Les choses immuables – Éléonore Létourneau

les-choses-immuablesJ’avais choisi ce roman au salon du livre de Montréal.  On me l’avait chaudement conseillé en me disant que c’était un roman sur la crise de la quarantaine, très accessible.  J’ai quarante ans (oups!) et j’ai déjà eu une méga remise en question il y a quelques années, je me suis dit que c’était pour moi.  En fait, non.  Je suis restée fort extérieure à ce récit, malgré une très belle plume et une vision très juste de cette grisaille qu’on peut vivre à un certain moment de notre vie.

 

C’est l’histoire de deux couples dont les destins sont en quelque sorte liés.  Louis et Hélène, Mathieu et Virginie.   C’est une année – ou presque – dans leur vie dans laquelle nous allons les accompagner.  Année de tous les questionnements, de toutes les remises en question.  Un deuil, une séparation, beaucoup de tâtonnements aussi.

 

Ça avait tout pour me plaire, direz-vous.  Pourtant, malgré la qualité d’écriture, je n’ai pu m’empêcher de trouver l’histoire banale et mon intérêt n’y était pas.  J’aurais eu besoin de plus de temps pour m’attacher aux personnages, pour les comprendre.  Ici, l’auteur dit les choses.  Explique leurs actions.  Je préfère découvrir par moi-même la profondeur de leurs caractères.  Ceci a peut-être contribué à mon impression de survol.

 

De plus, même si ce n’était pas le but visé par l’auteur, évidemment, j’ai senti un petit côté moralisateur à cette histoire.  Un côté « il n’y a qu’une bonne façon de faire ».  Et ça m’a dérangée.   Oui, je sais, c’est très personnel comme remarque et je doute que ce ressenti soit universel, loin de là!

 

Par contre, j’ai été ravie de découvrir la plume de l’auteur.  J’ai vu qu’elle avait publié autre chose avant… et je me ferai un plaisir de le lire.  Certaines images sont fort belles, et elle a une façon très particulière de dire les choses.  Le symbole pour les choses immuables m’a beaucoup plu.

 

Je suis certaine que plusieurs aimeront davantage.   Je viens d’ailleurs de tomber sur un article du Devoir qui a beaucoup aimé!

 

 

Le Père des Étoiles – Seb Piquet

le-pere-des-etoilesTiens… si j’avais été parent, j’aurais été tout à fait un parent comme ce papa trentenaire geek!  J’ai d’ailleurs (un peu vainement) tenté d’expliquer  à mes neveux le principe de la force et de les intéresser au Disque-Monde, au Tardis et à les sensibiliser au péril des Daleks.  Les références, c’est la vie!

 

Ce sont donc des planches de 6 cases, parfois 12, qui nous amènent dans le quotidien d’un papa – très – geek et qui voudrait intéresser sa poulette de 4 ans, Mathilde, aux choses vraiment importantes de ce monde.   Malheureusement, son trip à elle, ce sont les princesses, idéalement les princesses habillées en rose.  Ça donne donc droit à des scènes hilarantes où on se demande un peu qui est l’enfant et qui est le parent!

 

La poulette est mignonne comme tout, elle a des réflexions vraiment adorables et a l’art de faire retomber le soufflé des grandes mises en scène intergalactiques de son papa!  Les illustrations sont très bien représentées par la couverture et l’auteur a selon moi un excellent sens du rythme et du punch.  J’ai beaucoup aimé la combinaison de quotidien et de scènes science-fictionnesques (je sens qu’il a dû se faire plaisir à dessiner ça) souvent un peu frappadingues (le vaisseau spatial et la prise de courant… je me suis littéralement écroulée… il m’en faut peu!).

 

Yueyin, je sens que ça va te rappeler des souvenirs.  Sauf que dans ton cas, ça a fonctionné!

Pas de deux – Anne Guilbault

pas-de-deuxJ’ai découvert une très jolie plume avec ce roman à la construction assez particulière.  Treize personnages ont vu une femme se jeter d’un pont dans un petit village de pêcheurs.  Ou ils l’ont vue un peu avant.  Maîtresse d’un écrivain connu, elle est partie, a fêté toute la nuit et s’est jetée du pont au matin.  Comme ça.  Nous aurons treize récits, treize rencontres (ou pas), treize pas de deux désaccordés où les deux danseurs semblent être chacun dans une bulle, sans vraiment communiquer.

 

Les treize voix sont personnelles et révèlent leurs fêlures et leurs solitudes.  Certaines sont plus émouvantes que d’autres mais chacune a sa propre musique, son propre souffle.  J’ai aimé ce kaléidoscope, cette vision fragmentée d’un même événement qui va raviver plusieurs blessures.  Certains personnages sont touchants.  La dame qui se sent seule dans le bruit, le gardien, l’ermite…. ça m’a beaucoup plu.  De plus, l’écriture a su me toucher et m’amener dans ce petit village, en suspension entre la nuit et le jour, comme entre deux mondes.

 

Ceci dit, j’ai eu l’impression d’un recueil de nouvelles reliés par après plutôt que d’un roman avec une réelle évolution.  Dès que je l’ai réalisé, j’ai rajusté ma lecture et j’ai pu apprécier, et vraiment apprécier, chacun des personnages et leurs histoires souvent émouvantes.  Une très belle découverte.

Joyeux Noël!

Je vais être originale… et profiter de cette journée de réjouissances pour vous souhaiter à tous et à toutes de bonnes fêtes de fin d’année.  Ce 2016 aura été riche en émotions pour moi.  Avoir pu vivre toutes ces aventures avec des gens géniaux me fait penser à eux en ce jour de Noël que je fête avec ma famille et mes cretons-d’amour (comprendre « mes neveux et ma nièce ») qui vont s’occuper pendant les prochaines heures à dé-décorer avec application la maison du père Noël en laquelle est transformée la résidence parentale.

 

Période régressive entre toutes où je transporte mes cliques et mes claques chez mes parents pour quelques jours, où je suis logée, nourrie, blanchie, comme dans l’temps.   Sauf que maintenant, le verre de vin devant le feu de foyer, c’est permis.  Même si maman fait les gros yeux.

 

Bref, pour moi, une merveilleuse période.

Toutefois, cette année, ce temps des fêtes est synonyme de tristesse pour plusieurs de mes amis, qui sont dans le deuil ou qui vivent des moments difficiles.  J’ai donc une pensée pour eux…

 

Et ça me fait réaliser que souhaite de tout mon coeur vivre encore de ces  Noëls magiques… tous ensemble.

Pour longtemps.

 

Joyeux Noël!

Mon tout premier livre en tissu… Noël – Stella Baggott

Je vous parle ici d’un album pour les bébés-bébés en tissu sur un thème de Noël.  Vous le découvrirez bien vite, les enfants, ils s’en fichent pas mal que les illustrations soient des sapins ou des bas de Noël.  Ils aiment ça à l’année!  Que celui qui, à deux ans, n’a pas déjà chanté Petit Papa Noël en plein mois de juillet leur lance la première pierre!  J’aime cette collection de manière générale.  Quelques pages seulement, un thème…  c’est mignon comme tout et ça fait toujours plaisir de voir un petite creton « lire » un livre.  Ici, pas de mots, juste de belles images.

 

De plus, comme il y a quand même pas mal d’éléments sur chaque double page, l’enfant ne s’en lasse pas trop vite et peut remarquer plusieurs détails.   Dans celui-ci, en particulier, je l’ai aussi utilisé avec des petits cocos qui commençaient à parler (plus vieux, donc) en raison du thème et de la « facilité » des mots à produire.  Boule, bas, lit, fait dodo, neige, oh oh oh, les parties du corps… bref, une belle façon de stimuler le vocabulaire de base.  Notons en plus que la page de la neige fait tout à fait le bruit de gens qui marchent dans la neige.   On en aura fait marcher, des petits bonhommes, dans cette page!

 

Comme toujours, je suis fan!  Et bon, des livres pour bébés… c’est toujours cutissme!

Le voyage du Père Noël – Fiona Watt

En cette veille de Noël, c’est deux billets pour le prix d’un pour terminer mon calendrier de l’avant… et parler des albums de Noël avant Noël.  Avouez que vous admirez mon timing!

 

Ce voyage du Père Noël n’est pas le premier album du genre que je lis chez Usborne (je vous parlais du tracteur rouge ici).  C’est le type d’album où on a un moyen de transport qui se balade dans des paysages divers et variés, et qui me permettent toujours de travailler différents thèmes ainsi que les notions spatiales avec les enfants.   Cette fois, le moyen de transport, c’est le traîneau du Père Noël.

 

En cinq grandes images toutes pleines de détails et de couleurs vives, on nous fait découvrir la route de la tournée de cadeaux du Père Noël.

 

Ca commence dans l’atelier du Père Noël, avec des lutins qui fabriquent des jouets.  Je l’ai utilisé avec les cocos pour travailler les phrases simples, avec toujours le même verbe ou le même sujet.  C’est riche en vocabulaire de Noël et ça permet aussi de travailler la notion  « avant », dans une séquence que les enfants connaissent bien.

 

Puis, dans les pages suivantes, des paysages enneigés dans lesquels on peut retrouver un certain nombre d’animaux ou d’objets, et c’est à travers eux que le fameux traîneau va se promener.   Et croyez-moi, pour faire marcher le petit traîneau, mes cocos étaient prêts à me décrire tout les trajets, avec tous les référents et les notions spatiales que je voulais!

 

Toujours aussi fan ce cette collection… et les cocos aussi!

L’arbre des souhaits – Kyo Maclear /Chris Turnham

larbre-des-souhaitsQuand j’ai reçu cet album, je l’ai trouvé très beau pour moi, l’adulte, mais je me demandais bien ce que les cocos en penseraient.  Avec ses images un peu délavées, ses paysages hivernaux poétiques et ses non-dits, j’ai eu peur que ce ne soit pas facile pour les petits.  Bon, d’un côté, j’avais raison (un coco m’a demandé si le livre était vieux parce que les images étaient « dépeinturées »!) mais j’ai trouvé le moyen de l’utiliser et maintenant, il je le lis beaucoup avec eux!

 

L’arbre des souhaits, c’est l’histoire d’un petit garçon qui est en plein dans la magie de l’enfance.  Il cherche l’arbre des souhaits dans la forêt avec Gliss, son traîneau (cutissime, le traîneau!) mais tout le monde lui dit que ça n’existe pas, bien entendu!  Il va donc partir tout seul et rencontrer beaucoup d’animaux, qui ont tous besoin d’un coup de main… va-t-il lui rester assez de temps?  Et d’énergie?

 

C’est un bel album sur l’entraide, sur la magie et l’amitié.   Comme tout n’est pas dit, c’est souvent très drôle et très touchant de faire deviner aux enfants quel pouvait être le fameux souhait auquel il tenait tant!    Bon, pour mes cocos les plus petits, j’ai dû inventer quelque chose parce qu’ils ne comprenaient pas pourquoi l’histoire ne « se finissait pas »!

 

Comme orthophoniste, je l’utilise pour le vocabulaire des animaux et de l’hiver, of course, mais il y a aussi plein de petites phrases « pratiques » en structure répétitive (je ne dirai jamais comment j’aime ce genre de structures).  Je pense à « aide-moi », « s’il-te-plaît » et « merci »,  par exemple.  Et le traîneau qui fait « ssssss » c’est pratique pour les « s » n’est-ce pas!

 

Bref, finalement, aussi mignon pour moi que pour les cocos!  Et ça, ça me plaît!

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Le lapin de velours – Margery Williams / Violaine Costa

le-lapin-de-veloursQuand j’étais petite, j’avais une vieille édition de ce très beau conte.  Vous savez, la version illustrée par Nicholson qui, malheureusement, ne passerait plus très bien avec les cocos de nos jours qui sont habitués à des dessins beaucoup plus colorés.   Du coup, j’ai été ravie de recevoir cette nouvelle version chez Grund, qui garde à merveille l’esprit du conte,avec des illustrations au goût du jour!  Quel plaisir de le faire découvrir à ma nièce!  Bon, maintenant, elle attend avec impatience que ses bébés deviennent Réels hein… mais c’est une  autre histoire!

 

C’est donc l’histoire d’un Lapin de velours, reçu à Noël par un petit garçon, qui l’a beaucoup aimé pendant au moins deux heures.  Puis, comme dans le monde des jouets, ils prennent vie pendant la nuit (Toy Story n’a rien inventé hein… la première version date de 1922), il se sent un peu inférieur aux jouets mécaniques, qui sont, eux, persuadés qu’ils ne sont pas des jouets.   Puis, il rencontre le cheval de cuir, jouet qui a été adoré par un enfant.  Tellement qu’il est devenu Réel.   Et là, la vraie histoire commence.

 

C’est un très beau conte, avec juste un peu de magie, cette magie reliée à l’enfance.  L’amour du petit garçon pour son lapin est touchant et la finale est jolie comme tout.   Ce n’est pas un album que j’utiliserais au boulot parce qu’il y a pas mal de texte mais pour l’histoire du soir, c’est parfait.   Le langage utilisé est une coche au-dessus, il y a plein de phrases complexes introduites de plusieurs façons, idéal pour donner des modèles aux enfants.

 

Je recommande chaudement ce conte à l’ancienne!

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Mission Katy Cosmik – Marsi et Venise

katy-cosmikC’est une mini-tricherie pour ce mercredi BD parce que l’album que je vous présente est moitié BD, moitié album pour enfants.  Mais bon, ça compte quand même, non?  C’est une histoire très courte, faite pour les touts petits qui rêvent de robots et d’autres planètes.  Et le petit plus?  C’est aussi instructif au sujet de la planète mars.

 

Dans un grand bureau qui rappelle celui d’Apollo 13, on prépare la mission Katy Cosmik.  Son but?  Trouver de la vie sur mars.  Katy Cosmik, c’est un robot avec une bouille fort sympathique, qui creuse, qui examine, qui est  très sérieuse dans sa mission.  Et puis… vous verrez!

 

J’ai bien aimé la petite pirouette finale, en lien avec la proposition de départ, ce qui permet de s’amuser un peu avec le schéma narratif et se questionner avec les enfants sur « est-ce que ça finit bien »?  Réponses parfois étonnantes!

 

J’ai bien aimé le découpage, l’humour dans les dessins et les séquences sans paroles qui permettent de faire décrire aux cocos ce qui se passe.  Par contre, les enfants (et moi) ont moins accroché aux visages des humains qui, bien que très expressif, semblent appartenir à un autre univers.

 

Un bon moment donc!

Et un album à explorer!

Gros gâté – Jeremy Tankard

gros-gateOn se souviendra de ce petit oiseau pas toujours bien élevé, connu dans « Gros Grognon »!  Moi, je l’aime beaucoup, cette petite terreur sur deux pattes (et à plumes). Dans cet album, j’ai retrouvé ces fonds colorés, un peu abstraits, que j’aimais déjà beaucoup… et un petit oiseau qui part en randonnée avec des amis et qui, après le premier pas… a FAIM.  Mais TRÈS FAIM!

 

Encore une fois, cet album est un bon point de départ pour discuter de la politesse, des goûts différents et de la façon de s’en ouvrir aux autres.  Disons qu’une chance que ce sont des bons amis!  Il y a une structure répétitive chouette, qu’on peut facilement adapter pour faire de petites phrases simples et PRATIQUES : J’ai faim, j’aime pas ça, je veux pas… bref, utile pour mes petits cocos!  Le choix des animaux est aussi fort adéquat pour les petits.

 

L’histoire se termine sur une pirouette qui m’a bien fait rire.  J’ai aimé partir de cette histoire pour discuter des goûts, des choses qu’on aime, qu’on aime pas, qu’on pourrait essayer.  Oui, c’est « éducatif » mais ça passe super bien!

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