Nouvelles orientales – Marguerite Yourcenar

C’est la première fois que j’ouvrais un livre de Marguerite Yourcenar.  Un autre de ces auteurs qui me faisaient peur.  C’est le nom qui commence par « Y » je pense.  J’ai du mal avec les dernières lettres de l’alphabet, je pense!!

 

Le recueil renferme une série de nouvelles qui ont pour point commun d’avoir pour origine des légendes de l’est réelles ou inventées, de la Chine à la Grèce,   On y retrouve entre autres Genghi et Kali, figures emblématiques que j’aime beaucoup.  Des personnages racontent des histoires à d’autres et nous transportent dans des univers parfois irréels, parfois légendaires.    J’ai particulièrement aimé Comment Wang Fo fut sauvé (sa peinture semble tellement belle), les hirondelles (je veux visiter cette chapelle… elle était devenue réelle!), et celle de Genghi (souuuvenirs!), entre autres.  Quelle surprise.  Et Marko aussi.   Ce sourire, ce sourire!

 

Je pense que j’ai presque tout aimé en fait.  La plume particulièrement.  J’ai écouté les nouvelles et ça a été un vrai délice.  C’est particulièrement évocateur et en quelques mots, Yourcenar réussit à nous emmener dans son monde et à créer autour de nous une ambiance très physique, sans tomber dans les descriptions pour autant.   Bref, une très très belle surprise.

Quand la nuit devient jour – Sophie Jomain

De Sophie Jomain, je n’avais lu que les trois premiers tomes des étoiles de Noss Head, dont j’étais sortie mitigée.  Je n’étais pas super fan du style et l’héroïne m’avait tapé sur les nerfs.  Et après avoir relu mes billets sur la série, je réalise que ces points font aussi partie des choses qui font que si j’ai mieux aimé que Noss Head, j’en ressors quand même beaucoup moins positive que les autres avis que j’ai lus sur la blogo et sur Youtube.   Donc, ne pas se fier que sur moi.

 

Pourquoi avoir lu celui-ci donc?  Parce que j’avais envie de voir ce que Sophie Jomain faisait dans un tout autre style.  Et pour être différent, le thème de celui-ci l’est.  On parle d’euthanasie active, d’une jeune femme qui combat depuis toute sa vie un état dépressif sévère et chez qui aucun traitement ne fonctionne.  Elle a choisi d’en finir en Belgique, où ce processus est légal.

 

L’aide à mourir est récemment possible au Québec.  De par mon travail, j’ai connu des gens qui ont fait ce choix.  Ça soulève de nombreuses questions, des questions sur les soins palliatifs, sur notre système de santé, entre autres.  Du coup, le sujet m’interpellait.  Entendons-nous, ici, nous ne sommes pas dans le politique, mais dans le parcours personnel de Camille, qui n’en peut plus et qui souhaite en finir.

 

Étrangement, les personnes qui m’ont le plus touchée dans ce roman sont les parents de la jeune fille, qui réagissent à leur manière fort imparfaite, certes, mais de façon très humaine.  Leur détresse fait mal à lire.  Étrangement, bien que je me sois attachée à Camille à la toute fin, je suis restée plus extérieure à son récit, surtout pendant la première partie, qui m’a semblé clinique, détachée, malgré la dureté du propos.  Ceci confirme (pour moi) mon manque de réceptivité au style de l’auteur, fait de phrases souvent courtes.  En deuxième partie de roman, bizarrement, ça passait beaucoup mieux.

 

Je passerai rapidement sur toute l’histoire avec son médecin traitant, ainsi que la fin.  C’est personnel mais c’est pour moi un sujet qui ne passe pas, surtout en ce contexte.  Si les réactions de Camille par rapport aux autres sont parfois déconcertantes, souvent très égocentriques pour passer ensuite dans la culpabilisation la plus totale, elles sont compréhensibles vu son état de détresse profonde et son désir de disparaître.  Ce roman fait réfléchir sur la conséquence du manque d’estime de soi, du manque d’amour pour soi-même, sans que l’auteur nous fasse la leçon. Parce que cette histoire, elle est extrêmement triste et on se sent d’une impuissance terrible.   Si quelqu’un de mon entourage m’annonçait ce désir… OMG.  Je préfère ne pas y penser.

 

Ce roman fait partie de la liste des coups de coeur 2016 pour de nombreux lecteurs.  Ne vous fiez donc pas à mon seul avis mitigé.

Les ressentis de Mylène, de Pretty Books et de Galleane

Bleu – Philippe Béha

Vous ne trouvez pas qu’il y a un petit quelque chose de Chagall dans cette couverture?  Ça a été ma première pensée quand je l’ai aperçue.  Je suis d’ailleurs très fan de l’univers pictural de Philippe Béha, de son côté fantasmagorique et simplissime à la fois. Ses illustrations ont toujours le petit quelque chose en plus qui me fait m’arrêter sur chaque page… et qui, à chaque fois, me fait me surprendre à rêvasser.

 

(Je sens que l’idée que je voulais véhiculer par cette dernière phrase était BEAUCOUP plus claire dans ma tête que par écrit… mais passons!)

 

Cet album a donc fait mon bonheur.  Certes, les enfants ont besoin d’être accompagnés pour vraiment l’apprécier à sa juste valeur mais on est tout de suite plongé dans tous ces bleus, avec des touches contrastées dans les tons orangés.   Les textes sont davantage des poèmes qu’un texte suivi mais ils sont à la portée des enfants, avec des tons variés.   Ils ne riment pas toujours et avec les « moyens », c’est un bon moyen d’aborder ce type de poèmes parce qu’ils sont tous très évocateurs.

 

Un album de qualité qui a bercé l’adulte que je suis!

Preuve qu’on n’a pas besoin d’être une enfant pour ça!

The mists of Avalon (Les dames du lac/les brumes d’Avalon) – Marion Zimmer Bradley

(Oups… un billet que j’avais oublié de publier!)

Je n’avais pas lu ces fameuses brumes.  On m’avait dit que c’était kitsch à souhaits et que c’était une réécriture des légendes arthuriennes du point de vue des femmes.  Comment résister à un roman arthurien qui s’annonce kitschissime?  On ne peut pas!  Et moi, j’ai adoré.  Oui, je sais.  Vous pouvez me juger.  Mais c’est pour moi limite un classique du genre et je suis ravie de l’avoir découvert.

 

Ah oui!  J’ai pu comparer les versions anglaises et françaises… et sérieux, ce n’est pas le même roman. Il en manque des GROS bouts.   Dans la VF, c’est vraiment une adaptation, avec un gros accent sur les histoires personnelles et les histoires « de femmes » (sans préjugé aucun de ma part hein… mais ceux qui ont lu comprendront), en laissant de côté plusieurs intrigues politiques et religieuses.  Parce que, pour moi, le gros du roman, ça a été certes ces personnages qui ont marqué mon imaginaire d’enfant, mais également d’observer la montée du christianisme en Angleterre, au détriment des anciennes religions.  Ceci dit, j’ai vu à plusieurs endroits que dans la VF, plusieurs avaient trouvé ça déjà redondant… alors que c’est très très très édulcoré.  Du coup, je ne conseille pas si c’est le cas.

 

N’empêche qu’il y a un souffle épique dans cette histoire.  Il fallait hein, vu que le dit souffle a dû me porter pendant touuuut le mois qu’a duré ma lecture!    On nous promène dans le temps, parfois avec la voix de Morgaine, la fée, omnisciente à travers les âges. qui nous raconte au départ l’histoire de sa mère, Igraine, qui l’a enfantée ainsi qu’Arthur.  Elle nous avise dès le départ que ce sera biaisé par ses propres émotions et croyances, par sa propre vision.  Puis, par la suite, on la suit, elle, ainsi que finalement, Guenièvre, qui représente la religion chrétienne, prête à tout pour être la seule.   Oui, je sais, ça rappelle des choses!

 

J’ai aimé ces personnages imparfaits, j’ai aimé voir une autre image des femmes que celle traditionnellement présentée dans les histoires de chevaliers.  En effet, normalement, elles sont là pour servir de trophée, de valeur d’échange… ou encore de démon tentateur.  Du coup, l’autre vision est agréable à lire.  Je dois avouer avoir passé autant de temps sur le net à comparer les différentes versions des légendes que de temps à lire le roman… mais ça fait partie du plaisir, n’est-ce pas!  Bien entendu, il y a des raccourcis… mais j’ai aimé me faire raconter cette histoire.  Du coup, même si je ne crois pas lire la suite de sitôt, j’en garde un bon souvenir!

Les équinoxes – Cyril Pedrosa

Pedrosa, j’aime. Tout court.  Bon, ok, je n’ai lu que Portugal et Trois ombres de lui (et je réalise que j’ai oublié de vous parler de Portugal… c’est mal!), mais j’ai vraiment tout adoré à date.   Vous vous imaginez que je n’ai pas résisté à celui-ci.

 

Cet album est très particulier.  Automne, Hiver, Printemps, Été.  Quatre saisons, quatre types d’illustrations, quatre séquences d’un autre temps.  Un kaléidoscope de personnages vus d’abord furtivement par le biais de la lentille d’un appareil photo mais que nous suivrons ensuite par bribes.  Scènes de vie quotidiennes, certes, mais scènes profondément humaines où les personnages sont confrontés à leurs craintes, à leurs regrets et à leurs souvenirs.   Chacun est touchant, chacun est très, très imparfait.  Mais ils ont tous quelque chose, une douleur.  Et ça donne un ensemble étonamment cohérent, même s’il faut un peu s’accrocher au début.

 

Je suis admirative devant le travail graphique de Pedrosa.  Si les pages sont belles à regarder dans leur ensemble, avec des teintes qui changent selon l’atmosphère qu’il veut représenter, certains détails sont tellement…. tellement…. j’en perds mes mots.

 

En une toute petites cases, Pedrosa réussit à nous faire nous transporter dans la tête d’un personnage qui nous est alors inconnu.  Le temps d’un instant, on est avec eux.   Et si les textes ont dérangé certains lecteurs, pour moi, ils faisaient tellement écho à ce que je ressentais que j’y ai plongé avec délices.

 

Album polyphoniques, personnages reliés entre eux par ce personnage en errance qui les immortalise à un moment où ils ne savent pas qu’ils sont observés.  Une réussite pour moi!

 

Jérôme a moins accroché mais Mo a été conquise!

 

C’était ma BD de la semaine!  Chez Mo, vous aurez tous les liens.

 

 

 

La vieille anglaise et le continent – Jeanne-A Debats

On avait beaucoup entendu parler de cette novella il y a quoi … 8 ans, dans mes premières années de blog.  Plusieurs copines à moi, qui maintenant ne bloguent plus, pour la plupart, en avaient parlé avec beaucoup d’éloges.  Pourtant, pour une raison que je ne comprends pas encore, ce n’est qu’à la vente de fermeture de Griffe d’Encre (tristesse, tristesse) que je l’ai acheté.    C’était mon livre « book jar » de janvier (que j’ai lu début février et qui sera probablement publié en mars)… et j’ai beaucoup aimé!  Prévisible, n’est-ce pas!

 

C’est donc une novella.  Plus long qu’une nouvelle, plus court qu’un roman.  70 pages environ.  Qui se dévorent.  Parce que pour raconter cette histoire, tous éléments se fusionnent à la perfection pour créer un univers très particulier.  La plume réussit à garder un côté poétique et fluide, même dans les passages plus techniques.  Parce que oups… j’ai oublié de vous le mentionner, mais c’est de la SF!

 

L’histoire se déroule en deux temps, qui se rattraperons peu à peu.  Nous sommes dans un futur pas si proche, mais pas si loin non plus.  Ann Kelvin a toujours été une activiste écologiste et une grande amoureuse de la vie sous toutes ses formes.  Elle va donc consacrer sa vie – et sa mort – aux grands cétacés en voie de disparition.  Elle a plus de 80 ans et est clouée à son lit, en fin de vie en raison d’un cancer quand un ancien étudiant, Marc, qui a travaillé toute sa vie comme chercheur dans la transmnèse, un procédé qui permet, pour une courte période, de transférer l’âme dans un autre corps.   Il va lui faire une proposition très particulière.

 

C’est assez incroyable les thèmes qui sont abordés dans si peu de pages.  Abordés juste assez pour nous amener à réfléchir, à faire des liens.  On parle d’environnement bien entendu, mais on ne nous martèle rien, on ne tombe pas dans les bons sentiments à l’extrême, loin de là. Les dangers de la science, du mécénat, la manipulation et les excès dans tous les domaines sont explorés.   Les passages dans l’océan, la découverte du fameux continent (beautiful), l’évolution de la relation qui se développe petit à petit… c’est juste magnifique.  Rien de moins.   Un personnage qui s’éloigne de la femme en elle, mais qui ne demeure pas moins profondément…humaine.  Je sais, très mauvais choix de vocabulaire… mais je n’en trouve pas d’autre!

 

Ca se lit à la vitesse de l’éclair… et c’est bon!

Petit monstre – Caroline Merola

Récemment, j’ai reçu deux magnifiques albums de chez Isatis et je commence par vous parler de celui qui a suscité chez moi (et chez les petits) un enthousiasme de folie!  Comment résister à de si belles et vives images, à un univers créatif et à une plongée dans le monde de l’enfance?  Moi, en tout cas, je ne peux pas!

 

Notre jeune héroïne a un petit monstre de poche, très méchant et très moche.  Il aime les gros mots et fait TOUS les mauvais coups! En plus, il aime manger des vers de terre!  Mais que d’aventures fait-il vivre à la fillette et à son petit monde!

 

L’auteure sait parfaitement rejoindre les petits avec son texte.  Les folleries du petit monstre, ce sont celles que les cocos rêvent de faire, celles qu’ils trouvent hyper-super drôles.  En tout cas, j’en connais une qui a trouvé ça hi-la-rant!  Et en discutant avec les enfants suite à la lecture, c’est fou fou fou le nombre de cocos qui ont AUSSI ce genre de monstre!  Et si vous saviez les mauvais coups que le leur fait!  Bref, un album qui suscite les rires, qui regorge de belles images où apparaissent encore et encore les mêmes étranges animaux un peu fantasmagoriques, et qui finit sur une inférence toute simple, parfait pour ce niveau d’âge… j’adore.

 

Notons également le texte tout simple, facile à comprendre, mais en rimes ainsi que des images assez complexes pour permettre de faire produire une panoplie de phrases comportant plusieurs verbes (Karine-l’orthophoniste, sors de ce blog!!).

 

Bref, un joli album coup de coeur qui a fait tout autant d’effet chez Jules!  Et que vois-je? Il y a d’autres albums de l’auteur, qui semblent pleins de potentiel pour les cretons à l’hop!  Devinez qui va tenter de mettre la main dessus?

Cot Cot Cot! Allons à la foire – Jo Ellen Bogart / Lori Joy Smith

Pâques s’en vient!  Bon, dans ma tête  à moi, ça veut dire Cocos Laura Secord et poules des pères trappistes.   Mais avec les cocos, comme je ne peux pas les bourrer de chocolat, on va en profiter avec un album.

 

Nous sommes donc transportés dans un village de poulets.  Et c’est jour de foire, en plus!   L’album va nous raconter, en rimes, une journée familiale à la foire.    C’est davantage une description d’activités qu’une réelle trame narrative avec un punch, mais ça permet de voir le vocabulaire des fêtes foraines, d’identifier des rimes et de faire parler les enfants de leurs expériences du genre.

 

Les illustrations sont choupinettes (la couverture est un super exemple du style de l’illustrateur), très chargées et parfaites pour improviser des jeux de Cherche et trouve avec les petits.  Je l’ai pour ma part utilisé pour travailler la compréhension des descriptions, l’attention verbale et les habiletés à décrire, à expliquer.   De plus, les petits poulets font tout plein d’actions différentes, ce qui permet aussi de travailler les phrases simples.   Nos poulets sautent, mangent, tournent, soignent, jouent de la musique, dansent… plein de verbes.

 

Et bon…  comme le titre en anglais est « Count your chickens »… vous pouvez vous imaginer qu’on peut s’amuser compter les poulets qui dansent, les poulets qui sont dans la maison…  et que c’est sans fin!

Son excellence Eugène Rougon – Emile Zola

Déjà le 6e roman de Zola que je lis.  Bon, je dis déjà, mais j’ai commencé mars 2016 hein… Du coup, je ne suis pas over rapide, malheureusement.

 

Celui-ci, je le craignais un peu.    J’avais peur que ça parle autant d’argent que « La curée », qui est celui que j’ai le moins aimé à date.  J’aime pas parler d’argent.  Je n’ai aucun intérêt.  Ici, certes, nous sommes dans les hautes sphères de l’Empire, mais ce sont surtout des jeux de pouvoir et de manipulation.  Et ça, ça me plaît.  Du coup, j’ai beaucoup aimé ma lecture.  Je pense d’ailleurs que je pense que j’aime de plus en plus la plume (même si je garde mon éternel bémol… le « je précise un peu trop le ton et les intentions ») et que j’apprends à apprécier ces personnages souvent tous plus détestables les uns que les autres.

 

Nous suivons donc Eugène Rougon, le fils de Madame Félicité, dont nous avons surtout entendu parler dans le premier tome « La fortune des Rougon« .  C’est celui-là qui tirait les ficelles et qui dirigeait sa famille.  Vous voyez?  Bon, voilà, c’est lui.

 

Le roman se déroule sur quelques années.  Il s’ouvre sur la chute de Rougon, tombé en défaveur de l’empereur, au grand désespoir de ses charmants « amis ».  Ah, ces amis.  Ces amis!  Rarement des personnages ne m’ont fait autant rager.   À côté d’eux, Rougon, (cet être mysogyne, avide de pouvoir pour le pouvoir, aux opinions impérialistes,  qui utilise son levier pour favoriser la répression et la perte des libertés) nous paraît presque sympathique.  C’est dire!

 

Nous le suivrons donc alors qu’il retrouve graduellement du pouvoir et nous découvrons avec des grands yeux les petites magouilles, le népotisme… en nous disant que, malheureusement, ça n’a pas changé tant que ça.  En fait, pas du tout.   Bref, c’est enrageant… et on se sent tellement impuissants face à tous ces incompétents qui racontent tout et n’importe quoi!

 

Ceci dit, j’ai beaucoup aimé le duel  entre Rougon et Clorinde, une femme qui compte bien lui prouver qu’il ne faut pas la sous-estimer.  Est-elle mieux que lui?  Pas du tout.   Mais ce personnage se démarque avec ses manipulations et son hypocrisie… et son côté « j’utilise tout ce qui est en mon pouvoir pour me démarquer », avec les conditions de la femme de l’époque.

 

Ceci dit,  c’est encore une fois le portrait d’une époque et Zola utilise cette histoire pour dénoncer ce gouvernement qui se disait démocratique.   Certaines scènes sont terriblement cruelles, magnifiquement décrites. Bref, à ma grande suprise, j’ai beaucoup aimé, même si ce n’est pas mon préféré.

 

Lilly, Suzanne (qui n’a pas du tout aimé) et Miss Alfie l’ont aussi lu.

 

La fille du professeur – Joann Sfar / Emmanuel Guibert

J’entends parler de cette BD depuis des années.  Normal, elle a été publiée il y a 18 ans et réédité il y a quoi… une dizaire d’années.   J’ai entendu du bon, du moins bon… et j’ai laissé traîner la lecture, alors que je l’ai depuis une demi-éternité.   Et finalement?  C’était une agréable lecture, j’ai beaucoup aimé les images et les effets de couleurs, j’ai ri à certains moments donnés… mais je reste tout de même avec un sentiment de trop peu.

 

Une histoire d’amour entre une demoiselle du 19e siècle et une momie.  On s’attend à quelque chose d’un peu irréel, mais aussi d’assez drôle.  Et c’est le cas.  Irréel par le visuel, les arrière-plans sépia et le côté entre-deux mondes.  Et drôle parce que oh my… disons que c’est la « date » de nos deux personnages va s’approcher du grand n’importe quoi.   C’est bien, j’ai beaucoup souri, j’ai aimé la demoiselle loin d’être parfaite et insatisfaite de sa relation avec son père.  Quant à Imhotep IV, la momie… disons qu’elle a une bonne capacité d’adaptation!  Certains dialogues sont hyper cute, d’autres nous font ouvrir de grands yeux et plusieurs péripéties sont tellement capillotractées et fofolles que ça ne peut que fonctionner.

 

Bref, une jolie lecture et une agréable petite demi-heure.  Toute petite demi-heure.  Pourquoi ne suis-je pas enchantée, donc?  En fait, j’ai eu l’impression d’arriver au milieu de l’histoire.  À tel point que je suis allée vérifier si je n’avais pas seulement le tome 2.  Pourquoi la momie peut-elle se balader?  No idea.  Comment sont-ils tombés amoureux?  Aucune idée non plus.   J’aurais aimé au moins un dyptique pour mieux assimiler le truc et pour m’attacher davantage.  Les sentiments sont assez survolés, aussi.  Je pense spécifiquement à la fin (qui est, en fait plutôt drôle… mais d’un humour ma foi assez sombre).

 

Ceci dit, un agréablement moment de lecture, une période que j’aime beaucoup ainsi qu’un certain caméo hilarant.   J’en aurais pris juste un peu plus!

 

C’était donc ma BD de la semaine et vous pourrez trouver toutes les participations de cette semaine chez Mo!