suis.  Savoir le nombre de kilomètres ne me suffit pas.  C’est pareil avec un livre.  Je dois sentir l’épaisseur de pages.  Donc, pour le livre électronique, c’est pas gagné hein.  Vraiment pas. 

 

Et vous, quelles sont vos bizarreries, par rapport aux livres et à la blogo?

Vous assortissez votre thé à vos lectures?   Vous lisez par thème?  Vous lisez la fin avant?  Vous parlez à l’auteur en lisant? (oups, je fais ça, moi!)


Bref, n’importe quelle drôlerie ou lubie est la bienvenue. 

 

Yueyin me suit sur ce thème. 

Cécile et Mlle Pointillés nous font le top ten des scènes les plus hot en littérature (je sens qu’on va rire)

Syl fait un Top ten de ses séries policières (j’ai bien compris??)

C’est diversifié, cette semaine. 

 

La semaine prochaine, je vais pour ma part tenter de suivre le thème officiel!

The Confession of Fitzwilliam Darcy – Mary Street

Confession-Fitzwilliam-Darcy.jpgPrésentation de l’éditeur

« Avec Fitzwiliam Darcy, Jane Austen a peut-être créé l’ultime héros romantique.  Pourtant, « Pride and Prejudice » révèle somme toute assez peu des pensées de Darcy.  Dans « Confessions of Fitzwilliam Darcy », les véritables motifs et mystères de l’amoureux énigmatique d’Elizabeth Bennett sont explorées dans cette réécriture du chef d’oeuvre comique et divine romance de Jane Austen.

 

Qu’en est-il de Mr. Darcy?  Qu’en est-il des tourments d’un homme conscient de sa position dans le monde et pourtant irrésistiblement attiré vers la charmante Elizabeth?  À travers les yeux de Darcy nous découvrons sa réelle relation avec sa soeur Georgiana, son cousin le Colonel Fitzwilliam et le détestable Wickham.  Révélée aussi, la vérité derrière son implication dans l’histoire de Bingley et Jane et la visite faite par sa tante, la formdable Lady Catherine de Bourgh.  Et bien entedu, nous nous délectons de toutes les rencontres mémorables avec Elizabeth, du premier coup d’oeil à sa proposition désastreuse, et nous célébrons l’orgueil et l’arrogance tempérés par un grand amour. »

 

Commentaire

Je n’avais pas lu la présentation de l’éditeur.  Ok, la traduction (par moi, à 6h du matin) est très très mauvais mais quand même, je vous jure que j’ai enlevé des qualificatifs et des superlatifs.  Bon, si vous me lisez depuis un moment, j’imagine que vous êtes teeeeerriblement surpris de voir apparaître cet énième dérivé Austenien, n’est-ce pas!  Je bougonne à chaque fois, mais je ne peux pas m’en empêcher; il faut que je les lise tous!

 

Ce dérivé est celui que j’ai trouvé le plus « simple », en fait.  Ici, on s’en tient principalement à l’histoire et s’il y a quelques scènes ajoutées, aucune péripéties gothiques ou nouveaux personnages fantasques n’apparaissent.  On reconnaît les répliques, parfois un peu réinterprétées au niveau du sens et de l’intention, on reconnaît les scènes, on reconnaît Lizzie avec son espièglerie, que Mr. Darcy lit ma foi très mal, du moins au début du roman.  Mais il y a surtout un Darcy qui croit dur comme fer à ce qu’on lui a dit et redit, c’est à dire qu’il est de naissance supérieure et qu’en raison de sa fortune, il pourra avoir la femme qu’il veut.  Il est sûr de sa position, de ses responsabilités, posé et conforme à ce qu’on a toujours attendu de lui.  Il s’étonne parfois qu’on perçoive mal ses intentions mais reste crédible.  C’est une version, quoi.  On sent un côté plus passionné mais de façon générale, il le cache assez bien. 

 

D’ailleurs, à l’exception de certains passages où Darcy n’est pas en contrôle, le texte et la narration sont également très posés.  Le regard jeté est cynique au départ et se transforme graduellement au contact de Lizzie.  Quelques descriptions comiques mais l’auteure n’a pas tenté de reproduire ce ton qui est spécifique à Austen.  C’est autre chose, c’est au « je » et le personnage qui fait la narration se ressent dans le ton.  Darcy dissèque les conversations, les interprète et nous fait part de ses réactions… et il m’est arrivé d’y croire.

 

Certes, à certains moments, le contrôle qu’il semble exercer se relâche et on sent le désarroi du personnage après la scène de la demande en mariage (pas racontée entièrement mais relatée par bribes quand Darcy se les rappelle) ou quand il lit une certaine lettre (c’est le seul moment où son comportement m’a un peu surprise).  J’ai d’ailleurs apprécié ne pas avoir droit à une complète redite.  Si on voit certaines scènes qui ne sont pas dans le roman (celle avec Lady Catherine, un passage à Londres avec Wickham), elles restent toujours dans l’esprit du roman initial.  Bon, elles ne sont pas exaaactement comme je les imaginais mais c’est crédible. 

 

Un dérivé plus sage, donc, comparativement à d’autres que j’ai lus, qui évite le grand n’importe quoi, ce qui mérite d’être mentionné.  Bien entendu, ce n’est pas nécessairement original mais nous retrouvons les personnages qu’on aime.  Bingley est plus présent que dans le roman, Lady Catherine toujours aussi désagréable et l’histoire d’amour me plaît toujours autant. Je dirai aussi que la scène finale est vraiment, vraiment sooooo cute, même si bon, ce n’est pas très Austenien.  Mais je n’ai pas pu m’empêcher de sourire.  On est fleur bleue ou on ne l’est pas hein!

 

Bien entendu, mon Darcy est mieux… mais je pense que plusieurs fans d’Austen diraient la même chose de LEUR Darcy.  C’est une vérité universellement reconnue!

 

PS: Vu que mon billet semble ma foi très peu clair et que tout le monde me le demande en commentaire: oui, j’ai aimé.   Ce n’est pas très original mais ça m’a quand même bien plu!

The pursuit of Love (La poursuite de l’amour) – Nancy Mitford

pursuit-of-love.jpgPrésentation de l’éditeur

« […] Dans « La poursuite de l’amour », Nancy Mitford a façonné ses personnages excentriques sur sa propre famille peu conventionnelle.  L’oncle Matthew est le père, connu pour chasser ses enfants quand les renards se font rares; Tante Sadie est la mère, un peu vague mais aimante.  Les sept enfants Radlett, avec leur cousine Fanny, ont leur propre mode de vie à Alconleigh, leur domaine du Gloucestershire.   Dans La poursuite de l’amour, nous suivons les mésaventures de Linda Radlett, la jeune beauté de la famille. »

 

Commentaire

Ce roman traînait dans ma pile depuis quoi… 3-4 ans.  En fait, il va y traîner encore un moment vu que je n’ai lu qu’un des deux ouvrages qui en font partie, mais bon, on va pas faire de chichis, hein!  Tout ça pour dire que même pour les livres qui trainent des années, ya encore de l’espoir.

 

« The pursuit of love » est un roman délicieusement anglais se déroulant entre deux guerres.  Tout au long de celui-ci, nous suivons Linda, jeune fille passionnée et romantique qui cherche l’amour alors qu’elle grandit auprès de sa famille peu conventionnelle.  Disons-le tout de suite, j’ai en général beaucoup aimé, même si j’ai mis un moment à m’attacher à Linda.

 

Cette jeune fille a donc grandi à la campagne, auprès d’un père colérique (mais qui s’émeut devant Roméo et Juliette… j’adore Uncle Matthew), d’une mère souvent dans le vague, et surtout sans routine et règlesétablies.  Les filles Radlett sont dans leur bulle,  peu instruites, peu élevées, en fait.  Linda a appris à rêver sa vie, passe des heures dans un placard à bavarder avec ses frères et soeurs et n’est préprarée en rien à la vie et au mariage quand elle y est lancée.   Eh non, les hommes ne sont pas des princes charmants qui nous aiment, nous adorent et feraient tout pour notre bonheur sans penser au leur, quitte à changer pour nous plaire.  Linda est amoureuse de l’amour, de l’idée de l’amour et du romantisme. L’histoire est racontée par Fanny, sa cousine très sage mais fille de parents aussi brillants et colorés qu’absents et volages, ce qui m’a un peu déstabilisée au début alors que je ne savais plus trop qui était vraiment l’héroïne de cette histoire.  Fanny a un point de vue très sage, extérieur, mais totalement partial à sa cousine qu’elle adore. J’ai parfois eu l’impression de regarder de vieux films de famille, en noir et blanc. 

 

Il règne dans ce roman une irrésistible drôlerie, une ambiance tout à fait désuète, mais tellement « anglaise »!   Mitford dépeint une certaine tranche de la société avec humour, par le biais de personnages hauts en couleurs et de réflexions lancées mine de rien.  Je pense à Lord Merlin, avec ses oiseaux teints, qui apparaît comme sorti d’une boîte à surprise, pour sauver la mise ou à Davey, plus hypocondriaque que moi (croyez-moi, ce n’est pas peu dire) mais très intelligent et surtout adorable avec ses nièces.  Chaque personnage apporte sa petite touche d’authenticité et on sent les souvenirs d’enfance qui surgissent de temps en temps.  Un brin nostalgique, j’ai aimé le ton détaché mais un peu rêveur.  J’ai aussi aimé voir Linda évoluer dans différents milieux très différents et son regard sur ceux-ci, complètement extérieur, comme si ça ne la concernait que plus ou moins.  Elle se laisse porter par les événements, accepte les désillusions sans trop broncher, tout en restant résolument à la recherche de l’amour, du vrai.  Si j’ai eu du mal à m’identifier au personnage (ok je n’y suis nullement arrivée) et que j’ai mis du temps à l’apprécier, j’ai reconnu en elle plusieurs personnes rencontrées à l’adolescence qui tombaient amoureuses de douces illusions plus souvent qu’à leur tour. 

 

Je reprocherais une fin très abrupte (j’ai été prise de court, je l’avoue) et quelques flottements à certains endroits mais  c’est une auteure que je relirai certainement, charmée par son humour et sa façon de raconter cette période.  J’aime ces livres qui nous font plonger dans une ambiance un peu passée… 

 

 

Back to the classics

Un classique du 20e siècle.  Du moins, j’en ai décidé ainsi, voilà!

They came to Baghdad (Rendez-vous à Bagdad) – Agatha Christie

they-came-to-baghdad.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie, traduite par moi)

« À Bagdad se tiendra bientôt un sommet secret des superpuissances mais le secret est éventé et une organisation secrète du Moyen Orient complote pour saboter les pourparlers.

 

Dans cette situation explosive apparaît soudain Victoria Jones, une jeune fille friande d’aventures qui n’en demandait pas tant quand un espion blessé se retrouve dans sa chambre. »

 

Commentaire

J’avais déjà lu ce roman ado et dans mes charmantes notes et post-its, j’avais noté: « Différent des autres romans d’Agatha Christie.  Bagdad a l’air pleine de sable.  Dans mes préférés. J’avais trouvé. »   Malgré tout, j’en avais relativement peu de souvenirs, pour ne pas dire très très peu (ok, j’avoue pas du tout. J’aurais pu dire que ça se déroulait à Bagdad – quel esprit de déduction hein – mais c’est tout).  Il faut dire que j’ai dû lire 50 romans d’Agatha Christie pendant une période de 3 mois alors j’ai des circonstances atténuantes et je les mélange tous.   Comme j’ai entrepris de les relire en VO, j’ai naturellement choisi l’un des mes préférés. 

 

Il s’agit encore d’un roman qui ne met en scène ni Poirot, ni Miss Marple.  L’héroïne est plutôt Victoria Jones, une jeune sténo de Londres – ayant la particularité de faire une faute par ligne –  qui veut voir le monde et qui pense avoir trouvé le grand amour sur un banc de parc.  Malheureusment, le jeune homme part à Bagdad.  Notre demoiselle légèrement… impulsive ne fait ni une ni deux: elle décide de partir elle aussi pour le Moyen Orient, sans un sou bien entendu, dans l’espoir de retrouver Edward, le grand amour de sa vie, bien entendu. On s’entend qu’elle l’a vu une fois mais l’amour n’en fait qu’à sa tête, n’est-ce pas.

 

Le personnage de Victoria a fait pour moi une grosse partie du roman.  Elle est jeune, intrépide… et elle raconte absolument n’importe quoi à n’importe qui.  C’est aussi une excellente imitatrice et son plus grand malheur, c’est d’être 10 fois plus crédible quand elle ment que quand elle dit la vérité.  Insouciante, elle ne s’en fait pas trop en se disant que quelque chose arrivera bien pour la sortir du pétrin (a very Micawber-like attitude, selon Dame Agatha.  Comment ne pas aimer d’amour une auteure qui nous parle de Mr. Micawber, hein??).   Elle sera donc complètement empêtrée dans une situation impossible, au coeur d’une histoire d’espionnage international où sont déjà impliqués plusieurs organisations toutes aussi dangereuses les unes que les autres. 

 

Comme souvent dans les romans « d’aventures » de  Dame Agatha, ce ne sont pas nécessairement les intrigues qui en font le charme.  Oui, bien entendu, ça s’enchaîne, l’action n’arrête pas et ça garde éveillée jusqu’aux petites heures, quitte à avoir l’air d’un zombie le lendemain.  Mais ce sont plutôt les personnages et cette atmosphère un peu désuète, qui fait que oui, c’est un thriller politique, mais qu’on ne se sent pas du tout prisonniers de grandes machinations.  Le tout reste personnel malgré une intrigue de plus grande envergure.  Bagdad n’est pas l’Angleterre, mais quand même, on retrouve la « touche » Agatha Christie.  On se méfie d’un peu tout le monde, ce n’est pas tout de suite évident de savoir qui sont les bons et qui sont les gentils (ce n’est d’ailleurs sans doute jamais si clair que ça, n’est-ce pas) et c’est totalement dépaysant.  Certains passages sont délicieux (les fouilles… j’ai adoré!) et les personnages secondaires sont colorés et souvent très drôles, l’archéologue vivant carrément 3000 ans en arrière remportant pour moi la palme!

 

Et le petit plus à ce roman?  Les références littéraires à Milton, à Austen et surtout à Dickens.  Quand j’en vois, je suis toujours fébrile, limite que je sautille en tapant des mains.  J’ai été servie avec ce roman. 

 

Le verdict?  Je veux relire tous les Agatha Christie en anglais.  Un moment de pur bonheur tout simple, qui m’a amenée à Bagdad.  Et oui, il semble y avoir beaucoup de sable.  Mes réflexions me fascinent par leur insignifiance, parfois.

Impulse and Initiative – Abigail Reynolds

Impulse-and-initiative.jpegPrésentation de l’éditeur

Imaginez que…

Au lieu de disparaître de la vie d’Elizabeth Bennett après qu’elle eût refusé sa demande en mariage, Mr. Darcy ait décidé de rester et de la conquérir?

 

Imaginez que…

Lizzy, en apprenant à connaître Darcy davantage, le trouve irrémédiablement attirant et que ses instincts l’emportent sur l’étiquette?

 

[…]

 

Commentaire

Nous avons décidé de lire ce livre en lecture commune Fashion et moi.   Bien entendu, comme nous faisons rarement les choses à moitié et que nous sommes des filles très généreuses, nous avons très magnanimement choisi de faire partager nos commentaire « in the heat » (oui, c’est le mot) aux copines, qui ont eu droit non seulement à des citations de Clue/Cluedo – copyright Yueyin – (Mr. Darcy, with the chandelier, in the library), mais aussi à des discussions très sérieuses et kulturelles ayant – si peu – dérivé sur des questions sociales (pour ou contre filer des aphrodisiaques à son homme au lieu de lui donner les doliprane demandées) et architecturales (quel est le meilleur moyen d’intégrer un loveseat dans une bibliothèque déjà très remplie). Vous pouvez constater que ce livre a fait ressortir ce qu’il y avait de meilleur en nous.

 

Ce roman est donc un énième dérivé de Pride and Prejudice et de Jane Austen.  Comme tous les dérivés, ce n’est PAS du Austen et il ne faut donc pas s’attendre à retrouver ce style, cet humour, ces non-dits que j’apprécie tellement.  Dans le cas présent, Abigail Reynolds ne tente pas d’imiter le style de l’auteur, c’est différent, c’est assumé.  On retrouve ici et là, pour notre grand plaisir, quelques phrases et répliques tirées du roman, les dialogues sont incisifs et on imagine très bien notre Darcy ou notre Lizzie les prononcer, mais c’est tout.   

 

Ce livre est un « What if ».  Une genre d’uchronie d’Austen (non, même en poussant je n’oserai pas entrer ce livre dans mon challenge uchronie.  Je suis débile mais pas à ce point-là).   L’auteure a changé un élément, qui a changé le cours de l’histoire mais nous retrouvons quand même les éléments clé en arrière plan.  Oui, en arrrière plan, parce que l’attention est presque toujours sur Lizzie et Darcy et sur leur relation.  Les autres personnages sont présents mais davantage pour leur servir de décor, à l’exception d’un ou deux.    Donc, ici, Darcy a parlé à Bingley de sa conversation avec Lizzie à Hunsford et lui a avoué que Jane n’était pas indifférente.  Les revoilà qui parent donc pour Netherfield, avec la ferme – sans mauvais jeu de mot – intention de faire leur cour.   Tout de suite, Darcy est très direct avec Lizzie en ne faisait aucune cachette de ses intentions, ce qui la trouble et la contrarie parce que bon, elle ne voudrait pas, elle aussi, aimer un homme « against her better judgement ». 

 

Ce roman est l’un des dérivés que j’ai préférés.   Premièrement, les personnages sont crédibles (bon, jusqu’à un certain point, j’avoue, mais on les reconnaît).  Darcy est Darcy, Lizzie est Lizzie et les dialogues sont agréables, amusants, witty.   J’ai beaucoup aimé les retrouver dans cette histoire.  Et ma foi, la première partie, avec l’escalade du désir et de l’érotisme, est très réussie.  Les frissons quand ils se touchent la main, quand le baiser s’égare dans la paume… hmmmmm!  Définitivement, l’art de la séduction et de l’attente se perd, de nos jours.    Toute cette première partie m’a laissée avec un sourire béat sur le visage, littéralement.    Impossible de m’en empêcher, je me voyais déjà faire un tour en Tardis à cette époque pour me faire faire la cour de cette manière.  Mais bref, passons. 

 

Si j’ai eu peur à un certain moment donné que la suite soit une succesion de scènes hot (« Dis, tu trouves pas qu’il reste beaucoup de pages? », nous sommes-nous demandé?), cet écueil a été évité mais la deuxième partie m’a quand même moins plu que la première, malgré quelques apparitions appréciées de Mr. Bennett, quelques remarques qui m’ont fait mourir de rire, et une certaine discussion entre Lizzie et Jane.  J’aime toujours Darcy d’amour, un Darcy ici chaud et bouillant avec Lizzie mais très « lui-même » avec les autres personnages, quoi qu’un peu plus vulnérable.   Toutefois, j’ai trouvé quelques longueurs vers la fin et je pense que si on ne sait pas que Darcy regarde Lizzie avec un « warm look » à la fin du roman, c’est qu’on ne sait pas lire ou un net trouble de compréhension.  De plus, l’auteure a parfois tendance à expliciter des évidences, procédé qui me tape toujours un peu. 

 

Je garderai toutefois un agréable souvenir de ce livre-sourire.  Et je ne verrai plus jamais les bibliothèques de la même façon. 

 

Je vous envoie vers le billet de Yue qui s’est sacrifiée et qui l’a relu avec nous pour être certaine de bien comprendre nos délires et de Pimpi, qui m’a offert ce livre et que je remercie tout plein!

La conspiration des ténèbres – Theodore Roszak

conspiration-des-tenebres.jpgPrésentation de l’éditeur

« En fréquentant les cinémas miteux de Los Angeles, Jonathan Gates découvre l’oeuvre fascinante de Max Castle.  Jeune prodige, celui-ci a tourné quelques petits films avant de tomber dans l’oubli.  L’élucidation des mystères qui entourent la vie et l’oeuvre de Castle va devenir une véritable obsession pour Gates.  À l’issue de la quête, qui va le mener des sommets de l’industrie cinématographique jusqu’au coeur des sociétés secrètes, où plane l’ombre des cathares, il apprendra l’incroyable vérité sur ce maître des illusions que fut Max Castle et mettra au jour un étonnant complot. »

 

Commentaire

Oh. My. God que ce livre n’était pas pour moi.  Je ne sais pas si c’est le moment ou encore une totale incompatibilité mais de dire que ma lecture fut ardue est un euphémisme.  Pourtant, j’avais une réelle envie de découvrir cet auteur, au sujet duquel j’avais lu beaucoup de bien et le thème me tentait.  Le Golden Age d’Hollywood m’a toujours fascinée et je croyais me plonger avec délices dans cette atmophère.  On s’entend, on est loin du glamour ici. 

 

Je vais donc tenter de faire un billet respectueux, sans rien révéler comme j’en aurais envie, vu que c’est un partenariat.  Je vais donc garder mes sarcasmes pour moi.  Et non, Cuné, je ne ferai pas un copier-coller de mes impressions de parcours… quand même, je vais vous épargner ça.  Ne me remerciez pas!

 

Nous rencontrons donc Jonathan Gates, jeune étudiant influençable qui découvre le cinéma entre les cuisses (littéralement) de Clare, passionnée du 7e art aux goût très élitistes et très tranchés.  Il n’y connaît rien, est influençable et ce que dit Clare est pour lui parole d’évangile. J’ai mis du temps à apprécier ce personnage somme toute assez désagréable au départ, aigrie à 30 ans, qui n’hésite pas à qualifier à peu près tout ce que je connais du cinéma de nul ou de navet.  Si les cinéphiles avertis risquent d’adorer les références et les techniques dont les personnages discutent (c’est complexe et érudit), j’ai été rapidement perdue dans tout ça et je me suis un peu ennuyée de mes beaux ténébreux et de des starlettes qui crevaient l’écran.  Mais malgré tout, cette partie, située dans le milieu du cinéma d’auteur et du cinéma underground, avait réussi à me placer dans une atmosphère en noir et blanc, rappelant parfois ces « films noirs » qui sont à l’occasion mentionnés.  Du moins de la vision que j’en ai.  Car je le rappelle, je ne connais rien au cinéma. 

 

Là où le bat blesse pour moi, c’est la longueur.  Vous lisez la présentation de l’éditeur?  Ben voilà, c’est exactement ça.  En 800 pages.  J’ai été tellement, tellement agacée de tout voir venir, énorme et évident, alors que le personnage n’y comprenait visiblement rien, vous ne pouvez pas savoir.  Ma lecture a été ponctuée de nombreux « Ben voyons! ».  Chaque « révélation » est « révélée » en moyenne 4 fois.  Et Jonathan qui est chaque fois ébahi.  (Ok, j’exagère. Mais bon.)  Et quand tout part en vrille avec des histoires de sociétés secrètes, de complots et de cathares, là, j’ai décroché.  C’est comme tellement gros, tellement déjà vu comme idée. (Précisions quand même ici que ce roman a été écrit en 1991.  Donc à ce moment-là, on en avait déjà beaucoup moins vu).  Bon, je comprends le point de vue (je ne veux rien dire ici, au cas où vous ne saisiriez pas comme moi au début du roman exactement de quoi il est question), mais je n’ai pas du tout embarqué.   J’ai même éclaté de rire à quelques occasions, ce qui n’était pas du tout le but visé par l’auteur, je le crains.  En fait, tout au long de ma lecture, j’ai secoué la tête avec découragement comptant les pages jusqu’à la fin et en me disant que je savais EXACTEMENT ce qui s’en venait.  Et oui, chaque fois, c’était ça. 

 

Je soulignerai tout de même que j’ai aimé l’idée de la fin du livre (bon, la fin du livre s’étale sur presque 100 pages hein.  J’ai aimé la finale mais 100 pages, quand même…), très cohérente avec l’atmosphère du roman, on reste dans le « noir ».  J’ai apprécié que l’auteur ne cède pas à la facilité.   De plus, pour avoir lu sur les cathares suite à ma visite à Toulouse et à Albi (et après en avoir discuté avec Yue, que je ne me lasse pas d’écouter par ler d’histoire et d’anthropologie), la base est la même – mais je pense que l’auteur est très savant en ce domaine, il est prof d’histoire à UCLA, je crois – même si l’utilisation qu’il en fait est ma foi… particulière.  Notons finalement que certains passages sur le cinéma, sur les descriptions de certains films (pas tous hein) et certains génies ou fous géniaux ont retenu mon attention.

 

Mais mon ressenti général a été de l’ennui, une sensation deroman interminable et de l’agacement.  Si ce n’avait pas été un partenariat, j’aurais abandonné, pour la première fois depuis un bon 5 ans, mon niveau d’intérêt étant à zéro et quart.  

 

Mais je remercie BoB et Le livre de Poche pour l’envoi!  C’est quand même moi qui le voulait et qui l’ai demandé, ce livre! 

 

Pour contrebalancer mon avis pas très positif, je vous invite à aller consulter l’avis de SBM, qui a adoré.

Top Ten Tuesday – Résolutions… de livres de de blog

Top ten tuesdays Chez The broke and the bookish, à chaque semaine!


 

Bon, je sais, j’avais dit que je ne participais pas.  En fait, j’avais tout écrit mon billet sur le Top Ten des résolutions que je n’avais pas l’intention de tenir.  Mais en me relisant, je me suis trouvée redondante avec moi-même (je suis la championne toute catégorie es radotage) et j’ai dit que non, j’abandonnais l’idée.  Mais à lire les billets aujourd’hui, je réalise que j’ai bien des choses à me dire à moi-même, en fait.  Et comme on dit, ya que les fous qui ne changent pas d’idée!

 

Voici donc mes résolutions livresques et bloguesques pour 2011!

 

1.  Continuer à aimer lire et à lire ce que j’aime

Ce qui signifie que j’assume parfaitement mes goûts et mes préférences et que je lis ce dont j’ai envie au moment où j’en ai envie.  Je me donne aussi le droit de changer d’idée 22 fois pour ma prochaine lecture, même si j’avais dit autre chose aux copines.  Ça veut dire aussi ne pas être « in » et ne pas me taper beaucoup de  livres de la rentrée littéraire.  Tout ça, ça implique également de continuer à mettre la pédale douce aux services de presse, ce que je fais depuis un bon moment et qui me réussit ma foi assez bien.   Pour l’avoir testé début 2009, le jour où je serai obligée de me faire un planning pour réussir à « lire dans les temps », le plaisir ne sera plus au rendez-vous.  Donc, plus jamais ça.  Et vive la spontanéité!

 

2.  Continuer à considérer le blog comme un loisir, sans pression, sans obligation

Le blog est pour moi un loisir agréable, that’s it.  Les copines blogueuses, c’est autre chose.  Donc, je fais les billets qui me plaisent, quand ça me plaît.  Aucun stress ni pour les visites aux copines, ni pour les commentaires, les fautes occasionnelles – parce que bon, je ne me relis pas même si je devrais – ni pour ma bête noire personnelle: mettre des liens.  Par contre, pour le reste, ce n’est pas un gros effort vu que j’aime beaucoup placoter et écrire des insignifiances un peu partout.  Pauvre de vous. 

 

3.  Garder mon ton « pas sérieux »

Parce que je suis sérieuse au boulot.  Pas ici.  Ça, ça veut dire que oui, je parle livres, mais que je me permets toutes les parenthèses (en oubliant souvent de les fermer) ou tirets – plus ou moins bien utilisés- que je veux.  Et toutes les insides et allusions (que tout le monde pense grivoises, sauf moi, qui suis pure et sage, c’est bien connu) dont j’ai envie. 

 

4.   Trouver le moyen de camoufler une partie de ma pile à lire

Le but étant en fait que ça ait juste l’AIR moins pire pour que les gens (oui, oui, maman, je parle de toi) acceptent à nouveau de m’offrir des livres.  Dans le but d’augmenter encore la dite pile.  Parce que oui, j’aime avoir un stock de livres bien parmi lesquels choisir.  C’est pour moi un véritable plaisir de « remagasiner » une deuxième fois avant de choisir mes lectures!

 

5.  Kidnapper Oncle Mycroft pour le forcer à me donner son appareil pour entrer dans les livres

Comme ça, je pourrais me balader aussi longtemps que je voudrais dans mes histoires préférées.  Et pourquoi pas faire quelques tests.  Il y a peut-être deux ou trois trucs qu’une fille du 21e siècle pourrait enseigner à certains héros du 18e.  Dans un but purement scientifique, bien entendu.

 

6.  Trouver un moyen pour que David Tennant, Colin Firth ou Viggo (entre autres) lisent religieusement mon blog, deviennent accro, souhaitent me rencontrer, me fassent des représentation privées de pièces shakespeariennes ou d’extraits kultes de films, tombent follement en amour avec moi et que nous vivions happy ever after.

Ben quoi?  C’est beau de rêver, non??  Et je suis une fille généreuse de ma personne, ne vous en faites pas!

 

7.  Utiliser la technologie du TARDIS pour rénover ma bibliothèque

Pour qu’elle soit bigger on the inside, voyez-vous?  Parce que là, je vois mal comment on pourrait rajouter encore.  À moins de faire un annexe.  Ou des rangées.  Mais encore faut-il la place pour un loveseat.  Non, vraiment, il me faut un ingénieur Time Lord.

 

8.  Trouver un moyen (légal ou non) de garder les copines que j’aime d’amour pour la vie, malgré les kilomètres et parfois les océans

Même si ça implique des les soudoyer à coups d’invitations au Québec (et menacer leurs conjoints pour qu’ils acceptent), mettre leurs enfants de mon côté, les accompagner dans des virées plus folles les unes que les autres, prendre l’avion plus souvent qu’à mon tour alors que techniquement, je suis supposée avoir peur du dit avion, ainsi que leur apprendre notre répertoire de chansons quétaines ou de vocabulaire vulgaire.  Bon, partager le Docteur, c’est encore sur la table des négociations, par contre.

 

9. Continuer à inonder mes amis de mails ou de statuts qui décrivent mes états d’âme souvent intenses pendant une lecture. 

Et le faire en gang si possible.  Le truc, c’est ne pas cliquer sur « j’aime » si vous tenez à l’intégrité de votre boîte mail.   Parce que c’est tellement meilleur quand on peut partager.  Pendant et après.  Même si Mr. F***book n’est pas toujours d’accord et me confond avec un vilain spammeur.  Ne jamais perdre de vue que c’est le temps qu’on passe à vibrer avec un livre qui vaut le coup.  Pas le fait de l’avoir fini.  Quoique bon, dans certains cas… ;)))

 

10. Rester honnête

Parce que je me dois bien ça, hein.  Si je commençais à raconter n’importe quoi pour faire plaisir à la blogueuse qui a trop aimé le livre, la personne qui me l’a gentiment envoyé ou encore pour ne pas avoir l’air de la zouf qui aime ce que tous les blogueurs trouvent pénible, il y aurait un sérieux problème! 

 

Voilà!

Reste à espérer que je ne serai pas trop auto-opposante avec moi-même cette fois.  Parce que si un jour j’oublie certains trucs de cette liste, vous êtes autorisés à me botter le derrière.  Avec conviction, en plus de ça!

Set in stone (De pierre et de cendre) – Linda Newbery

Set-in-stone.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand le jeune et naïf artiste Samuel Godwin accepte l’emploi de professeur de dessin pour les deux filles du riche Ernest Farrow, il ne soupçonne pas ce qui l’attend.  Samuel sera bientôt entraîné dans les vies de trois jeunes femmes: Charlotte Agnew, la gouvernante; la timide Juliana, l’aînée; ainsi que la jeune soeur passionnée de Juliana, Marianne, qui attire Samuel à un point proche de l’obsession. 

 

Mais ce ne sont pas que les gens qui ensorcellent Samuel.  La maison, Fourwinds, recèle ses propres mystère et bientôt, Samuel et Charlotte commencent à percer à jour de terribles et dangereux secrets. »

 

Commentaire

Voici un roman d’atmosphère qui nous amène à la fin du 19e siècle, dans une campagne anglaise qui apparaît idyllique mais qui cache de bien mystérieux secrets.  Bon, pour moi les secrets n’ont pas été bien mystérieux mais je commence à accepter de mieux en mieux la malédiction qui est la mienne; celle de toujours deviner où les romans s’en vont, même si je n’essaie pas.  C’est probablement une vilaine fée qui s’est penchée sur mon berceau!

 

Au début de ce roman, impossible de ne pas penser à « La dame en blanc » de Wilkie Collins.  En effet, il s’agit d’un jeune peintre, Samuel Godwin qui vient enseigner à deux jeunes filles, dans une campagne anglaise.  Sur sa route, il ne croise pas une dame en blanc mais une jeune fille sauvage, qui semble perdue et qui recherche éperdument le Vent d’Ouest.  Cette jeune fille se trouve à être Marianne, l’une des deux jeunes filles dont il doit s’occuper, et celle-ci le fascine aussitôt.

 

La narration est assumée alternativement par Samuel  et par Charlotte Agnew, la gouvernante des deux jeunes filles, auxquelles elle est très attachée.  Ces deux personnages découvriront chacun de leur côté ce qui se cachent derrière les murs parfaits et harmonieux de la demeure.  Pourquoi cette obsession de Marianne pour le Vent d’Ouest?  Quelle est la relation entre la très réservée Juliana et son ancienne gouvernante, qui a été renvoyée par Mr. Farrow, qui règne sur son fascinant domaine? Que s’est-il réellement passé avec Gideon Waring, sculpteur talentueux ayant travaillé sur les fameux Quatre Vents du domaine?

 

L’atmosphère gothique et victorienne du roman est à mon avis très réussie.  On s’y croirait, dans cette demeure et à cette époque où les femmes étaient sous l’emprise des hommes et où il fallait être « correct » à tout prix.    Le regard de Samuel, teinté de ses connaissances artistiques, nous donne parfois l’impression d’observer un tableau préraphaélite (la scène de Marianne dans une barque, plus particulièrement, m’a beaucoup plu à cet égard) tandis que celui de Charlotte est plus pragmatique.  J’ai aussi beaucoup apprécié les personnages de femmes, qui ne sont pas si stéréotypées qu’elle peuvent le sembler au début du roman.  Tous gagnent en profondeur au cours des pages et si j’avais prévu plusieurs événements, l’évolution et certains aspects des personnalités sont parvenues à me surprendre.  J’ai apprécié l’ambiguité qui se pointe à l’occasion.

 

Je soulignerai quand même – parce que sans ça, ce ne serait pas drôle – quelques descriptions maladroites (Charlotte qui décrit des lieux qu’elle connaît super bien, au début du livre) et certains éléments  qui me sont parfois apparus « plaqués »  pour mettre en évidence des éléments de l’histoire ou ajouter à l’atmosphère- je ne citerai pas quoi pour ne rien spoiler, surtout que c’est peut-être moi qui en ai manqué un bout.

 

Toutefois, si je n’ai pas été passionnée, l’élément de surprise n’ayant pas été présent, j’ai au final beaucoup aimé ce livre, avec ses références plus ou moins lointaines à Wilkie Collins ou encore à Charlotte Brontë, ses réflexion sur l’art en général, sur le statut de l’artiste et sa perception, ainsi que l’ouverture sur la condition de la femme de l’époque.  Le tout dans une atmosphère très efficacement dépeinte.  

 

Les avis des autres participantes de la lecture commune: ManuMiss Alfie, Hélène, LaelGeorge, Céline, Syl et Vilvirt.

Semaine russe – Mon récap

logosemainerusse3

 

Je suis moi-même surprise de mon assiduité à cette semaine russe!  Ce pays me fascine depuis longtemps c’était un prétexte tout trouvé pour lire les quelques russes qui étaient dans ma pile.  Et pour en acheter d’autres aussi. Je sais, no comment. 

 

Voici donc les livres que j’ai lus dans le cadre de cette semaine. 

 

Crime et Châtiment – Dostoïevski

Oncle Vania – Anton Tchekhov

La sonate à Kreutzer – Tolstoï

Le roman de Saint-Pétersbourg – Vladimir Fédorovski

Le bonheur conjugal – Tolstoï

Les trois soeurs – Tchekhov

Le diable – Tolstoï

 

J’ai aussi revu l’animé « Anastasia ».  Mais je n’ai pas été assez cruelle pour vous infliger un billet sur ce film complètement improbable (ok… pas juste improbable. Disons sans queue ni tête ni respect de l’histoire… mais on s’en fouuuuut) que j’aime d’amour, que je sais par coeur et qui me fait pleurer à chaque fois, au même endroit. 

 

Bon, ok, vous direz que j’ai triché un mini-peu en séparant en trois un recueil de nouvelles mais sinon, ça aurait fait un billet-fleuve (bon, enfin, plus fleuve que d’habitude.  Genre fleuve à la québécoise.  Fleuve St-Laurent).  Mais ce n’est qu’un tout petit mini détail, hein. 

 

Vous pouvez voir aussi une récapitulation de tous les billets chez Cryssilda, en suivant ce lien

 

L’avantage (ou le désavantage, c’est selon), c’est que me plonger ainsi dans la Russie m’a donné le goût d’en lire davantage.  J’ai entrevu des auteurs et des poètes dans Le roman de St-Petersbourg, Geisha Nellie m’a donné des envies folles de Pouchkine (Yue et moi avons d’ailleurs commandé Eugène Onéguine.  Et moi je lui ai commandé un Boulgakov pour lui tenir compagnie dans la poste… je ne suis pas cruelle avec mes livres) et j’ai une envie folle de relire Lermontov.  Plus on s’imprègne de quelque chose, plus ça donne envie de tout lire.  Et d’aller en Russie.  Mais ça, je vais attendre de me trouver des copines parce que toute seule, ça risque d’être heu… un peu rough.

 

Et comme mon amie Pimpi poursuit son challenge « Une année en Russie » pour 2011, je me suis donné comme objectif perso de lire tous les Russes de ma pile dans l’année.  Rien de moins.  Défense de rire.   

 

LogoUneAnneeEnRussie

Tous les liens 2010

Tous les liens 2011

 

Et comme je suis gentille, adorable, et que je vous veux du bien, à vous et votre kulture, voilà pour vous!

 

 

Ce n’est pas l’originale hein… mais elle n’est pas sur le net en raison du copyright!  Alors il faudra vous contenter de ce cover! 

 

Merci à Cryssilda et Emma pour l’organisation et pour les délires sur le groupe!

Le Diable – Léon Tolstoï

sonate-a-kreutzer-copie-1.jpgPrésentation de l’éditeur

Encore une autre nouvelle du recueil « La sonate à Kreutzer ».  Donc pas de présentation de l’éditeur.

 

Commentaire

Ceci est la dernière nouvelle du recueil.  Plus courte que les deux autres, mais portant sur le même thème; le mariage et ses désillusions.   On rencontre ici Eugène Ivanovich Irténiev, jeune homme qui tente de redresser la situation de la fortune familiale suite à la mort de son père, criblé de dettes. Bon pour sa mère, travaillant, Irténiev, pour satisfaire ses besoins et rester en santé, prend une amante dans le village, Stépanida.   Il ne s’attache pas à cette femme et quand plus tard, il rencontre la jolie et gentille Lise et qu’il l’épouse, il rompt dévinitivement avec Stépanida.  Mais plusieurs mois après son mariage, il la revoit par hasard et commence alors à être obsédé par l’idée de coucher avec elle. 

 

C’est donc la descente aux enfers de cet homme, qui se veut bon et fidèle et qui se découvre irrésistiblement attiré vers une femme à laquelle il ne devrait plus penser.  Il n’y comprend rien et ne sait plus comment échapper à ces tourments.  Tolstoï réussit à nous faire ressentir les sentiments d’Irténiev, emmuré dans un mariage qui ne devrait pas être malheureux.   La femme est présentée comme un objet sensuel et maléfique et le mariage comme un idéal qui ne devrait pas être.  Pendant toute la nouvelle, j’ai eu l’impression que l’auteur souhaitait nous faire passer ses idées, sa vision du mariage et de la femme. 

 

Pourtant, malgré son côté « preachy », la nouvelle m’a plu.  Pas pour la morale qui s’en dégage mais pour la justesse des émotions que Tolstoï m’a fait ressentir.  Son écriture est accessible, évocatrice et je me laisse prendre au jeu à chaque fois.  Il réussit à exposer différents aspects de la nature humaine, il soulève des questions.   La seconde partie aurait peut-être pu être un peu plus longue mais somme toute, j’ai bien aimé.

 

Je clos donc sur cette nouvelle ma semaine Russe, proposée par Cryssilda et Emma!  Thanks girls

 

logosemainerusse3

 

LogoUneAnneeEnRussie