Nuée d’oiseaux blancs – Yasunari Kawabata

Je sais, il y a beaucoup de japonais ces temps-ci. Mais c’est totalement la faute de mon voyage au Japon et depuis que j’y suis allée, je crois que je saisis davantage l’esprit de ces romans. J’ai donc ouvert celui-ci sans trop savoir à quoi m’attendre.

De quoi ça parle

Nous sommes au Japon, dans les années 50. Le personnage principal est dans la trentaine, il a passé sa jeunesse sous les bombes et dans une période de guerre. Il a suffisamment d’argent et ne sait plus trop qui il est ni dans quelle direction aller. Après la mort de ses deux parents, il sera amené à rencontrer deux anciennes maîtresses de son père et va petit à petit perdre le contrôle.

Mon avis

La morale de cette histoire : « ne vous laissez pas empêtrer dans les histoires de votre père, surtout si elles impliquent d’anciennes maîtresses ». Nous avons donc un roman court, presque une novella, avec à la fois un côté contemplatif, avec de nombreuses scènes où il est question de la cérémonie du thé ainsi que des tasses utilisées. Vous pouvez imaginer que ça m’a interpellée même si je réalise qu’il y a probablement tout un symbolisme qui a pu m’échapper. Nous sommes aussi entre deux époques, entre l’ancien Japon et le nouveau, où tout le monde a un peu du mal à trouver sa place entre les anciennes traditions et la nouvelle place que les femmes ont prise pendant la guerre. Celles-ci ont une façon très particulière de s’imposer tout en respectant – plus ou moins – les nombreux codes sociaux du Japon.

Notre personnage principal, Kikuji, est en errance. Les deux femmes de la vie de son père sont très différentes. Chikako est manipulatrice, envahissante tandis que Madame Ota est plutôt fragile. L’auteur explore l’héritage intergénérationnel à travers ce triangle amoureux qui sera transféré sur Kikuji. Entre le respect dû à son père et la prise de ses propres décisions, quels sont ses choix? Et si pour le lecteur moderne, c’est assez clair, ce l’était beaucoup moins à l’époque. Nous avons un récit nostalgique, parfois cruel mais d’une délicatesse incroyable par moments. Chaque détail peut avoir un impact émotif incroyable et on peut être transporté par le battement des ailes d’une grue ou la douce courbe d’une tasse de thé.

Très japonais, un très bon moment de lecture.

1 Commentaire

  1. un auteur qui appartient à l alittérature classique japonaise , non? je n’ai pas lu mais beaucoup entendu parler de Kawabata (est ce le même ?)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.