C’est Stephie qui m’avait refilé ce roman lors d’une visite en France. Pas la dernière… peut-être l’autre. Ou l’autre d’avant. Bref, tout ça pour dire que ça fait un petit moment que ce roman traîne sur mes étagères. Moins longtemps que d’autres, direz-vous, mais c’est une autre histoire.
C’est un épisode de l’histoire que je ne connaissais pas vraiment qui nous est raconté ici. De ce roman s’élèvent les voix de milliers de jeunes femmes japonaises qui sont parties de chez elles avec en poche, la photo d’un mari et dans la tête des rêves de grandeur. Des rêves qui les emmènent loin de la rizière et des champs. Et c’est ce choeur qui s’élève, ce chant d’espoir, de peine et de résignation qui nous accompagne le long de ces 140 pages. Plus long, ça aurait pu lasser. Mais ce format est parfait pour nous faire voyager à travers des centaines de yeux, pour nous faire voir de milliers d’images fugaces mais puissantes. Tous ces destins individuels s’entremêlent pour nous offrir un panorama d’existences souvent déçues, qui nous sont présentées à travers plusieurs époques de leurs vies.
Une écriture sensible, percutante, sans pathos mais beaucoup de finesse, qui nous fait voir le tragique de ces existences échouées sur un continent qui les craint un peu. Le « nous » et les nombreuses voix donnent à ce roman un air de tragédie grecque, avec le choeur qui décide de sortir de l’ombre et de nous raconter sa vie.
J’ai été secouée et touchée. Et je conseille.