Pauvres petits chagrins – Miriam Toews

Pauvres petits chagrinsJ’avais déjà lu Miriam Toews et aimé il y a quelques années.   Son background et ceux de ses personnages sont ma foi fort intrigants (il faut savoir qu’elle a grandi dans une petite communauté mennonite des prairies canadiennes) et j’ai donc été tout de suite été interpellée par ce nouveau roman, surtout quand j’ai vu qu’il traitait de maladie mentale.

 

C’est un très beau roman qui raconte l’histoire de deux soeurs dans la quarantaine.  Elles ont été élevées dans le communauté mennonite, dans une famille différente (seulement 2 enfants, imaginez), qui se nourrissait de livres.   Elles ont une relation particulière, intense.  Elfrieda brille, est pianiste mondialement reconnue, a un mari qui l’adore, de l’argent tandis que Yoli a deux enfants de deux pères différents, couche sans aimer et essaie assez mollement d’écrire autre chose que sa petite série sur le rodéo.   Les deux s’adorent.  Mais Elfrieda veut mourir.  Et Yoli ne veut pas.

Il faut savoir qu’il y a beaucoup de la vie de l’auteur là-dedans.  Comme dans le roman, son père s’est suicidé en se jetant sous un train.  Sa soeur souffant de dépression chronique aussi a choisi d’en finir en 2010.   Du coup, le thème et les événements du roman sont traités de manière très intimiste, très réaliste. Les sentiments de Yolandi, sa rage, son impuissance, son incompréhension, nous les ressentons réellement en tant que lecteurs, témoins impuissants face à la tristesse « empirique » d’Elf, face à sa volonté de se libérer de ses fardeaux.  Les conversations à côté d’un lit d’hôpital, souvent à sens unique, sont bouleversantes.  Yolandi aime sa soeur.  Sa brillante soeur.  Mais dès le début, on se demande si l’amour va suffire.  Et dès le début, on a mal pour tous ces gens.

 

De beaux portraits que ces personnages qui vivent leur enfer personnel, qui n’arrivent pas à comprendre et qui sont en guerre pour qu’Elf survive  malgré elle-même.  Il y a aussi un peu d’humour, quelques regards acérés sur le milieu hospitalier psychiatrique et une écriture que j’ai préférée à ce que j’avais lu dans Irma Voth.   Je continuerai à suivre Miriam Toews.

La route sombre – Ma Jian

La route sombreJe ne sais plus du tout où j’ai entendu parler de cet auteur.  Mais bon, j’ai dû en avoir vent quelque part, hein, vu que je l’avais!  Bref, les mystères de ma pile à lire.  Toujours aussi mystérieusement-mystérieux.

 

J’étais donc dans un trip « Chine » parce que j’étais justement sur le fleuve Yangtze et qu’une partie du roman se déroule dans le coin.   Avec le titre, je me doutais bien que ce n’était pas super joyeux mais dans ce cas-là, j’avoue que le contenu et particulièrement dérangeant.  Bon, peut-être que ça m’a davantage touchée parce que j’étais dans le contexte et tout, mais sérieusement, quand vous prenez ce livre, il faut s’attendre à lire l’horreur.  Sans nom.  On ne tombe pas dans le gore mais c’est extrêmement dur et on ne nous épargne rien (mais alors rien).

 

C’est donc l’histoire de Meili, une paysanne du sud de la Chine.  Elle s’est mariée à Kongzi, l’instituteur du village, a une petite fille de deux ans, Nannan, et est enceinte de son deuxième enfant, en espérant que ce soit un garçon.  Ils vivent dans le village des Kong, car Kongzi est le descendant direct du grand Confucius de la 76e génération et il veut une descendance mâle.  Or en Chine, il y a la politique de l’enfant unique et bien vite, le Planning Familial débarque dans le village pour stériliser les femmes, les avorter ou encore leur poser un stérilet.  Du coup, ils sont illégaux, vont devoir payer une amende… et décident de fuir.

 

Tout d’abord, j’avoue que je pensais que ce roman se déroulait pendant la révolution culturelle tellement on sent l’oppression et la brutalité du gouvernement, qui semble posséder tout le pays, jusqu’à l’utérus des femmes.  Puis, je me suis souvenue que la politique de l’enfant unique datait d’APRÈS la révolution culturelle.   Ensuite, j’ai vu des allusions aux jeux de Pékin et au barrage des Trois Gorges pré-inondation.  Alors, THE réalisation.  C’est un roman contemporain, ou presque.  Tout ça, ça se passe maintenant.  Ok.  Ca fait peur.   Bien sûr, nos guides nous avaient parlé de cette politique, de leurs frustrations,  et parfois de l’impression d’avoir été une génération sacrifiée, mais je n’avais pas réalisé que l’emprise du gouvernement allait jusque là.  J’avais cru comprendre entre les lignes la nette différence entre les paysans et les citadins, mais à ce point?  Des arrestations juste pour être dans les rues?  Des avortements à 8 mois de grossesse?  Où la famille doit en plus PAYER pour les services?  Des amendes pour tout et pour rien?  Même  maintenant, ça me semble complètement fou.   Sachant que l’auteur est connu pour sa vision critique pour son pays, j’ai tendance à me dire qu’il y a du vrai là-dedans.

 

Le roman se déroule donc sur plusieurs années.  Nous voyons évoluer Meili, une jeune femme intelligente qui n’a pas du la chance d’aller à l’école.  Au départ, elle vénère son mari, qu’elle trouve plus brillant qu’elle (il faut dire qu’il le lui rappelle souvent) mais qui la considère comme un instrument pour avoir un héritier mâle, ce qui l’obsède au plus haut point.  Entre le gouvernement et son mari, elle ne s’appartient plus.  Dans le roman, elle commence graduellement à se considérer comme une personne avec des capacités et des droits et on sent une réelle – mais graduelle – évolution.

 

Bien entendu, on pourrait reprocher une accumulation de malheurs (rien n’est épargné à la famille… mais alors, RIEN) mais l’attitude de Meili m’ont permis de ne pas être excédée par cet aspect qui m’énerve terriblement normalement.  Le personnage du mari, bien que compréhensible dans le contexte, m’a insupportée à partir du début.   J’ai beaucoup aimé la voix un poétique et surnaturelle de l’Enfant et le regard de l’auteur sur des problématiques très actuelles en Chine, soit la politique de l’enfant unique (assouplie en 2013), sur la vie des paysans, le statut et la vie des irréguliers ainsi que sur la pollution en Chine, que je n’ai pas du tout vue lors de mon voyage.

 

Un auteur (yep, c’est un homme) que j’ai très envie de découvrir davantage.   Je lirai certainement ses autres romans.

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Et en plus, il cuisine – Angéla Morelli

Et en plus, il cuisineEn ce beau 27 mai, je me trouve assez comique merci.  J’ai dû harceler ma copine Angie et l’obstiner à mort en lui répétant « je n’ai même pas lu la version complétée de la nouvelle montalbanaise, comment tu peux me faire ça à moooooiiiii ».  Résultat, elle me la renvoyée.  Et je l’ai relue.  Pour me rendre compte que le « reste » de la  nouvelle était en fait du wishful thinking… parce que je l’avais lu au complet-complet.  Faut croire que j’espérais vraiment  qu’elle ait fait – je sais pas – un tome 2 entre temps et que ça me soit passé sous le nez… bref, je voudrais toujours en lire plus, quand il s’agit de mon amie!

 

Mais assez parlé de moi (je sais, je suis une horrible égocentrique) et passons à l’histoire.  Cette histoire commence dans un train et finit par un gros éclat de rire, spécial référence à un certain film que je nommerai pas (mais auquel je suis certaine qu’Angéla Morelli a pensé en écrivant la scène).   Elle se distingue de plusieurs autres des nouvelles de l’auteur par le fait que l’héroïne est ma fois assez différente de ses héroïnes habituelles.  Elle a 28 ans, travaille dans une banque, était fiancée à Greg, riche et banquier de son état, qui a depuis peu pris le surnom de Odieux Connard.  Agathe (parce que c’est son nom) vient d’une famille « bien » du sud, était une petite princesse adolescente, qui a toujours voulu plaire à ses parents, sans jamais vraiment réussir.  Du coup, quand elle doit assister au 30e anniversaire de mariage de la Reine Mère et de son père, vous pouvez vous imaginer qu’elle est ravie.  Surtout que la rupture récente est encore secrète.

 

C’est donc une nouvelle d’environ 70 pages, qui se déroule sur 2 jours, les deux jours que dureront la préparation et la fête.  Bien entendu, il y aura un beau prospect au joli cul et des clashes mais aussi une tante pétillante (et un peu cinglée) et une adorable petite soeur qui tente tant bien que mal de déniaiser la prude Agathe.  Quant à la mère, un mix de Emily Gilmore et d’un autre personnage qui restera mystérieux dans cette chronique.   C’est sweet à souhaits, ça fait très « comédie romantique américaine » et la drôlerie ambiante ne vient pas tant du personnage principal que du reste.   Le personnage de la mère peut sembler extrême mais certaines de mes copines pourront confirmer que oui, ça existe.  Luckily pas chez moi!  Vilaine, vilaine maman-de-fiction!

 

Comme toujours, je suis fan de l’écriture d’Angéla Morelli.  Comme toujours, je voudrais que ce soit plus long.  J’adore retrouver ses expressions, sa façon de voir les choses, toujours avec un clin d’oeil et une étincelle (normal, elle est pétillante et scintillante.  Comme moi, quoi).  Of course, en tant que québécoise, les dialogues « en mode cruise » sont assez éloignés de moi mais j’ai tellement l’habitude d’entendre les copines françaises et belges parler que ça me semble vraiment naturel, maintenant.

 

Je ne peux pas ne pas vous conseiller.  Un super moment de détente.  Mais je suis biaisée, direz-vous.  Oui, vous avez raison… mais sérieux, si je n’aimais pas pour de vrai, je me tairais.  Croyez-moi!

 

Et j’ai TELLEMENT hâte d’avoir un roman complet… je m’ennuie de passer beaucoup de temps avec les personnages d’Angéla Morelli!

Souris – Raina Telgemeier

SourisIl y a quelques mois, je vous présentais Soeurs, de Raina Telgemeier.  J’avais beaucoup aimé cette BD jeunesse, qui parlait de la relation faite de hauts et de bas entre deux soeurs alors que l’une est ado et l’autre préado.  Quand j’ai eu l’occasion, j’ai donc choisi de lire « Souris » la première BD autobiographique de l’auteur, qui traite d’une étape teeeerrible de la vie d’une ado… les brooooches (les appareils dentaires).

 

Là, c’est le moment où je raconte ma vie.  J’ai eu des broches… à 20 ans.  En fait, mes dents ont décidé de pousser vers 18-19 ans.  Ouais, tout est bizarre chez moi.   En plus, quand j’étais ado, j’avais vu un film qui s’appelle Poltergeist 2 (de derrière le divan) où le pauvre gars était pris en otage par son appareil dentaire qui l’accrochait au plafond…  bref, j’étais persuadée que si j’avais des broches, celles-ci allaient avoir ma peau.

 

Bon, cette longue mise en situation étant terminée, je vous dirai que j’ai beaucoup aimé cette BD.  C’est tellement, tellement ça!  Toutes les peurs, toutes les émotions, tout en vivant une vie d’ado… c’est bien vu et ça sonne très très juste.  Bien entendu, c’est aussi drôle et touchant par moments et ça dépeint très bien ce moment de la vie des jeunes de cet âge.  Mention spéciale à l’album des finissants… oh my!  Souuuvenirs!

 

Ceci dit, c’est également l’histoire d’une découverte de soi, de l’évolution de son image personnelle, de sa réaction face au regard des autres et de la découverte de l’amitié, la vraie.  Parce que des fois, certains « amis » à l’adolescence…  on se demande pourquoi on est restés là si longtemps.

 

Une très jolie histoire pour les jeunes lecteurs, des graphiques adaptés, colorés et évocateurs.  Je conseille!

 

souris planche 1

Une planche… la seule dispo sur le site de l’éditeur.  Pour faire plaisir à Jacques!

 

BD-de-la-semaineAutres participants chez Yaneck

 

Middlesex – Jeffrey Eugenides

MiddlesexOoooooh qu’il traînait depuis longtemps dans ma pile celui-là.  Il n’était même pas dans la pile que j’avais sortie pour avril… la raison pour laquelle je l’ai lu à ce moment précis demeure un mystère.  Mais un beau mystère car j’ai beaucoup aimé cette histoire.  Ou plutôt ces histoires.  Car à travers la voix du narrateur, nous verrons se déployer l’histoire de trois générations  d’une famille grecque qui a commencé dans une Smyrna en flammes et qui se termine avec Cal/Callie, qui a hérité du fameux gène muté et qui se révèle être intersexué(e).

Tout cela, nous le savons presque au début du roman, qui s’ouvre sur quelques lignes qui m’ont tout de suite scotchée.   Tout de suite, on sait que l’on s’embarque dans une histoire qui va comporter des côtés improbables, des côtés burlesques et des côtés qui font penser à une tragédie grecque.   J’ai adoré la narration, le côté « unreliable » du narrateur, les allusions mythologiques (en passant d’Hermaphrodite et à son don pour lire les gens (ou peut-être est-ce que je me trompe… ma mythologie grecque date un peu) au Minotaure et à la Pythie) et l’histoire de famille avec ses personnages hauts en couleurs, qui vivent tous différemment leur américanisation.  J’ai surtout aimé lire les aventures de Desdemona et Lefty, qui arrivent en Amérique pour se faire une nouvelle vie, une nouvelle identité, et qui dealent avec ça de manière bien différente.

 

Bref, j’ai été captivée.  Plusieurs ont trouvé ça longuet mais pas moi.  J’ai été fort prise par ma lecture du début à la fin.  À travers le vécu de cette famille, nous voyons les émeutes de Détroit, le Watergate ainsi que plusieurs guerres.  On nous offre un regard sarcastique sur les relations interraciales, l’hypocrisie ambiante, les années 60-70 ainsi que les classes sociales de l’époque, avec leurs préjugés bien ancrés et la bien-pensance ambiante qui rend le tout limite ridicule.    Bien entendu, on y réfléchit également sur le genre et la sexualité, mais ce n’est que l’un des multiples aspects de ce roman touffu qui traite d’une multitude de sujets sans trop en avoir l’air.

 

Bref, j’ai beaucoup, beaucoup aimé.

Adalana, pour sa part, est moins convaincue que moi!

Le Papou, j’ai pensé à toi en lisant les propos sur les turcs dans ce roman.  Va donc savoir pourquoi!

Bilan des lectures – Mai 2015

En vidéo.
Parce qu’on m’a mise au défi et qu’on m’a dit que je ne serais pas capable de placer les petites photos des deux côtés de ma tête, là….

 

J’ai gagné!

Gnak gnak!

 

Ne vous gênez pas pour me dire si vous avez lu certains trucs que j’ai lus.  Et ce que vous en avez pensé.  Parce que je suis BEAUCOUP trop paresseuse pour tout récrire ça ici hein… déjà que ça a dû me prendre une demi-heure pour insérer les dites petites vignettes!  On va pas recommencer!

 

Sachez juste que je parle de 21 trucs plats et rectangulaires, dont des albums et des BDs.  En 12 minutes.  Je me suis forcée pour ne pas m’éterniser, vous ne pouvez pas savoir.  Et une vidéo ne veut pas dire qu’il y en aura beaucoup d’autres… on verra!

 

Bon mois de juin!

Le fantôme chinois…

… qui s’est amusé comme un petit fou avec mon Word Press pendant mon absence est en voie d’être sous contrôle.

 

Techniquement, la case « s’abonner aux commentaires » devrait être revenue.

Vous devriez aussi recevoir les mails pour les nouveaux billets.   Toujours très techniquement.

 

Pouvez-vous me dire si ça fonctionne?

Et merci encore de m’avoir avisée.  Je ne m’en serais jamais rendu compte toute seule!

Une amie pour Licorne – Rosenthal/Barrager

Une amie pour LicorneMoi, je vois le mot « Licorne » sur un album, c’est clair que je ne résiste pas!  Surtout quand l’album en question est mignon comme tout, rempli de fleurs et d’arc-en-ciels.

 

C’est donc l’histoire d’une petite licorne comme toutes les autres.  Aussi mignonne, aussi magique, tout.  Sauf qu’elle… elle croit aux petites filles!  Elle est certaine qu’elles existent et rêve d’avoir une petite fille comme meilleure amie.  Tout le monde la regarde avec des regards entendus, bien sûr.  C’est bien connu que les petites filles n’existent pas.

 

C’est joli comme tout et il y règne une atmosphère de rêve et de merveilleux qui me plaît beaucoup.  Le schéma est un peu atypique mais permet de discuter avec les petits minous.  De plus, vu le monde un peu différent, les actions et les phrases qui nous sont proposées sont un peu différents, ce qui me permet, avec les enfants, de leur faire produire des phrases qu’ils n’ont jamais produites avant.  Vous savez, ces petites bêtes apprennent parfois des phrases par coeur au lieu de les construire par eux-mêmes.. un truc comme un autre, n’est-ce pas!  Sans compter que ça permet d’explorer du vocabulaire qui appartient au domaine du merveilleux, donc, non-quotidien.

 

Je suis super fan es illustrations, colorées et fournies.  Le texte est court mais plein d’adjectifs à explorer.  Mon seul bémol?  J’aurais aimé qu’UNE fois, on mentionne « les enfants » au lieu des « petites filles ».  Pas tout le long, impossible pour l’histoire et les dessins.  Genre « Elle croit dur comme fer que les ENFANTS existent ».  Parce que je connais un petit bonhomme qui m’a demandé « et aux petits garçons, elle n’y croit pas »?  Et il y en a, des garçons, qui aiment les licornes.

 

Mais ça reste cute comme tout!!  Et ça a beaucoup plu à ma petite mini-armée de testeurs!

Hopeless – Colleen Hoover

HopelessOui, je sais, un autre Colleen Hoover.  Je cumule.   Mais on me les a prêtés et, généralement, je trouve ça bien écrit, malgré parfois l’overdose de drames et de larmes (oui, je fais des rimes).  Du coup, comme j’en ai lu de toutes les couleurs en NA (ou YA), avec cet auteur, je sais quand même que ce ne sera pas l’horreur.

 

Et encore une fois, ça m’a bien plu, malgré un peu de too much côté pleurs, larmes, etc.  Comme toujours, il y a des secrets, un retournement (ou une grosse révélation), des personnages brisés qui tentent de se reconstruire, mais il y a aussi une jolie plume, beaucoup d’émotions et des descriptions assez réalistes d’adolescents qui en ont vu de toutes les couleurs.

 

C’est donc l’histoire de Sky.  Elle a toujours eu l’école à la maison et vit avec Karen, sa mère adoptive, un peu grano, qui est contre toute technologie.   Elle a suffisamment harcelé Karen pour réussir à se faire inscrire à l’école pour sa Senior Year mais miss Six, sa seule copine et voisine, s’en va à l’étranger pour 6 mois.  La voilà donc qui arrive à l’école avec une réputation terrible (vu que Six avait disons… la cuisse légère), aucun ami et un charmant sens de la répartie.    De plus, la demoiselle a un problème.  Même si elle a déjà eu plusieurs histoires avec des garçons (Six lui refilant généreusement les copains de sa « Flavor of the month »), elle n’arrive pas à ressentir quoi que ce soit.   Rien.  Pas un petit papillon, rien.  Jusqu’à ce qu’elle aperçoive Holder, le bad boy du coin, dropout et revenu après un an d’absence.  Là, par contre, elle a des papillons.  Partout, partout, partout!  Et elle ne comprend pas du tout ce qui lui arrive.

 

Je ne dirai rien de plus sur l’histoire.  Mais c’est criant de vérité, c’est émouvant et les pages se sont tournées toute seules, en une toute petite soirée.  Sky est une jeune fille endurcie, qui verra sa conception de la vie et ses certitudes ébranlées, qui va se trouver devant des choix et des décisions auxquelles elle aurait préféré ne pas faire face.   Du moins, pas tout de suite.   Quant à Holder, il fait également face à ses démons et tentera de faire, lui aussi, les meilleurs choix.

 

Bien entendu, c’est une histoire d’amour, mais pas que.  C’est aussi une histoire de découverte de soi, de son passé.  Si, comme souvent avec l’auteur, je trouve les personnages un peu trop « bons », j’ai quand même passé un très bon moment et j’ai vibré avec eux.   Il paraît qu’il y a une suite.  Je ne sais pas si je la lirai car j’ai peur qu’on tombe dans la facilité (ça ne PEUT pas être facile pour ces deux-là), mais si vous l’avez lue, j’attends votre avis!

 

Mylène a aussi beaucoup aimé!

Boxers and Saints – Gene Luen Lang

BoxersSaintsJ’avais entendu parler de cette duologie de BD il y a un moment…  je l’ai prise au hasard dans un avion pour Beijing… et j’ai réalisé à ce moment précis que non seulement ça se déroulait en Chine, mais que ça traitait de la révolte des Boxers de 1899-1900, à la fin de la dynastie des Qing.

 

Vous vous direz que 500 pages sur cette révolte, ça peut paraître long… mais en fait, pas du tout.  L’univers de l’auteur est très personnel, il semble un peu surnaturel à l’occasion mais il nous donne surtout deux points de vue opposés sur des événements passés qu’il est parfois difficile de réellement saisir de nos jours, surtout qu’il nous manque souvent les bases historiques pour bien le comprendre.   Nous voyons ces événements par l’intermédiaires de regards individuels, ceux de Little Bao, l’un des dirigeants de la révolte des Boxers, ainsi que par celui d’une jeune fille convertie au christianisme.

 

Sincèrement, j’ai adoré la première partie, Boxers, mais j’ai trouvé la deuxième moins développée.   Nous rencontrons Little Bao enfant, alors qu’il assiste à la destruction de l’un de ses dieux par un missionnaire catholique, qui débarque et bouleverse tout.   À cette époque, les étrangers prennent de plus en plus de place en Chine et cet événement est le début de sa haine pour ces « démons ».  Quand plusieurs personnes de son village sont massacrés en lien avec ces mêmes étrangers, le sort en est jeté.  Il rencontre un homme qui deviendra son mentor, et va participer au soulèvement.

 

La perspective que l’auteur prend nous permet de comprendre les motivations du personnage, sans pour autant les justifier.   Le tout a un côté surnaturel que j’ai trouvé fort bien exploité, mélangeant les figures de l’opéra de Pékin et des figures historiques fantasmées.  Étant donné qu’à l’époque, on les croyait impossibles à tuer, j’ai fort apprécié cet aspect, qui nous fait entrer dans un univers à la fois réaliste et mythologique.  Bref, une excellente façon de revisiter cette période de l’Histoire.  Parce qu’entendons-nous… ils commettent des actes atroces, tuent des innocents et brûlent des livres.  Ca rappelle le terrorisme de nos jours, non?  Toutefois, ça passe.  Très bien.

 

L’opposition entre les deux côtés, celui des rebelles et des chinois convertis était selon moi nécessaire, même s’il est plus court et pour moi moins fouillé.  Le personnage principal, Four Girl, surnommée « Demon Girl », rejoint les catholiques, que l’on surnomme les démons, pour aller apprendre à être un vrai démon, vu qu’anyway, tout le monde la considère comme tel (bon, j’over-simplifie, je sais).   Elle est visitée par Jeanne d’Arc… et vous verrez comment son destin croise celui de Little Bao.

 

Bref, j’ai beaucoup aimé et je conseille!!  Qui l’a lu??

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BD-de-la-semaine

C’était ma BD du mercredi.  Et dès que je sais chez qui ça se déroule, je vous mets le lien!

Voilà, je sais!   C’est chez Un amour de BD!