Salammbô – Gustave Flaubert

Salammbo.gifPrésentation de l’éditeur

« Il arriva juste au pied de la terrase.  Salammbô était penchée sur la balustradee; ces effroyables prunelles la contemplaient, et la conscience lui surgit de tout ce qu’il avait souffert pour elle.  Bien qu’il agonisât, elle le renvoyait dans sa tente, à genoux, lui entourant la taille de ses bras, balbutiant des paroles douces; elle avait soif de les sentir encore, de les entendre; elle ne voulait pas qu’il mourût!  À ce moment-là, Mâtho eut un grand tressaillement; elle allait crier.  Il s’abattit à la renverse et ne bougea plus. »

 

Commentaire

« C’était à Mégara, faubourg de Carthage,dans les jardins d’Hamilcar. »

 

De Salammbô, c’est à peu près tout ce que je connaissais.   Et à toutes les fois que je voyais le mot « Mégara », je commençais à chanter la chanson thème de « Capitaine Flam« .  Vous savez, la fin?  Pour sauver de ton braaaas, les gens de Mégaraaaaa….  Je sais, on a les références qu’on peut. 

 

Mais revenons à nos moutons.  Ou, dans ce cas, à nos Barbares.  Parce que Salammbô, ce n’est pas Madame Bovary hein.  Rassurez-vous, je ne suis pas retombée dans mon désamour adolescent de Flaubert.  Mais c’est parce que je suis une grande amatrice de récits de batailles épiques et anciennes, avec moultes descriptions de manoeuvres et d’atmosphères.  Parce que Salammbô, c’est ça.  C’est une Carthage exotique qui sort de ces pages. C’est un monde de légendes, de batailles, de guerriers et de trahisons où nous sommes assaillis d’odeurs, de couleurs et de rythmes inconnus. 

 

Pourtant, Flaubert s’est inspiré d’une époque réelle, celle de la révolte des mercenaires employés pendant la première guerre punique (si comme moi tout ce qui s’est passé avant le 20e siècle est classé dans la catégorie « ben ben vieux », je vais vous aider un peu et péciser que c’est au 3e avant JC).  C’est un monde parfois barbare, mystique, où les enfants peuvent être sacrifiés et où une vierge est offerte en récompense.  Malgré ses dehors flamboyants, le rythme est lent et l’atmosphère mystérieuse et remplie de symboles. Beaucoup de descriptions et une langue magnifique.  Vraiment. 

 

J’ai eu l’impression tout au long de ma lecture, d’assister à un spectacle à grand déploiement avec, à l’occasion, un gros plan sur certaine personnages, que nous observons toujours de l’extérieur.  Leurs pensées, l’évolution de leurs sentiments, leurs passions et leurs désirs ressortent dans ce tableau de fer et de sang.   Quand je vous dis qu’il y a un côté très mystique dans ce roman. 

 

Une lecture que j’ai beaucoup aimée mais que je ne conseillerais pas à tout le monde.  Faut aimer le genre.  Ou aimer Flaubert.  Voire même les deux.

 

 

 

 

Les quatre vies d’un saule – Shan Sa

Quatre-vies-du-saule.gifPrésentation de l’éditeur

« En Chine, le saule pleureur symbolise la mort et la renaissance. Faut-il croire qu’une branche de saule puisse devenir une femme condamnée à poursuivre l’amour de siècle en siècle ?

 

D’un Pékin bruissant dans les songes et la poussière aux silences de la Cité interdite, de l’ère des courtisanes vêtues de soie à la Révolution culturelle, des steppes où galopent les Tartares aux rizières qu’arrose le sang des gardes rouges, deux êtres se cherchent et se perdent. Tout les sépare. Toutes les tragédies d’un peuple ancien. Dans ce tumulte, il faudrait un miracle pour les réunir… Roman d’amour ? Oui. Mais ce roman lyrique est aussi une traversée de la Chine éternelle. C’est une fable qui a parfois le goût du thé amer. »

 

Commentaire

De Shan Sa, j’avais lu « La joueuse de go » et j’étais tombée sous le charme.  Pour cette raison, quand j’ai croisé un autre roman de l’auteur (encore à l’ombre blanche… cette librairie est un lieu de perdition… et les copines sont de viles tentatrices), je n’ai pas pu y résister.  Et en fait, je suis bien contente de ne pas avoir résisté.

 

Encore une fois, j’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur.  Tout de suite, sa plume nous emporte ailleurs, dans cette Chine qu’elle nous fait entrevoir au fil des années.  On est rapidement plongé dans cet univers où les légendes prennent vie et j’ai suivi avec délice le fil des quatre histoires.  Histoires d’amour peut-être.  Mais surtout histoires de deux êtres humains qui se cherchent après une promesse non tenue. 

 

Nous rencontrons le personnage principal de la première histoire enfant, au 15e siècle.  Tout petit, il plantera deux branches de saule près de chez lui.  Ce petit garçon devenu adulte devra choisir entre son ambition et l’amour… mais pas si simplement que ça.  Il se retrouvera un peu prisonnier de l’histoire.  Le second récit nous raconte l’histoire d’un frère et d’une soeur qui ont une relation d’amour-haine dans un château perché sur le bord d’un ravin.  La troisième histoire nous emmène dans la Chine communiste de Mao tandis que la dernière, plus onirique, se passe de nos jours. 

 

Je dois avouer avoir particulièrement aimé la première et la troisième histoire.  Dans cette dernière, l’auteur réussit à dépeindre cette Chine révolutionnaire où rien n’est acquis, où tout va tellement vite, où tout fait peur.  Wen se laisse emporter par le tourbillon révolutionnaire et est charmé par la voix d’une jeune fille entendue pendant une manifestation.  Et c’est à travers les rééducations, les trahisons, le chaos de l’époque qu’ils tenteront de se rejoindre.   La plume délicate et poétique de l’auteur contraste avec la dureté de l’époque.  Ici, pas d’étalage inutile mais les mots font mouche.  J’ai d’ailleurs envie de lire davantage sur cette époque maintenant…  je vais devoir chercher des romans. 

 

Encore une fois, une belle lecture saupoudrée de magie et de légendes chinoises auxquelles on a le goût de croire!

 

 

Fever Moon – The Fear Dorcha – Karen Marie Moning/Al Rio/Cliff Richards

Fever-moon.jpgPrésentation de l’éditeur (traduite en partie et à peu près par moi)

« Dublin est en guerre.  Les murs qui séparaient les humains et les Fae sont tombés.  Un tiers de la population mondiale a disparu et le chaos règne.  Emprisonnés depuis un demi-million d’années, les Unseelie sont libres et chacun est pire que le précédent.  Les armes humaines n’ont aucune chance contre eux. 

 

Une lune de sang veille sur la ville et une entité sombre et sinistre commence à hanter les rues de Temple Bar, choisissant ses victimes dans l’entourage de Mac.  Armée du « Spear of Destiny » et de Jericho Barrons, elle doit faire face à un terrible ennemi.

 

Commentaire

Une nouvelle située dans le monde de Fever, je ne pouvais pas résister.  Et qu’importe s’il s’agit d’un roman graphique dont les premières planches ne correspondent pas du tout à ce que j’avais imaginé.  Du coup, aussitôt commandé, aussitôt lu.  Bon, billet aussitôt écrit mais pas aussitôt publié, par contre. Mais bon, c’est l’histoire de ma vie.

 

Impossible pour moi de ne pas être contente de retrouver Mac et Barrons.  L’histoire dont il est question ici se situe quelque part dans le 5e tome et l’auteur utilise un fil qui était resté dénoué.  Du coup, ça s’insère super bien.  Et bon, je me vais pas faire ma tâtillonne, j’ai aimé l’histoire.  J’ai aimé repartir dans cet univers, retrouver mes repères et les personnages que j’avais appris à aimer.  Et j’ai très envie de re-relire toute la série.  La mise en situation?  Des personnes sont retrouvées dans un profond coma, avec des partie du visages manquantes.  Pas sanguignolentes.  Juste disparues.  Il y a de l’action, des bagarres, on nous balade dans plusieurs lieux cultes de la série. Il s’agit donc d’un court épisode cohérent avec le reste de la série.   Pas du tout essentiel à la série initiale mais bien rythmé et agréable à lire.

 

Toutefois, j’ai eu vraiment du mal avec la représentation des personnages.  MON Barrons n’est pas aussi bodybuildé. Et il est plus beau.  De plus, toutes les femmes avec des seins gigantesques (et qui se tiennent comme deux giga balles de sillicone), bâties sur le même moule, ou presque, pour moi, ça le fait plus ou moins.  Ce n’est pas comme ça que j’imaginais Mac non plus.  Dessinée de cette façon, je trouve qu’on retrouve assez peu son côté « fille », qui diminue au cours de la série mais qui reste là quand même, sous Mac 5.0. 

 

Bref, contente d’avoir lu l’histoire (rien au monde n’aurait pu m’en dissuader) mais toujours pas fan des dessins..  J’ai par contre bien aimé les propos de l’auteur sur la série et les personnages.  C’est toujours intéressant.  Et la prochaine étape sera Iced, mettant en vedette miss Dani.  Le 30 octobre!  J’ai déjà hâte! 

C’est beau mais c’est faux – Patrice Louis

c-est-beau-mais-c-est-faux.jpgPrésentation de l’éditeur

« Gadget est anglais d’origine…  L’Ange bleu, c’est Marlène Dietrich… le lis est la fleur emblème des rois de France…

 

Et bien c’est beau, mais c’est faux!  C’est par habitude, par confort, que l’on répète à l’envi ces vérités d’évidence qui n’en sont pas.  Polies par les ans, ces affirmations ont le tort de n’être nullement fondées.  Mais elles sont tellement vraisemblables que le doute, quand elle apaissent, cesse de s’exercer.  L’erreur mille fois répétée devient une légende.  Il serait aisé, pourtant, de corriger ce genre de faute.  C’est l’objet de ces pages. »

 

Commentaire

Ce petit livre est tout à fait le genre d’ouvrage sur lesquels je saute en librairie.  De courts billets qui dément (ou modère) certaines idées préconçues, c’est tout à fait pour moi.   En plus, celui-ci traite, entre autres, de particularités linguistiques, de menues (et moins menues) erreurs.  Bref, comme je l’ai dit à Yueyin, je n’aurais pas été pleinement satisfaite (italiques nécessaires pour représenter mon doux regard piteux en plein mode auto-justification) si je ne l’avais pas pris et lu immédiatement. 

 

Saviez-vous que le mot bridge n’était pas britannique mais russe?  Que les Calendes, ce n’est pas grec?  Que Sherlock ne passe pas son temps à dire « Élémentaire, mon cher Watson »? (ok, celle-là, même si je pense que la plupart le savait, je ne pouvais pas ne pas la citer)  Que les anglais ne portent pas un smoking?  Bon, mon problème à moi, c’est que justement, oui, je le savais.  Pas tout mais quand même pas mal de trucs.   Et dans les explications qu’on nous donne, souvent historiques et étymologiques, il y a quand même plus que la simple réponse à la question.  J’ai davantage aimé savoir d’où venait l’erreur, ce qui l’avait créée, que ladite réponse. L’auteur se permet également d’élaborer et nous livre des anecdotes souvent intéressantes, en lien avec l’énoncé de base.

 

Toutefois, c’est un petit livre qui se lit rapidement, d’un bout ou de façon morcelée.  Le ton est résolument humoristique, on sent que si l’auteur prend un malin plaisir à démanteler les mythes, il ne se prend pas au sérieux et le ton n’est jamais condescendant.   J’ai particulièrement aimé la chronique sur les « à peu près » linguistiques ainsi que les nombreuses parenthèses sur les particularités de notre belle langue française.   On ne se refait pas hein. 

 

Bref, un petit recueil d’anecdote amusant mais un peu simple à mon goût. 

To Sir Philip, with love – Les Bridgerton 5 – Eloise – Julia Quinn

Sir-philip.jpgPrésentation de l’éditeur (en français… paresse, paresse…)

Après la disparition tragique de sa femme, sir Philip est totalement désemparé.  Comment va-t-il faire pour élever ses enfants qui ont souffert de la maladie de leur mère ? Comment leur apprendre la tendresse, lui qui ne sait pas exprimer ses émotions? Pourquoi ne proposerait-il pas le mariage à Miss Bridgerton, avec qui il entretient une relation épistolaire? Surprise, mais en même temps troublée, Eloïse, qui ne fait rien comme tout le monde, quitte Londres en secret pour rejoindre dans son manoir cet homme qu’elle n’a jamais vu.

 

Commentaire

C’est dans la bibliothèque de Chi-Chi que j’ai puisé ce roman après une soirée sushi.  Mon petit cerveau embrumé avait oublié d’apporter un roman pour le retour en métro.  Et oui, c’est CE roman qui m’a fait m’étaler dans l’escalier roulant, station Porte des Lilas.  No comment.   Mais passons sur mes maladroiteries (je sais, l’académie française ne l’accepte pas encore, celui-là) et revenons à Sir Philip. 

 

Ok, mentionnons-le d’emblée, ce tome est celui que j’ai le moins aimé de la série à date. Si j’ai aimé le postulat de départ (la version victorienne de la rencontre par internet, en fait) et que Eloise – qui a fiché le camp en plein bal – m’a bien fait rire quand elle est arrivée chez Sir Philip qui n’en demandait pas tant, ça traine quand même assez rapidement en longueur.   Heureusement, il y a les extraits de lettres qui sont drôles et certains dialogues qui font mouche car force m’est d’avouer que le Sir Philip, il manque un peu de sexytude.

 

Monsieur est passionné de… botanique.  Avouez que vous n’attendiez que ça.  Et il n’a pas vu que sa gouvernante est une pas-gentille alors que Eloise voit ça illico.  Bref, ses enfants sont des monstres et il a complètement démissionné.   Quant à Eloise, comme sa meilleure copine s’est mariée, elle se dit que bon, c’est ennuyant.  Voire même frustrant. Pourquoi pas celui-là?  Over romantique non?  Et Eloise s’en rend compte.  Ce n’est pas l’amour passionné au premier regard.  On la comprend un peu, soit dit en passant…

 

Entre le début que j’ai bien aimé et la fin (le moment où la fratrie débarque est mon moment préféré du roman.  J’aime quand les Bridgerton sont ensemble)… c’est long.  Ca tourne en rond.  Bref, si on ne m’avait pas prévenue, je me serais posé des questions.  Sérieuses à part de ça.  Mais il n’en demeure pas moins que certaines répliques m’ont fait sourire… et que l’apparition de Colin a fait mon bonheur!  Je sais, il m’en faut peu!

 

Un tome moyen, donc.  Francesca attend sagement dans ma pile!

Interworld (Entremonde) – Neil Gaiman et Michael Reaves

Interworld.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de J’ai lu)

 « Alors qu’il participe à une course d’orientation, Joey se retrouve brusquement projeté dans un autre monde, à la fois très semblable au sien, maissubtilement différent. Lorsqu’il se rend compte que sa propre mère ne le reconnaît pas (et pour cause, elle n’a jamais eu de fils!), le jeune homme comprend qu’il a basculé dans une dimension parallèle. Et des dimensions parallèles, il y en a quantité, tout comme il existe une infinité de Joey, capables eux aussi de marcher entre les mondes.

 

Ensemble, ils forment une unité d’élite devant à tout prix sauvegarder l’équilibre entre les forces de la science et de la magie, qui se livrent une guerre sans merci pour étendre leur influence sur les dimensions. »

 

Commentaire

Ce livre de Gaiman traînait dans ma pile depuis quelques années déjà.  Sans la lecture commune avec Cachou, probablement qu’il y serait resté encore longtemps.  Pourtant, je devrais savoir que Gaiman et moi, ça fonctionne presque toujours!

 

C’est donc face à un roman quand même pas mal jeunesse que nous nous trouvons.  Pour les lecteurs du niveau de Nobody Owens et Coraline (même si j’avoue avoir préféré ces deux livres à celui-ci).  Ici, l’auteur explore l’idée d’univers parallèles où l’équilibre entre la technologie et la magie est maintenue par une esquade d’élite composée de Walkers, individus qui peuvent passer d’un monde à l’autre. 

 

Il y a des idées assez géniales, là-dedans.  Un personnage mis face à de nombreuses versions de lui-même, ça pourrait donner lieu à de drôles de choses.  Et le tout est vraiment bien amené.  Dans les premières pages, on se demande vraiment ce qui se passe et comment Joey, qui au départ n’a rien d’un héros, va se débrouiller dans tout ça.  Pour vous parler du reste, je vais commencer par vous dire que le roman fait 236 pages, écrites gros.  Pour tant d’idées, pour tant d’univers et de problèmes à régler, c’est bien peu.  Du coup, on reste en surface et les péripéties, bien que plaçant les personnages dans des situations semblant inextricables au départ, se résolvent finalement de façon assez « pratique », disons.  Vous me direz que c’est de la jeunesse.  D’accord.  Mais j’aurais aimé quand même un plus de profondeur à certains endroits, notamment en ce qui concerne les choix de notre jeune héros. 

 

Pourtant, même si j’ai des réserves face au roman, qui se lit comme un épisode de feilleton télévisé, j’ai quand même bien aimé.  Ça se lit tout seul, les aventures s’enchaînent, les auteurs osent certains trucs mais bon, on aimerait quand même en savoir plus sur l’univers et les personnages.  Le fait que le tout ne soit que survolé fait que c’est parfois difficile d’y croire. 

 

Pas le meilleur Gaiman, mais une lecture agréable tout de même.  Et je vais de ce pas lire l’avis de Cachou!

Room – Emma Donoghue

Room.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de Stock, en partie)

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions.

 

Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seul avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire.

 

Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir. Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?  Room interroge la capacité de survie qui existe en chacun de nous, tout en célébrant les pouvoir du récit et du langage.

 

Commentaire

Je sens que je vais avoir du mal à écrire ce billet.  Je sens aussi que je ne vais pas pouvoir rendre justice à ce roman, exprimer clairement à quel point il m’a touchée.  Entrer dans Room, c’est non seulement entrer dans une pièce de 120 pieds carrés éclairée d’un seul petit puits de lumière mais c’est aussi entrer dans la tête de Jack, un enfant précoce et particulier qui va bientôt avoir 5 ans.  C’est voir le monde, tout son monde par ses yeux.  Un monde qui se limite à une seule pièce qu’il partage avec sa mère.  Une pièce dont il ne sort jamais et où ses activités sont réglées comme du papier à musique.  Il y a sport, jeux, lecture.   Par contre, le soir, il y a le Old Nick qui entre dans la chambre. 

 

On comprend petit à petit ce qui se passe.  Et le décalage entre la réalité et la perception de Jack, pour qui son entourage est sécure, connu, personnalisé (Bed, Shelf, Meltedy Spoon… avec des majuscules), est terrible pour le lecteur que nous sommes.  Le personnage de la mère qui étouffe, qui s’empêche d’agir, de haïr pour l’amour de son enfant qui donne un sens à sa vie est extrêment poignant.  Chaque jour, elle fait des choix, comme tout parent, mais ces choix sont un peu différents, dictés par la nécessité.  Et Jack grandit en marge de la société, en fusion avec « Ma » qui représente tout son monde. 

 

J’avoue avoir eu peur au début d’avoir droit à des descriptions répétées de la vie dans Room mais non, le roman n’est pas que ça.  Et toutes les parties sont aussi terribles les unes que les autres.  On parle de choc des cultures, de déracinement, d’attachement mais surtout d’amour maternel.  Un amour souvent mis à l’épreuve pour cette mère qui vit un calvaire mais qui se fait toujours passer en second.  Jack est souvent attendrissant mais parfois dérangeant aussi.  Ses réactions, ses incompréhensions, ses demandes constantes nous exaspèrent et malgré tout, nous comprenons.   L’auteur a réussi à faire un merveilleux portrait d’enfant « spécial », avec tout ce que ça implique. 

 

Bref, un roman qui m’a énormément interpelée.  La voix de Jack, avec ses inventions et sa syntaxe parfois boiteuse, je ne l’oublierai pas de sitôt.  Et j’ai eu le coeur serré par la situation, par cette femme encore jeune, par ce qu’elle a vécu et ce qui l’attend encore. 

 

Bref, à lire si vous aimez les voix d’enfant.  Avec le coeur bien accroché.

 

En lecture commune avec Stephie, Céline, et  Anne

Doctor Who – The rising night – Scott Handcock

Rising-night.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand Harry Winter va ramasser des pierres pour réparer le mur autour de la ferme de son père, il commet une erreur fatale.  Il dérange « Lucifer’s Tombstone » et éveille quelque chose de terrible et de démoniaque.

 

Le TARDIS arrive au 18e siècle dans le village de Thornton Rising, dans les landes du Yorkshire – un village coupé du reste du monde par une terrible noirceur, où le soleil ne s’est pas levé depuis trois semaines.  Des animaux ont été attaqués, des gens sont disparus et des lumières étranges ont été aperçus dans le ciel. 

 

Le Docteur est vite pris dans une aventure cauchemardesque, aidé dans sa quête par une jeune femme du village nommée Charity.  Mais qui se nourrit du sang des villageois, et où le carnage s’arrêtera-t-il? »

 

Commentaire

Après plusieurs audiobooks d’environ une heure, ce fut un réel plaisir de retrouver ces aventures plus longues où j’ai le temps de m’attacher réellement aux personnages.  Et j’ai beaucoup aimé celle-ci, en particulier, à la fois pour l’histoire et les personnages que le Docteur rencontre. 

 

(Parenthèse: Je viens de réviser le nom de l’auteur dans le titre de mon billet… je l’avais baptisé Scott Hardcock au lieu de Handcock… je n’ose même pas imaginer les drôles que ça aurait pus amener ici.  Quoi que lui ne se serait probablement pas plaint.  Fermer la parenthèse.)

 

Cet audiobook se situe après la fin de la saison 4.  Le Docteur est seul, d’humeur plus ou moins patiente et il débarque dans ce village qui ne peut ni communiquer avec le reste de l’Angleterre ni voir la lumière.   Aussitôt abordé par une mystérieuse inconnue qui erre dans la lande, il ne tarde pas à rencontrer les villageois, effrayés mais courageux, qui ne lui font pas si facilement confiance que ça.  Pour faire changement.    En fait, cette aventure aurait presque eu le potentiel pour devenir un épisode.  L’atmosphère était mystérieuse et étouffante, le danger semble venir de partout et les créatures qui hantent le village sont effrayantes à leur manière.  Et que dire de leur « Dance with me ».  Bien entendu, le fond de l’intrigue est assez simple (mais bon, des aliens qui veulent coloniser la terre, c’est un peu la marque de commerce de la série) mais le village est crédible et Charity, la jeune femme qui aide le Docteur, est très attachante. 

 

Les personnages ne sont pas épargnés, on court beaucoup, on retrouve cet enthousiasme enfantin du Docteur devant el danger et la finale m’a émue.  Un très bon audiobook selon moi.  J’ai aussi aimé les références (le manteau offert par Janis, entre autres) aux anciens épisodes et la continuité avec la fin de la série.  Le Docteur est triste, Donna lui manque et ça se sent.   Michelle Ryan (l’actrice qui joue Lady Christina dans Planet of the Dead, dans les specials) s’en sort très bien, même si elle « fait » un peu moins bien le Docteur que les autres lecteurs que j’ai entendus à date.  Je réalise aussi que Ten est beaucoup plus facile à imiter que Eleven. 

 

Bref, j’aime toujour!

Succubus Revealed (Georgina Kincaid #6) – Richelle Mead

succubus-revealed.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)

Georgina Kincaid a eu l’éternité pour tenter de comprendre le sexe opposé mais parfois, les hommes arrivent encore à la surprendre.  Prenez Seth Mortensen.  L’homme a risqué son âme pour être avec Georgina.  Toutefois, avec Lucifer pour patron, Georgina ne peut pas simplement accrocher ses talons et profiter de son bonheur domestique.  En fait, elle est forcée de transférer ses opérations… à Las Vegas. […]

 

Commentaire

Voici donc venue la fin de cette série que j’ai terminée en quoi… 3 jours (je parle des 4 derniers tomes… par de ce livre en particulier).  Même si je suis souvent un peu triste de voir une série se terminer, j’aime quand même quand, justement, il y a une fin, aux séries.  Je trouve que ça permet une intensité dramatique et qu’émotionnellement, c’est quand même plus fort que quand on étire jusqu’au tome 29… Bref, bon.  Celle-ci, elle est terminée. 

 

Bon, toutefois, avouons-le d’emblée, ce tome n’est pas tout à fait à la hauteur des précédents selon moi.  Par contre, vu que ma copine Fashion-qui-a-fermé-son-blog-pfffffff m’avait tellement dit que je serais déçue, qu’en fait, je m’attendais à bien pire.   Bien entendu, le tout était prévisible et avait été bien amené dans les tomes précédents.  L’histoire n’est pas très complexe et les questions qui sont posées sont résolues assez rapidement ou du moins, la réponse est assez évidente.  Il y a quelques longueurs mais toujours des moments d’humour (le bowling, entre autres, m’a bien fait rire.  Bon, c’était clairement un comic relief, je me demande encore le lien avec le reste, mais tout de même, ça a fonctionné pour moi).   Mon problème est surtout venu du « plaignage » de Georgina qui ne prend plus vraiment rien en main…  Il paraît qu’elle était comme ça avant mais disons que je ne l’ai jamais remarqué autant que dans ce tome. Mais sérieusement, se peut-il qu’elle n’ait rien vu venir?  Elle était réellement surprise?

 

Bref, aucune surprise, mais tout de même, ça ne pouvait pas finir autrement.  J’étais certaine qu’un certain personnage aurait un rôle à jouer vers la fin et j’avais raison.  J’ai eu les larmes aux yeux à la lecture d’une citation de Dickens (il faut dire que la dite citation me fait verser des litres de larmes dans le bouquin original hein…) et même si le truc m’a brisé le coeur, J’ESPÈRE que le côté tragique de cette partie de l’histoire sera gardé et qu’il n’y aura pas de spin off qui va briser le tout.  Oui, je suis cruelle avec les persos (même si je préférais le dit personnage un peu plus ambigü)!  J’ai par contre apprécié que Georgie ait beaucoup, mais qu’elle n’ait pas TOUT à la fin.  Elle doit quand même renoncer à certaines choses, contrairement à la finale de VA. 

 

Bref, une petite déception, mais moins que je ne le croyais.  J’aurais aimé que les personnages secondaires aient davantage leur place (ici, c’est the Georgina Show) et bon… une toute petite surprise, du moins.  Ceci dit, je garderai un bon souvenir de la série.  J’ai du mal à les voir finir.  Et j’aime toujours autant le « fucking angel ».   Et le Coloc.  Et Dante, lui? 

De cape et de crocs – acte 10 – Ayroles et Masbou

De-cape-et-de-crocs-10.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Le prince Jean vaincu, la Lune sauvée, l’heure est venue pour messieurs de Villalobos et Maupertuis de songer au retour.  Mais l’ignoble Mendoza n’a pas dit son dernier mot et quand amour, honneur et amitié s’opposent, la comédie peut tourner au tragique.  Avant de tirer leur révérence, nos gentilshomes devront encore essuyer de terribles coups de théâtre.  Arriveront-ils tous à bon port? »

 

Commentaire

C’est limite avec émotion que j’ai tourné la dernière page de cette BD.  Parce que « De cape et de crocs », c’est fini.  J’ai parlé de tous les tomes ici et mon amour pour la série n’a jamais fléchi.  Et selon moi, cette conclusion est parfaite.  Les dés étaient jetés mais tout se termine ici, avec panache et glamour, avec la résolution des mystères et des dettes d’honneur et des coïncidences fantastique.  On est plongé dans ce monde de cape et d’épées (oups… de crocs…) et tout n’est pas si simple. 

 

Comment vous expliquer pourquoi j’aime tant.  J’aime la série d’amour parce qu’il y a:

– Les tirades et les rimes de Maupertuis, en plein combat.  Un Cyrano à poils, quoi.   C’est génial.

– Le caractère bouillant et le sens de l’honneur de Don Lope

– Les explications abracadabrantes et sooo scientifiques de Bombastus

– Des pirates

– La lune. 

– Une pierre qui sautille… et qui s’habille comme Eusèbe le lapin

– Des jeux de mots, des références littéraires et cinématographiques.  En quantité. 

– Une imagination folle

– Un rythme qui fonctionne, une intrigue qui se tient parfaitement

– Des cartes au trésors, des voyages impossibles, des villes magiques, des arbres en or, des poulets à messages

– Des dessins magnifiques, des arrières plans tout plein de détails.

– Des capes, du courage, des épées, des duels loufoques et incroyables

– Des demoiselles pas toujours en détresse.

– Un méchant qui s’appelle Mendoza (mais ce n’est pas celui des Cités d’or.  Celui-là, il est méchant)

– Et Eusèbe. 

 

Eusèbe Power.  J’aime Eusèbe. 

 

Alors voilà.  C’est fini.  Et je vais devoir relire parce que c’est une série coup de coeur, magnifiquement écrite, superbement dessinée.  J’ai été transportée, rien de mois. La totale, quoi.  Maintenant, il faut que je lise Garulfo, également écrite par Ayroles.  Paraît qu’il y a des contes, là-dedans!