Main d’oeuvre – Ariane Denommée

Je suis en train de lire Germinal.  Du coup, je trouvais que ça fittait de lire cette BD au même moment.  Certes, entendons-nous… Zola est un peu plus bavard que les mineurs d’Ariane Denommée (mais comme j’aime ses bavardages, je ne m’en plains pas), il y a plus de 100 ans d’écart et les mineurs de « Main d’oeuvre » ne travaillent pas pour 30 sous par jour (au contraire), mais on y retrouve le même côté gris, le même côté « sale », morne.   Ai-je aimé?  Oui, bien aimé.  Mais il m’a manqué un petit quelque chose pour être vraiment emballée.  Il y a un côté très anti-climatique à cette bande dessinée.  Peut-être, justement, parce qu’elle est très réaliste. Et que dans la vraie vie, il n’y a pas toujours de finale-qui-finit.

 

Nous sommes dans le vrai « grand-Nord », cet endroit où les jours sont presque éternels et les nuits tout autant, dépendant de la saison.  Daniel est jeune et il travaille à la mine, sur des shifts de 100 jours 15 jours.  Même dans les années 70, les conditions sont précaires, malgré un très bon salaire, généralement flambé pendant les deux semaines intenses de party entre les shifts.  Daniel vient de rencontrer quelqu’un.  Les 100 jours sont très, très longs.  Et ce sont surtout ses semaines à la mine, entre les jours qui se ressemblent tous au camp et les partys de la journée de congé, que nous allons voir.

 

On nous dépeint ici un monde où l’homme est considéré comme un numéro, qui fait une job X.  Ariane Denommée s’est inspirée d’épisodes de la vie de son père qui, comme son personnage, a fait une parenthèse dans les mines du nord, dans une ville qui n’existe désormais plus.   Nous y verrons quelques moments de la vie d’hommes qui vivent une vie un peu à part, avec l’impression d’un oeil qui erre dans cet univers hors du monde, presque hors du temps.    Un endroit gris.  Tout gris.

 

Je ne suis pas super fan du trait au départ (j’ai du mal avec les nez des personnages.. ouais… moi et les nez, ya souvent un truc!), je m’y suis habituée sans jamais vraiment adorer non plus.  Ceci dit, pour nous amener dans le monde sombre de la mine, il est efficace.

 

Intéressant en tant que miroir d’une époque… ou plutôt d’un mode de vie qu’on a du mal à imaginer quand on n’en fait pas partie.

 

C’était ma BD de la semaine et tous les liens sont chez Noukette!

11 Commentaires

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  1. J’avoue que le dessin me bloque…

    1. Ce n’est pas mon dessin préféré non plus. Je suis restée sur ma faim même si j’ai plutôt bien aimé.

  2. L’idée me plaît, et le dessin ne me rebute pas (je regarderai attentivement les nez si je la trouve 😉 )

  3. Sujet intéressant mais le dessin manque de souplesse, les personnages ont l’air raides comme des piquets.

    1. J’ai tendance à être d’accord. Mais le sujet vaut le coup.

  4. Pas trop tentée…

    1. Le sujet est intéressant, pourtant… mais je ne suis pas pâmée non plus.

  5. Pourquoi pas. Le pays minier me parle et les gros nez… bon ok pas franchement folichon mais je pourrais me laisser avoir. Si je la trouve je te fais un signe;

    1. Oui, tu me diras si tu trouves!

  6. Pas très fun cet album… mais pourquoi pas. Je suis intriguée en tout cas 😉

    1. Fun, non, en effet… mais il fait réfléchir sur une époque.

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