Mon planning pour 2023… liste ultime, blogue et chaîne Youtube

Entendons-nous, cette vidéo a été faite… pour les gens qui écoutent mes vidéos! Je parle moyennement du blogue, mais sachez que ça va continuer… et je parle de ma pile ultime de 2023. Celle sur laquelle je promets de revenir à la fin de 2023.

Et vous, avez-vous une pile à lire « absolument » (oui, vous pouvez rire) pour l’année?

South Riding – Winifred Holtby

Dans le cadre de ma future vidéo sur les romans « vintage », on m’a dit que s’il manquait une autrice à ma liste, c’était Winifred Holtby. Ce roman a été publié en 1936, après la mort de l’autrice, qui se décrivait elle-même comme féministe, parce qu’elle n’avait tout simplement pas le choix. Of course, le féminisme des années 30, je suis curieuse!

De quoi ça parle

Nous sommes dans les années 20-30 dans le Yorkshire. Sarah Burton est une femme qui approche de la quarantaine (ou au début de la quarantaine, je ne sais plus) et elle arrive dans la petite ville fictive de South Riding pour prendre le poste de directrice de l’école secondaire du coin. Elle a des idées bien établies, elle est célibataire (mais a quand même un coeur d’artichaut) et fera connaissance avec le conseil municipal de l’endroit : Robert Carne, gentleman farmer conservateur avec une épouse souffrant de maladie mentale, Joe Astell, un socialiste qui veut changer les choses et Mrs. Beddows, première femme échevin de la ville. Et c’est tout ce petit monde que nous allons suivre, alors que des projets immobiliers se profilent à l’horizon.

Mon avis

Voici donc un roman très particulier, assez difficile à décrire de façon à intéresser les gens. Et c’est dommage parce que j’ai passé un bon moment de lecture dans cette petite communauté sur le fil du changement. De plus, c’est vraiment chouette de voir ce que pouvait être le féminisme à cette époque: différent du nôtre mais quand on voit les problèmes et les réalités auxquelles les femmes étaient confrontées, on comprend bien pourquoi il était nécessaire de passer par là. Déjà, Sarah est une femme indépendante, qui sait faire entendre sa voix et obtenir ce qu’elle souhaite. Le tout alors que le rôle de la femme dans la société est très cadré (bref, tu te maries, tu as des enfants, et du t’occupes de ton homme) et il est d’ailleurs intéressant de voir deux dénérations de femmes fortes différentes… mais il y a 90 ans. Bien entendu, il faut s’attendre à des discours de l’époque. Ce qui était progressiste, ce pour quoi les femmes doivent se battre, à l’époque actuelle, les gens qui tenteraient de faire passer ces messages se feraient traiter de Boomer! Mais ça n’empêche pas que ce sont des vrais combats féministes. Et ça, c’est hyper intéressant.

C’est donc l’exploration de ce petit microcosme qu’est un conseil de ville. Mrs Beddows est d’ailleurs basée sur la mère de l’autrice, qui a occupé le rôle d’échevin. Et si vous avez déjà été sur un CA, peu importe la taille… c’est TELLEMENT ça. Toutes les magouilles, les jeux politiques, les petites et grandes manipulations… c’est d’un réalisme assez fou. Même si ça se passe il y a de nombreuses années. De plus, on est à un tournant dans le Yorkshire. Le monde des propriétaires terriens s’effondre, le système (complètement dépassé) n’est plus fonctionnel mais n’empêche que les personnes concernées ne sont pas tous des salauds. Et c’est cette dichotomie qui rend le roman intéressant. Les socialistes n’ont pas tous des bonnes intentions, mais certains en ont et rien n’est tout blanc ou tout noir. En parallèle, nous rencontrons aussi des villageois qui gravitent autour de tout ça, notamment une famille très pauvre dont la fille aînée voudrait échapper au destin qui semble tracé pour elle ainsi qu’un couple qui s’installe pour exploiter une auberge. Le projet immobilier qui se profile va influencer leur avenir et toutes les répercussions des magouilles sont fascinantes à observer.

Ceci dit, le rythme est lent et le charme du roman tient dans la vision de la société campagnarde ainsi que dans l’atmosphère que l’autrice réussit à créer. Pas de rebondissement de folie, mais un vrai portrait d’une époque en transition. Des destins pas toujours, on est loin de la romance cute, même si on sent poindre les sentiments de Sarah. Un bon moment de lecture et des personnages dont je me souviens! Je les ai -presque – tous trouvés attachants, dans toute leur imperfection.

Contrapaso – Les enfants des autres – Teresa Valero

Je vais être hyper franche. On m’a vendu la BD en me disant « c’est la conjointe de Juan Canales, le créateur de Blacksad ». Ils devaient venir au salon du livre de Québec mais Mme Valero avait la covid au sortir de l’avion. Ça a été un rendez-vous manqué mais j’ai récupéré la BD et je l’ai lu… plusieurs mois plus tard. Je ne perds pas l’espoir de la rencontrer un jour. Peut-être.

De quoi ça parle

Madrid, 1956. Un jeune journaliste français fils d’un communiste mort dans la guerre civile, débarque dans un quotidien madrilène et se voit assigné aux faits divers, en compagnie d’un journaliste d’expérience qui est souvent blasé mais qui enquête souvent sur des sujets qui n’intéressent pas tout le monde : les femmes qui meurent.

Mon avis

Vous aimez Blacksad? Foncez sur Contrapaso. Loin de moi l’idée de réduire l’autrice à « la femme de » mais l’atmosphère crée, l’enquête, la critique sociale et le côté roman noir peut réellement plaire aux fans du fameux chat enquêteur. Pas d’anthropomosphisme ici mais une vraie enquête, une ambiance pesante et un vrai clash des cultures. Léon, jeune français, est complètement déstabilisé par les limites imposées au journalistes, pour qui la liberté d’expression n’est qu’un mot sans réelle signification. Entendons-nous, il débarque avec son passé dans sa valise et se prend un peu pour l’univers. Ceci dit, l’enquête qu’il va décider de poursuivre va le mener beaucoup plus loin qu’il ne l’aurait imaginé et va mettre en cause trois des plus grands médecins de Madrid. Plusieurs vies vont être bouleversées. Ceci donne l’occasion à l’autrice de dresser un véritable portrait social et de dénoncer plusieurs des atrocités de l’Espagne franquiste.

Corruption, complots, machisme,le tout sous une dictature et sans possibilité de dire « les vraies affaires », il est difficile de savoir à qui faire confiance. Des femmes qui meurent, c’est un fait divers, non? Il y a un côté féministe dans la BD et Teresa Valero dresse aussi le portrait de femmes fortes, qui sont souvent considérées comme folles ou qui doivent être guéries. J’ai tout trouvé bien fait dans cette BD. L’histoire, le contexte historique, les dénonciations, l’atmosphère et le dessin, à la fois évocateur, détaillé et servant le récit. La culture espagnole ressort autant dans les détails que dans la grande histoire. Le récit se suffit à lui-même mais la toute fin ouvre sur autre chose et j’espère bien retrouver les personnages dans une autre aventure. Je suis preneuse pour le tome 2! Dans mes meilleures lectures graphiques de 2022.

C’était ma BD de la semaine

Tous les billets chez Moka cette semaine!

Legendborn – Tracy Deonn

J’ai lu ce roman car on me l’avait chaudement recommandé pour mon thème Dark Academia. Et en plus, cette fille sur la couverture n’est pas trop belle? Ici, nous avons encore une fois davantage à faire à une roman fantastique YA qu’à un Dark Academia mais j’ai quand même passé un bon moment de lecture. C’est Dark Academia de la même façon que Ninth House, de Leigh Bardugo en est, en fait!

De quoi ça parle

Bree a 16 ans et vient d’être admise dans un « Early Program » à l’université de la Caroline, que sa mère a fréquentée avant elle. Sauf que sa mère est récemment décédée dans un accident et que Bree a du mal à continuer à fonctionner sans elle. Quand elle est témoin d’une attaque d’êtres démoniaques et qu’on tente d’effacer sa mémoire, elle réalise qu’elle a déjà vécu ça… et que quelqu’un a déjà tenté d’effacer sa mémoire à l’hôpital, après la mort de sa mère. Elle va donc tenter de comprendre et s’approcher d’un peu plus près d’une mystérieuse société secrète qui semble avoir un lien avec les chevaliers de la Table Ronde.

Mon avis

Imaginez un roman où s’emmêlent les légendes arthuriennes et les mythes des Noirs américains? C’est tout à fait ce que nous offre ce roman YA qui place Bree, l’héroïne, au centre de deux cultures, de deux légendes, de deux mondes. Nous sommes dans le sud des États-Unis, là où l’esclavage a été le plus fort au pays et l’autrice réussit à faire ressortir les enjeux que Bree vit en tant que jeune femme noire dans un monde qui n’a pas été bâti pour elle. C’est omniprésent. C’est toujours dans ses pensées, dans sa façon d’appréhender les choses, elle ne peut jamais oublier qu’elle est noire et pourtant, c’est parfaitement intégré dans le texte et dans l’histoire. J’ai d’ailleurs adoré le personnage, en plein deuil, très réactive alors qu’elle a l’impression de se perdre elle-même. Il y a déjà une belle évolution dans son personnage et j’ai vraiment été empathique avec elle, ses peines et les choix qu’elle doit faire.

J’ai pourtant eu un peu de mal à embarquer dans l’histoire au début. C’était un peu lent et, devinez quoi? L’histoire d’amour ne m’intéressait pas vraiment. Moi et les histoires d’amour n’est-ce pas! Le problème, c’est que l’intérêt amoureux est trop… parfait. Un labrador avec la langue qui sort. Blond, le labrador. Ou encore un thé pas assez infusé. Je comprends qu’après des décennies de relations toxiques, on veuille des personnages masculins un peu plus « gentils »… mais quand même, il faudrait qu’il y a quelque chose de plus que ça, non? Encore une fois, ceci est over personnel. Mais j’aime mon thé fort! Personne ne sera donc étonné de savoir que j’aime beaucoup Sel, le magicien du groupe. J’ai toujours eu un faible pour Merlin… ceci explique cela!

Ceci dit, l’histoire s’accélère dans la seconde moitié du roman, quand le personnage principal commence à mieux comprendre qui elle est elle et que les événements s’enchaînent. J’ai beaucoup aimé les révélations finales, le poids des traumatismes intergénérationnels, les aspects queer très « casual » du roman et la force de résilience de générations de noirs qui ressort un peu partout. Il y a une vraie dichotomie dans la magie des noirs et la magie des blancs, c’est hyper bien exploité et ça m’a beaucoup plu. J’ai très hâte de voir comment le tome 2 va traiter la suite des choses.

Ceci dit, nous sommes dans un campus et si l’histoire de l’université, la façon dont elle a été construite, a son importance dans l’histoire, le côté « Academia » est très loin derrière. C’est davantage une histoire de société secrète, il y a une dénonciation du racisme à l’université mais c’est clairement du fantastique pour moi, situé dans une école. Les cercles « externes » de mon interprétation de la Dark Academia étant donné que la partie très « intellectuelle » et « apprentissages scolaires » ne sont pas aux premiers plans. L’obsession est ailleurs. Ça n’empêche pas le roman d’être une très belle découverte pour moi!

Another Brooklyn (Un autre Brooklyn) – Jacqueline Woodson

Sérieusement, je ne sais plus du tout pourquoi j’ai choisi de lire ce roman à ce moment précis, ni encore moins pourquoi il était dans ma pile. En fait, c’est peut-être juste à cause du mot « Brooklyn ». Bref, le mystère est et demeure total.

De quoi ça parle

August arrive à Brooklyn à la fin de l’enfance, avec son père et son petit frère. Sa mère n’a pas supporté la perte de son propre frère et elle n’a pas suivi la famille. Quand elle aperçoit trois jeunes filles dans la rue, elle est fascinée par elles et se demande comment elles ont réussi à seulement… être.

Mon avis

Je crois que ce roman est le meilleur roman jeunesse que j’ai lu cette année. Tout du moins dans le top 2. En fait, j’y réfléchis… et il pourrait aussi être classé en adulte car nous avons une narration passé présent qui nous fait aussi rencontrer August adulte. Un peu comme dans Sleepers, vous voyez? Les agressions dans les prisons en moins. Les prisons en moins, en fait. Bon, oubliez ça, c’est juste l’atmosphère enfant-adulte-amitié qui ressemble. L’histoire, c’est tout autre chose.

Nous sommes donc transportés dans un Brooklyn des années 70, un Brooklyn qui n’existe plus. Nous avons une jeune fille qui se cherche, en tant que jeune fille noire et en tant que fille tout court. D’abord de l’autre côté de la fenêtre, elle verra Gigi, Angela et Sylvia, qui semblent occuper vraiment l’espace et elle voudra êre comme elle ou du moins être avec elle. Quand la fenêtre va se fracturer, elle va tenter l’extérieur, les rencontrer et leur amitié sera intense, alors qu’elles traverseront ensemble la fin de l’ensemble.

C’est un récit par petites touches, tendre, auréolé de cette atmosphère idéalisée que j’aime tellement retrouver dans les récits passé-présent. Il y a une vraie fragilité dans le personnage principal (et dans les autres), une sensibilité à fleur de peau et l’autrice saisit tellement l’âme de cette période où on croit que tout est éternel et où les amitiés sont magnifiées. C’est délicat, réalistes, le portrait Brooklyn est extrêmement vivant. Le portrait passé-présent des quatre amies est aussi fort réussi et j’ai été très touchée. Impossible de ne pas songer à ces amis « bff » de la fin de l’enfance qu’on a perdus de vue et voilà, ça me parle tout de suite.

Une belle plume, un peu lyrique, une vraie exploration de la peine et du deuil… j’ai adoré.

Félixe et la maison qui marchait la nuit – Sophie Bédard

Cet album m’a été envoyé par surprise et dès que j’ai vu une maison à pattes, j’ai su que j’allais le lire. Entendons-nous, ici, on est loin de Baba Yaga mais sous cette couverture qui semble fort enfantine, il y a un sujet sérieux qui se cache.

De quoi ça parle

Félixe habite dans une maison qui marche pendant la nuit. Elle se réveille chaque matin dans un endroit différent. Un jour, elle a trouvé Mi sur le pas de sa porte. Un tout petit chat. Puis arriveront d’autres personnages qui vont petit à petit peupler son quotidien. C’est que Félixe dort beaucoup et n’a envie de rien. Sa maison doit la trouver tellement ennuyante, non?

Mon avis

Je ne savais pas du tout de quoi parlait cet album jeunesse quand je l’ai ouvert et j’ai beaucoup aimé l’expérience de l’aborder sans savoir et de découvrir petit à petit l’univers et les secrets de Félixe. Toutefois, en en parlant ici, je réalise que je ne peux pas vous le vendre correctement – car il en vaut le coup – sans vous dire un peu de quoi il s’agit.

J’avais beaucoup aimé Les petits garçons, la précédente BD de Sophie Bédard et je savais donc que son ton me plairait. Ici, elle aborde le deuil d’une façon qui sonne vrai et qui parlera au jeune public. Félixe est seule et n’a envie de rien. Son train train tristounet va être chamboulé par l’arrivée consécutive d’un tout petit mini-chat, d’un oiseau-qui-n’a-pas-de-bras, d’une lapine maniaque de propreté et d’un Bébé affamé qui a bien besoin qu’on le nourrisse. De gâteau, idéalement. Petit à petit, elle va à doucement guérir et s’ouvrir à nouveau aux autres.

C’est souvent drôle (Bébé me fait mourir de rire, ainsi que l’oiseau qui tent la patte parce qu’il n’a pas de main) mais surtout très doux, très sensible…. et ça dégouline de cutitude. Tout sonne juste. La description d’une personne en deuil, qui se sent de trop, encombrante, qui n’a envie de rien et qui ne veut que dormir était parfaite pour moi. Félixe essaie. Elle essaie vraiment, ce n’est pas le festival de la plainte. Elle est juste… triste. Le portrait pourrait aussi être parfait pour la dépression. Je me verrais très bien expliquer à un enfant la dépression de son parent avec ce roman. Avec des dialogues et des silences évocateurs, sans grand discours, l’autrice réussit à nous faire comprendre les sentiments de Félixe. Et on finit avec une belle note d’espoir et un bel hommage à l’amitié et à la sororité.

Bref, une réussite pour moi!

Désorientale – Négar Djavadi

J’avoue avoir lu ce roman après être tombée en amour avec la couverture en anglais. Bon, je l’ai lu en français car écrit en français mais l’oiseau, en anglais, il est trop beau! Ouais, en anglais, il est rose et j’aime le rose. Mais saga familiale iranienne… comment dire non à ça?

De quoi ça parle

Le roman commence dans une salle d’attente d’hôpital. Kimiâ attend et voit passer les gens qui attendent, comme elle, pour une FIV. Elle est née en Iran et est arrivée en France enfant. Sa part d’Iran, elle l’a enfouie au fond d’elle-même. Sauf que petit à petit, pour bien comprendre ce qui a pu la mener dans cette salle de tous les espoirs, elle va se souvenir de ces histoires que racontait Oncle numéro 2 et remonter le temps. S’en suivra une saga familiale fantasque qui nous fera rencontrer ces ancêtres aux yeux bleus qui recelaient tant de promesses.

Mon avis

J’ai adoré ce roman. Il y a un côté romanesque extraordinaire, un peu mille et une nuits, sans magie mais avec un côté fantasque, presque fantasmagorique. Ces personnages sont tellement plus grands que nature! À travers ces flashbacks, qui sentent l’oralité, nous pouvons avoir un portrait assez juste de l’Iran et de comprendre dans les grandes lignes les dernières révolutions et l’évolution de la pensée au cours des années. C’est hyper accessible et prenant, les parents de Kimiâ étant des activistes ayant combattu le Shah et s’étant trouvés fort déçus par ce qui s’est passé par la suite… Pas juste déçus, en fait. Pourchassés. Poursuivis. Menacés de mort. De là la fuite en France et la désorientalisation de notre personnage principal.

C’est certes un roman sur l’exil mais pas que. Roman sur la culture, sur le fait de savoir qu’on ne peut revenir en arrière, de grandir sans les saveurs, couleurs et les histoires qui ont défini ses ancêtres. Les voyages dans le passés nous amènent jusqu’au harem de l’arrière grand-père Montazemolmolk, en passant par la mort de Nour, l’arrière-grand-mère, morte exactement au moment de la naissance de Kimiâ, ce qui a peut-être changé son destin.

Nous comprenons rapidement qu’il y a un ÉVÉNEMENT qui a changé le cours des choses. Le roman n’est pas linéaire, il demande de l’attention car les histoires nous sont dévoilées par bribes et nous nous baladons joyeusement dans le temps pour connaître les ancêtres et les parents de Kimiâ, avec qui elle entretient des relations parfois conflictuelles mais surtout teintées de non-dits et d’incompréhension. Réflexions aussi sur le traitement des personnes homosexuelles en Iran (spoiler alert : ce n’est pas cool) et sur les impacts que les sanctions ont sur la vie des gens.

Une héroïne à laquelle je me suis attachée, avec qui j’ai voyagé entre les montages de l’Iran, la Belgique et Berlin et par les yeux de laquelle j’ai aussi été fascinée par une rockeuses flamboyante aux cheveux blonds.

Bref, j’ai tout aimé. C’était hyper bien écrit, très cinématographique, la construction est superbe. J’ai adoré. Dans mes meilleurs lectures de l’année.

Bonne année 2023 ! Et voici mes meilleures lectures de 2022

2022 n’a pas été de tout repos… mais elle est finie et on repart à neuf pour 2023. Heureusement, j’ai eu une très très bonne année de lecture et je vous parle ici de mes meilleures lectures et de mes mentions spéciales.

J’en profite pour vous souhaiter la meilleure des années 2023. Plein de bons moments avec ceux que vous aimez, de petits bonheurs et d’éclats de rire. De bonnes lectures aussi, of course. Parce que ça rend quand même la vie plus belle. Merci d’être encore ici depuis 15 ans malgré mes hauts et mes bas. J’apprécie!

(Et si vous cliquez sur la vidéo, dans la barre d’info, il y a tous les titres dont je parle dans la vidéo… j’ai un petit moment de paresse pour tout récrire!)

Bonne année!

These violent delights – Micah Nemerever

C’est dans le cadre de mon vlog sur les roman Dark Academia que j’ai lu ce roman. Je ne sais plus du tout pourquoi il était dans ma pile par contre… ça, c’est souvent un grand mystère. Bref, j’ai lu… et j’ai été perturbée. C’est le moins qu’on puisse dire.

De quoi ça parle

Pittsburg, années 1970. Paul est un jeune homme de 17 ans, précoce et asocial, qui entre à l’université. Lors de son premier cours, il a une discussion animée avec son enseignant et fait connaissance avec Julian, qui semble tout son contraire. Il se lie très rapidement avec et être solaire mais ils nouent rapidement une relation intense, presque exclusive et surtout malsaine. Dès le premier chapitre, on sait qu’ils vont prendre de fort mauvaises décisions… et la suite nous permettra de comprendre pourquoi et comment.

Mon avis

J’ai mis un bon moment à terminer ce roman. Après une entrée en matière coup de poing, on retourne en arrière et le récit se fait plus lent pour nous permettre de rencontrer nos deux personnages principaux. Ils sont tous les deux difficiles à saisir, ils se cachent à eux-mêmes une partie de ce qu’ils sont… et ce qu’ils sont, ce n’est pas joli joli. Il est difficile d’aimer Paul et Julian, nous semblons les voir à travers un prisme, alors que la narration est à la troisième personne. Toutefois, nous sommes dans la tête de Paul et ce sont ses pensées obsessives qui nous suivent tout au long de la lecture. Et, parfois, c’est beaucoup à encaisser. J’ai lu les yeux grands ouverts, peinant à croire le mal que les deux jeunes se font, volontairement ou non. Vous savez, le genre de relation qui fait ressortir le pire en soi? C’est ce à quoi nous sommes confrontés ici. Un amour fou, déchaîné, passionné, obsessionnel et cruel.

Pour moi, le roman coche beaucoup de cases de la Dark Academia, même si l’histoire se concentre sur ces deux seuls personnages au lieu de la « clique » que nous rencontrons habituellement dans ce type de roman. Il y a relativement peu de scènes académiques ou de discussions savantes, toutefois, celles-ci sont en lien direct avec l’action et influencent les personnages. Les références à Camus, au nihilisme ou à Dostoïevski ne sont pas innocentes, encore moins les référence à l’expérience de Milgram. Les deux jeunes blessés d’avance seront à la fois bourreaux et victimes.

Ce roman est très bien écrit, l’atmosphère est palpable, étouffante et nous sommes dans ces récits lents que j’adore. L’auteur réussit à nous engluer dans le récit et les perspectives sont flottantes tout au long du roman. Pour une fois, nous voyons les choses à leur meilleur et nous avons le temps de comprendre ce qu’ils perdent ou ce qu’ils craignent de perdre. La bascule est graduelle et impossible de ne pas être fascinée. Bref, j’ai adoré.

C’est tout à le fait le genre de roman qui réussit à instaurer une atmosphère de malaise dont nous ne sortons jamais. Reste à espérer qu’il me marquera autant à long terme que d’autres romans du genre… mais un roman qui marque. Et cette dernière phrase… frappante!

Les bons gros Bâtards de la littérature – Aurélien Fernandes et PoPoésie

Quand vous voyez une BD avec les mots « littérature » et « bâtards » dans la même phrase, vous résistez vous? Moi pas. Donc j’ai lu.

De quoi ça parle

Cette BD nous offre une série de vignettes plus ou moins longues (de quelques pages à quelques lignes) mettant en vedette certains « grands » de la littérature qui se sont révélés… pas toujours des gentils. Ou parfois pas très gentils. Who would resist authors talking trash about one another? Not me!

Mon avis

J’ai passé un bon moment avec ce graphique. Certes un peu anecdotique, mais je crois que c’était le but de l’ouvrage, n’est-ce pas? Je connaissais plusieurs de ces anecdotes (ou de ces graves histoires, selon le cas) mais j’ai beaucoup aimé les retrouver regroupées pour pouvoir me rappeler à quel point ces auteurs étaient parfois de leur temps, mais parfois… juste des salauds. Et rien d’autre!

À la lecture de cette BD, impossible de ne pas se poser la fameuse question de l’oeuvre et de l’auteur. Je considère toujours les deux, pour ma part, mais j’ai beaucoup aimé certaines oeuvres écrites par de gros connards pour leur valeur purement littéraire. Est-ce qu’il faut savoir? Oui, selon moi. Savoir et juger par soi-même. Cet avis n’engage que moi, of course, et je le sais controversé. Ceci dit, certains de ces grands hommes (ce sont surtout des mecs, ouais…) ne se sont vraiment pas manqués entre eux.

En rafales, saviez-vous que…

… Diderot avait fait parler des vagins à l’aide d’un anneau magique?

… Flaubert n’était pas toujours très classe dans ses ruptures

… Proust faisait torturer des rats…

… Poe a épousé sa cousine… alors qu’elle n’avait que 13 ans, et lui 26.

… le fait de tuer sa compagne n’a pas empêché Burrough d’être nommé chevalier des arts et des lettres.

Bref, pas un pour rattraper l’autre. On y retrouve aussi quelques apostrophes bien salées. C’est souvent présenté de façon drôlatique, plusieurs d’entre eux seraient clairement cancel aujourd’hui (on comprendrait pourquoi hein… ils osaient tout. Sans honte). Si certains se permettaient ce qui était ok à leur époque, ce n’est clairement pas le cas de tous. Même à ce moment c’était ma foi… too much! Toutefois, le langage un peu « djeun » utilisé occasionnellement m’a un peu dérangée (parce que des fois, je suis obtuse et que je ne comprends pas tout tout de suite). Ceci dit, les dessins ne sont pas esthétiques, mais ils font mouche et sont souvent assez drôles.

Bref, bon pour votre prochaine partie de Génies en herbe. Ou de Quelques arpents de pièges!