Ce roman est le type même du bon gros roman américain (si vous n’aviez pas deviné, ya qu’à regarder la couverture) qui ne plaira pas à tout le monde. Mais je dois avouer que pour ma part, j’ai a-do-ré. À un point tel que j’ai complètement cessé de lire de façon critique et que je me suis laissée emporter. Et ça, c’est toujours bon signe, n’est-ce pas!
Nous sommes donc en 2011 pendant la campagne présidentielle. Pendant que Samuel s’ennuie dans son université, navigant entre regrets, étudiants pas du tout intéressés et des heures de jeu en ligne sur Elfscape. Il est un peu à côté de la plaque, ne sait trop où il s’en va et, contrairement à la moitié de la planète, il n’a rien vu de l’Événement du jour avec un grand É, tout occupé qu’il était à vaincre un dragon. À Chicago, une femme, Faye Andresen-Anderson, a attaqué le gouverneur Packer à coups de gravillon. Scandale! Au même moment, son éditeur menace de le poursuivre en justice pour bris de contrat… bref, rien ne va plus.
Puis, il regarde mieux la nouvelle… et réalise que la femme en question est sa mère, disparue de sa vie quand il avait 11 ans sans jamais donner de raison, ayant laissé un énorme vide dans la vie du petit Samuel hypersensible. Mis au pied du mur, Samuel va se plonger dans son passé, celui de sa mère et de sa famille dans une fresque familiale qui va nous balader de la Norvège au Chicago du 21e siècle, en passant par les banlieues de 1988 et des années 60. Et derrière tout ça, en filigrane, des légendes nordiques, des fantômes qui suivent les familles de génération en génération et qui vont être réveillés dans cette histoire… mais étaient-ils vraiment endormis?
Ce roman m’a plongée dans le récit, sans que je puisse en sortir. Ok, peut-être pas au début début… mais à partir de la page 200 (sur 720), je l’ai lu dans la journée. Entre les manifestations de Chicago en 68, la brutalité policière, en passant par le destin de Bishop et Bethany, les amis d’enfance de Samuel, j’ai réellement apprécié la façon dont tout s’embriquait, dont tout se tenait dans ce récit. Tous les personnages apportent quelque chose, aucun n’est réellement aimable (certains sont même totalement antipathiques), il y a certes quelques longueurs, je l’admets, mais je les ai dévorées avec plaisir. Oui, je sais, j’étais dans cet état-là. Celui où je me fichais pas mal des ficelles et du côté un peu grandiloquents de certains événements. Je me suis retrouvée dans Faye, à une certaine époque de ma vie (oui, je sais, ce n’est pas à mon avantage), j’avais envie de secouer Samuel et d’enfermer Laura Pottsdam et ses arguments limite kafkaïens.
Certes, j’aurais peut-être préféré que certains aspects soient moins explicites (notamment ceux sur le Nix), que l’auteur laisse le le lecteur faire ses propres déductions, on voit les choses venir… mais qu’importe quand on est à ce point impliqué dans une histoire! Cette histoire de mémoire des générations, de regrets, de secrets « pour nous protéger » et de recherche de soi dans un monde de plus en plus fake n’a pu que me toucher.
Bref, book hangover coming!
Jérôme et Alex ont aussi aimé.
(Ah oui, j’ai changé pour la version anglaise au milieu de ma lecture… j’ai eu peur après avoir lu que UCLA se situait sur la côte Est américaine. Après les faits alternatifs, la géographie alternative?)