J’étais certaine d’aimer ce livre. Mais vous voyez, aimer dans le sens « new favorite » et d’être fascinée. Je l’avais dans ma pile (avec une horrible, horrible couverture (pas celle que je présente ici… je ne trouve pas la mienne)… ce qui avait repoussé ma lecture epuis des années) et quand Jess m’a mentionné qu’elle s’y mettait, je me suis dit que bon, pourquoi pas y aller en LC non-officielle.
Je résumerais ma lecture en disant que ce roman a parlé à ma tête, que j’ai apprécié le « livre dans un livre » et que, sachant que le roman date du début des années 60, ce devait être plus nouveau à ce moment-là. Par contre, il n’a pas réellement parlé à mon coeur. J’étais au milieu du roman et je me demandais encore où le tout s’en allait vraiment. J’avais l’impression de faire du sur place.
Nous sommes donc dans une uchronie. Le point tournant a été l’assassinat de Roosevelt en 1933, ce qui a changé l’issue de la 2e guerre mondiale. L’Amérique est divisée en deux, avec une zone tampon. Une partie au Japon, l’autre aux Allemands. L’esclavage existe à nouveau, la population de l’Afrique a été presque exterminée et les Nazis sont au pouvoir. Nous sommes principalement à San Francisco, où les japonais sont « la race dominante », tout en étant un peu à couteaux tirés avec les Allemands. Toutes les décisions sont prises grâce au Yi King, un livre chinois millénaire qui sert d’oracle et qui a été importé par les japonais. J’ai d’ailleurs bien aimé cet aspect, ayant déjà entendu parler de ce livre en Chine. Dans l’histoire, nous tournons autour de plusieurs personnages, que nous n’avons pas vraiment le temps de connaître et, au milieu de tout ça, un roman banni dans l’est. Une uchronie où les alliés ont gagné. Mais qui n’est pas notre monde.
J’ai du mal à dire que j’ai aimé. On nous promène d’une scène à l’autre, comme dans une télésérie, et il faut parfois s’accrocher. On découvre petit à petit les personnages et notre perception évolue avec le temps. Le style n’est pas particulièrement complexe, pourtant… mais bon, disons que j’ai lu plusieurs autres uchronies avec ce thème particulier et que j’ai eu l’impresson de survoler ici. Ceci dit, il ne faut pas oublier que cette histoire a 55 ans!
Il y a des touches de fantastique (une, en fait) que j’aurais aimée plus élaborée et la fin nous pousse à nous questionner, à la fois sur notre monde et le leur, sur la beauté et ses dictats, suggérés par les plus forts… mais bon. Ça n’a pas suffi.
Bref… mitigée.