J’ai récemment entendu parler de ce livre sur la chaîne d’un youtubeur québécois (et réalisateur et animateur) connu pour parler de livres. Ceci dit, il en parle une ou deux fois par année et il est full populaire. je l’ai entendu en parler et je me suis dit… HEIN? A-t-on lu le même livre? Alors je vous en parle à mon tour.
De quoi ça parle
Emilie, jeune femme présente sur les réseaux, féministe et chroniqueuse rencontre Ludwig à travers Tinder. Elle l’aime bien, le trouve chouette et drôle et malgré les red flags, elle va entrer dans cette relation qui sera toute sauf saine.
Et non, ça n’est pas « bourré d’humour » et ça n’est pas un florilège de rencontres Tinder. Pas du tout.
Mon avis
Entendons-nous, je suis des méchantes personnes qui ne trippent pas taaaant sur l’autofiction. En fait, non. Je ne suis pas ATTIRÉE par l’autofiction. Et ici, même si ce n’est pas précisé comme tel, ça y ressemble. Le personnage principal a le même passé que l’autrice, surtout au plan professionnel (en fait, pour le reste, je ne sais pas du tout) et les gens qu’elle rencontre, avec qui elle collabore, ont beaucoup en commun avec des personnes connues ainsi qu’avec leurs oeuvres. Bref, Émilie ressemble à Lili. Ses idées ressemblent à celles de Lili. Je ne sais pas si elle raconte ici son histoire d’amour toxique, mais c’est possible.
C’est une histoire de la blonde d’un mec violent. Sauf que c’est la violence qui semble moins spectaculaire, celle qui fait des bleus sur l’âme et pas sur le corps. La violence qui ne se rend jamais jusqu’au coups mais qui ne s’arrête jamais.
Ça semble « déjà lu » mais ce qui m’a interpelée est l’effet de cette situation sur cette femme, qui se définit elle-même par une femme forte, féministe, militante. Elle aussi peut se laisser prendre dans une telle spirale. Même si elle est elle, même si elle combat pour les droits des femmes. Ce récit nous montre que même quand on sait, on peut tomber dans l’aveuglement volontaire parce que ça fait trop mal de l’accepter. D’accepter que la « femme forte » se soit fait manipuler par un mec. Parce qu’après, elle est qui quand cette réalisation contredit la définition précise qu’elle a d’elle-même?
Et parfois, les commentaires! Elle, elle est forte, le mec, lui, il a souffert, tellement vulnérable, ça explique ses comportement, son imprévisibilité… disons que ça m’a rappelé des souvenirs!
Par contre, comme souvent avec ce type de texte, je me suis sentie voyeuse. Comme si je n’avais pas besoin de savoir tout ça concernant une personnalité publique. Je réagis aussi différemment quand l’auteur n’est pas une personne connue mais ici, j’avais quand même un petit malaise. C’est ce qui m’a empêchée d’être totalement embarquée dans l’histoire.
Côté plume, c’est très simple, très direct, sans fioriture. Pas le type d’écriture que je préfère mais ici, contrairement à un autre roman que j’ai lu de l’autrice, ça collait avec le propos. C’est sur celui-ci que l’attention est mise, pas sur le style. Je comprends le choix. Mais il demeure que le sujet est important… et que j’ai aimé!
2 Commentaires
Je suis toujours mal à l’aise avec l’autofiction mais si la qualité littéraire est au rendez-vous pourquoi pas.
Auteur
Pour moi, l’autofiction, ce n’est pas toujours un full match. En fait, je me sens voyeuse. Ici, le sujet m’intéresse donc ça va!