Les derniers jours de Rabbit Hayes – Anna McPartlin

derniers joursOk.  Moi qui lis un roman sur une femme en phase terminale, c’est fort, fort, fort anormal.  Il faut croire que je suis moins folle qu’avant car j’ai réussi à le lire sans badtrip et sans cancers récurrents.   Ce qui n’est somme toute pas mal.

 

Ce roman nous raconte donc l’histoire de Rabbit Hayes, 40 ans.  Rabbit avait survécu à un cancer du sein.  Mais ne survivra pas à la rechute.  Elle s’en va en soins palliatifs pour y mourir.  Elle le sait.  Sa mère le sait.  Mais pas sa fille.  Et son père est persuadé que tout le monde abandonne.  Rabbit est une femme pétillante, une femme énergique, qui a toujours vécu comme elle l’entendait.  Et là, elle doit lâcher prise.  Ce sont ses derniers jours qui nous sont racontés, parfois par ses yeux à elle, mais surtout par le regard (et le cœur) de ceux qui vont lui survivre.

 

Si j’ai beaucoup aimé les personnages, leurs questionnements, leurs réactions diverses et souvent contradictoires, je regrette un peu d’avoir eu l’impression de ne connaître que l’histoire de Rabbit adolescente.  J’ai eu du mal à le ma représenter adulte.  C’est qu’elle revit des romans fort intenses, ceux qui ont marqué son adolescence et sa vie de jeune adulte, avec le groupe de musique de son frère ainsi que du chanteur charismatique de celui-ci, son grand amour.

 

J’ai été par contre fort touchée par cette histoire de jeunesse, par contre, qui a résonné un peu trop près pour moi.  Et je n’ai pu que, parfois, me reconnaître dans cette adolescence révolue mais qui a pris parfois un peu trop d’importance.  Mais je suis en train de régler ça!

 

Peut-être me suis-je tenue à distance volontairement, pour ne pas avoir à m’impliquer dans ces dernier jours, mais j’ai été moins touchée que la plupart des lecteurs par cette partie de l’histoire.  Ceci dit, c’est bien, c’est différent, ce n’est pas larmoyant et l’auteur évite le pathos.  Ce qui est quand même assez incroyable étant donné le thème!

 

Je relirai l’auteur.

Silver Linings Playbook – Matthew Quick

silver liningsJ’avoue, j’ai lu ce roman parce que tout le monde parlait du film.  Et qu’il avait eu des récompenses.   Je me suis dit que le roman allait être mieux.  Et en fait, il est surtout étrange.  Et je ne suis pas certaine d’avoir bien compris à quoi ça rimait.  Peut-être est-ce parce que j’ai mis 2 semaines à le lire (ouais, en voyage, je ne suis pas très « bouquins », je crois.   En fait, non, je rectifie.  Cette année, je ne suis pas très « bouquins ».)

 

Par certains côtés, le roman m’a rappelé « Le monde de Charlie », version adulte.  Sauf que j’ai préféré Charlie!   Il commence quand Pat People sort finalement d’un institut psychiatrique, où il a passé un bon moment, même s’il ne sait pas exactement combien.  Le cocktail médicamenteux lui a fait perdre le fil du temps, il ne se souvient plus de pourquoi il y est entré et réfléchit maintenant de façon décalée.  On croirait avoir affaire à un jeune de 12 ans.  Son but dans la vie?  Que Nikki, sa femme, mette fin au « apart time » et qu’elle revienne vivre avec lui.

 

Il semble avoir eu un traumatisme incroyable, sa mère le traite comme s’il avait 8 ans, son père l’ignore, son frère et les amis qui lui restent font leur possible.  Et un jour, à un souper, il rencontre Tiffany, la sœur d’une amie.  Tiffany est magnifique et complètement fuckée aussi.  Et ces deux êtres brisés vont, d’une manière ou d’une autre, se confronter et évoluer ensemble.  Ou pas.

 

Je dois d’abord avouer que j’ai eu l’impression d’une voix d’enfant tout au long du roman.  Du coup, j’ai beaucoup de mal à trouver quelque virilité que ce soit au personnage.  Et du coup, à comprendre comment une femme adulte peut vouloir sa compagnie.   Même si j’ai trouvé émouvant la rencontre du père et du fils par le football américain, les répétitions ont fini par me taper sur les nerfs et j’ai sauté plusieurs passages, ne lisant que ceux qui me rappelaient les souvenirs de matches de foot d’il y a longtemps (ah, ces barbecues!!)

 

Et, bien sûr, j’avais tout vu venir.

Du coup, je reste un peu mitigée, même si je conçois que pour un acteur, il y a vraiment quelque chose à faire de ces rôles.  Du coup peut-être que je verrai le film.  Peut-être.

 

Qui a lu?

C’était mon frère – Judith Perrignon

C'était mon frèreTiens, un roman que j’ai lu en une journée et demie!  Je pense que quand je choisis quelque chose en lien avec mes visites et ce que je vis à ce moment précis, ça fonctionne mieux.  J’ai donc pris ce livre à Auvers sur Oise et je l’ai lu dans la foulée.

 

La voix, ici, c’est Théo, le frère de Vincent Van Gogh.  Nous le rencontrons après la mort de ce dernier, à Auvers.  Théo doit survivre à ce frère de qui il était si proche et c’est à travers des extraits de lettres que nous allons les rencontrer.

 

Disons-le tout de suite, j’ai beaucoup aimé.  Roman, certes, mais basé sur des vrais écrits et des faits réels, la relation entre les deux frères est touchante, la peine, teintée de culpabilité, est tangible et on ressent profondément la réelle admiration qu’à Théo pour ce frère si difficile à cerner.

 

La descente aux enfers qui va suivre n’est pas en lien avec tout ça, la syphillis ayant fait son œuvre, mais ça fait toujours froid dans le dos de constater les traitements de l’époque et surtout, l’impuissance de tout le monde face à la situation.   Certes, le dossier médical de Théo à la fin aurait pu être allégé un peu (c’est brrrrr) mais en gros, j’ai adoré.

 

Contextuel, certes, mais fort agréable à lire.  Je conseille!

Archer’s Voice – Mia Sheridan

Archer's voiceVoici un roman qui, je le sens, doit plaire à tout le monde.  Mais que je trouve, pour ma part, que moyen.  Je pense que ce style, que je lis tout le temps pour me détendre, n’est en fait pas pour moi.  Mais on dirait qu’à l’insu de mon plein gré, j’essaie et j’essaie encore.    Bref.

 

Bree arrive donc dans une petite ville où elle ne connaît personne.  Elle fuit un passé traumatisant et a atterri là, comme ça, et sans raison.  Et elle décide d’y rester.  Rapidement, elle rencontre des gens sympathique et rencontre Archer, a « beautiful, silent boy » (j’ai lu le truc il y a un bon moment et je me souviens de ça parce que bon, c’est répété souvent).   Dès leur rencontre, elle sent qu’il y a quelque chose.  Après tout, 10 secondes, ça dit tout!

 

Bon, je ne vais pas me moquer.  C’est une charmante histoire d’amour, l’évolution du personnage masculin est intéressante (bien que ma foi… rapide) et c’est bourré de scènes sexy.  Quand on aime le NA et le YA, c’est souvent ce qu’on recherche.  Je n’ai pas détesté, même si certaines images sont… capillotractées?  Unicorns, really?

 

Ceci dit, j’ai quand même des gros bémols.  La fin m’est apparue complètement impossible, voire même incroyable et il y a énormément de coïncidences fort pratiques.

 

Pas inoubliable mais agréable à lire malgré les longueurs.

La chambre verte – Martine Desjardins

chambre verteQuel étrange roman!

Il se distingue d’abord par le narrateur, qui s’avère être la maison qui voit passer dans ses murs la famille Delorme et ensuite par l’ambiance qui s’en dégage, entre fable et conte.

 

Dans ce court roman, nous verrons passer les Delorme, dans un quartier construit sur une arnaque (Ville Mont-Royal, sors de ce livre), vouer leur vie au sacro-saint dieu Dollar, tentant d’accumuler, cenne par cenne (voire même quart de cenne par quart de cenne), une immense fortune.   Chez eux, il n’y a pas de petites économies, c’est le moins que l’on puisse dire.   Le manteau en peau de souris trappées soi-même, c’est quand même pas mal du tout, non?

 

Le départ est magistral.  On est tout de suite plongé dans cette atmosphère malsaine, avec cette religion tellement folle qu’elle nous fait écarquiller les yeux, mais qui rappelle tout de même certains aspects de la société.  C’est bourré d’humour noir et d’exagérations.  Tout pour remplir cette fameuse chambre verte, le cœur de la maison.

 

Puis, va arriver Penny Sterling.

Qui va tout bouleverser.

 

Entendons-nous, moi, parler juste d’argent, ça me gonfle après un moment.  Ce n’est pas un sujet qui me passionne, c’est le moins que l’on puisse dire.  C’est un peu ce qui est arrivé après un moment.  Selon moi, ça s’est un peu essoufflé au milieu, même si la fin rattrape le tout.  Et j’aime beaucoup le style de l’auteur.

 

Je la relirai!

Lady Midnight – Cassandra Clare

Lady MidnightDisons-le d’emblée, ce monde est l’un de ceux qui me plaisent beaucoup dans la littérature jeunesse.  J’ai l’impression que les personnages existent réellement, du moins pour certains.  Du coup, je les lis tous, même si je leur reproche un peu toujours les mêmes choses.

 

Dans cette nouvelle trilogie, nous sommes sur la côte ouest, un peu après l’intrigue de « The mortal instruments ».  L’institut a été ravagé, laissant les jeunes Blackthorn à eux-mêmes.  Julian tente de s’occuper de tout depuis un – trop – jeune âge, aidé par Emma, son parabatai et amie de toujours.  Quand des hommes et des fae commencent à mourir, une alliance un peu étrange (et pas très légale) se crée entre certains shadowhunters et les fae (qui sont bannis) pour trouver le responsable.  Emma veut à tout prix savoir qui a tué ses parents et les Blackthorne voient un moyen de récupérer leur frère Mark, exilé lors de la dernière guerre, étant à moitié fae.

 

Plusieurs intrigues, des personnages qui n’étaient pas nés pour être des héros, des réactions pas toujours logiques mais souvent humaines.  Ici, tout n’est pas toujours noir ou blanc et on ressent vraiment les sentiments des personnages à plusieurs moments et c’est ce qui fait pour moi la force des romans de l’auteur.  C’est un mélange d’amour, de tendresse, de combats, d’action, et d’anxiété qui fonctionne.

 

Toutefois, le schéma est répétitif d’un roman à l’autre et celui-di n’échappe pas à la règle.  J’avais deviné super tôt ce qui se passait et surtout, surtout, j’ai mis un temps fou à entrer dans le roman.  Plus de la moitié, sur un roman de 600 quelques pages.   C’est long, je sais.

 

Ceci dit, malgré mes réticences, même si je n’ai pas été prise par le même roller coaster émotionnel que les autres lecteurs, je lirai la suite.  Parce que je ne peux pas m’en empêcher, c’est tout!

Vi – Kim Thuy

ViVoici donc un roman que j’ai adoré, ni plus ni moins, mais dont j’ai un mal fou à parler.  Parce que lire Kim Thuy, c’est d’abord se délecter de la beauté de la plume, mais aussi de se laisser porter par des chapitres courts qui nous emmènent ici et ailleurs dans l’histoire, mais aussi à l’intérieur de nous-mêmes.  J’aime ces livres qui nous laissent faire les liens, qui suggèrent plutôt que de marteler.

 

En Vietnamien, Vi signifie, « précieuse, toute petite, minuscule ».   C’est ce que les parents de Vi souhaitaient pour leur fille.  Tout de suite, je suis surprise par la différence entre cette signification et la signification en français.  La vie, c’est énorme, grandiose!  Vi a fui un Vietnam en guerre.  Après escales, elle se retrouve à Limoilou, au Québec.  Et elle devra découvrir qui elle est, entre des ceux cultures.

 

Certes, un roman sur l’exil mais aussi un roman sur la découverte de soi et sur la richesse des cultures et de posséder deux cultures.  C’est l’histoire de Vi, certes, mais aussi celle de ses parents et de ce qu’elle perçoit du Vietnam à travers eux.  C’est l’histoire de la découverte d’une partie de soi, de sa culture, par les yeux de l’autre, de l’étranger, qui fait voir les choses autrement.

 

Bref, j’ai adoré.

Comme toujours avec Kim Thuy.

Mon tour de France – 73 – Forêt magique et Pointe du Raz

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Tiens, juillet.  La moitié de 2016 est déjà passée.  Ce que ça a pu passer vite.    Journée Bretagne aujourd’hui.  Je suis de plus en plus en amour.  Je ne sais pas ce qui m’attire tant dans cet endroit mais on dirait que je suis prise au cœur par cet aspect sauvage et plus grand que nature.

 

On se réveille donc à Perros Guirec, papa va nous chercher de quoi manger à la boulangerie (et se passe ainsi de son sacro-saint « petit café »… on sait pas s’il va y survivre et nous partons sous la pluie, direction Huelgoat (Prononcé « elgwat »).   En fait, la Bretagne, on la voit en pointillés.  On avait prévu une semaine complète, il nous reste 2 jours et quart.  Du coup, on fait ce qu’on peut.  Et je reviendrai, vu que je suis en France encore quelques mois.   D’ailleurs, je veux absolument faire quelques jours dans le GR 34 qui fait un grand bout de la Bretagne.  C’est trop, trop, trop beau.  Je vais commencer à me quêter des volontaires!

 

On arrive donc dans le village, très joli soit dit en passant, et on nous dirige vers la forêt pour une balade.  Deux petits hics.  De un, il pleut.  Papa a la pluie en horreur.  De deux, maman préfèrerait descendre plus vite dans le sud du Finistère « vu qu’il y a des belles choses là-bas aussi ».   Bref, ça leur plait moyen et il y a aussi beau à la maison selon eux.   Ceci dit, « c’est toujours ben rien qu’une roche » et «c’est toujours ben rien qu’un trou, tu risqueras toujours ben pas ta vie » se succèdent.  Bon, ok, c’était bouetteux et glissant.  Ok, il mouillait soit un peu, soit pas mal.  Mais le fait que ça m’ait mis de mauvaise humeur, c’est de ma faute, de ma très grande faute.   Je n’ai qu’à m’en prendre à moi seule.

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Ceci dit, objectivement, j’ai trouvé ça super beau.   Un lieu de contes de fées.  On comprend pourquoi la Bretagne a donné naissance à tant de légendes.  Entre ces pierres qu’on dirait transportées par des géants et ces brouillards qui rendent les paysages irréels… il y a un côté mystérieux à toute cette région.    On peut y observer la grotte du diable, chute d’eau de 20m qui tombe dans un grand trou (un révolutionnaire s’y serait caché pour échapper aux chouans, il aurait allumé un grand feu pour échapper au froid, aurait porté un grand chapeau orné de plumes et aurait eu une fourche à la main… les chouans auraient eu peur et auraient crié « au diable) la roche tremblante (que je n’ai pas réussi à faire bouger), le chaos du moulin (œuvre de Gargantua qui y aurait jeté des  pierres pour les punir de leur mauvais accueil… ou encore le résultat d’une bataille entre deux villages.  Les roches, faute de force, auraient créé le chaos) et le ménage de la vierge, où on peut, avec beaucoup d’imagination imaginer sa batterie de cuisine.    Tout près, il y avait aussi la grotte d’Arthus, qui y auraient trouvé de merveilleux trésors.    Mais papa avait peur que je me perde et bon, il pleuvait pas mal… du coup, je n’ai pas vu.  Au soleil, ce serait mieux hein!

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Ça a l’air de rien comme ça, mais ces pierres sont énormes!DSC_1559 DSC_1561 DSC_1571 DSC_1575 DSC_1578 DSC_1581 DSC_1582 DSC_1586

Dans le petit trou, on passe assez facilement!DSC_1587 DSC_1590

Où cette traversée va-t-elle me mener?  Chez les fées?

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Il y a un monsieur qui veut ABSOLUMENT qu’on aille au camp d’Arthus, qui serait une ancienne ville.  Il y tient!  Mais on a résisté.  Ou plutôt la pluie nous a faits résister.

 

On va s’abriter dans une petite pâtisserie où il n’y a plus de sandwiches, mais de très bonnes tartelettes, qui seront notre lunch!  Dès qu’on sort, ô surprise, plus de pluie.  On reprend donc la route pour tenter d’arriver à la pointe du Raz.  Oui, je sais, on en passe un grand bout.  Mais il reste très très peu de temps!

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En chemin, à Pleben, on est séduits par une étrange église, avec un calvaire orné de sculptures des quatre côtés.  On décide donc de se faire arrêter sur le bord pendant quelques minutes, le temps d’aller voir.  Et là, je réalise qu’il s’agit de l’un des enclos paroissial dont m’avait parlé Lyle.  Bon, un petit, semble-t-il, mais un quand même.    Il s’agit de l’église Saint-Germain (16e siècle).

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L’enclos paroissial est un ensemble très breton.  Il inclut une église, un ossuaire, un calvaire, une porte monumentale et un mur d’enceinte.    Ici, le calvaire ressemble à un arc de triomphe avec des scènes de la vie du Christ gravés sur deux niveaux.

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L’église en soi est étrange, avec un très très grand transept, un plafond lambrissé et beaucoup de couleurs.  Les confessionnaux ont l’air de petites maisons!  C’est cute!

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Un peu plus loin, on arrête aussi à l’ensemble paroissial de Haute Bigoudénie (dans une ville dont le nom commence par P aussi… me semble… mais avec ma grande mémoire, j’ai oublié!), moins grandiose mais dans le même style.   Les églises ont aussi des pans qui descendent parfois jusqu’à terre.  C’est ce que je remarque en premier.

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Après quelques détours, dont un petit arrêt à Audiern pour admirer le petit port et pour demander des infos (ils sont à 12 km… ils n’ont pas d’infos sur la pointe du Raz selon la dame), nous arrivons enfin et maman voit  – ô bonheur – des boutiques!   Son chemin se dirige dangereusement vers elles mais on lui mentionne que si elle achète des trucs, elle devra les porter.   Et on promet d’y revenir!  Du coup, ça va et on s’en va faire la balade.  Bon, elle et papa s’obstinent un peu pour savoir de quel côté partir (maman avait raison, il faut quand même le mentionner) et on prend la route de la côte.  Pas compliqué, dit le monsieur.  La mer à gauche, ça va.  Si vous arrivez en Irlande, c’est que vous êtes trop loin!

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Et là, l’émerveillement.  Entre les vents, les herbes et la bruyère, on est fasciné par le bruit des vagues qui éclatent sur les rochers et sur le phare au loin.  C’est simple, tout est beau, merveilleux.  Je suis en amour, je vous l’ai dit.  Et je vous laisse regarder!  C’est un bout du monde mythique et les bruits qu’on entend parfois seraient les cris des naufragés demandant une sépulture.  Bref, on est en Bretagne.

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MAman qui m’imite, avec mes poses!DSC_1711 DSC_1717 DSC_1718 DSC_1722

Après ces 4 kilomètres, c’est l’heure des boutiques, pendant que papa va prendre des cafés!   Elle m’achète un ciré breton (oui, un autre, bleu, cette fois) avec une écharpe pour « services rendus » au long du voyage.  Ravie je suis!

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J’ai failli en acheter un pour Jean-François.  Il aurait été ra-vi!!

 

Papa finit ses cafés et on reprend la voiture pour aller faire un tour à la pointe du Van, où l’église St-They veille, en passant par la baie des trépassés, où les vagues s’écrasent avec force sur la plage.  Le rythme me happe à chaque fois.  J’y serais restée!

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C’est à cet endroit, ou tout près, que se serait déroulée la légende d’Ys, cité construite sous le niveau de la mer et gardée des flots par une digue fermée par une lourde porte dont le roi avait la clé, en or massif.  Sa fille, quant à elle, changeait d’amant à tous les soirs et le sacrifiait à la mer le matin venu.  Un jour, le diable, déguisé en jeune homme, la séduit et, à sa demande, elle lui remit la clé, livrant ainsi la cité au malin.  La cité a été envahie par les flots, le roi et sa fille se sont échappés, mais le destin les a rattrapés, cette dernière ayant continué à vivre sous la forme d’une Marie-Morgane, sirène menant les marins vers la mort.   Le roi est maintenant représenté en cavalier, sur l’église de Quimper.  Peut-être les pierres de la plage venaient-elles d’une ancienne maison d’Ys!

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Nous reprenons la route et faisons joyeusement fâcher le GPS en s’obstinant à suivre la route de la côte (ceci dit, ça a été moins long que le chemin « le plus rapide » qu’il nous avait donné au départ… rien à comprendre), où nous avons de magnifiques vues de la mer qui apparaissent momentanément.  La ville de Douenenez semble magnifique mais nous n’y avons fait que passer.   La route est super belle, avec souvent des arbres qui se rejoignent au-dessus de nos tête, et elle est bordée de maisons en pierre ou encore de maisons blanches avec de grosses pierres autour de la porte et des fenêtres.  Et que dire de tous ces hortensias de toutes les couleurs! (On a cherché le nom hein… ya fallu s’arrêter chez un fleuriste pour le trouver!)

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Notre hôtel est tout près (1km) de la ville historique de Locronan (oui, ne cherchez pas… on a fait les trucs dans un drôle d’ordre) et après nous être installés dans notre super chambre à deux étages, on décide d’aller y manger.

 

Et là, quelle surprise!  Quelle jolie ville, toute en pière, avec ses petites rues et ses places.  Ça a un charme fou, fou, fou.   Les maisons datent du 15e au 18e.

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Vers le 7e siècle, on raconte que Ronan, un évêque irlandais, a décidé de construire son ermitage dans la forêt du Nevet.  La région est encore sous influence druidique et il va commencer à les christianiser.  Il aurait fait pas mal de miracles et du coup, la ville aurait été assez riche.    Le gisant de St-Ronan serait dans la chapelle.

Au 15e siècle, la ville se spécialise dans la toile pour les voiles et elle a équipé plusieurs grands navires, dont certains de l’invincible Armada.  On comprend maintenant le nom des rues!

 

On choisit une crêperie, la crêperie du temps passé, qui est pleine de charme et qui sert des crêpes délicieuses.    J’évite le blé noir et je choisis une tartine à l’andouille… trop, trop bon!  Et que dire de la crêpe dessert flambée!  Les meilleures crêpes que j’aie mangées depuis le début du voyage!  Adresse à retenir.   Le patron est vraiment sympathique, en plus!

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On se balade un peu dans la ville et on retourne à l’hôtel où se déroule une grande opération « valises ».  C’est que mes parents partent bientôt et doivent trouver le moyen de tout faire rentrer dans les valises!  Si vous aviez vu le branle-bas de combat!

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Le tour de France achève!

 

À bientôt!

Mon tour de France – 72 – Écume et Coup de foudre

DSC_1286Aujourd’hui, je suis tombée en amour avec la Bretagne.  Que ce soit dit!

 

Déjà jeudi!  Que ça va vite!  Il ne reste que quelques jours, et je vais recommencer à m’inquiéter de mes parents.  On dirait qu’il faut que je les aie sous les yeux pour être certaine que tout va bien!  Oui, je sais, faut que je travaille là-dessus!  Je vous entends penser!

 

Ce matin, on se lève tout près de Saint-Malo, avec le bruit des vagues en arrière plan.   Ce bruit, les vagues qui se brisent sur la plage ou sur des rochers, ces éclaboussures… ça me fascine et me ravit.  J’adore cette confrontation entre les éléments, cette sauvagerie.  Bref, c’est magnifique.

 

On va se balader sur la plage, à marée basse, avant d’aller manger.  À voir Saint-Malo au loin, difficile de croire que la ville a été massacrée pendant la 2e guerre mondiale.  Heureusement, elle a été reconstruite presque à l’identique.  Cette ville me fait définitivement penser à Québec.  Et j’aime.

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L’hôtel est définitivement très agréable.  Papa a son café, nous notre vrai jus d’orange, moi mon thé et nos céréales-fruits-yogourt.   La salle à manger est chaleureuse.  Vraiment, cet hôtel, c’est le bien.  On part quand même rapido pour aller voir les rochers sculptés tout près.  On a une bonne journée et pas mal de route à faire!

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Moi, les rochers, j’adore.  Ce sont de drôles de personnages, qu’on voit un peu partout, parfois là où on ne les attend pas, tout au bord de la mer.  Et moi, dès que j’entends l’eau derrière, j’aime.  C’est une courte balade sur les rochers mais je trouve que le site a quelque chose de spécial, d’intrigant.  Maman aime beaucoup moins et a hâte d’aller ailleurs!

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En fait, les rochers ont été sculptés de 1894 à 1907 par l’abbé Fourré (de son vrai nom Fouéré… au Québec, il n’aurait pas fini d’en entendre parler, pauvre homme!).   Il se serait inspiré des événements de son époque ainsi que de personnages célèbres (entre autres Jacques Cartier) pour créer son œuvre soumise à la mer et à l’érosion.  Étrange.  Fort étrange.

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Nous reprenons la voiture pour ensuite nous diriger à Fort La latte, en face du cap Fréhel.  Et là, c’est THE coup de cœur.  Quel site!  De quelle puissance évocatrice il résonne!  Je ne m’attendais à rien et j’arrive là, au bout du bout du monde.   Un château est posé là, comme une fleur, mais aussi bien ancré dans le rocher qui le soutient, alors que tout autour, la mer s’agite.    Une poésie un peu rude.

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La construction du fort a été amorcée au 14e siècle par le seigneur de Matignon, Étienne III Gouyon.  De là le nom de château de château de la Roche-Gouyon.    Celui-ci a été assiégé fin 14e par Bertrand du Guesclin (oui, celui dont on peut visiter la maison sur le Mont Saint-Michel) et une autre fois lors des guerres de religion.  Il a été bastionné sous Louis XIV et restauré au XXe, par un entrepreneur privé.

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Tout le long de la visite, j’ai chanté « La tribu de Dana », sans trop savoir pourquoi… puis, j,ai réalisé que ce château, je l’avais déjà vu…  dans le vidéoclip!  Il y a loooongtemps!

 

Le château consiste en deux cours, chacune ayant son propre pont-levis.  On y trouve corps de garde, logis principal, petite chapelle ainsi que plusieurs petites tours pour voir venir de loin.  Il y a également un four à boulets ainsi qu’un grand donjon (qui a une odeur… surprenante) qui comprend un logis plus spacieux ainsi qu’un étage pour monter la garde.

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Et la vue… quelle vue!

Tombée en amour, je dis.  Avec la nature difficile, les fleurs mauves et le bruit des vagues.

Ceci dit, je n’ai trouvé que trois des symboles des évangélistes… le 4e est… invisible.  Et l’un d’entre eux ressemble étrangement à une sirène… mais bon, passons!

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Papa revient par le sentier initial et maman et moi prenons un tronçon du GR34 qui mène au stationnement.  Bon.  Il mène au stationnement en faisant un grand détour, ce qui n’est pas indiqué.   Ça nous a un peu pris le triple du temps de papa, qui s’inquiétait et faisait des allers-retours pour nous trouver, dans un autre sentier.  Bref, on s’est trouvés mais papa s’est inquiété, maman a stressé parce que papa s’inquiétait… joyful!

 

Ceci dit, le sentier est magnifique avec de hautes herbes à hauteur d’homme est une très belle vue à la fois sur le fort et sur le cap Fréhel.   Un jour, je reviendrai et je ferai fuuuull rando en Bretagne!

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ON réalise qu’il est un peu tard et qu’il va falloir écourter le programme.  On attrape des pizzas dans une boulangerie, de même qu’un Kouign Amann (je ne sais jamais comment ça s’écrit… je change à chaque fois.  Avertissement d’orthographe aléatoire).  Ce truc devrait être interdit par la loi.  C’est super bon, super sucré… et je REFUSE de penser au nombre de calories par bouchée.  Défendu de me le dire si vous savez!

 

Notre prochaine destination : la côte de granit rose.  Il paraît qu’il y a une belle randonnée à faire entre Perros-Guirrec et Ploumana’ch (orthographe possiblement fantaisiste).   Tout le long, je me dis que  « Perros Guirec », j’ai déjà entendu ça quelque part.  Est-ce que je mêle avec Roland Garros?  Bref, ça me tracasse toute la journée jusqu’à ce que je me surprenne à fredonner des chansons du fantôme de l’opéra!  That’s it!  Perros Guirec, c’est l’endroit où Christine va écouter de la musique joué sur le violon de son père dans le roman.  La tête de mort de Perros!  Je SAVAIS que je n’étais pas si cinglée que ça!

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Quelle magnifique balade.  Quelle vue.

On jurerait qu’un artiste est passé par là et a sculpté ces rochers.  Bêtes fantastiques, serpents, personnages mythiques… on trouve de tout dans ces masses géantes.  Ajoutez les vagues, l’eau claire, la teinte rosée de la côte… et vous pouvez comprendre mon émerveillement!   Le phare semble tenir bon, le petit oratoire être posé là par hasard… c’est beau, mais beau!

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J’ai un faible pour les escargots!DSC_1492 DSC_1497 DSC_1505 DSC_1506 DSC_1507 DSC_1512 DSC_1516 DSC_1520

Je vous ai dit, c’est le début d’une histoire d’amour!

 

On se balade un peu sur la plage de Perros, avec les bateaux et les surfers, puis on se dirige vers l’hôtel au centre de la ville.  On est au deuxième étage et on a un mini appart pour nous.  Maman en profite d’ailleurs en faisant comme chez elle… et en s’endormant dans le salon!  Papa aussi reprend ses marques.  Il a ouvert la télé.. et dort devant.  Mais se réveille si je tente de la fermer!  Ça sent le déjà-vu hein!

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On retourne se promener pour faire les boutiques et manger, dans un resto de la plage.  C’est fort bon.  Je teste le cidre qui, définitivement, ne me cause aucun problème.   Ouf!  Mais bon, entre le blé noir et le cidre, je ne sais pas ce qui est le pire!

 

Retour à l’hôtel en soirée, après une balade le long de cette côte dont je ne me lasse pas.   Je viens de réaliser que depuis le début de juin, j’avais oublié d’écrire les billets pour 6 jours.  Comment on dit?  Oups?

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Une chance que maman fait bien ses devoirs, elle!

 

À bientôt!

 

 

Mon tour de France – 71 – Merveille et bord de mer

 

DSC_1214Oh qu’il va vite le temps!  Il achève ce tour de France!  Dire que deux mois, ça semblait éternel.  C’est là qu’on réalise que, finalement, on n’aura presque pas de temps pour voir la Bretagne… et que je vais devoir y revenir.   Sooooo sad!  Ceci dit, on n’a aucune idée d’où on va demain.  Avec les vacances qui commencent, on risque d’avoir des problèmes bientôt hein!

 

On se réveille donc en plein sur le Mont Saint-Michel.  C’est toujours étrange comme sensation!  Ceci dit, ce sont les bruits de la livraison qui nous ont réveillés (yep, pour avoir une chambre pas chère, faut qu’elle donne « sur la rue ».  Donc, sur les livraisons à partir de 6h du matin!)  mais c’est quand même incroyable d’être là.  Comme des millions de touristes, me direz-vous… mais je m’en fiche!  Suis seule au monde aujourd’hui, avec la lumière du matin à ma fenêtre.

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Ce matin, c’est papa-bougon.  Imaginez-vous que je lui ai fait un AFFRONT!  On a mangé rapido, sur le pouce, et il n’a eu droit qu’à « juste un p’tit café ».  Juste un.  Le drame!  Ceci dit, il a gagné, hein!  On va manger au resto tous les matins jusqu’à la fin!  C’est que mon père est un homme d’habitudes… qui comportent ses 3-4 cafés au lait tous les matins!  Chaud, le lait!  (Papa, interdit de te fâcher… je me fous de ma propre gueule et de celle de maman… j’ai le droit de rire de toi aussi!)

 

On est donc un peu en avance (oups… my bad) pour la visite-conférence de 11h.   Si on n’avait pas mangé si vite, aussi!  Ceci dit, le site n’est pas super à jour et il est difficile de connaître les horaires d’avance.    Et si j’ai un conseil à vous donner pour visiter le mont, c’est PRENEZ LA VISITE CONFÉRENCE.   J’avais fait la visite avec audioguide… et c’est tout autre chose.  En plus de visiter des pièces normalement fermées, on était un tout petit groupe de 10 et la guide était géniale.  Les deux heures ont passé trop vite!

 

Notre guide commence en prenant un risque et en nous mentionnant que « Le Quesnon  dans sa folie, a mis le Mont-St-Michel en Normandie ».  Certes, il a déjà été breton, au 9e siècle, je crois.. mais actuellement, la frontière passe bel et bien trois km à l’ouest.   Au grand désespoir des bretons.  Mais bon, les fenêtres du cloître sont bel et bien ouverte de leur côté!

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La première construction, à l’époque carolingienne.DSC_1125 DSC_1126

La visite commence sur la terrasse, qui englobe l’ancienne « place » et les trois premières galeries de l’ancienne nef de l’église abbatiale, d’ailleurs marquées sur la pierre.    Plusieurs légendes entourent le mont.   D’abord, l’archange Michel (dont le nom signifie « comme dieu ») aurait combattu le dragon tout près, sur le mont Dol.  Semble-t-il qu’on pourrait encore y voir ses traces.   Le règne de l’abbaye en tant que tel aurait commencé en 701, quand Aubert, évêque d’Avranches, aurait été visité par Saint-Michel en rêve.  Par deux fois, il s’est rendormi et a troisième, l’archange lui aurait touché le front de l’index, faisant ainsi un trou dans sa boîte crânienne.  Ce après quoi Aubert a dit « oui monsieur » et a fait construire un abbaye sur le mont désigné, alors appelé le Mont Tombe.   On ne rigole pas avec les archanges!

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Il envoya donc des émissaires au Mont-Gargan, en Italie, où aurait eu lieu une autre apparition de l’archange.  Un morceau de la cape de l’archange et un morceau du roc où il aurait laissé son empreinte sont ramenés…   Il y a eu des miracles (une dame aveugle retrouve la vue à Beauvoir, entre autres… et les pélerinages vont commencer).  C’Est le début du Mont-St-Michel, qui est alors un oratoire circulaire, dont les restes peuvent (on pense) être observés dans la chapelle Notre-Dame-sous-terre, que nous avons eu la chance de visiter.  Juste pour ça, ça vaut le coup de prendre la visite conférence.

 

L’abbaye aurait compté trois chapelles à l’époque carolingienne, dont seule Notre-Dame sous-terre demeure . Il y a ensuite eu une abbaye romane et, finalement, la merveille au 13e et le chœur gothique.

 

Le Mont-St-Michel est d’ailleurs l’un des rares endroits à ne pas avoir été anglais pendant la guerre de 100 ans, malgré les tentatives.  On peut attribuer ça aux sables mouvants, au fortifications, aux 119 chevaliers… ou à Saint-Michel.  Au choix!

 

L’église abbatiale est moins longue que celle d’origine, mais c’est un mélange assez somptueux de gothique et de roman.  La nef est romane et certaines parties datent du 11e.  C’est vieux.  Très vieux.  Et ça réussit toujours à m’impressionner.  Elle est malgré tout très haute et faite de pierres provenant de carrières un peu plus loin (dont j’ai oublié le nom, je ne sais pas si ça paraît).  Le toit est refait mais reste magnifique et on observe une statue de Saint-Michel datant du 14e, de même qu’un puits de lumière que nous reverrons plus tard.

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J’avoue avoir été surprise de ce plafond roman au départ… mais étant donné l’histoire, c’est plutôt logique!DSC_1142

Tout au long de la visite, on est complètement perdus.   C’Est que c’est un véritable labyrinthe, ce truc!  En plus, nous ne visitons pas les passages « secrets » des moines! Comme il y avait du roc à certains endroits (on le voit d’ailleurs encore poindre) mais pas partout, on a dû construire des cryptes pour supporter le transept.   Elles sont encore là, encore visitables, et datent du 11e.  On voit d’ailleurs des traces de polychromie dans l’une d’elles  et on y voit le roc du mont.  C’Est un sentiment particulier que de se retrouver dans ces endroits.  Mais ce n’est rien comparé à Notre-Dame-Sous-terre, éclairée artificiellement, sous la nef.

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au coin, au fond, c’est la pierre du rocher. 

Nous nous trouvons à cet endroit dans l’ancienne chapelle carolingienne, faite de pierres et de briques, relents de l’architecture romaine.   Nous sommes alors, dans ces deux nefs, au cœur même de l’abbaye.  .  On y trouvait un étage, où étaient les reliques, ce qui nous indique que ce devait être la chapelle réservée aux pèlerins.    Bref, un coup de cœur pour cet endroit.

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Nous visitons ensuite le superbe cloître, aux colonnes disposées sur 2 rangées (au 3e étage de la merveille… superbe mais qui cause de super problèmes d’insertions d’eau dans l’étage inférieur, ainsi que la salle au gros piliers et la salle à manger des rois, avec ses cheminées.

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L’abbaye a eu des heures glorieuses mais aussi des heures plus sombres.  Si l’abbé Torrini en a fait la cité des livres, il était tout de même assez dur et avait le don pour chapitrer ses moines.  De plus, Louis XI, s’il a fait ajouter la fleur de lys sur les armes de l’abbaye, s’est quand même fort amusé avec « la cage de fer ».  Nous avons pu jouer aux prisonniers, dans d’anciens silos à blé transformés en cachots.  Disons que sans lumières, avec la hauteur des marches, c’est freakant!

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(C’est là qu’on voit que papa avait oublié le peigne, ce matin!)

 

Après la révolution, l’abbaye a été transformée en prison, d’abord pour les moines qui vivaient difficilement le nouveau régime, puis pour un peu tout le monde.  On voit d’ailleurs la roue, qui était tournée par les prisonniers pour faire monter la nourriture et la fabrique de paille qui était installée dans l’église!  Napoléon III a fait cesser ceci et Hugo mentionnait à l’époque qu’il y avait un crapaud dans un reliquaire.  C’est aussi à cette époque qu’est arrivé Corroyer, de l’école de Viollet le duc avec une femme de chambre du nom d’Annette.  Celle-ci est tombée en amour avec un homme du Mont Saint-Michel (le fils du boulanger) et l’a épousé.  Elle a ensuite cassé beaucoup d’œufs.  C’est que l’homme en question avait comme nom Poulard… vous pouvez deviner la suite!   En fait, leur affaire n’a pas fonctionné tout de suite, car il n’y avait que des pèlerins sur le mont.  Et les pèlerins étaient épuisés et voulaient manger.  Du coup, elle a commencé à leur servir une omelette savoureuse, comme s’ils étaient ses enfants… et le mot a passé.  Elle est enterrée dans le cimetière du Mont Saint-Michel d’ailleurs.  Mais ça, je ne l’ai découvert qu’après… et je n’ai pas pensé à chercher sa tombe. ss

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Décidément, ce lieu est plein de mystères… et la Merveille est impressionnante, surtout quand on pense qu’elle a été construite au 13e, sur un rocher, en pleine mer.  Ce n’est pas pour rien qu’on appelait l’endroit le mont au-péril-de-la-mer (ce qui me rappelle de vous renvoyer lire le roman de Dominique Fortier qui porte ce nom… et qui se passe à cet endroit!

 

Par la suite, comme nous n’avons pas beaucoup mangé pour le petit déjeuner, nous allons à la crêperie de la cloche, tenue par un cousin de Barbara (la copine que je suis allée voir à Chambéry), qui a elle-même grandi sur le Mont St-Michel.   Et là, surprise, de la BONNE bouffe sur le Mont!  A un prix abordable.  J’y déguste une délicieuse galette savoyarde et une crêpe à la frangipane… trop bon!  Une chance que j’ai savouré car c’est probablement ma dernière galette au blé noir pour un bout.  Finalement, je pense que ce n’est pas le cidre le problème, vous savez, le problème qui me donne des brûlements d’estomac!!!  Va falloir retester ce dernier!  Mais on a été super bien reçus et c’était BON!

 

On récupère les trucs, papa a peur de l’orage, et on file vers Saint-Malo où on a réservé pour ce soir.  Petit bug avec booking (c’est rare… on a réservé au moins 100 fois là-dessus et ça a super bien été) mais c’est DSC_1240 DSC_1242 DSC_1250certainement notre jour de chance car non seulement l’hôtel a pu nous accommoder suite à un désistement, mais on s’est retrouvés avec une chambre avec une MAGNIFIQUE vue sur la mer.  Le personnel a été super sympa en plus.  Bref, je recommande La Charmette, sur la plage Le sillon, à 20 minutes à pieds par la plage de la partie intra-muros.

 

C’est d’ailleurs de là que je rédige mon billet, sur la terrasse, en testant mon estomac avec du Vouvray et des chips!  Je regarde tranquillement la mer qui baisse, je me suis baladée un peu sur la plage et je regarde rêveusement mes traces.

 

Les parents sont partis visiter la ville.  A date, ils ont fait le tour des remparts et se sont bien baladés.  J’espère juste ne pas avoir le temps de finir la bouteille avant qu’ils n’arrivent, de peur de passer pour une alcoolique-qui-boit-seule et de faire paniquer ma mère!  J’en ai profité pour placoter avec les copines et prendre des nouvelles du boulot, où il y a des bonnes et des mauvaises nouvelles.  As usual.  Mais je me prépare à tout et je prendrai ce qui m’attend à l’arrivée!  Advienne que pourra!

 

En attendant, j’ai fait une belle balade sur la plage et là, je fais une Monet de moi-même (sans le talent) et je prends en photo le même paysage, à toutes les heures.  La côte de Saint-Malo est magique.  Rien de moins.

 

A bientôt!