Stand Stil, Stay Silent – 1 – Minna Sundberg

C’est l’idée d’une mythologie nordique qui m’a attirée vers ce roman graphique. En fait, je voulais le lire pour le Pumpkin autumn challenge mais je l’ai fait commander à la biblio… et c’est maintenant qu’il arrive. Donc c’est maintenant que je l’ai lu. Ok, j’avoue. Je l’ai renouvelé 3 fois avant de lire. Mais c’est un détail non?

De quoi ça parle

90 ans ont passé depuis la pandémie de rouille, pandémie ayant rayé une grande partie de la population de la carte. L’ancien monde n’existe plus et est à la merci de trolls, géants et créatures mythiques. Un petit groupe d’explorateurs des pays nordiques se mettent en route pour aller explorer ce qui peut l’être… avec en tête un projet un peu moins legit, et financé par des gens qui eux, ne participent pas à l’épopée.

Mon avis

Il y a du positif et du négatif dans ma lecture de ce premier tome d’un webcomic d’abord publié sur le web. Il y est encore d’ailleurs et je suis pas mal certaine que je vais poursuivre ma lecture sur le net. Ces recueils hardback sont magnifiques et le dessin me plaît (même si, pour faire changement, j’ai du mal à dinstiguer les personnage… je regarde d’ailleurs la couverture et je réalise qu’il y a un personnage que je reconnais pas du tout. j’en ai peut-être confondu deux tous le long). Toutefois, il faudrait vraiment que je les trouve en usagé pour que j’achète le tout!

L’univers est vraiment chouette et que l’idée d’une pandémie qui mène à ce genre de futur est fascinante. Ça change des zombies mettons. Ceci dit, les créatures mythologiques ne sont clairement pas gentilles et bouffent à peu près n’importe quoi! Nous sommes ici avec une inspiration viking, la petite troupe est attachante et chacun a des caractéristiques et un rôle qui lui sont propres. En effet, si la version officielle parle d’exploration, certains veulent aussi s’enrichir et pas avec n’importe quoi : avec la connaissance.

Il y a donc une réflexion sur la transmission, sur la mémoire ainsi que sur la langue (en bonne trippeuse de linguistique, l’arbre des langues m’a mis des étoiles dans les yeux) et une histoire de personnes qui n’ont pas tant de choses en commun au départ. J’imagine qu’ils vont créer des relations entre eux… mais nous n’en sommes pas encore là, nous sommes dans le premier tome!

Là où le bât blesse? Le rythme. J’adore les romans lents, les mises en place qui prennent leur temps mais ici, ça prenait sérieusement un peu trop son temps. La partie pré-pandémie, pas si longue mais où on nous présente quand même beaucoup de personnages. J’espère que ça aura un lien avec l’histoire par la suite sinon je me demande un peu pourquoi on allait dans ces détails. Idem pour le début de l’expédition. C’est long! Quand l’histoire s’amorce, c’est fort prenant mais disons qu’on prend un moment à y arriver.

Ah oui, pour ceux qui se posaient la question : cette BD n’a pas surfé sur la vague COVID! C’était fait bien avant mais quand on voit comment ça s’est passé… disons que ça n’a pas été si loin de la réalité quant à la façon de gérer la pandémie. Heureusement que c’était un peu moins mortel, n’est-ce pas! Mais impossible de ne pas se sentir interpelés par l’idée d’une telle éventualité et de se demander : mais qu’est-ce qui resterait après?

C’était ma BD de la semaine

Tous les billets chez Stephie cette semaine

Une jolie pile à lire – Shiny Spring Challenge

Est-ce que vous pensez clairement que je vais manquer une occasion de faire une pile à lire que je ne lirai pas, comme dirait @Floflyy, le créateur du challenge?

Dans la lignée du Pumpkin autume Challenge et du Cold Winter Challenge, on célèbre le printemps. Ok, il fait -29 ces temps-ci, mais on on peut toujours rêver, non?

N’hésitez pas à aller voir et à me dire si vous avez lu des choses là-dedans!

Et dites-moi aussi si vous trouvez que mon montage vous donne mal au coeur!

We ride upon sticks – Quan Barry

Ce roman, c’est totalement la faute de Kayla, de Books and Lala. Elle avait adoré, mentionnait que c’était « weird but good weird ». Avouons-le, il fallait bien Kayla pour me faire lire un roman qui traite… de hockey sur gazon!

De quoi ça parle

Nous sommes en 1989 et à Danvers (anciennement Salem Village), Massachussets. L’équipe de field hockey de l’école secondaire n’a jamais eu beaucoup de succès mais soudainement, les filles commencent à gagner. Et tout semble leur réussir. Genre, tout. Jusqu’à aller au championnat. Serait-ce la faute de ce mystérieux cahier avec Emilio Estevez sur la couverture, où les filles (et Boy Cory) s’essaient à la magie noire?

Mon avis

Il ne faut pas avoir peur d’être noyé dans des parties et de hockey sur gazon où on ne comprend rien aux stratégies, aux passes et tout et tout. Certes, le sport est présent, il est même au centre de l’histoire, mais il s’agit surtout d’une histoire de « coming of age », de filles qui essaient de sortir du moule et à se défaire des attentes de leurs familles. Une histoire d’équipe. D’esprit d’équipe. Cheesy, dites-vous? Certes, l’idée de filles qui apprennent à croire en elles-mêmes, d’empowerment aurait pu l’être. Mais non en fait. Pas fait comme ça. Présenté de cette manière, pour moi, c’était op-ti-mal.

Il est très difficile de bien parler de ce roman car c’est très étrange. On a une narration au « nous », il n’y a pas de personnage principal et chacun des membres de l’équipe sont aussi importants les uns que les autres. Je les ai tous aimés, avec leurs familles, leurs désirs, leurs problèmes et leurs ambitions. On flirte avec le fantastique et la sorcellerie, tout en restant sur le fil. Et impossible de ne pas faire le lien avec les sorcières de Salem étant donné le lieu… et cette fin! J’ai a-do-ré la fin. Elle était juste parfaite. En fait, si on avait eu une genre de préface pour que je m’attende à cette fin, j’aurais encore plus aimé.

Certes, j’ai eu un petit coup de mou au milieu. Quelques longueurs. Peut-être étaient-elles nécessaires pour qu’on s’attache bien à chacun des personnages mais j’ai quand même mis plusieurs jours à le lire. J’ai mis un moment aussi à m’habituer à la personnification de certains objets, notamment « The Claw », vous savez, ce toupet crêpé énorme des années 80? Bref, c’est un personnage à part entière et au début, avant que ça devienne clair, cette répétition est un peu agaçante. Et finalement, je pourrais limite dire que c’est l’un de mes persos préférés!

En 1989, j’avais 13 ans. Les personnages en ont 17-18 et les références sont génialissimes. Je suis certaine même sans regarder que l’autrice a fin quarantaine, début cinquantaine. La musique, les façons de penser, la pop culture, les coutumes… tout y est. C’est hyper réussi et ça permet aussi de voir à quel point la société a évolué depuis. C’est loin d’être parfait mais ça fait du bien de voir qu’on a un bout de chemin de fait. Ça permet aussi d’aborder certains thèmes tel que le racisme, le regard masculin ou les stéréotypes divers et variés. C’est tellement adolescent! Et pourtant, ça peut plaire aux ados et aux adultes. Les jeunes filles font des conneries, elles parlent de leurs règles, de leurs seins, des mecs aussi. De la fille dont les seins ont poussé trop tôt (et trop, selon elle) et pour qui les regards masculins sont lours, très lourd, à celle dont les parents hyper catholiques lui imposent beaucoup de limites, on a un vrai portrait de ce qu’était être ado à cette époque.

Bref, a nice trip down memory lane!

Je suis celle qui veut sauver sa peau – Fanie Demeule

J’aime beaucoup Fanie Demeule. En fait, je lis pratiquement tout ce sur quoi je peux mettre la main. Bon, en disant ça, je réalise que je n’ai jamais parlé ici de ma lecture de « Déterrer les os ». Je vais clairement être obligée de le relire. Quel drame, n’est-ce pas!

De quoi ça parle

Nous avons ici une série de nouvelles indépendantes, qui traitent encore une fois de l’obsession, de la vulnérabilité et surtout, de la mort.

Mon avis

Mon appréciation de ce recueil a clairement été influencée par le fait que j’avais lu la plupart d’entre elles dans d’autres supports. C’était donc bien, souvent dérangeant, comme toujours avec Fanie Demeule, mais le fait de ne pas avoir beaucoup de nouveauté était ma foi fort anticlimatique.

Fanie Demeule a toujours eu une plume qui va droit au but mais qui nous emmène aussi dans nos retranchements. Elle a le don pour nous mettre mal à l’aise, parfois parce que c’est carrément un peu morbide et d’autres parce qu’elle réussit à nous faire voir le laid chez la personne qui peut presque nous ressembler. Elle nous fait voir ces gens qui, sur le fil, ont basculé du moins beau côté. La nouvelle « Reptilienne » nous fait rencontrer une femme qui réalise que, devant le danger, réalise qu’elle est celle qui veut sauver sa peau, en dépit de tout. Impossible de ne pas se demander comment on réagirait « si on était né en 17 à Leindenstadt ».

Désolée, joke facile!

Plusieurs nouvelles sont délicieusement morbides, plusieurs âmes « entre deux » nous parlent de ce qu’ils souhaitent laisser derrière eux, le concept de « soi » est aussi exploré, notamment pas le biais du théâtre et « Le jet » est magnifiquement obsessionnelle. Encore une fois, la femme est au centre de tout, autant sa tête que son corps. Toutefois, j’ai oublié plusieurs nouvelles, qui m’ont beaucoup moins marquée.

Ceci dit, je vais continuer à lire l’autrice, à la fois virtuose et « in your face »!

Les nouveaux livres de janvier/février 2023

Des fois, tu penses avoir été raisonnable… mais finalement, pas vraiment.

Ça m’arrive tout. le. temps!

Indésirable (The little stranger) – Sarah Waters

J’aime beaucoup beaucoup Sarah Waters. J’aime sa plume descriptive, sa capacité à créer divers atmosphères. Jusqu’ici, je l’associais à des twists assez fous au milieu du roman et aux amours lesbiennes aussi. Du coup, quand j’ai vu qu’elle avait écrit un roman gothique, je l’ai aussitôt choisi pour mon vlog « gothique »! Of course.

De quoi ça parle

Nous sommes dans l’Angleterre d’après-guerre et le domaine Ayres est en décrépitude. Ces anciens propriétaires terriens ne peuvent plus exister dans l’Angleterre nouvelle et ce qui avait été un domaine merveilleux et fascinant tombe en ruines. La famille aussi tombe en ruines et il n’en reste que la mère et ses deux enfants adultes : Roderick et Caroline. Celui-ci a été blessé pendant la guerre tandis que la jeune femme fait un peu ce qu’elle veut.

Le docteur Faraday a toujours été fasciné par cette maison étrange. Self made man, il va se retrouver mêlé au destin de cette famille après avoir été appelé pour un souci médical… et quand il va arriver des choses de plus en plus étranges dans la maison, il va tenter de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que la famille garde les deux pieds sur terre.

Mon avis

Ya pas à dire, Sarah Waters est géniale pour faire revivre les époques. Ici, les années 50 anglaises s’éveillent sous sa plume et on sent la recherche derrière l’histoire : en effet, les thèmes sous-jacents et la façon de les aborder correspondent à plusieurs romans ayant réellement été écrits à l’époque. Du coup, c’est cohérent et ça fait chaud à mon petit coeur de lectrice-qui-n’aime-pas-que-les-pensées-d’ajd-soient-transposées-au-passé. Ici, le rythme est aussi beaucoup plus lent sans sans spoiler, je vous dis d’avance que si vous attendez des révélations fracassantes, vous serez déçus. On est davantage dans un roman d’ambiance au départ, au charme un peu vintage, alors qu’à partir d’un certain moment, les aspects gothiques prennent le dessus et on commence vraiment à se questionner : y a-t-il du surnaturel? Perdent-ils la tête? Est-ce un coup monté, et de qui? Bref, le même feeling que dans la fameuse nouvelle de Henry James!

J’adore les études de caractères des personnages. J’aime les voir évoluer, j’aime sa façon de nous les faire voir à travers le regard de d’autres personnes, j’aime l’évolution des relations, le côté un peu malsain qui plane toujours. Ici, la maison semble vraiment avoir une volonté qui lui est propre et je voulais réellement savoir.

En refermant le livre, je trouvais le tout un peu anticlimatique. Puis, le lendemain, je me suis souvenue d’un truc… et je suis retournée voir… et là, j’ai compris! Une toute petite phrase! Et comme ça allait en partie dans ma direction préférée, j’étais ravie. Soyez donc attentifs à la lecture du roman.

Bref, une réussite pour moi. Des personnages plein de failles, tous se cachent leurs véritables intentions à eux-mêmes, la maison semble damnée et on sent la fin d’une époque représentée par cette famille qui se sent oppressée par leur maison et par l’état de la société. Very gothique indeed, il coche toute les cases… et j’ai passé un très bon moment.

VLOG – Je lis 3 romans gothiques

Un petit demi-vlog sur la chaîne, où je vous parle de la lecture de 3 romans gothiques dont deux plus modernes. Là-dedans, il y aura du Kate Morton, du Sarah Waters et une nouvelle de Charlotte Perkins Gilman!

Oui, vous pouvez rire de la vignette et de mes talents d’actrice. C’est fa-bu-leux.

Et dedans, ya ma nièce et moi qui tentons de faire la danse de Mercredi Adams. Sa mère et elle sont d’accord à la publication de la vidéo, of course!

Les enfants endormis – Anthony Passeron

C’est suite à un VLEEL que j’ai voulu découvrir ce roman et quand j’ai vu que MAPS l’avait mis dans sa liste de favoris, j’ai clairement choisi ce titre pour mon vlog « je lis les favoris de booktubeurs québécois ». Ceci dit, je suis complètement aphone depuis que j’ai commencé à filmer ce vlog alors si vous réussissez à entendre ce que je dis dans mes updates, vous avez des oreilles bioniques!

De quoi ça parle

Dans la famille de l’auteur, il y a un tabou : son oncle Désiré, enfant chéri de ses parents mais aussi mort du sida. En effet, il était l’un de ces enfants qu’on retrouvait endormi dans la rue, une seringue plantée dans le bras. Alors qu’il retrace cette histoire, il nous raconte en parallèle l’évolution des recherches sur le VIH et le sida en France.

Mon avis

Entendons-nous, j’ai grandi dans les années 80-90. Vous savez, celles où le sida, c’était LE fléau. Les années où on avait peur, où on détournait les yeux des malades et où ceux-si étaient coupables et presque ostracisés par la société. Du coup, le thème m’intéresse et je garde des souvenirs très forts de plusieurs romans traitant de ce thème (on en parle, de « N’essuie jamais de larmes sans gants« ? Juste le titre m’émeut!). Ici, le ton et le propos est un peu différent car le personnage qu’on a tenté d’effacer était héroïnomane et non pas gay. Il se croit supérieur, est addict, vole, ment… on l’aime déjà n’est-ce pas?

Pourtant, même si l’auteur réussit à nous faire comprendre les impacts non seulement de sa maladie mais aussi de son comportement sur ses proches et sa communauté, je suis ressortie de ma lecture en ayant de la peine pour ces jeunes gens « ordinaires », qui ont succombé à un fléau qui les sortait de leur vie de petit village près de Nice. Ils ont été effacés car on en avait honte et ici, la réaction des parents de Désiré fait mal au coeur. Entre déni, amour inconditionnel et immense tristesse, tout le monde a souffert. Le père de l’auteur, le « bon garçon », toujours 2e derrière l’enfant prodigue a également eu une vie modelée par ce drame familial. C’est criant de vérité, les réactions sont tellement, tellement humaines qu’il est impossible de ne pas être ému.

Étant sur le continent américain, j’ai surtout entendu parler de la recherche états-uniennes. Du coup, j’ai beaucoup aimé voir le côté français, les recherches françaises. Certes, c’est un peu enrageant. Voire même beaucoup. Mais j’ai autant aimé les deux parties qui, en combinaison, nous permettent vraiment de nous plonger dans l’époque et de réaliser à quel point les gens mouraient dans l’indifférence totale. Un roman à découvrir et une très bonne lecture.

Romans vintage – thématique du mois de février

Romans vintage… si vous me suivez depuis un moment sur ce blog, vous savez de quoi il s’agit! Emjy en parlait énormément, il y avait eu un challenge Vintage sur le forum Whoopsy Daisy… bref, ce n’est pas la première fois que vous voyez ce thème passer.

Par contre, si vous êtes arrivés plus récemment, j’avoue que ça fait un moment que je n’en ai pas parlé et peut-être que vous ferez des découvertes dans cette vidéo où je vous présente le genre et où je vous fais des recommandations. Toute la liste est en barre d’information si vous cliquez sur « regarder sur Youtube ».

Il y aura un jour un vlog à ce sujet, si vous avez des commentaires, h’hésitez pas, des propositions, hésitez encore moins… Bref, j’attends vos réactions!

La vie invisible d’Addie Larue

Vous savez quoi? J’ai ce livre en DEUX éditions collector. Une en anglais et une en français. Celle en VF est tellement beautiful que j’ai décidé de le lire. En ebook. Pour ne pas briser mes belles versions. Je suis indécrottable. Ceci dit, Sous le ciel m’avait dit que je pourrais aimer, et j’ai décidé de tenter le coup.

De quoi ça parle

Adeline LaRue est née à Villon-sur-Sarthes, à la fin du 17e siècle. C’est toutefois en 2014 que nous allons la rencontrer car Addie est condamnée à vivre éternellement, après un pacte avec un mystérieux personnage, un ancien dieu. Bien entendu, il y a une contrepartie: personne ne se souviendra d’elle. Jamais.

Ainsi, elle traverse les siècles, jusqu’à ce qu’un jour, un jeune homme lui dise : I remember you.

Mon avis

J’avoue que je n’avais aucune, aucune attente en lisant ce roman. Je m’attendais à une romance un peu cheesy, une histoire assez classique et s’il y a certes de la romance à l’avant-plan, ce n’est pas non plus le principal enjeu ici. En fait, je dirais qu’elle sert le propos principal, qui tourne davantage autour du temps qui passe, de l’importance de laisser sa marque et de la valeur du moment présent. Ça parle d’art aussi. Et j’aime quand l’art a de l’importance dans une histoire.

Si vous cherchez un roman plein d’action, ce n’est pas ce que vous allez trouver ici. C’est plutôt l’exploration d’un personnage confronté à une situation impossible: elle n’a pas de vraies relations, pas de possessions, pas de logis stable. Bref, elle n’est personne aux yeux du monde. Sa seule constante: cet être sombre qui l’a condamnée à son sort, et qui souhaite qu’elle accepte de lui offrir son âme. Le récit alterne entre passé et présent et si j’ai eu un peu de mal à apprécier la partie dans le passé au début, c’est finalement celle-ci qui fait que le récit a une certaine épaisseur et aussi celle-ci qui permet à l’auteur d’explorer les thèmes qui sont à l’avant-plan dans le roman. En fait, au départ, ces parties étaient juste trop tristes. Imaginez une jeune fille de 23 ans qui, pour éviter de marier un homme qu’elle n’aime pas, demande la liberté et du temps… et qui réalise qu’il y a deux côtés de la médaille à une liberté extrême. Soudainement livrée à elle-même, elle ne peut connaître aucun repos car rien n’est acquis. Voir tous ceux qu’elle aime ne pas les reconnaître, c’est crève-coeur. Toutefois, j’ai beaucoup aimé rencontrer avec elle des gens au cours des siècles, la voir les apprécier alors qu’elle n’est condamnée à rester à jamais une inconnue pour eux. Bref, déchirant par moments.

Je disais donc qu’au départ, je préférais les parties dans le présent mais qu’avec le temps, j’ai commencé à aimer le tout également. Je me suis posé la question « mais pourquoi », j’avais hâte de connaître la suite et je dois avouer que j’ai lu la moité du roman en une soirée. Et c’est un GROS roman. Le personnage de Henry, le jeune homme qui se souvient, est également touchant : il est à la fin de vingtaine, n’a pas l’impression d’être assez pour ceux qu’il aime et voudrait profondément être « plus ». Addie, quant à elle, a tellement de désirs et son parcours pour récupérer un peu de pouvoir sur sa vie, pour laisser sa trace malgré tout, est très agréable à lire.

Un roman adulte, mais qui peut faciement servir de pont entre les lectures YA et les lectures adulte. C’est facile à lire, la plume est simple et agréable, ça fait rêver aux étoiles et ça donne envie de profiter de chaque moment présent. Pour ma part, les pages se sont tournées toutes seules et je considère que c’est un excellent divertissement. Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un aussi gros roman si vite! Je me surprends à y repenser depuis les derniers jours avec une pointe de nostalgie… ça doit être une réussite donc!