Au bonheur des dames – Émile Zola

Au bonheur des dames, c’est un Zola moins sombre que les autres.  Bon, par « moins sombre », on s’entend hein.  Disons… plus facile.  Voyez-vous, il y a des personnages qui ne sont pas complètement détestables.  Il y en a même certains, dont le personnage principal, qui sont limite de bonnes personnes.   Ça nous change, hein!

 

Au Bonheur des Dames, c’est la naissance des grands magasins parisiens.  C’est aussi la mort des petits commerces qui ne peuvent rivaliser avec les prix de gros de ces géants qui ont une marge de manoeuvre de folie que les autres n’ont pas.  C’est un récit riche et déchirant à la fois… et qui est encore actuel, à plus grande échelle.

 

Nous suivrons donc le personnage de Denise, nièce d’un petit commerçant de tissus, qui débarque à Paris avec ses deux frères.   Ils sont orphelins, son oncle leur a offert de les aider… mais il semble avoir oublié la dite offre et avec l’agrandissement du Bonheur des Dames, son commerce est menacé.   Par un concours de circonstances, Denise se retrouve employée du Bonheur… et c’est son histoire à elle qui nous sera racontée, prétexte pour nous dresser le portrait de cette époque, dans ces milieux bourgeois.  Entre, les commerçants, les clientes et le charismatique propriétaire, Octave Mouret, avec qui nous avons fait connaissance dans « Pot-Bouille ».

 

Encore une étude à la Zola, qui mêle personnages plus vrais que nature et étude sociologique.  Sa plume est toujours aussi descriptive, aussi évocatrice, avec ces descriptions extraordinaires de tissus, de soieries et de foules dans la grandeur du Bonheur des Dames.  C’est aussi un Zola accessible, avec certains personnages moins détestables que d’autres, même si Denise, avec sa quasi-sainteté, peut parfois énerver.   Ça donne envie d’aller visiter la période… et de faire des folies dépensières.

 

Certes, la femme est décrite comme un être qui ne peut résister aux soldes, un étalage et c’est parfois presque choquant de voir à quel point Mouret connaît les faiblesses des dames de sa société (quoique bon… je me suis vue à la Braderie de la mode… et je me suis fait grandement penser à elles… oups!).  Mais encore une fois, replaçons les choses dans leur époque.   Un de mes Zola préférés, plus lumineux malgré certaines réalités terribles qui y sont décrites.  J’ai adoré voir évoluer cette micro-société, avec ses petites guerres et compétitions.

 

Bref, j’aime Zola!

 

 

20 Commentaires

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  1. Une petite bulle dans un ensemble sombre, oui.

    1. Voilà! C’est très différent, je trouve. Je suis dans « La terre » présentement et je vais avoir besoin d’antidépresseurs bientôt »…

  2. Bah voilà, le seul que j’ai dans ma PAL, justement parce qu’on m’a vanté son côté moins sombre, plus accessible. Faut dire qu’avec Germinal, j’ai pas tenté le plus facile je pense.

    1. Ah non, Germinal est très très sombre. Le pire à date avec l’Assomoir… mais bon, j’avoue que celui que je lis présentement est aussi downant!

  3. Je l’ai trouvé très proche de la réalité et très moderne, finalement. Une analyse qui vaut encore de nos jours.

    1. Je trouve aussi que c’est tout à fait actuel. Maintenant, c’est online vs petit commerce.

  4. Effectivement, un Zola plus lumineux même s’il n’est pas mon préféré. Les descriptions des étoffes restent un bijou de réussite.

    1. Ah oui, les étoffes! Et la vente de blanc! Ce n’est pas mon préféré (mais bon, il est dans mes tops) mais il est plus accessible, je trouve. Quel est ce préféré?

  5. Moi aussi j’aime Zola. Il fait partie de mes préférés dans les Rougon Macquart. Au contraire, l’un des moins sombres de la série…

    1. IL fait partir de mes préférés aussi… Ces descriptions!

  6. Toujours pas lu…

    1. Tu as lu lesquels dans les Rougon-Macquart? J’ai lu Germinal il y a peu et je me suis rappelé notre visite à la mine!

  7. j’adore ce Zola! je l’ai lu à 14 ans et relu il y a quelques années en audio; je le trouve très moderne en fait, on peut faire plein de parallèles avec notre époque! excellent! et puis la transformation de Paris!

    1. Zola à 14 ans… ouff!! Moi j’ai un drôle de souvenir de Madame bovary à 13 ans… l’horreur totale! Mais celui-ci est vraiment l’un des plus accessible, les moins sombres, malgré cette énorme transformation!

      1. Je l’ai lu en 3ème et j’avais adoré! ?

        1. Tu étais sans doute plus mature que moi!

  8. Un de mes Zola préférés à moi aussi ! Découvert à l’adolescence, un des rares que j’ai lu et relu ! 🙂

    1. Il est bien hein! Je suis contente que ça t’ait aussi plu. Zola marque, je trouve.

  9. Celui-là je le relis souvent, j’aime bien les histoire qui finissent bien 🙂

    1. C’est le plus « positif » de Zola, je trouve!

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