Il était une fois une jeune fille qui vient d’avoir 18 ans. Ele est sur le quai de la gare de l’Est et au moment de prendre le train de retour pour la Prague communiste de 1988, elle dit NON. Elle ne retournera pas vers ses parents, vers sa vie d’avant. Elle va rester à Paris et tenter d’être libre.
Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de la plume de l’auteur… et j’y suis restée. Roman sur l’exil, roman initiatique, conte de fées moderne, j’ai retrouvé dans ces 200 et quelques pages une réflexion lyrique sur l’art, les relations humaines, l’aimitié, l’amour et surtout la liberté. Car cette liberté, ces possibles sont parfois lourds à porter, à assumer. Peut-on être libre quand on vit entre deux mondes, entre deux langues? Peut-on être libre en courant dans Paris la nuit, alors qu’une partie de notre coeur est resté bien malgré nous dans cette Prague fantasmagorique mais remplie d’interdits et de censure? Qui est-on, quand on est loin de ses racines et qu’on a décidé de se taire? Peut-on inventer sa vie?
Plusieurs questions, des fragments de réponses. Ana, à son arrivée, rencontre rapidement Grofka, femme énigmatique, qui apparaît et disparaît à sa guise. C’est à Bernard, au café, qu’elle la confiera, sans jamais expliquer pourquoi. Et dans ce refuge, elle va graduellement apprivoiser cette nouvelle vie, en croisant d’autres personnages plus ou moins cabossés, plus ou moins excentriques mais tous très attachants.
Et moi, comme lectrice, j’ai adoré. Le ton du départ nous garde à distance, comme si comme Ana nous ne savions pas trop où nous en étions après avoir vécu toute notre vie avec une si faible marge de manoeuvre en Tchécoslovaquie communiste. J’ai revu les rues de Paris et les rues de Prague, j’ai vécu à nouveau les histoires qu’on nous y a racontées sur cette période, quand tout était contrôlé. La chaleur du café m’a gagnée petit à petit… et j’ai passé un excellent moment de lecture.
Très belle découverte! Caroline et Leiloona ont aussi aimé, Aifelle a quelques réserves.