Le club des incorrigibles optimistes – Jean-Michel Guenassia

club-des-incorrigibles-optimistesDe Guenassia, j’avais lu et beaucoup aimé « La vie rêvée d’Ernesto G« , que j’avais beaucoup aimé (merci Yueyin) alors c’était écrit dans le ciel que je lirais ce roman-ci.  Un club d’échecs formé d’hommes exilés, un jeune homme à Paris dans les années 60… ça sentait le rite de passage et l’Époque (avec un grand É) adolescente à plein nez… j’adore ces trucs.  Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que j’ai aimé!

 

C’est un roman foisonnant qui nous est offert.  C’est tout le portrait d’une époque dans un quartier précis de Paris.  Michel Marini est un jeune ado au début du roman.   Il habite avec ses deux parents qui viennent de deux mondes distincts.  La fille du patron a épousé l’employé.  Ce mariage est boiteux dès le départ, le père est absent, et c’est dans ce contexte que Michel va grandir, sortir du monde de l’enfance, celui des parties de baby foot effrénées où l’on joue sans réfléchir, pour entrer dans le monde de l’âge adulte.

 

C’est en jouant au baby qu’il entre au Balto, un café de la rue Denfert.  Dans une salle, derrière, un groupe d’hommes et des jeux d’échecs.  Le fameux club où des expatriés, réfugiés des pays de l’est, discutent ferme, boivent un coup, tout en planifiant chaque coup de leur partie d’échecs, jeu somme toute beaucoup moins spontané que la baby foot.   Tous ces hommes ont une histoire.  Tous ces hommes ont trahi, d’une certaine façon.  Et peu à peu, c’est à eux que Michel va exposer ses tourments, ses histoires d’amour et ses grandes questions existentielles.  Eux dont on découvrira les histoires petit à petit, sur fond de fuite des pays socialistes, de grandes passions et de guerre d’Algérie.

 

Soyons francs, j’ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman.   Michel est un personnage qui, certes, évolue lentement pendant l’histoire, mais il réfléchit longuement sur ce qui se produit et qui se retrouve confronté à ses certitudes et à des événements qui ont beaucoup trop vite pour lui.  Ceci dit, les histoires des membre du club m’ont énormément touchée.   Laisser sa vie derrière soi pour tenter de se reconstruire ailleurs, ça me brise toujours un peu le coeur.  Surtout que plusieurs d’entre eux ont dû vivre une amère désillusion face à un système qui les a souvent déçus.

 

Quant aux photos… je vous laisse découvrir!

 

Une réussite pour moi, quoi.  Pas surprenant!

Ça tombe bien, j’en ai un autre de l’auteur dans ma pile!

Le caillou de Tim – Carine Simao Pires / Carole Xénard

J’avoue avoir un plaisir particulier à parler de cet album.  En effet, quand on connaît l’auteur, on a toujours une crainte à la lecture.  Et si je n’aimais pas?  Et si je trouvais ça juste so-so?  Je ferais quoi?  Mais si – comme c’est le cas ici – je suis emballée, on dirait que ça me fait un petit velours particulier de pouvoir mettre le livre en avant sur le blog!

 

Tim est un petit crapaud qui vit sous le plus joli caillou du monde.  Un caillou juste parfait.  Pourquoi en sortir?  Surtout que bon, tout le monde l’énerve un peu et en plus, lui aussi, est aussi bon que tous ces gens.  Et pfffff… il n’en fait pas toute une histoire.

 

Puis, un jour, il va entendre un bruit… qui va changer sa vie.

 

Ça nous donne donc une histoire toute mignonne qui parle de la découverte des autres ainsi que de l’ouverture au monde.  C’est tout simple, tout mignon, et ça s’inspire de la vraie vie de la mare, dont on nous explique les moeurs réelles à la toute fin.  Je suis fan des illustrations (si vous aimez la couverture, vous aimerez le tout… c’est très représentatif), qui débordent de verts et de bleus.  Tim et les autres animaux de l’étang ont une petite bouille très sympathique.

 

Bref, c’est du bon!  Du très bon!

Harry Potter and the Cursed Child – Tiffany/Thorne d’après JK Rowling

cursed-childComment passe à côté de ce roman (ou pièce)? Impossible.  J’ai donc décidé de lire le livre avant de me le faire spoiler au complet.  Finalement, ça n’aurait pas été si grave parce que je ne m’attendais pas à grand chose… et c’est exactement ce que j’ai ressenti.  Pas grand chose.  À part un peu de frustration.  Et la sensation d’avoir lu une fan fiction.  Pas si originale.  Vu que plusieurs ados de ma connaissance m’avaient déjà sorti la plupart de ces idées.

 

Bref, pas indispensable.  Pour moi.  Ne m’arrachez pas les yeux.  Je SAVAIS que ce n’était pas un tome 8.  J’AIME lire du théâtre.  Mais j’aurais aimé avoir l’impression d’être dans le même monde, j’aurais aimé retrouver les personnages que l’on connais… et les reconnaître.  Et ça ne m’est arrivé que par moment.  J’ai souri une fois…

 

Donc, je pitche.  Harry a 40 ans.  Il a trois enfants.  James, qui réussit tout.  Lily, petite et mignonne comme tout.  Et Albus, fort différent.  Plus renfermé et qui vit une relation conflictuelle avec son père.  Parce que, franchement, ce n’est pas facile d’être le fils d’Harry Potter.  Dans le train, il rencontre Scorpio Malfoy.  Et c’est tout ce que je vous en dirai.

 

Ce que j’aimais dans la série, c’était les mystères.  Le côté implicite.  Les non-dits.  Ici, forme théâtrale exige probablement (quoique…), tout est dans les mots.   Tout est dit en mots.  Clairement.  Aucune lecture entre les lignes possible.  Beaucoup de bons sentiments, aussi.  De déclarations… bref, j’ai été déçue.    Et je trouve que cette histoire n’apporte pas grand chose au final.

 

Commençons d’abord par notre trio.  Comment y croire?  Comment croire qu’avec leur passé, ça ait pu tourner comme ça?  Ce n’était pas EUX.  Plusieurs choses étaient tellement « out of character ».   Les conséquences, si grandes?   Bref, je n’y crois pas.  De plus… j’ai du mal avec l’une des décisions de l’un des personnages principaux.  Certes, on nous dit pourquoi il fait tout ça, mais c’est tellement soudain, tellement too much… que ça n’avait pour moi aucun sens.    J’aimais bien au début… et après cette décision… on aurait dit que j’avais cessé d’accrocher.

 

Ceci dit… sur scène, ça devait être épique, juste pour les effets spéciaux, pour replonger dans l’univers.  C’est une pièce que j’aurais adoré voir.   Et certains regards entre Ron et Hermione devaient valoir cher!  Pas indispensable, donc.  Pour moi.  Ceci dit, quand je vois les avis enthousiastes, je me dis que chacun doit se faire son propre avis!

 

 

Mondes obliques – Clarke

Cet album, j’en avais lu énormément de bien.  Du coup, j’étais ravie de le découvrir.  Sauf qu’il y a un « mais ».  Et ce « mais », c’est qu’en fait, je pense que je suis la plus mitigée sur tous les avis que j’ai lus.  Et j’en suis profondément déçue.  Je n’ai pas détesté, hein, contrairement à Bébé  Frère qui l’a « fini pour l’haïr »… mais ne vous inquiétez pas… de sa part, c’est normal.   Mais je ne suis pas fascinée non plus.  Allez, je m’explique.

 

Ce sont de courtes scènes qui nous sont proposées.   Quatre pages, quatre images par page, une utilisation du noir et blanc qui nous plonge dans une ambiance sombre, oppressante.  En fait, on se croirait plongé dans un cerveau dérangé tellement tout est malsain.  Les finales sont certes dérangeantes et se veulent surprenantes… le seul problème, c’est qu’elle ne m’ont presque jamais surprise.

 

J’,ai beaucoup aimé l’histoire de la fille éphémère, l’une de celles qui fait réfléchir.  Puis j’ai souri aux policiers qui jouent à dieu.  Mais pour tout le reste, il m’a manqué la surprise, vu que, vraiment, je voyais dès le début où ça s’en allait.  Du coup, ça frappe moins.   Et j’avoue que deux planches me sont passées au-dessus de la tête.

 

Ceci dit, le dessin et le trait m’ont plu.  Paraît-il que le premier tome (car c’est ici un tome 2) est plus onirique… je ne dis pas non… pour voir si j’ai manqué quelque chose…

À toi – Kim Thuy / Pascal Janovjak

a-toiCe roman traînait dans ma pile depuis un bon bout de temps.  En fait, je dis roman, mais je ne crois pas que ce soit le mot.  C’est un échange de correspondance entre deux amis : une québécoise qui a fui le Viet Nam à l’âge de 10 ans et qui a beaucoup voyagé et un Suisse dont le père a fui la Slovaquie et qui vit à Ramallah, en Palestine.   Ils se rencontrés à une remise de prix (qu’ils n’ont pas gagné), puis ont commencé une correspondance, à laquelle nous avons droit ici.

 

On dirait presque des bribes, des nouvelles.  Souvent poétiques, littéraires, j’ai adoré me laisser bercer par ces mots.  En effet, même si j’avais le roman, j’ai fini par l’écouter en livre audio, lu par les deux auteurs.   J’ai eu l’impression d’entrer dans leurs univers, d’écouter des amis parler d’amour, de déracinement, de murs, d’enfance, de voyages et de dépaysement.

 

C’est un recueil intimiste, qui sonne vrai, et qui ne nous fait pas nous sentir voyeur pour autant.   On sent les deux plumes (et ça donne envie de découvrir, dans mon cas, Pascal Janovjak), l’enthousiasme de Kim Thuy se ressent dans les mots. et j’ai passé un très agréable moment, dans une tempête de neige, en voiture.  Transportée ailleurs, j’ai été!

Tableaux célèbres – Rosie Dickins/Philip Hopman

Je cherche souvent des livres comportant des textes informatifs courts, mais sur des sujets qui ne sont pas trop enfantins (et qui ne sont pas « les animaux »).  Voyez-vous, avec mes grands, j’ai parfois besoin d’autres choses que ce qui est proposé habituellement.   Varier les thèmes. Faire découvrir autre choses.  J’avais choisi cet album pour ça et j’ai ma foi fort bien choisi.

 

On nous présente ici 35 tableaux très connus, par 35 artistes différents, par ordre chronologique.   Bien entendu, chacun est libre d’apprécier ou pas les choix, mais j’ai bien aimé la variété de styles.  De plus, comme ce sont des tableaux connus, ce sont des oeuvres dont les gens ont probablement déjà entendu parler.    Hokusai, de Vinci, Warhol, Kandinsky, Picasso… les jeunes peuvent considérer différents styles et déterminer ce qu’ils aiment.  On nous donne quelques informations sur le peintre, ainsi que sur l’histoire du tableau.  Juste assez pour avoir envie d’en savoir davantage.  De plus, on nous pointe différents détails, on nous glisse quelques lignes sur la technique… très intéressant… et pas trop long.  Une page, des fois deux.  Écrit gros.  Du coup, pour les jeunes ayant des difficultés en lecture (et qui s’intéressent à l’art), ça peut être abordable, tout en permettant de découvrir des nouveaux mots en lien avec le sujet.

 

Même pour des adultes qui ne sont pas du tout familiers avec le monde des arts, ce livre peut faire l’affaire.  Ça donne envie.  J’aurais juste aimé que les lieux où sont exposés les tableaux soient dans la page au lieu d’être à la fin.  Oui, je suis une grande paresseuse!

Sans terre – Marie-Eve Sévigny

La première chose que j’ai le goût de dire à propos de ce polar, c’est que j’ai vraiment, vraiment apprécié lire une si belle plume au service d’une telle histoire, qui parle d’environnement et de politique sans pour autant tomber dans la morale à 5 cennes.

 

Le livre sur une scène à la fois cocasse, grandiose et significative.  Gabrielle Rochefort, activiste écologique, femme qui semble prendre un malin plaisir à donner raison à tous ceux qui disent qu’elle n’est « pas du monde », déverse une cargaison d’oiseaux englués dans le pétrole sur le gazon du ministre de l’énergie… et y met le feu.  Bien entendu, ça ne va pas plaire au personnage, qui va l’expédier en prison pour deux ans.  C’est quelque deux ans plus tard que nous allons la retrouver, installée sur la ferme de sa cousine, à l’île d’Orléans.  Et bien entendu, elle ne va pas de tenir tranquille.

 

Quand son chalet sera incendié, c’est Chef, policier à la retraite et ancien amant de la dite Gabrielle, qui décide de s’en mêler.  Son mariage mat de l’aile et il habite généralement sur son bateau avec Karla, son chien.  C’est à la fois par intérêt pour l’affaire et pour Gabrielle, qu’il aime  toujours et qu’il n’a jamais pu suivre qu’il va y mettre son grain de sel.  Cet ancien policier lucide et lecteur de romans policiers est très attachant et j’ai aussi beaucoup aimé sa collègue  encore au travail, qui le laisse fouiner sans s’interposer.   Nous retraçons petit à petit l’histoire de Gabrielle ainsi que ses motivations.  Très bien trouvé.

 

Nous sommes dans notre Québec, mais dans quelques années.  Nous avons laissé les compagnies pétrolières s’installer partout, l’environnement s’en va – encore plus – sur le diable, les conditions des travailleurs ne sont pas en train de s’améliorer et le gouvernement est corrompu jusqu’à l’os.  Ça rappelle des choses hein…  Entre conflits d’intérêts, arrangements entre copains, prête-noms… disons que ce n’est pas gagné.   Ça ne vous rappelle rien, n’est-ce pas!  Le ton est sérieux mais aussi un peu impertinent, les personnages sonnent vrais et, par petites touches ironiques, on nous brosse un portrait d’un Québec possible pas réjouissant du tout.

 

Un roman qui se lit tout seul, certes pas de suspense de folie, gore ou quoi que soit, mais un polar qui fait réfléchir et qui nous fait nous balader sur l’île d’Orléans. Et juste pour ça, je conseille!

Le retour de la Bondrée – Aimee de Jongh

Magnifique découverte que cet album.  Je ne m’attendais à rien malgré la superbe couverture et dès les premières pages, j’étais conquise.  Le trait en noir et blanc, le mystère qu’il réussit à créer, les plans magnifiques et les détails évocateurs… tout m’a plu.

Simon est libraire et au bord de la faillite.  Il se braque à ne pas vendre la librairie héritée de son père, malgré le fait que lui, enfant, il voulait être ornithologue.  Sa femme ne comprend pas cette obstination et un jour, en allait chercher des livres dans l’entrepôt en pleine forêt, il est témoin du suicide d’une femme.  Il est complètement à l’envers, s’isole et revit sans trop comprendre pourquoi des événements qu’il avait refoulés.

C’est un album qui est à la fois intimiste et onirique.  On est rapidement entraînés dans l’histoire, pris dans les filets de l’auteur et dans l’univers de cet homme qui se trouve à la croisée des chemins.  Un album qui parle de résilience, de souvenirs dont on ne voulait plus, de pardon, de choix et de relations humaines aussi.  Simon est profondément humain et se sent profondément seul.  Il y a des chemins qu’on ne peut prendre que seuls…

Un album qui n’apportera peut-être pas toutes les réponses mais qui nous laisse à nos interprétations.  Un album rempli d’images, parfois explicites, comme la fameuse bondrée, qui survit en recommençant à zéro, ou implicites, dans les images, les longs plans sans paroles.  J’ai adoré.  Une de mes belles lectures BDs cette année!

Challenges et (tentatives de) résolutions pour 2017

Depuis les dernières années, j’ai un peu délaissé la « vie de blog ».  C’est assez simple, le monde des blogs a beaucoup changé, je n’arrive plus à suivre et une grande partie des « copinettes » avec qui je délirais dans les commentaires ne sont plus là.   Heureusement, il en reste!  Et j’ai pu rencontrer de nouvelles personnes.  Mais bon, j’avoue que j’avais pas mal délaissé mes tournées de blogs.  Et que quand je les faisais, je laissais très peu de commentaires. Je ne dis pas que ça va beaucoup changer… mais je trouve que je perds pas mal en bloguant plus « toute seule ».   Et que si je veux garder l’intérêt…

 

Bref, pour 2017, j’aimerais…

  • Visiter davantage les blogs.  Interagir davantage.  Retrouver le goût de faire partie de cet univers.
  • Lire ce dont j’ai envie.  Cette année, en ayant été hors du pays, j’ai downloadé à mesure selon mes goûts.  Et ça m’a plu.
  • Continuer à lire du québécois.  Quand même.  Parce que j’aime lire du québécois.  Et que ça me touche toujours d’une façon particulière.
  • Finir mon livre en espagnol.  Qui a 776 pages.  Rien de moins.  Je ne me la donne pas facile.  Sachant que je n’ai jamais appris l’espagnol de ma vie.  Mais bon, je n’en suis pas à une contradiction près.
  • Ranger ma bibliothèque.  Voeu pieux.  Va falloir que je trouve des gens pour m’aider, je le sens.  Party biblio, vin et pizza, ça tente quelqu’un?
  • La chaîne Youtube?  J’avoue que je ne sais pas ce que je vais en faire.  Perplexe je suis.

 

Côté challenges…

En fouinant dans ma pile, j’ai redécouvert des trucs géniaux.  Donc, je veux lire ma pile.   Pas parce que je suis obligée ou qu’elle me dérange, mais parce que j’en ai envie.

Je continue à participer aux BDs du mercredi, vu que j’ai BEAUCOUP de BDs à lire et que j’aime bien cette gang!

 

Je continue aussi à piger un roman de ma pile par mois.  Maintenant, ça s’appelle une Book Jar mais quand j’ai commencé ça, ça n’avait pas de nom et que NO WAY que j’écrive 492 titres sur un papier, je me contente de générer un numéro au hasard dans ma pile à lire Goodreads.  Quant à savoir si je vais les lire… c’est autre chose!

J’ai aussi envie de participer au challenge ABC, que je n’ai pas fait depuis 2008.   Par contre, le truc est sur Livraddict et je me connais, j’ai du mal à être à jour sur le blog… je vais pas aller sur Livraddict pour parler du challenge.  Du coup, je fais le truc un peu de mon côté.  Comme dans le temps!  J’ai dressé ma liste, dont je vous parlerai peut-être… si j’y pense!

Je vais aussi – tenter de – participer au Petit Bac d’Enna.  « Tenter de » étant le mot clé!  En fait, il faut surtout que je n’oublie pas de déposer mes liens.  C’est ça, le défi!

 

Ça, c’est mon trip de début d’année.  Ça risque de changer.  Je me connais!

Avez-vous des pseudo-résolutions??

 

 

Les fiancés de l’hiver – Christelle Dabos

fiances-de-lhiverC’est une lecture commune proposée par Séverine qui m’a fait finalement sortir ce roman de ma pile.  Tout le monde disait que c’était trop bien, mais pour une raison ou pour une autre, j’étais certaine d’être déçue.  Oui, je sais, je suis bizarre de fois.  Ok.  Pas juste des fois.  Comme je lis à vitesse d’escargot, je me suis dit que je commencerais un jour ou deux d’avance.  Résultat?  Je l’ai lu dans la journée.  Au complet.  Parce que même si j’ai un petit bémol, ce truc est addictif.   Et c’est sérieusement le meilleur univers que j’ai rencontré en fantasy YA depuis longtemps!

 

L’histoire, c’est celle d’Ophélie, une jeune fille « bien ordinaire » qui habite sur Anima, l’une des arches du monde.   C’est une animiste; elle a une relation toute particulière avec les objets, avec lesquels elle peut vivre les émotions des gens ayant manipulé cet objet.   Puis, un jour, on lui annonce son mariage.  Avec Thorn, un homme provenant d’une autre arche, le Pôle, royaume de neige et de froid.

 

Comme ça, ça ressemble à n’importe quelle romance, n’est-ce-pas?  Je sais, mais non.   Bon, je m’imagine que ça va évoluer (et je prie pour que la suite soit à la hauteur) mais à l’heure actuelle, cette lecture a surtout été pour moi la découverte d’un univers très bien construit, très mystérieux.  Un monde que je vais vous laisser découvrir par vous-mêmes car c’est pour moi la force du roman : la découverte graduelle de l’univers, parfois au rythme de l’héroïne, parfois en inférant de la part des réactions des personnages.  Vous savez quoi?  Ça me HÉRISSE quand un monde nous est expliqué en détails au début, ou quand les personnages ont des conversations complètement stupides au sujet de choses qu’ils connaissent tous les deux déjà pour nous « expliquer » le fonctionnement et l’histoire de l’univers.  Je déteste ça.  J’ai l’impression qu’on me prend pour une conne qui ne peut rien comprendre.  Et dans ce roman, l’auteur n’est pas tombée dans ce piège.  J’ai adoré ne pas tout comprendre tout de suite.  Certes, ce n’est pas rapide.  Certes, les impressions d’Ophélie nous sont bien décrites.  Mais moi j’aime ça!  Pour une fois qu’un roman YA ne nous donne pas tout cuit dans le bec!

 

L’auteur réussit à nous transporter dans une atmosphère particulière, un peu mystérieuse, renforcée par les illusions, le froid, les complots et les mystères.  C’est qu’Ophélie, ses lunettes et sa maladresse sont amenés dans un univers violent, auquel elle n’est pas du tout préparée.  À qui faire confiance?  Où est le réel?  Ophélie est souvent laissée à elle-même et tente de comprendre, tout en jouant le rôle qui lui est attribué.

 

Mon bémol?  Les tics d’écriture et les répétitions.  Vous savez comme je suis sensible à ça!  Je ne sais pas COMBIEN de fois on nous a répété qu’Ophélie avait une petite voix.  Ou que la tante Roseline avait un visage chevalin.  Ok, certes, ceci diminue en fréquence à mesure que le récit avance mais j’avoue avoir eu très peur au départ.  Quant aux personnages, j’ai bien hâte de voir comment ils vont évoluer et ce qu’ils cachent…  certains semblent tout d’une pièce mais j’imagine qu’ils nous cachent encore des secrets.

 

Ceci dit, je continuerai la série, pour comprendre ce qui s’est passé, pour connaître mieux le Livre, pour saisir ces mystérieuses Bribes… bref, pour retourner dans cet univers!