2666 – Roberto Bolano

Je vous avertis tout de suite, je ne vais pas réussir à vous parler de ce roman.

Il me dépasse.  Et de loin.

Je ne vais même pas réussir à résumer ce monument, cet énorme roman de 1376 pages (quand même) que j’ai recommencé à la seconde même où j’ai tourné la dernière page.  Un roman où tout s’enchaîne, où l’intertextualité est partout et où le lecteur a un vrai travail à faire pour trouver des réponses.  Ses réponses. C’est magistral, monumental, il y a un réel souffle et une écriture, une construction virtuoses.   Rien de moins.

 

Est-ce pour tout le monde?  Absolument pas.  Je le conseillerais aux lecteurs qui aiment se poser des questions, qui aiment être baladés d’une histoire à l’autre, qui aiment trouver (voire même inventer) des liens et des symboles un peu partout.  Des gens qui se fichent un peu de ne pas avoir toutes les réponses, qui aiment chercher un peu, se creuser la tête.  Devenir un détective dans la lecture quoi.  Et dans ce roman, tout le monde cherche.  On cherche quelque chose, quelqu’un, une réponse, une explication.

 

Mais je m’explique un peu.  2666, ce sont 5 livres.  Cinq histoires qui se répondent subtilement l’une à l’autre.   Le premier, « La partie des critiques », on rencontre quatre universitaires spécialistes d’un auteur allemand un peu obscur du nom de Benno von Archimboldi.  Cet homme écrit des livres  un peu cryptiques, un peu décousus et dans lesquels ces connaisseurs voient des merveilles.  Toutefois, on  ne sait rien de lui.  Un peu comme Pynchon.   Les quatre critiques, dont les relations sont fluctuantes et particulières, en ont assez de tourner autour de l’oeuvre et veulent en savoir davantage sur leur grand homme.  Ce qui, finalement, les mènera au Mexique, à Santa Teresa, ville frontière avec les États-Unis où semble peser une ombre terrible sur les femmes.

 

Brusquement, deuxième partie, celle d’Amalfitano, rencontré dans la première.  Professeur de philosophie espagnol qui travaille à Santa Teresa avec sa fille.  C’est ici à une lente descente vers la folie à laquelle nous assistons.   Puis, troisième partie, celle de Fate, un journaliste afro-américain qui fait un reportage sur un match de boxe entre un mexicain et un « frère ».  Il va donc être amené à Santa Teresa et son oeil externe va découvrir ce monde corrompu, mysogine, où les femmes sont assassinées de façon assez horrible, sans que le coupable ne soit arrêté.  Il sera donc mêlé à tout ça, alors qu’il va chercher à élucider ces meurtres.  C

La quatrième partie, la plus lourde (et celle que j’ai trouvé la plus dure à lire), c’est la partie des crimes. C’est cash, c’est descriptif, il y a un nombre incroyable de détectives et d’inspecteurs, l’enquête est décousue (voire même « pas cousue du tout ») et j’ai été fâchée, tellement fâchée dans cette partie, par ces enquêtes bâclées, par le peu d’intérêt porté à ces centaines de femmes disparues, assassinées et violées.  Des enfants, des fois.  C’est horrible, factuel.  Je dois avouer que j’ai trouvé cette partie longue et que j’ai eu besoin de fréquentes pauses.  Mais on dresse un portrait assez fou de cette partie du Mexique.  Le pire de tout ça?  C’est basé sur des faits réels.  Ceux de Ciudad Juarez.

 

Finalement, la dernière partie est celle d’Archimboldo (l’auteur adulé du début… faut suivre… et beaucoup mieux que ça, même) où nous suivons l’existence de cet homme né en Allemagne en 1920, qui a fait la guerre et qui s’est mis à l’écriture.  Cette partie se dévore et, un peu partout, nous voyons se tisser des liens.  La finale nous ramène au début…  et ces juste génial.

 

Je sens que je radote.  En fait, je SAIS que je radote.  Mais quand, comme moi, on voit tout et on remarque tout, une telle lecture, c’est long.  Parce que je suis retournée au moins 200 fois ailleurs dans le roman pour m’assurer que oui, c’est un clin d’oeil, un lien, qu’il y a une notre d’intertextualité là-dedans.  Ces moments d’illumination… j’adore!  C’est un livre qui parle des meurtres, certes, et qui ne donne pas de réponse (moi je dirais « we all did it »… et croyez-moi, je ne spoile rien) mais c’est aussi un roman sur l’écriture, sur la lecture, les responsabilités collective, la guerre, les travers du monde, le sens de la vie et tout le reste (réponse page 42??…. désolée, je délire!)

 

C’est riche, c’est foisonnant… et je sens que je n’en sortirai pas de sitôt!  Et non, je n’ai pas tout compris.  Et oui, on pourra dire qu’on est laissés sur un point qui ne semble pas final, que ça va dans tous les sens (j’adooore les digressions… mais c’est moi) et que c’est touffu.  Je comprendrais qu’on se lasse.  Mais moi, j’ai trouvé ça magistral.

 

Cuné a été aussi ébouie que moi tandis que Cachou a été très déçue.

Et c’était mon premier Pavé de l’été!

Les Nuits de Lison – André Bouchard

La routine du coucher, vous connaissez?  Que vous soyez parents ou que vous ayez gardé des enfants, je suis certaines que plusieurs en gardent des souvenirs émus.  Une histoire.  Une autre histoire.  Un pipi.  Ah, une terrible soif, il faut IMMÉDIATEMENT un verre d’eau.  Le doudou a faim.  Il y a deux monstres verts à grande gueule sous le lit.  Dans le garde-robe.  Bref, vous voyez le genre.

 

Cet album, c’est plusieurs courts sketches portant sur l’heure du dodo.   La petite poulette a peur des crocodiles et surtout, surtout, elle trouve que le lit de maman est tellement plus rassurant!  C’est drôle, c’est choupinou et surtout, ça sent le vécu.   Les mots d’enfants sont mgnons comme tout (certains plus que d’autres, bien entendu).  J’ai beaucoup aimé la nuit bleutée, les idées fixes de la poulette et les expressions des parents.  Parfois, j’avais l’impression de revoir certains épisodes vécus!

 

Un joli album qui fait sourire et qu’on peut utiliser pour discuter de l’heure du dodo avec les cocos.  Bizarrement, quand c’est un autre enfant qui vit ces craintes et ces lubies, ça devient beaucoup plus drôle!  Et ça peut aussi permettre de rationnaliser  certaines situations.  Ajoutons à ça une bonne initiation à la « bulle de BD », vu qu’il y a une case par page, mais des bubulles quand même!

 

Mignon!

 

 

Le Canada, c’est moi – Heather Patterson

Dans le dernier envoi Scholastic, il  y avait cet album. Je suis Québécoise donc, du coup, j’habite au Canada.  J’ai déjà traversé le pays, comme plusieurs.  Je parle les deux langues officielles.  Je suis de nationalité canadienne. Mais à part aux jeux olympiques, je me sens plutôt loin de la culture canadienne hors-québec.  C’est que c’est loin, voyez-vous!  Bon, j’y travaille.  Mais comme aujourd’hui, c’est la fête du Canada (et qu’on est content, ne serait-ce que pour le congé), je vous parle de cet album qui est très très beau, pas politisé pour un sou et, surtout, qui nous fait découvrir de très belles illustrations, faites par 13 illustrateurs de partout au Canada.

 

Le texte, au « je », est tout simple et célèbre la liberté et la diversité qui font que les enfants ont de la chance de grandir par ici.  Entre les saisons, les différentes cultures, la facettes diverses et variées et les grands espaces, on voit le pays à travers les yeux d’enfants qui s’émerveillent, qui explorent, découvrent et s’amusent.

 

J’ai bien entendu un faible pour certaines images, dont la couverture, illustrée par Geneviève Côté, l’aurore boréale de Danielle Daniels et les grands espaces de Jon Klassen.  Mais il y en a pour tous les goûts et ça donne ensuite envie d’aller découvrir leurs univers.

 

Un bel album!

Au bonheur des dames – Émile Zola

Au bonheur des dames, c’est un Zola moins sombre que les autres.  Bon, par « moins sombre », on s’entend hein.  Disons… plus facile.  Voyez-vous, il y a des personnages qui ne sont pas complètement détestables.  Il y en a même certains, dont le personnage principal, qui sont limite de bonnes personnes.   Ça nous change, hein!

 

Au Bonheur des Dames, c’est la naissance des grands magasins parisiens.  C’est aussi la mort des petits commerces qui ne peuvent rivaliser avec les prix de gros de ces géants qui ont une marge de manoeuvre de folie que les autres n’ont pas.  C’est un récit riche et déchirant à la fois… et qui est encore actuel, à plus grande échelle.

 

Nous suivrons donc le personnage de Denise, nièce d’un petit commerçant de tissus, qui débarque à Paris avec ses deux frères.   Ils sont orphelins, son oncle leur a offert de les aider… mais il semble avoir oublié la dite offre et avec l’agrandissement du Bonheur des Dames, son commerce est menacé.   Par un concours de circonstances, Denise se retrouve employée du Bonheur… et c’est son histoire à elle qui nous sera racontée, prétexte pour nous dresser le portrait de cette époque, dans ces milieux bourgeois.  Entre, les commerçants, les clientes et le charismatique propriétaire, Octave Mouret, avec qui nous avons fait connaissance dans « Pot-Bouille ».

 

Encore une étude à la Zola, qui mêle personnages plus vrais que nature et étude sociologique.  Sa plume est toujours aussi descriptive, aussi évocatrice, avec ces descriptions extraordinaires de tissus, de soieries et de foules dans la grandeur du Bonheur des Dames.  C’est aussi un Zola accessible, avec certains personnages moins détestables que d’autres, même si Denise, avec sa quasi-sainteté, peut parfois énerver.   Ça donne envie d’aller visiter la période… et de faire des folies dépensières.

 

Certes, la femme est décrite comme un être qui ne peut résister aux soldes, un étalage et c’est parfois presque choquant de voir à quel point Mouret connaît les faiblesses des dames de sa société (quoique bon… je me suis vue à la Braderie de la mode… et je me suis fait grandement penser à elles… oups!).  Mais encore une fois, replaçons les choses dans leur époque.   Un de mes Zola préférés, plus lumineux malgré certaines réalités terribles qui y sont décrites.  J’ai adoré voir évoluer cette micro-société, avec ses petites guerres et compétitions.

 

Bref, j’aime Zola!

 

 

Nunavik – Michel Hellman

« Tu sais de quoi est composée une famille typique inuite ? Un homme, une femme, deux enfants… et un anthropologue »

J’ai un copain qui a travaillé un bon moment au Nunavik.  Du coup, j’avais entendu plusieurs histoires et j’avais une vague idée des paysages et de la vie là-bas.  C’est peut-être pour ça que j’ai tant aimé cette BD.  Retrouver ces mêmes faits, mais vus par d’autres yeux.

 

Michel Hellman, l’auteur – qui se dépeint en genre d’ours (solitaire et mignon ensemble… surprenant au départ) – devait écrire Mile End 2.  Il est parti au Nunavik, un rêve de toujours, pour retrouver l’inspiration.  Il est revenu avec Nunavik, un récit de ce voyage où se mêlent découvertes, exaltations, agacement et désillusions.   En plus, on dirait que que l’autaur a le chic pour nous les faire ressentir en même temps que lui!

 

Le Nunavik, c’est un très grand territoire au nord du Québec, où la majorité des québécois n’a jamais mis les pieds.  Disons que ça coûte un bras et demi et que c’est tout sauf accessible.  Il y a des compagnies et des inuits, qui vivent généralement dans une série de petits villages sur la côte.  Hellman va donc en visiter quelques uns et tenter le « contact » avec cette nature et ces gens, tout en se demandant un peu ce qu’il fait là, dans ce bout du monde asesz éloigné de ses rêves de petit garçon.

 

J’ai beaucoup aimé faire ce voyage avec l’auteur.  Ça donne envie d’aller voir (même si ya pas de touristes), même si ce n’est pas du tout idéalisé.  On voit les villages sur pilotis, les illogismes pour recevoir les riches alors qu’autour, ce n’est pas si rose et la vie du Nord, avec ses fêtes, la bière achetée par 6 packs au bar, les mouches à chevreuils, les conducteurs saouls en quatre roues et les profiteurs qui feraient tout pour faire de l’argent.  Mais il y a aussi les ciels magnifiques, les paysages lunaires et la faune du coin.   Certes, on y retrouve les idées reçues habituelles, mais le regard porté est différent et permet de s’éloigner des habituels clichés.

 

Je me souviendrai d’un trait qui me plait beaucoup, tout en noir et blanc, et d’une sensation de liberté et d’univers au-delà des codes établi.

C’était ma BD de la semaine!  Les liens sont chez Mo cette semaine!

Sparkling Cyanide (Meurtre au champagne) – Agatha Christie

Pour le mois anglais, je me tape toujours un petit Agatha Christie.  C’est devenu une tradition.  En fait, je suis encore dans mon espèce de challenge qu’on s’était donné avec les copines… the Unicorn and The Wasp.  Un lien avec Doctor Who…  et une époque un peu révolue sur les blogs.  Celui-ci était le prochain dans la liste.  Donc, voilà!

 

Ok, allons-y d’emblée, celui-ci n’est pas mon préféré.  J’ai bien aimé, certes, mais il est moins palpitant que mes préférés-préférés.  Le truc est assez évident, en fait, ce qui m’a surprise provenant d’Agatha Christie.  Il me semble que d’habitude, elle nous sort une entourloupette un peu plus sortie de nulle part.

 

Un an auparavant, Rosemary Barton s’est suicidée lors d’un souper de groupe au Luxembourg, à Londres.   Du cyanure a été retrouvé dans son sac et elle relevait tout juste d’une violente grippe.  Dépression post-grippe donc.   Par contre, six mois plus tard, son mari plus âgé et un peu ennuyant commence à recevoir des notes qui pourraient lui laisser croire que Rosemary ne se serait pas suicidée.  Son comportement devient de plus en plus énigmatique et Iris, la soeur de Rosemary, est de plus en plus inquiète.  Un an plus tard, un autre souper au même endroit, avec les mêmes personnes… que va-t-il en sortir?

 

Nous avons ici l’un des contextes préférés d’Agatha Christie.  Une galerie de personnages, pas un huis-clos mais presque, une situation où chacun aurait un mobile pour vouloir que Rosemary disparaisse.  Sa soeur qui pourrait hériter?  Son amant?  La femme de celui-ci?  Un mystérieux admirateur?  Et que vient faire le colonel Race dans cette histoire?

 

Je préfère toujours les Agatha avec Poirot et Miss Marple mais celui-là n’est pas mal non plus.  Le colonel Race est assez effacé, l’ambiance est toujours délicieusement vintage, très british, tout le monde a des choses à cacher et des squelettes dans le placard.    Pas mon préféré, certes, mais bon, quand même.  C’est Dame Agatha!

 

Allez, c’était mon mois anglais!  Enna et le Papou l’ont lu.

Quelque part entre toi et moi – Annie Quintin

Dans les auteures québécoises de romance contemporaine que j’aime bien, il y a Annie Quintin.  J’aime ses personnages un peu hors-norme, son humour et ses récits toujours enlevés, qui ne tombent pas dans le sirop de guimauve saupoudrés de petits coeurs en sucre.  J’avais bien aimé « Désespérés d’abstenir » et encore plus « Cher trou de cul« , ses deux précédents romans alors je me suis fait un plaisir de récupérer ce roman chez mon pusher de livres préférés.

 

Eve et Louis sont en couple.  Un couple avec ses hauts et ses bas.  Eve souffre d’un trouble obsessif-compulsif (elle « est TOC » comme elle le dit), ce qui complique joliment sa vie à elle.  Louis semble fort bien s’adapter à ses particularités mais elle se sent à l’étroit et demande à son homme de faire « appartement à part ».  Et ça ne va pas être si simple parce qu’à la maison de retraite de sa grand-mère, il y a Charles, le beau Charles au beau char qui va visiter son grand-père.  Et que dans le nouvel appart de Louis, il y a une chambreuse qui en mène un peu large!

 

On a l’impression qu’on voit tout venir à des kilomètres.. mais en fait, j’ai surtout aimé le personnage d’Eve, avec tous ses défauts et ses côtés attachants.  Elle est tout à fait imparfaite, prend parfois des mauvaises décisions mais elle est profondément humaine et ça la rend touchante.   Eve se définit par rapport à son TOC et va réaliser, tranquillement, ce qu’il y a derrière ces compulsions.   Louis, de son côté, va aussi redécouvrir ce qu’il veut par rapport à sa vie, à son avenir.   Et il ne va pas que faire des bons coups non plus!

 

J’ai beaucoup apprécié cette héroïne différente, ses hésitations, ses tentatives.  La relation avec sa grand-mère est elle aussi très émouvante sans jamais tomber das le larmoyant.  Une plume fluide, beaucoup plus soft que dans le premier tome de l’auteur.  Ce roman est moins drôle mais il reste léger, tout en abordant des sujets pas toujours simples.   Je regrette seulement une fin un peu rapide, que j’aurais préférée plus aboutie.  Mais pour le reste, j’ai beaucoup aimé.  Une lecture parfaite pour l’été!

Patate – Antonin Louchard

J’avais eu un gros coup de coeur pour Super cagoule de Louchard.  Du coup, quand j’ai vu un nouveau titre, j’ai, bien entendu, sauté dessus.  Le style est très « Louchard », super simple.  Du coup, ça me plaît bien pour pouvoir attirer l’attention des cocos sur certains détails en particulier.  C’est donc l’histoire d’un petit chien qui a un maître.  Un maître qui semble vouloir ab-so-lu-ment le faire rapporter quelque chose!  Le chien, quant à lui… il n’a pas l’air de comprendre pantoute ce que veut le maître, avec ses phrases un peu stupides!

 

Vengeance pour les chiens!

Ce n’est pas tous les enfants qui ont trouvé ça drôle, mais moi, j’ai ri comme une folle.  Il m’en faut peu!  Avec les enfants, étant donné qu’il est question d’une expression pas beaucoup utilisée ici, j’ai changé un mot (pour quelque chose de bien pire… certains parents m’adorent!) mais en gros, j’ai beaucoup aimé lire cette histoire très courte et faire faire des inférences aux enfants, autant par rapport aux expressions du petit chien (il est hi-la-rant) que sur la signification de l’histoire.

 

C’est aussi une bonne occasion de discuter des niveaux de langage, de la façon de s’adapter à l’interlocuteur.  Un coco m’a déjà dit (devant sa mère) « En fait, des fois, ma maman elle me parle comme à un chien » (en voulant dire qu’elle lui parlait en bébé)… on a eu besoin de clarifier, mettons!    Un regard assez drôle sur le comportement des gens envers les animaux (et parfois les petits enfants)… et une réussite pour moi!

 

Mya avait bien aimé et Liyah a été déçue.

Montana 1948 – Larry Watson

J’avais ce livre dans ma pile depuis des années.  Je pense que c’est Ys, ou Keisha, qui m’avait donné envie, puis je l’ai oublié. C’est en faisant du rangement que j’ai ressorti, et j’ai drôlement bien fait.   C’est un livre court, à peine 160 pages, mais un livre fort, qui nous bouleverse et qui reste longtemps en nous.

 

En 1948, David Hayden a 12 ans.  Il nous raconte son histoire 40 ans plus tard, une histoire de justice, de famille et de racisme dans une petite ville du Montana qui vit tout près d’une réserve Sioux .    Cet été-là, Marie Little Soldier, leur bonne Sioux, se meurt d’une pneumonie.  Son père est le shériff de la ville, poste qui se transmet de père en fils, son oncle est l’un des deux médecins du village et tout ce petit monde est fort respecté.   Pourquoi Marie s’agite-t-elle autant quand on lui propose que son oncle Frank vienne la voir?

 

On ne dit rien à David mais il saisit, impuissant, des bribes de l’histoires et comprend que le Dr. Hayden n’est pas aussi droit qu’il en a l’air et que ses agissement envers les Sioux sont un fait bien connus.  Et acceptés.  Entre le shériff et sa famille va se tisser une toile incroyable, tissée par leurs valeurs, leur éducation et un racisme insidieux, presque naturel, envers la minorité Sioux.  Une éthique avec deux catégories distincte.   Ici, les réactions des personnages sont particulières et difficiles à comprendre pour le lecteur d’aujourd’hui, mais rien n’est tout noir ou tout blanc.  Le père, ancien shériff, ne comprend rien aux actions de son fils, qui n’est pas non plus d’une droiture exemplaire, et tout va éclater.

 

Un roman puissant, concis, qui va droit au but et qui nous permet de voir ce racisme ordinaire à travers les yeux d’un enfant élevé dans ce monde mais qui conserve toutefois une certaine naïveté, une certaine innocence.

 

À lire!

 

La célibataire – India Desjardins / Magalie Foutrier

Un autre album BD attrapé à la bibliothèque parce que j’avais besoin d’un peu de légèreté.  On est le 7 mai au moment où j’écris ce billet.  Ouais… mes billets et leur ordre de publication resteront toujours un grand mystère!

 

Nous avons donc droit à des vignettes assez courtes, une ou deux pages, où nous voyons le quotidien d’une jeune femme fraichement célibataire, et pas nécessairement par choix.  En fait, elle veut un chum… et s’y lance à corps perdu!  Une fois qu’on a le contexte, qu’on sait à quoi s’attendre et qu’on veut bien quelques clichés et de la légèreté, l’album fait le travail, je trouve.  Si ça vous énerve au départ, ce genre d’héroïne… passez votre chemin!

 

La couverture est assez représentative du dessin à l’intérieur.  Si ça vous plaît, vous risquez d’aimer le trait.  Moi j’aime bien ce genre, je trouve que c’est fort bien adapté au contenu acidulé et girly.   Vais-je m’en souvenir dans 1 an?  Probablement pas, mais j’ai passé un court et agréable moment.

 

La question qui tue…  est-ce que je reconnais en tant que célibataire là-dedans?  Heu, non.  Pas pantoute.  J’ai jamais été très « boy crazy », même si certains de ses comportements me rappelaient un peu ceux que j’ai eu à 18 ans, lors de ma première « vraie grosse » peine d’amour.  Ça m’a bien fait rire de moi… à retardement.  Quant aux dates et aux aventures de premier rendez-vous, impossible de ne pas me souvenir de certains épisodes de la vie de l’une de mes amies quand elle voulait désespérément se trouver un chum (rassurez-vous, elle l’a fait, elle a maintenant deux enfants et se porte très bien… coucou Caroline!) et qu’elle accumulait des aventures plus débiles les unes que les autres.   Donc, même si je ne me suis pas identifiée du tout (pas mon âge… et pas moi en général), j’ai souri… et j’ai apprécié.

 

C’était ma BD de la semaine et, techniquement, c’est chez Stephie!