J’ai lu ce roman car on me l’avait chaudement recommandé pour mon thème Dark Academia. Et en plus, cette fille sur la couverture n’est pas trop belle? Ici, nous avons encore une fois davantage à faire à une roman fantastique YA qu’à un Dark Academia mais j’ai quand même passé un bon moment de lecture. C’est Dark Academia de la même façon que Ninth House, de Leigh Bardugo en est, en fait!
De quoi ça parle
Bree a 16 ans et vient d’être admise dans un « Early Program » à l’université de la Caroline, que sa mère a fréquentée avant elle. Sauf que sa mère est récemment décédée dans un accident et que Bree a du mal à continuer à fonctionner sans elle. Quand elle est témoin d’une attaque d’êtres démoniaques et qu’on tente d’effacer sa mémoire, elle réalise qu’elle a déjà vécu ça… et que quelqu’un a déjà tenté d’effacer sa mémoire à l’hôpital, après la mort de sa mère. Elle va donc tenter de comprendre et s’approcher d’un peu plus près d’une mystérieuse société secrète qui semble avoir un lien avec les chevaliers de la Table Ronde.
Mon avis
Imaginez un roman où s’emmêlent les légendes arthuriennes et les mythes des Noirs américains? C’est tout à fait ce que nous offre ce roman YA qui place Bree, l’héroïne, au centre de deux cultures, de deux légendes, de deux mondes. Nous sommes dans le sud des États-Unis, là où l’esclavage a été le plus fort au pays et l’autrice réussit à faire ressortir les enjeux que Bree vit en tant que jeune femme noire dans un monde qui n’a pas été bâti pour elle. C’est omniprésent. C’est toujours dans ses pensées, dans sa façon d’appréhender les choses, elle ne peut jamais oublier qu’elle est noire et pourtant, c’est parfaitement intégré dans le texte et dans l’histoire. J’ai d’ailleurs adoré le personnage, en plein deuil, très réactive alors qu’elle a l’impression de se perdre elle-même. Il y a déjà une belle évolution dans son personnage et j’ai vraiment été empathique avec elle, ses peines et les choix qu’elle doit faire.
J’ai pourtant eu un peu de mal à embarquer dans l’histoire au début. C’était un peu lent et, devinez quoi? L’histoire d’amour ne m’intéressait pas vraiment. Moi et les histoires d’amour n’est-ce pas! Le problème, c’est que l’intérêt amoureux est trop… parfait. Un labrador avec la langue qui sort. Blond, le labrador. Ou encore un thé pas assez infusé. Je comprends qu’après des décennies de relations toxiques, on veuille des personnages masculins un peu plus « gentils »… mais quand même, il faudrait qu’il y a quelque chose de plus que ça, non? Encore une fois, ceci est over personnel. Mais j’aime mon thé fort! Personne ne sera donc étonné de savoir que j’aime beaucoup Sel, le magicien du groupe. J’ai toujours eu un faible pour Merlin… ceci explique cela!
Ceci dit, l’histoire s’accélère dans la seconde moitié du roman, quand le personnage principal commence à mieux comprendre qui elle est elle et que les événements s’enchaînent. J’ai beaucoup aimé les révélations finales, le poids des traumatismes intergénérationnels, les aspects queer très « casual » du roman et la force de résilience de générations de noirs qui ressort un peu partout. Il y a une vraie dichotomie dans la magie des noirs et la magie des blancs, c’est hyper bien exploité et ça m’a beaucoup plu. J’ai très hâte de voir comment le tome 2 va traiter la suite des choses.
Ceci dit, nous sommes dans un campus et si l’histoire de l’université, la façon dont elle a été construite, a son importance dans l’histoire, le côté « Academia » est très loin derrière. C’est davantage une histoire de société secrète, il y a une dénonciation du racisme à l’université mais c’est clairement du fantastique pour moi, situé dans une école. Les cercles « externes » de mon interprétation de la Dark Academia étant donné que la partie très « intellectuelle » et « apprentissages scolaires » ne sont pas aux premiers plans. L’obsession est ailleurs. Ça n’empêche pas le roman d’être une très belle découverte pour moi!