Ce n’est pas toi que j’attendais – Fabien Toulmé

Ce n'Est pas toi que j'attendaisJ’avais repéré cette BD il y a un bon moment déjà.   Je pense que presque tout le monde le sait, mais je travaille avec des enfants qui ont des retards de langage, des retards de développement et autres « différences » (imaginez ce que vous voulez… vous aurez probablement raison).  Du coup, le témoignage d’un parent, sans le « vernis » mis pour nous, les professionnels (de la réadaptation, dans mon cas), je ne pouvais pas passer à côté de ça.   Et j’ai très bien fait de lire ce roman graphique parce que c’est drôle et émouvant à la fois et qu’en plus, c’est tellement, TELLEMENT ça.   Et tellement honnête.

 

« Ce n’est pas toi que j’attendais », c’est l’histoire de Fabien Toulmé, qui a voyagé un peu partout dans le monde et qui vit avec Patricia, son épouse, au Brésil.  Alors qu’elle est enceinte de son 2e enfant, ils décident de revenir en France et à la naissance de la petite Julia, ils découvrent que celle-ci est trisomique.  Nous passons avec le papa par toutes les étapes.  De la crainte terrible du début, en passant par les espoirs et par la relation ambiguë qu’il entretient d’abord avec cette enfant à laquelle il a beaucoup de mal à s’attacher.    J’ai aimé les moments d’humour et d’amour qui rendent ce drame supportable pour le lecteur (car Toulmé le vit ainsi) et qui nous rend ce papa terriblement touchant.   Nous vivons avec lui les premières années de sa cocotte spéciale, les déceptions, les espoirs, les frustrations aussi, parfois causées par des mots qui peuvent sembler innocents.   Et ça finit bien.   La planche où l’image de la couverture figure est juste magnifique.

 

La couverture est représentative du dessin de l’album, où une couleur par section domine.  Je suis pour ma part assez fan de ce genre de dessin alors ça m’a beaucoup plu.

 

Bref, un très très bel album, que je conseille à tous.

Tant de franchise dans le propos, dans les sentiments… ça atteint le lecteur!

 

C’était ma participation à la BD du mercredi… j’ai encore oublié chez qui (j’ajouterai, promis!)

C’est Noukette!  Voilà!  Je sais, maintenant!

BD-de-la-semaine

Summer’s Dream (Coeur Mandarine) – 3 – Cathy Cassidy

Summer's dreamcoeur mandarineNon, mais elle vient d’où, la mandarine?  J’ai lu le livre en anglais et sérieusement, je n’ai aucune, aucune idée d’un endroit où on peut bien mentionner des mandarines…  Bref, c’était la réflexion stupide du dimanche soir!

 

Troisième tome de la série « Les filles au chocolat », il est consacré à Summer, la deuxième jumelle Tanberry.  Summer a toujours voulu une carrière de danseuse et est prête à tout pour y parvenir.   Quand on lui propose une audition pour une place dans une école de danse réputée et difficile d’accès, elle n’a qu’une chose en tête : réussir.   Car voyez-vous, à sa dernière audition, ça avait été une catastrophe.   Sa mère et son nouveau mari sont partis en voyage de noces et Summer doit gérer seule toutes les attentes qu’elle se fixe elle-même.  Pas facile, quand on a 13 ans…

 

Cette histoire est donc celle d’une fille parfaite.  Une fille qui semble toujours tout maîtriser, tout réussir.   Mais récemment, réaliser que ses rêves n’étaient pas ceux de Skye et de voir s’éloigner celle-ci a été difficile et elle n’est définitivement pas à l’aise avec sa relation avec son copain, un garçon populaire de l’école.   Du coup, son énergie, elle la met sur la danse.  Toute son énergie.   Et pour réussir, en danse, il faut avoir le corps pour, n’est-ce pas…

 

Vous l’aurez deviné, on traite ici de troubles alimentaires.  On voit Summer glisser petit à petit, on la voit savourer ce sentiment de contrôle sur son corps… mais perdre le contrôle sur le reste.   J’ai beaucoup aimé la façon de présenter les choses.  Summer est une jeune fille saine, agréable, pas « malade »… jusqu’à ce que ça dérape.   On la voit rejeter l’aide, croire à des conspirations contre elle… bref, j’ai retrouvé plusieurs aspects des comportements liés à l’anorexie, sujet dont on DOIT parler.  Peut-être est-ce que ça glisse un peu vite (mais je ne suis pas experte dans le domaine… on pourrait me passer un peu n’importe quoi) mais j’ai beaucoup aimé l’éclairage et le ton du roman.  Ca reste sweet malgré le sujet, c’est tout plein d’amour, même si personne n’est parfait dans tout ça et que la situation ne se règle pas d’un coup de baguette magique.

 

Un autre bon moment de lecture, encore une fois très jeunesse mais bien agréable.  Par contre, je ne suis pas certaine de lire le tome 4… Coco ne m’intéresse que très moyennement!

Charlotte – David Foenkinos

CharlotteOh boy que je ne sais pas trop quoi dire à propos de ce roman.  C’est que, voyez-vous, comment ne pas être fasciné par le destin de Charlotte Salomon?  Je ne savais pas grand chose d’elle, malgré tout.  En fait, je connaissais son destin et quoi… 4 tableaux.  Par contre, malgré le sujet malgré la richesse du personnage, j’ai été ma foi assez déçue du rendu dans le roman.  Mais je m’explique.

 

J’ai commencé le roman en audiobook.  Et je n’ai pas pu.  Sujet-verbe-complément.  Sujet-verbe-complément.  Du coup, je me suis trouvée à faire systématiquement une analyse syntaxique des phrases pour voir si, à l’occasion, une phrase complexe se glissait parmi toutes ces phrases SVC (orthophoniste, sors de ce corps… et je vous rassure, il y en a quand même).  Du coup, vous pouvez comprendre que le contenu passait en second hein… J’ai finalement été emprunter la copie papier.  Bizarrement, avec les retours à la ligne, ça passait un peu mieux.  Un peu.  Un tout petit peu.  Mais quand même pas assez pour apprécier le style de Foenkinos qui, je crois, je ne convient pas du tout.  Cette extrême simplicité a bizarrement peu collé dans ma tête à l’idée complexe que je me faisais de Charlotte Salomon, jeune fille à l’histoire familiale tragique et au destin qui l’a été tout autant.  Distance, donc.    Et je n’ai pas du tout aimé les incursions de l’auteur dans le texte.  Ces « je » qui parlent de sa recherche, de sa fascination.  J’ai trouvé le tout étrangement hors-propos… mais pour avoir discuté avec d’autres lecteurs ravis, c’est hautement personnel!

 

Mais, pour moi, le pire problème, c’est que dans le roman, je n’ai rien ressenti de Charlotte.  Elle m’a semblé vide, dépourvue de substance.  Elle doute, elle attend, elle aime, elle ne reste pétrifiée…  mais je n’ai rien su d’elle.   Pourtant, quand on lit un peu sur l’artiste et qu’on regarde l’oeuvre (c’est d’ailleurs la partie qui m’a semblé la plus intéressante), il en ressort une émotion incroyable.  Émotion que je n’ai pas trouvé dans le roman tel que présenté.

 

Ceci dit, je n’ai pas détesté la partie lue.  Le roman a réussi à me faire découvrir davantage l’artiste et, surtout, à me donner envie de voir l’oeuvre de sa vie (il y en a une version en livre, je pense… mieux que rien) ,  enchevêtrement singulier de musique, de mots et d’images où elle raconte ce qu’a été sa vie.    L’admiration et la fascination de l’auteur sont tangibles, elles.  Et je peux tout à fait comprendre le besoin de lui rendre hommage.  Mais la forme m’a trop dérangée pour que j’apprécie réellement.

 

Mais, comme je le disais… comment ne pas être ému par Charlotte Salomon?

 

Charlotte 1Charlotte 3 Charlotte 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Images prises sur Wikipedia

Québec en novembre 2015… plus que 2 semaines!

logo québec en novembre

Juste un petit rappel, comme ça!  Plus que 2 semaines pour ce mois consacré au Québec, avec Twinette-Yueyin!

Avez-vous commencé à magasiner vos lectures québécoises?  J’en ai plusieurs en stock et je vais essayer de continuer mon rythme de 2 romans, un album et une BD par semaine durant ce mois de novembre!

 

Pour rappel, pour une 4e année, pendant tout un mois, je lirai Québécois et je vous invite à m’accompagner pour une lecture ou plus.  Que ce soit par écrit ou en vidéo, ou dans un bilan, tous vos billets sont les bienvenus!  C’est qu’il y a des trucs bien, par chez nous!  Et je vous invite sur le groupe Facebook où nous placotons quand même pas mal!!

 

Si vous cliquez sur l’onglet  » Québec en septembre » en haut  (Yep, les trois premières années étaient en septembre…), vous avez des suggestions, les précédentes éditions, des coups de coeur québécois.  Plein de choix!

 

Des lectures communes sont prévues.

6 novembre – Gaétan Soucy

10 novembre – Anne Hébert

13 novembre – Marie-Renée Lavoie

20 novembre – Jocelyne Saucier

23 novembre – Jacques Poulin

 

Je ferai une récap chaque jour!  On n’attend que vous!

 

La fin novembre marquera aussi la fin de Québec-o-trésors, que j’organise conjointement avec Grominou.  Vous en êtes où?  (Moi, nulle part… à 2 sur 5.  Bravo à moi!!!)

 

A bientôt!

 

Logo québec-o-trésors petit

La vache qui cherchait sa maison – Sylvain Diez

vache qui cherchait sa maisonComme   les fidèles du blog le savent, les albums pour enfants, j’en mange.  En fait, les cocos avec qui je travaille en mangent… mais ça revient au même, non?  Pour ceux qui ne le savent pas, je suis orthophoniste, avec les petits.  Du coup, j’ai souvent des critères super étranges quand il est question de livres pour enfants.  Et celui-ci répond parfaitement à l’un de ceux-ci : la structure répétitive.

 

En effet, mademoiselle la Vache s’est endormie dans un champ et, la nuit venue, cherche sa maison.  Elle va donc se balader, voir plein de maisons et se demander à chaque fois « À qui est cette maison? ».

 

Et vous savez le mieux du mieux?  Il y a des rabats qu’on peut soulever et voir qui dort dans la dite maison.  J’adore tripoter mes livres (ouais, je sais… je suis la top pour les phrases à double sens).  Mais dans ce cas-ci, l’avantage, c’est que comme la réponse est cachée, on pose une vraie question aux enfants, ce qui, avouons-le, comporte certains avantages (genre, avoir l’air un minimum crédible).  On en profite pour nommer les animaux, décrire leurs caractéristiques et nommer leur maison, quand l’enfant connaît tout le reste.

 

Bref, ça me plaît.  Of course!

Top 5 (et plus) – Mes livres préférés d’amour de ma vie

Je n’avais pas prévu faire ce top, parce que c’est dur, dur, dur!  Je ne suis JAMAIS satisfaite de la liste que je finis par choisir.  Mais bon voici une vidéo pas trop longue (miracle) sur les livres qui m’ont le plus marquée en tant que lectrice.  Mes tops à vie.

 

Bon, il y en a d’autres, hein… Mais c’est la liste de samedi dernier. Elle a probablement changé depuis ce temps… mais on s’en fiche un peu, non??

 

Ah oui.

Rappelez-moi de ne plus jamais tourner de vidéo après avoir pris un verre ou deux avec des amis.  Le résultat me fait ressembler à un oiseau qui tente de s’envoler.  Et qui radote.  Mais ça, c’est pas nouveau!  Et oui, la prochaine fois, les sous-titres vont rester 5 secondes au lieu de 3.  J’ai compris! :))

 

Donc, dans cette vidéo, je vais vous parler de…

GWTW

Autant en emporte le vent – Margaret Mitchell

TOUS ceux qui m’ont connue adolescente s’en souviendront.  J’aimais ce roman avec passion.  Et je l’aime encore.  Et bon, moi, je serais beaucoup plus gentille que Scarlett avec Rhett.  Et je ne me languirais pas après Ashley Wilkes.  Je dis ça, je dis rien!

le maître des illusions

Le maître des illusions – Donna Tartt

Oui, je sais, j’en parle tout le temps.  Mais bon, je l’aime d’amour, ce roman.  Il me plonge dans un état pas possible et c’est l’un des rares romans à avoir cet effet sur moi.  Un campus, un prof charismatique, un groupe d’étudiants mystérieux, une bulle de bonheur fantasmé… et un meurtre.  Que demander de plus.

Nous-sommes-eternels

Nous sommes éternels – Pierrette Fleutiaux

Ce roman, je l’ai lu et relu.   Une histoire d’amour perdue d’avance (doomed, voudrais-je dire…le mot français n’est pas aussi… juste), une relation incestueuse, une France d’après-guerre et des histoires d’enfants qui sont devenus grands.  Un roman triste, triste… et dont la plume répétitive sert parfaitement le propos.  Que j’ai pu souffrir avec ces personnages!

Confiteor

Confiteor – Jaume Cabré

Non mais quel roman.  Quel roman!  Une maîtrise extraordinaire, une structure juste géniale.   Un roman qui m’a fait me sentir toute petite devant tant d’art et de talent.   Il FAUT lire l’histoire d’Adria, telle qu’il nous la raconte, alors que son esprit s’égare.  Croyez-moi!

Bleak house

La maison d’Âpre-Vents – Charles Dickens

Parce qu’il fallait bien un peu de Charlie dans ce top, non, mais!!!  Mon préféré de Dickens, dans un Londres fourmillant et des personnages partout, qui interagissent pour notre plus grand plaisir.  C’est donc l’histoire d’un héritage.  Ou de ce qui va en rester.  Et c’est drôle.  Et triste.  Et beau.  Et tragique.  Dickens, quoi!

Ce billet est aussi ma participation au Top 100 des blogueurs organisé pour la 3e fois par Palace Crouton.  Toutes les infos sont sur le lien!  Ceci dit, je ne pense pas que mes choix fassent le « final cut »!

Sur la vidéo, je vous en nomme plusieurs autres, de mes plus préférés du monde entier… aller faire un tour si vous êtes curieux!  Et j’aimerais bien voir votre top 5.  Dans les commentaires… ou par vos participations!

Curieuse je suis!

Carry on – Rainbow Rowell

Carry onOk.  Lire un roman qui traite du personnage de fanfiction créé par un personnage de fiction (plus précisément Cath, dans Fangirl de Rainbow Rowell, c’est un peu particulier.  Surtout que quand j’avais lu Fangirl, j’avais beaucoup aimé, mais sans avoir le coup de coeur que tout le monde a eu.  J’avais dit que j’aimerais bien connaître la fin de sa fanfiction slash, par contre…   Et voilà, on m’a entendue!

 

L’univers est donc celui de Simon Snow.  Simon est un sorcier.  The Chosen one.  Il va dans une école de sorciers, Watfort, est orphelin, est sous l’aile du directeur de l’école, a une meilleure amie super intelligente, et a comme coloc Baz, son ennemi juré, qui fait tout pour lui rendre la vie impossible.   Et il y a un gros méchant, le Humdrum, qui semble avoir entrepris de priver le monde de la magie en créant des zones de vides magiques.   Ce tome se veut le « dernier » de la série, la huitième année à Watford, la dernière.

 

Ça vous rappelle un certain univers?  Oui, c’est normal.   Et probablement voulu.

 

Et j’avoue que j’avais envie d’aimer.  Envie de me plonger dans un univers magique, dans une « grande finale » de série.  Et même si je sais qu’il y a des ressemblances avec d’autres séries, je sais qu’on voit les choses venir à 100 milles à l’heure, je me suis quand même attachée aux personnages (oui, tous) et j’ai quand même déménagé dans cet univers pendant une grosse journée.  Parce que oui, je l’ai lu en une journée.  Une journée où je travaillais.  Ça peut donner une idée du nombre d’heures de sommeil que j’ai eues ce jour-là.

 

Bref, je l’ai dévoré.  Et ça faisait longtemps que je n’avais pas autant « bouffé » un roman.

 

Parce que bon, malgré le changement d’univers, ça reste quand même du Rainbow Rowell, avec ses personnages souvent imparfaits, un peu à côté de la plaque.   C’est souvent sweet (même si j’avoue que les scènes romantiques sont celles qui m’ont le moins plu dans le roman), les dialogues sont bien menés (j’adore ceux entre Simon et Baz.  Surtout AVANT la trève.  Je trouvais ça hilarant) et il y a souvent un côté doux amer en finale, des choix qui sont des vrais choix, des situations qui demandent une réelle adaptation.  Du coup, ça m’a plu.  Et même si j’ai vu venir les choses, je me demandais bien COMMENT on allait en arriver là.  Et ça aussi, ça m’a plu.

 

Petit coup de coeur spécial pour les incantations magiques, ces paroles puissantes tirées de la culture pop.  Ça m’a fait penser à l’épisode du Doctor avec Shakespeare.  Qui est surpris??

 

Bien entendu, il ne faut pas s’amuser à comparer avec Harry Potter mais sérieusement, ce n’est pas mal du tout.  Et j’ai tout pardonné parce que j’ai passé un bon moment!

 

 

Habibi – Craig Thompson

HabibiOh my… écrire un billet pour dans 2 jours (au lieu de dans 2 mois), c’est limite jouissif!  Par contre cette BD… quel malaise, mais quel malaise.  J’ai commencé à filer mal au tout début… et ce sentiments oppressant ne m’a jamais quittée.  Du coup, je ne peux pas dire que j’ai apprécié, mais le message est ma foi très très fort.

 

And please say it ain’t so… (oui, vous allez chanter du Murray Head toute la journée.  Ne me remerciez pas…)

 

C’est donc l’histoire de Dodola, jeune fille arabe vendue très jeune à son mari.  Nous la retrouvons plus tard, seule dans le désert avec un petit garçon, Zam.  Tous deux sont anciens esclaves.  Ils se sont échappés.  Ils doivent se débrouiller touts seuls.

 

Commençons par le beau.  Le graphisme.  Les images.  L’auteur a réussi à faire de magnifiques images avec l’écriture arabe (je n’y connais rien hein) et les motifs orientaux.  Sincèrement, le visuel est superbe.   Il réussit à faire passer des tonnes d’émotions dans les yeux de ses personnages, très imparfaits et qui font ce qu’ils peuvent pour  survivre dans un monde terriblement cruel.  Et j’avoue avoir eu du mal à le situer dans le temps, ce monde.  Peut-être est-ce voulu.  En fait, je pense que beaucoup de choses qui m’ont dérangée dans la BD étaient voulues.  Mais ça m’a tout de même profondément perturbée.

 

Aussi, sachez-le tout de suite, le Coran et la Bible (mais surtout le Coran) sont très présents dans le roman graphique, sans que l’auteur prenne parti sur plusieurs points.  Il trace des parallèles entre ces histoires et celles des héros, c’est fort bien trouvé, ça a un côté mille et une nuits, avec une place toute particulière pour les bases des cultures ainsi que pour l’écriture.  Soit, parfois, il y avait un peu trop de références religieuses (rappelez-vous qu’à 8 ans, quand j’avais fini mes travaux, à l’école, on me faisait lire l’ancien testament dans une école qui n’avait de laïque que le statut), il me manque des bases pour tout saisir ce qui a trait à la religion musulmane… mais ça pourrait passer.  Sans le reste.

 

Ça pourrait passer sans une vision fantasmée du harem (à moins que je sois complètement dans les patates, je ne suis pas certaine que la vie en harem ressemble à ça de nos jours… ou à l’époque où se passe la BD), avec ce que ça implique de clichés, de voiles flottants, de femmes bitchy et d’eunuques manipulateurs.   Bref, j’ai eu un malaise.  Profond.  Et je suis vraiment curieuse de voir ce que des gens qui connaissent le monde arabe en ont réellement pensé.

 

Ça pourrait passer sans des viols répétés, sur les femmes et sur les enfants.  Sans une relation principale qui évolue comme elle peut, mais qui me laisse un peu confuse… et pas précisément à l’aise.  Sincèrement, il faut avoir le coeur solide.  Et on a du mal à croire à ça.  Et on se dit que ça a déjà existé, que ça existe peut-être encore…

 

Malaise, quoi.

Ce sera THE mot pour décrire mon expérience avec cette BD qui, malgré tout, a une structure éclatée qui m’a beaucoup plu et qui fait réfléchir.  Mais… oh boy…

 

Difficile comme lecture.

BD-de-la-semaine

Chez Steph, cette semaine!

 

 

 

Le roi du plaquage – Marc Moritz

Roi du plaquageJ’ai un avantage sur plusieurs d’entre vous.  Non seulement je sais que Marc Moritz est un pseudo, mais je sais quel auteur se cache derrière.  Je sais que j’aime sa plume, sa façon de faire avec les mots.   Du coup, quand j’ai vu qu’il se lançait dans la romance, je n’ai pas hésité.   Vu qu’il sait y faire avec sa plume, peut-être découvrira-t-on ce qu’il sait faire tout court.  (Quoique si on en croit certaines interprétation de « Au clair de la lune », une plume, un pinceau, une chandelle…whatever)  Ben quoi, c’est une romance!  Mais je m’égare, comme souvent!

 

Donc, une romance, écrite par un homme.  Avec la vision d’un mec, un vrai, plein de muscles utiles et de poils, qui tombe amoureux.   Limite que ça fait rêver, n’est-ce pas!  C’est donc l’histoire de Romain, 35 ans, joueur de rugby professionnel.  Le genre de grand bâti un peu dans l’ombre, qui a la réputation d’être un peu agressif sur le terrain.  Il y a un moment. Ben quoi… on a tous été jeunes, non?   Romain sait que sa carrière achève.  Il en a marre d’être un joueur de rugby, mais ne veut surtout pas être un « ancien » joueur de rugby.  Bref, il n’a aucune idée de ce qui l’attend après et ça l’angoisse.

 

Puis, son chemin va croiser celui de Margot, photographe, 1m60, qui se croit invisible.  Mais lui, il va la voir.  Et bien à part ça.   C’est donc leur histoire d’amour dont il est question, entre les références culturelles et kulturelles (en mieux), les brèves de vestiaires, les divagations sur les calendriers des Dieux du Stade et les soirées poker entre chums de gars.   On s’attache à nos deux héros, on trouve qu’ils exagèrent, qu’ils réagissent un peu trop, qu’ils en font tout un plat… mais on espère quand même un happy end!

 

Romance typique, direz-vous.  Certes, en un sens, oui.  Les codes y sont.  Mais le point de vue est celui d’un homme qui, certes, se laisse prendre alors qu’il ne s’y attendant plus, mais qui, surtout, se trouve à un moment charnière de sa vie.  J’ai aimé l’évolution du personnage, les prises de consciences.  J’ai aimé que ses décisions soient prises pour lui-même et que la relation, certes centrale à l’histoire, serve de catalyseur aux choix qu’il en était à faire.  Sans complètement les déterminer.

 

Et bon.  Parlons peu, parlons bien.  Si VRAIMENT cette vision du sexe sooo sweet mais quand même bien hot est celle de l’auteur, limite que ça donne envie.   Monsieur Moritz, vous allez devoir engager des gardes du corps pour repousser les minettes-lectrices qui vous se bousculer à votre porte!

 

Ça vous tente??  Dispo ici sur Amazon.  Quoi, vous croyiez que je vous donnais son adresse??  Bande de coquines, va!

Xingu – Edith Wharton

XinguQuel délice que cette nouvelle!

 

Il y a quelques années, elle tournait un peu partout sur les blogs.  Et moi, je ne l’ai jamais, jamais, jamais trouvée.  Du coup, quand je suis tombée dessus dans une librairie d’occasion, je n’ai pas hésité.

 

Nous somme donc à Hillbridges, aux États-Unis.  Un groupe de dames se disant intelligentes et actuelles, se veulent les représentantes de la Culture, de la Littérature et de l’Éthique.  Toutes bien différentes, mais pour la plupart fort douées pour parler de façon tellement vague que finalement, ça ne veut plus rien dire du tout, elles déplorent particulièrement d’avoir accepté dans leur club Sélect Mrs. Ruby qui, elles s’entendent là-dessus, n’est clairement pas à leur niveau.   Puis, une auteure connue les visite… et son attitude va amener Mrs Ruby – et toutes les autres –  à parler de… Xingu.

 

Mais qu’est-ce donc, que Xingu?  Elles sont pourtant certaines de l’avoir étudié l’an dernier…

 

Cette nouvelle est pour moi, petite no-name qui n’ai pas étudié en Lettre et qui tient, – ô sacrilège – un blog de livres –  jubilatoire.   Ok, j’avoue, l’attitude de ces grandes dames m’a rappelé (et pas que vaguement) des conversations dont je sortais toujours un peu hilare… et carrément rassasiée de la conversation de certaines personnes pour deux vies entières.   Du coup, oui, j’adore.  J’adore l’esquisse à grands traits, le propos ironique, l’outrage ressenti et le côté grand n’importe quoi de la situation et de la conversation.  J’adore la discussion qui pourrait s’appliquer à tout et n’importe quoi et où personne ne se mouille vraiment.  J’adore la caricature de ces dames très « self-righteous » (manque du mot en français pour l’instant) qui se remontent en abaissant les autres pour se complaire de leur propre Grandeur.   Bref, un petit bonbon littéraire.

 

Si Wharton, c’est toujours ça, j’en reprendrai bien encore!