Le jeu de l’oiseau – Sylvie Drapeau

J’ai beaucoup aimé la plume de Sylvie Drapeau, découverte dans « le fleuve ».  Du coup, j’ai tout de suite été ravie de me voir proposé ce nouveau roman de l’autrice, dans lequel je me suis plongée sans savoir de quoi il était question. 

De quoi ça parle

Claire et Raymond sont « des deux ». Ils sont jumeaux et dans leur monde instable dans une maison pas vraiment finie, c’est ce qui les sauve. Ça et leur imagination, leur jeu qui implique de s’envoler ailleurs. N’importe où sauf là où ils sont, entre une mère silencieuse qu’ils adorent et un père qui se transforme souvent en loup-garou. 

Mon avis

Je suis fan de la façon d’écrire de l’autrice. Ce n’est pas nécessairement complexe, pas difficile d’approche mais il n’y a rien à faire, ses mots me touchent. Que ce soit le rythme des phrases ou les images utilisées, avec moi, ça passe. Et ici, encore une fois, ça a passé. Je n’ai pas été transcendée (et j’aurais bien du mal à dire pourquoi d’ailleurs…)mais c’est clairement un roman avec lequel j’ai passé un bon moment, que j’ai lu d’un souffle.

Nous sommes avec une famille clairement dysfonctionnelle. Un père bien viril, qui boit sa paye avec ses chums la fin de semaine pendant que la mère profite du moment de calme avant la tempête. Car tempête il y a toujours. Nous sommes dans un village qui pourrait être n’importe où, n’importe quand, au bord d’un grand trou rempli de détritus de l’usine d’aluminium, dans une maison pas finie, avec des champignons et, surtout, pas d’escalier pour arriver à la hauteur de la galerie. Donc, pour sortir de ce monde silencieux, il faut s’élancer. S’envoler. Pour de vrai ou dans leur tête.

Nous explorons donc la violence, mais à hauteur d’enfant. D’enfants qui glissent vers l’adolescence, qui commencent à comprendre que même s’ils sont deux, ils ne sont pas la même personne. D’enfants qui ont peur d’avoir, eux aussi, le germe de la violence en eux. Et malgré toute cette violence, qui est le lot de plusieurs familles qui sont trop différentes, trop hors-norme, il reste l’espoir et ça, c’est bien.

Une ode à l’imagination, qui est parfois la seule sortie de secours disponible. Une fin qui m’a un peu perdue par moments… mais que j’ai tout de même bien aimée!

2 Commentaires

  1. C’est quoi des « chums » un livre très triste non?

    1. Oui, c’est triste.
      Mais il y a de l’espoir donc ça enlève de la lourdeur à l’histoire.
      Des chums = une bande de potes. Un chum = un copain!

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