C’est beau mais c’est faux – Patrice Louis

c-est-beau-mais-c-est-faux.jpgPrésentation de l’éditeur

« Gadget est anglais d’origine…  L’Ange bleu, c’est Marlène Dietrich… le lis est la fleur emblème des rois de France…

 

Et bien c’est beau, mais c’est faux!  C’est par habitude, par confort, que l’on répète à l’envi ces vérités d’évidence qui n’en sont pas.  Polies par les ans, ces affirmations ont le tort de n’être nullement fondées.  Mais elles sont tellement vraisemblables que le doute, quand elle apaissent, cesse de s’exercer.  L’erreur mille fois répétée devient une légende.  Il serait aisé, pourtant, de corriger ce genre de faute.  C’est l’objet de ces pages. »

 

Commentaire

Ce petit livre est tout à fait le genre d’ouvrage sur lesquels je saute en librairie.  De courts billets qui dément (ou modère) certaines idées préconçues, c’est tout à fait pour moi.   En plus, celui-ci traite, entre autres, de particularités linguistiques, de menues (et moins menues) erreurs.  Bref, comme je l’ai dit à Yueyin, je n’aurais pas été pleinement satisfaite (italiques nécessaires pour représenter mon doux regard piteux en plein mode auto-justification) si je ne l’avais pas pris et lu immédiatement. 

 

Saviez-vous que le mot bridge n’était pas britannique mais russe?  Que les Calendes, ce n’est pas grec?  Que Sherlock ne passe pas son temps à dire « Élémentaire, mon cher Watson »? (ok, celle-là, même si je pense que la plupart le savait, je ne pouvais pas ne pas la citer)  Que les anglais ne portent pas un smoking?  Bon, mon problème à moi, c’est que justement, oui, je le savais.  Pas tout mais quand même pas mal de trucs.   Et dans les explications qu’on nous donne, souvent historiques et étymologiques, il y a quand même plus que la simple réponse à la question.  J’ai davantage aimé savoir d’où venait l’erreur, ce qui l’avait créée, que ladite réponse. L’auteur se permet également d’élaborer et nous livre des anecdotes souvent intéressantes, en lien avec l’énoncé de base.

 

Toutefois, c’est un petit livre qui se lit rapidement, d’un bout ou de façon morcelée.  Le ton est résolument humoristique, on sent que si l’auteur prend un malin plaisir à démanteler les mythes, il ne se prend pas au sérieux et le ton n’est jamais condescendant.   J’ai particulièrement aimé la chronique sur les « à peu près » linguistiques ainsi que les nombreuses parenthèses sur les particularités de notre belle langue française.   On ne se refait pas hein. 

 

Bref, un petit recueil d’anecdote amusant mais un peu simple à mon goût. 

To Sir Philip, with love – Les Bridgerton 5 – Eloise – Julia Quinn

Sir-philip.jpgPrésentation de l’éditeur (en français… paresse, paresse…)

Après la disparition tragique de sa femme, sir Philip est totalement désemparé.  Comment va-t-il faire pour élever ses enfants qui ont souffert de la maladie de leur mère ? Comment leur apprendre la tendresse, lui qui ne sait pas exprimer ses émotions? Pourquoi ne proposerait-il pas le mariage à Miss Bridgerton, avec qui il entretient une relation épistolaire? Surprise, mais en même temps troublée, Eloïse, qui ne fait rien comme tout le monde, quitte Londres en secret pour rejoindre dans son manoir cet homme qu’elle n’a jamais vu.

 

Commentaire

C’est dans la bibliothèque de Chi-Chi que j’ai puisé ce roman après une soirée sushi.  Mon petit cerveau embrumé avait oublié d’apporter un roman pour le retour en métro.  Et oui, c’est CE roman qui m’a fait m’étaler dans l’escalier roulant, station Porte des Lilas.  No comment.   Mais passons sur mes maladroiteries (je sais, l’académie française ne l’accepte pas encore, celui-là) et revenons à Sir Philip. 

 

Ok, mentionnons-le d’emblée, ce tome est celui que j’ai le moins aimé de la série à date. Si j’ai aimé le postulat de départ (la version victorienne de la rencontre par internet, en fait) et que Eloise – qui a fiché le camp en plein bal – m’a bien fait rire quand elle est arrivée chez Sir Philip qui n’en demandait pas tant, ça traine quand même assez rapidement en longueur.   Heureusement, il y a les extraits de lettres qui sont drôles et certains dialogues qui font mouche car force m’est d’avouer que le Sir Philip, il manque un peu de sexytude.

 

Monsieur est passionné de… botanique.  Avouez que vous n’attendiez que ça.  Et il n’a pas vu que sa gouvernante est une pas-gentille alors que Eloise voit ça illico.  Bref, ses enfants sont des monstres et il a complètement démissionné.   Quant à Eloise, comme sa meilleure copine s’est mariée, elle se dit que bon, c’est ennuyant.  Voire même frustrant. Pourquoi pas celui-là?  Over romantique non?  Et Eloise s’en rend compte.  Ce n’est pas l’amour passionné au premier regard.  On la comprend un peu, soit dit en passant…

 

Entre le début que j’ai bien aimé et la fin (le moment où la fratrie débarque est mon moment préféré du roman.  J’aime quand les Bridgerton sont ensemble)… c’est long.  Ca tourne en rond.  Bref, si on ne m’avait pas prévenue, je me serais posé des questions.  Sérieuses à part de ça.  Mais il n’en demeure pas moins que certaines répliques m’ont fait sourire… et que l’apparition de Colin a fait mon bonheur!  Je sais, il m’en faut peu!

 

Un tome moyen, donc.  Francesca attend sagement dans ma pile!

Interworld (Entremonde) – Neil Gaiman et Michael Reaves

Interworld.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de J’ai lu)

 « Alors qu’il participe à une course d’orientation, Joey se retrouve brusquement projeté dans un autre monde, à la fois très semblable au sien, maissubtilement différent. Lorsqu’il se rend compte que sa propre mère ne le reconnaît pas (et pour cause, elle n’a jamais eu de fils!), le jeune homme comprend qu’il a basculé dans une dimension parallèle. Et des dimensions parallèles, il y en a quantité, tout comme il existe une infinité de Joey, capables eux aussi de marcher entre les mondes.

 

Ensemble, ils forment une unité d’élite devant à tout prix sauvegarder l’équilibre entre les forces de la science et de la magie, qui se livrent une guerre sans merci pour étendre leur influence sur les dimensions. »

 

Commentaire

Ce livre de Gaiman traînait dans ma pile depuis quelques années déjà.  Sans la lecture commune avec Cachou, probablement qu’il y serait resté encore longtemps.  Pourtant, je devrais savoir que Gaiman et moi, ça fonctionne presque toujours!

 

C’est donc face à un roman quand même pas mal jeunesse que nous nous trouvons.  Pour les lecteurs du niveau de Nobody Owens et Coraline (même si j’avoue avoir préféré ces deux livres à celui-ci).  Ici, l’auteur explore l’idée d’univers parallèles où l’équilibre entre la technologie et la magie est maintenue par une esquade d’élite composée de Walkers, individus qui peuvent passer d’un monde à l’autre. 

 

Il y a des idées assez géniales, là-dedans.  Un personnage mis face à de nombreuses versions de lui-même, ça pourrait donner lieu à de drôles de choses.  Et le tout est vraiment bien amené.  Dans les premières pages, on se demande vraiment ce qui se passe et comment Joey, qui au départ n’a rien d’un héros, va se débrouiller dans tout ça.  Pour vous parler du reste, je vais commencer par vous dire que le roman fait 236 pages, écrites gros.  Pour tant d’idées, pour tant d’univers et de problèmes à régler, c’est bien peu.  Du coup, on reste en surface et les péripéties, bien que plaçant les personnages dans des situations semblant inextricables au départ, se résolvent finalement de façon assez « pratique », disons.  Vous me direz que c’est de la jeunesse.  D’accord.  Mais j’aurais aimé quand même un plus de profondeur à certains endroits, notamment en ce qui concerne les choix de notre jeune héros. 

 

Pourtant, même si j’ai des réserves face au roman, qui se lit comme un épisode de feilleton télévisé, j’ai quand même bien aimé.  Ça se lit tout seul, les aventures s’enchaînent, les auteurs osent certains trucs mais bon, on aimerait quand même en savoir plus sur l’univers et les personnages.  Le fait que le tout ne soit que survolé fait que c’est parfois difficile d’y croire. 

 

Pas le meilleur Gaiman, mais une lecture agréable tout de même.  Et je vais de ce pas lire l’avis de Cachou!

Room – Emma Donoghue

Room.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de Stock, en partie)

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions.

 

Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seul avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire.

 

Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir. Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?  Room interroge la capacité de survie qui existe en chacun de nous, tout en célébrant les pouvoir du récit et du langage.

 

Commentaire

Je sens que je vais avoir du mal à écrire ce billet.  Je sens aussi que je ne vais pas pouvoir rendre justice à ce roman, exprimer clairement à quel point il m’a touchée.  Entrer dans Room, c’est non seulement entrer dans une pièce de 120 pieds carrés éclairée d’un seul petit puits de lumière mais c’est aussi entrer dans la tête de Jack, un enfant précoce et particulier qui va bientôt avoir 5 ans.  C’est voir le monde, tout son monde par ses yeux.  Un monde qui se limite à une seule pièce qu’il partage avec sa mère.  Une pièce dont il ne sort jamais et où ses activités sont réglées comme du papier à musique.  Il y a sport, jeux, lecture.   Par contre, le soir, il y a le Old Nick qui entre dans la chambre. 

 

On comprend petit à petit ce qui se passe.  Et le décalage entre la réalité et la perception de Jack, pour qui son entourage est sécure, connu, personnalisé (Bed, Shelf, Meltedy Spoon… avec des majuscules), est terrible pour le lecteur que nous sommes.  Le personnage de la mère qui étouffe, qui s’empêche d’agir, de haïr pour l’amour de son enfant qui donne un sens à sa vie est extrêment poignant.  Chaque jour, elle fait des choix, comme tout parent, mais ces choix sont un peu différents, dictés par la nécessité.  Et Jack grandit en marge de la société, en fusion avec « Ma » qui représente tout son monde. 

 

J’avoue avoir eu peur au début d’avoir droit à des descriptions répétées de la vie dans Room mais non, le roman n’est pas que ça.  Et toutes les parties sont aussi terribles les unes que les autres.  On parle de choc des cultures, de déracinement, d’attachement mais surtout d’amour maternel.  Un amour souvent mis à l’épreuve pour cette mère qui vit un calvaire mais qui se fait toujours passer en second.  Jack est souvent attendrissant mais parfois dérangeant aussi.  Ses réactions, ses incompréhensions, ses demandes constantes nous exaspèrent et malgré tout, nous comprenons.   L’auteur a réussi à faire un merveilleux portrait d’enfant « spécial », avec tout ce que ça implique. 

 

Bref, un roman qui m’a énormément interpelée.  La voix de Jack, avec ses inventions et sa syntaxe parfois boiteuse, je ne l’oublierai pas de sitôt.  Et j’ai eu le coeur serré par la situation, par cette femme encore jeune, par ce qu’elle a vécu et ce qui l’attend encore. 

 

Bref, à lire si vous aimez les voix d’enfant.  Avec le coeur bien accroché.

 

En lecture commune avec Stephie, Céline, et  Anne

Doctor Who – The rising night – Scott Handcock

Rising-night.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand Harry Winter va ramasser des pierres pour réparer le mur autour de la ferme de son père, il commet une erreur fatale.  Il dérange « Lucifer’s Tombstone » et éveille quelque chose de terrible et de démoniaque.

 

Le TARDIS arrive au 18e siècle dans le village de Thornton Rising, dans les landes du Yorkshire – un village coupé du reste du monde par une terrible noirceur, où le soleil ne s’est pas levé depuis trois semaines.  Des animaux ont été attaqués, des gens sont disparus et des lumières étranges ont été aperçus dans le ciel. 

 

Le Docteur est vite pris dans une aventure cauchemardesque, aidé dans sa quête par une jeune femme du village nommée Charity.  Mais qui se nourrit du sang des villageois, et où le carnage s’arrêtera-t-il? »

 

Commentaire

Après plusieurs audiobooks d’environ une heure, ce fut un réel plaisir de retrouver ces aventures plus longues où j’ai le temps de m’attacher réellement aux personnages.  Et j’ai beaucoup aimé celle-ci, en particulier, à la fois pour l’histoire et les personnages que le Docteur rencontre. 

 

(Parenthèse: Je viens de réviser le nom de l’auteur dans le titre de mon billet… je l’avais baptisé Scott Hardcock au lieu de Handcock… je n’ose même pas imaginer les drôles que ça aurait pus amener ici.  Quoi que lui ne se serait probablement pas plaint.  Fermer la parenthèse.)

 

Cet audiobook se situe après la fin de la saison 4.  Le Docteur est seul, d’humeur plus ou moins patiente et il débarque dans ce village qui ne peut ni communiquer avec le reste de l’Angleterre ni voir la lumière.   Aussitôt abordé par une mystérieuse inconnue qui erre dans la lande, il ne tarde pas à rencontrer les villageois, effrayés mais courageux, qui ne lui font pas si facilement confiance que ça.  Pour faire changement.    En fait, cette aventure aurait presque eu le potentiel pour devenir un épisode.  L’atmosphère était mystérieuse et étouffante, le danger semble venir de partout et les créatures qui hantent le village sont effrayantes à leur manière.  Et que dire de leur « Dance with me ».  Bien entendu, le fond de l’intrigue est assez simple (mais bon, des aliens qui veulent coloniser la terre, c’est un peu la marque de commerce de la série) mais le village est crédible et Charity, la jeune femme qui aide le Docteur, est très attachante. 

 

Les personnages ne sont pas épargnés, on court beaucoup, on retrouve cet enthousiasme enfantin du Docteur devant el danger et la finale m’a émue.  Un très bon audiobook selon moi.  J’ai aussi aimé les références (le manteau offert par Janis, entre autres) aux anciens épisodes et la continuité avec la fin de la série.  Le Docteur est triste, Donna lui manque et ça se sent.   Michelle Ryan (l’actrice qui joue Lady Christina dans Planet of the Dead, dans les specials) s’en sort très bien, même si elle « fait » un peu moins bien le Docteur que les autres lecteurs que j’ai entendus à date.  Je réalise aussi que Ten est beaucoup plus facile à imiter que Eleven. 

 

Bref, j’aime toujour!

Succubus Revealed (Georgina Kincaid #6) – Richelle Mead

succubus-revealed.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)

Georgina Kincaid a eu l’éternité pour tenter de comprendre le sexe opposé mais parfois, les hommes arrivent encore à la surprendre.  Prenez Seth Mortensen.  L’homme a risqué son âme pour être avec Georgina.  Toutefois, avec Lucifer pour patron, Georgina ne peut pas simplement accrocher ses talons et profiter de son bonheur domestique.  En fait, elle est forcée de transférer ses opérations… à Las Vegas. […]

 

Commentaire

Voici donc venue la fin de cette série que j’ai terminée en quoi… 3 jours (je parle des 4 derniers tomes… par de ce livre en particulier).  Même si je suis souvent un peu triste de voir une série se terminer, j’aime quand même quand, justement, il y a une fin, aux séries.  Je trouve que ça permet une intensité dramatique et qu’émotionnellement, c’est quand même plus fort que quand on étire jusqu’au tome 29… Bref, bon.  Celle-ci, elle est terminée. 

 

Bon, toutefois, avouons-le d’emblée, ce tome n’est pas tout à fait à la hauteur des précédents selon moi.  Par contre, vu que ma copine Fashion-qui-a-fermé-son-blog-pfffffff m’avait tellement dit que je serais déçue, qu’en fait, je m’attendais à bien pire.   Bien entendu, le tout était prévisible et avait été bien amené dans les tomes précédents.  L’histoire n’est pas très complexe et les questions qui sont posées sont résolues assez rapidement ou du moins, la réponse est assez évidente.  Il y a quelques longueurs mais toujours des moments d’humour (le bowling, entre autres, m’a bien fait rire.  Bon, c’était clairement un comic relief, je me demande encore le lien avec le reste, mais tout de même, ça a fonctionné pour moi).   Mon problème est surtout venu du « plaignage » de Georgina qui ne prend plus vraiment rien en main…  Il paraît qu’elle était comme ça avant mais disons que je ne l’ai jamais remarqué autant que dans ce tome. Mais sérieusement, se peut-il qu’elle n’ait rien vu venir?  Elle était réellement surprise?

 

Bref, aucune surprise, mais tout de même, ça ne pouvait pas finir autrement.  J’étais certaine qu’un certain personnage aurait un rôle à jouer vers la fin et j’avais raison.  J’ai eu les larmes aux yeux à la lecture d’une citation de Dickens (il faut dire que la dite citation me fait verser des litres de larmes dans le bouquin original hein…) et même si le truc m’a brisé le coeur, J’ESPÈRE que le côté tragique de cette partie de l’histoire sera gardé et qu’il n’y aura pas de spin off qui va briser le tout.  Oui, je suis cruelle avec les persos (même si je préférais le dit personnage un peu plus ambigü)!  J’ai par contre apprécié que Georgie ait beaucoup, mais qu’elle n’ait pas TOUT à la fin.  Elle doit quand même renoncer à certaines choses, contrairement à la finale de VA. 

 

Bref, une petite déception, mais moins que je ne le croyais.  J’aurais aimé que les personnages secondaires aient davantage leur place (ici, c’est the Georgina Show) et bon… une toute petite surprise, du moins.  Ceci dit, je garderai un bon souvenir de la série.  J’ai du mal à les voir finir.  Et j’aime toujours autant le « fucking angel ».   Et le Coloc.  Et Dante, lui? 

De cape et de crocs – acte 10 – Ayroles et Masbou

De-cape-et-de-crocs-10.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Le prince Jean vaincu, la Lune sauvée, l’heure est venue pour messieurs de Villalobos et Maupertuis de songer au retour.  Mais l’ignoble Mendoza n’a pas dit son dernier mot et quand amour, honneur et amitié s’opposent, la comédie peut tourner au tragique.  Avant de tirer leur révérence, nos gentilshomes devront encore essuyer de terribles coups de théâtre.  Arriveront-ils tous à bon port? »

 

Commentaire

C’est limite avec émotion que j’ai tourné la dernière page de cette BD.  Parce que « De cape et de crocs », c’est fini.  J’ai parlé de tous les tomes ici et mon amour pour la série n’a jamais fléchi.  Et selon moi, cette conclusion est parfaite.  Les dés étaient jetés mais tout se termine ici, avec panache et glamour, avec la résolution des mystères et des dettes d’honneur et des coïncidences fantastique.  On est plongé dans ce monde de cape et d’épées (oups… de crocs…) et tout n’est pas si simple. 

 

Comment vous expliquer pourquoi j’aime tant.  J’aime la série d’amour parce qu’il y a:

– Les tirades et les rimes de Maupertuis, en plein combat.  Un Cyrano à poils, quoi.   C’est génial.

– Le caractère bouillant et le sens de l’honneur de Don Lope

– Les explications abracadabrantes et sooo scientifiques de Bombastus

– Des pirates

– La lune. 

– Une pierre qui sautille… et qui s’habille comme Eusèbe le lapin

– Des jeux de mots, des références littéraires et cinématographiques.  En quantité. 

– Une imagination folle

– Un rythme qui fonctionne, une intrigue qui se tient parfaitement

– Des cartes au trésors, des voyages impossibles, des villes magiques, des arbres en or, des poulets à messages

– Des dessins magnifiques, des arrières plans tout plein de détails.

– Des capes, du courage, des épées, des duels loufoques et incroyables

– Des demoiselles pas toujours en détresse.

– Un méchant qui s’appelle Mendoza (mais ce n’est pas celui des Cités d’or.  Celui-là, il est méchant)

– Et Eusèbe. 

 

Eusèbe Power.  J’aime Eusèbe. 

 

Alors voilà.  C’est fini.  Et je vais devoir relire parce que c’est une série coup de coeur, magnifiquement écrite, superbement dessinée.  J’ai été transportée, rien de mois. La totale, quoi.  Maintenant, il faut que je lise Garulfo, également écrite par Ayroles.  Paraît qu’il y a des contes, là-dedans! 

Un été au Cap-Ferret – Fabienne Legrand

un-ete-au-cap-ferret.jpgPrésentation de l’éditeur

« Là?  J’offre mon corps au soleil…

Le Cap-Ferret?…

AAAAAh, le Cap-Ferret…

Dites bien partout que c’est moche, sufrait, snob, cher et qu’il n’y fait jamais beau.

Allez tous en Corse, laissez-moi MON Ferret!

 

Commentaire

L’héroïne de cet album est digne d’être élue Miss Vacances à la Plage.  Elle est over cliché, over snob, over superficielle, mais aussi très rigolote.  Vous savez, le genre de femme qui s’approprie une plage et qui se considère vraiment chez elle?  Limite qu’elle a le droit d’être là plus que vous?  Ben c’est elle.   Sauf que bizarrement, sous cette forme, on la trouve beaucoup plus drôle. 

 

Cet album est composé d’instantannés de vacances.  L’auteure croque, souvent avec ironie, l’espèce du Touriste, avec ses fantaisies et ses excentricités.  Les gags sont courts et j’ai bien ri de la voir chez le gaufrier ou encore délimiter sa plage.  Quant à sa notion de « cours de surf », j’adhère immédiatement. 

 

Le dessin est un peu particulier, avec des personnages principaux colorés qui ressortent sur un fond qui semble dessiné au crayon.  Après quelques planches, j’étais habituée. 

 

Un album qui fait sourire et qui donne le goût de partir en vacances.  Limite qu’on reconnaît parfois des gens qu’on connaît.  Je ne sais pas si ça restera marqué à jamais dans ma mémoire parce que bon, court et léger, parfois, ça a tendance à s’effacer mais c’est un format que j’apprécie…même si j’aurais aimé l’apprécier plus longtemps, justement, pour m’attacher davantage au personnage. 

Explosive Eighteen – Janet Evanovich

Explosive-eighteen.jpgPrésentation de l’éditeur (traduite à peu près par moi.  Et en partie.)

« Avant même que Stephanie ait mis le pied hors de l’avion en provenance d’Hawaii, elle est déjà embourbée jusqu’au cou dans les problèmes.  Ses vacances de rêve se sont transformées en cauchemar et elle revient seule au New Jersey.  Encore pire, son voisin n’a jamais réintégré l’avion après l’escale à Los Angeles.  Et maintenant, il est mort et voilà qu’une collection dépareillée de gros bras et de psychopathes, sans oublier le FBI, est à la recherche d’une photo qui était en sa possession.

 

Une seule personne a posé les yeux sur la photo perdue:  Stephanie Plum.  Et maintenant, c’est elle la cible.  Un spécialiste des portraits robot aide Stéphanie à recréer la photo mais sa mémoire visuelle semble déficiente.  En attendant de s’améliorer, elle doit surveiller ses arrières. « 

 

Commentaire

Demandez à Stéphanie Plum comment se sont passées ses vacances à Hawaii et elle vous répondra: c’est compliqué.  Et ça semble l’être, en effet!  Et comme si ce n’était pas suffisant (non, je ne vous dirai pas pourquoi c’est compliqué), tous et chacun semblent lui courir après pour une photo qu’elle a vue quelques secondes.  Ajoutez à ça que Grandma Mazur s’est mis au bowling, que le nouveau local temporaire du bureau de Vinnie est le voisin du dessous d’une colonie de rats, que Lula pense avoir trouvé le grand amour et que l’un des FTA semble avoir pris en affection la voiture de Stéphanie… vous avez le topo. 

 

C’est la 18e fois que je fais un billet sur cette série.  Du coup, j’ai l’impression de me répéter encore et encore.  Ce tome 18 est mieux que les trois précédents mais je n’ai pas encore retrouvé les fous rires incroyables du début de la série.  Si le final est très drôle (et bon, j’aime Ranger d’amour) et rattrape une partie du roman, mon problème vient du fait que si les personnages sont toujours hilarants… ils n’évoluent pas.  Ok la recette fonctionne mais après plusieurs années, il devrait y avoir des changements, non?  Limite que Stephanie devrait être… un peu meilleure comme chasseuse de primes?  Au moins un petit peu?

 

Côté intrigue, c’est comme d’habitude.  Stéphanie essaie de rattraper les hors-la-loi mais contrairement à Lucky Luke, elle ne tire pas plus vite que son ombre.  Lula, par contre… c’est autre chose.  Et comme d’habitude, elle se retrouve dans des situations abracadabrante.  Et doit appeler Ranger ou Morelli à la rescousse.  Et, parfois, doit payer le service.  Et pas toujours avec de l’argent (tsssss… qu’allez-vous penser… elle donne parfois de la bouffe à Morelli… je vous entends penser!).  Et il y a quelqu’un qui en veut à Stéphanie.  Et on ne sait pas trop qui et pourquoi.  La routine, quoi. 

 

Sans les répliques de Lula, les excentricités de Grandma, sans les Babe de Ranger, les Cupcake de Morelli, les petits remontants de Mme Plum et les regards ébahis des passants, ce serait ennuyant.  Mais il y a tout ça.  Alors j’y plonge et j’en ressors 3 heures plus tard.  Guère plus intelligente mais bien divertie.  En ayant quand même ri un bon coup. 

La double vie d’Anna Song – Minh Tran Huy

double-vie-d-anna-song.gifPrésentation de l’éditeur (en partie… c’est un livre qui se laisse découvrir…)

« Anna Song, « la plus grande pianiste vivante dont personne n’a jamais entendu parler », laisse derrière elle une œuvre discographique sans précédent. Malgré la maladie, et clans un engagement du corps et de l’âme proche de la ferveur, elle a voué ses dernières années à arpenter, avec une indéfectible justesse, un territoire musical des plus vastes. Gardien du temple et architecte de la légende : Paul Desroches, son mari et producteur. […]

 

Commentaire

C’est Delphine qui m’a laissé ce roman lors de son passage québécois il y a quoi… 2 ans maintenant.  Je ne sais trop ce qui m’a poussée à le choisir justement aujourd’hui.  Les mystères de ma pile sont impénétrables. 

 

Ce court roman alterne les voix de Paul, le mari d’Anna Song et celles de divers journalistes qui parlent de cette grande pianiste que personne ne connaissait avant cet enregistrement de plus de 102 CDs des plus grandes oeuvres du répertoire classique.   Les CDs sont encensés par la critique alors qu’Anna meurt lentement d’un cancer. 

 

Dans son témoignage, Paul raconte Anna qu’il a connue enfant.  Lui même en deuil de ses parents, cette fillette particulière marquera sa vie et le l’atteindra comme personne par sa musique qui le touche droit au coeur.   À travers leurs confidences d’enfants ayant dû grandir trop vite, Anna raconte le Vietnam, pays qu’elle n’a jamais vu mais qui est enfoui au plus profond d’elle-même.  Et à travers ses paroles, on est emporté dans sa vision rêvée de ce pays d’où est partie sa grand-mère, parce qu’elle n’avait plus le choix. 

 

C’est une histoire d’amour particulière qu’on nous raconte ici.  Anna fascine Paul et nous fascine aussi.  Toutefois, ce sont surtout les passages sur les souvenirs, sur la famille, nos ancêtres tels qu’on les imagine ou qu’on les rêve qui m’ont touchée.   De plus, c’est un pan de l’histoire du Vietnam, pays déchiré qui nous est proposé.  Sous la plume de l’auteur, on sent la magie de ce pays malgré les déchirures causées par les occupants, les guerres et les régimes politiques.   À chaque mention de cette photo du grand-père devant son rêve, j’étais repartie en voyage dans l’espace et le temps.  De plus, j’ai été charmée par les passages sur la musique et j’ai retrouvé dans les propos de Paul ce que certaines interprétations me font vivre quand je suis dans un état propre à les recevoir. 

 

La plume de l’auteur, souvent poétique mais très accessible, sert bien le propos.  J’ai beaucoup aimé la construction qui est également bien appropriée et les articles, bien qu’ils puissent sembler un peu répétitifs, apportent à chaque fois de nouveaux éléments à l’enquête du petit monde de la musique.  Ils semblent réels justement en raison de ces répétitions. Parce que bon, rapidement, nous réalisons que cette histoire presque fantastique de la plus grande pianiste que personne ne connaît a des failles… 

 

Bref, un beau roman et un bon moment de lecture.  Notons que cette histoire est inspirée d’une histoire vraie, que je ne nommerai pas, au cas où vous en auriez entendu parler.  Une chose est certaine, je relirai l’auteur!