Ma vie parisienne – Quais et surréalisme ferroviaire

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C’est donc le retour à Paris, après un agréable séjour en Corrèze.   La journée à commencé assez étrangement alors que j’ai dû démontrer à Stéphanie mes talents… pour dégivrer un pare-brise, un 2 mai, à Tulle!  J’aurais dû me douter que ça laissait présager un truc pas net pour la suite!

 

Parce que ce voyage en train a été ma foi… fascinant!

Je m’assois dans le train à Brive, tout va bien.  Bon, j’ai une place couloir, c’est un machin face à face, pas l’idéal, mais il n’y a qu’une dame assise en diagonale… je me dis que ça va aller.  Quand, à la dernière minute, un mec arrive, manque m’assommer avec sa valise (qu’il a, pour une raison étrange, placée par-dessus mes affaires alors qu’il restait plein de place), me passe par dessus et s’installe au fond, avec une « charmante » (mais tenace) odeur de cigarette qui traîne délicatement derrière lui.   Il enlève son manteau et bang, une manche en pleine face.

Il ne s’excuse pas, of course.  Ce serait pas drôle.

Il s’étale donc, prend tout l’accoudoir et commence à sortir ses 20 000 gadgets électroniques sur sa petite table… et sur la mienne, qu’il ouvre par la même occasion.  Fermer les sonneries?  Ben voyons.  Over-rated!

Et là, en plus de tout ça, il sort deux romans de Guillaume Musso, qu’il va lire, je ne sais trop comment, en jouant aux jeux sur la tablette.  Pour une fois qu’un homme est multi-tâche!

 

Mais bon, je suis une warrior du train et je réussis à m’endormir quand même, en me recroquevillant dans le coin du siège et en m’étalant devant moi (because place libre).   Je peux dormir dans n’importe quelle situation, même quand un gnouf joue à des jeux sur ta tablette en parlant au téléphone (en même temps).  Ceci dit, réveil ma foi…  étonnant!  Car à l’arrêt suivant, notre homme a décidé de sortir fumer (comme il le fera d’ailleurs à tous les arrêts, même quand il ne dure que 8 secondes et quart) mais comme il semble d’être découvert un peu de considération, n’a pas voulu me réveiller.

Il m’a donc… enjambée.  Avec les tables ouvertes.

Quand j’ai ouvert les yeux, j’avais donc, à un pouce et quart de mon nez, la b… du type, bien moulée dans un jean slim.  J’ai failli faire une crise cardiaque (et lui amancher un coup de tête – involontaire – dans les couilles par la même occasion), il a failli tomber (et renverser ses machins électroniques) mais s’est – gracieusement – écartillé pour passer la deuxième jambe par dessus ma tête et a répondu à l’appel de la fumette, sans dire un mot, donc, toujours sans s’excuser.  Mais bon, c’est pas fini.

 

A cet arrêt, entre une dame qui s’assoit en face de moi.  Adios les pattes étendues devant!  Mais la dame en question, chic, avec un petit chapeau et tout, maquillée pour sortir en boîte à 10h du matin, a confondu l’eau du bain avec une bouteille de parfum.  Mais du parfum FORT.  Et quand on me connaît un peu, on sait aussi comment je réagis au parfum hein.  Oh my…

 

Je commence donc à toussoter un peu.  Puis beaucoup.  Le mec arrive.  Je me lève (toujours étouffée ben raide), je le laisse passer (pour éviter une seconde rencontre inopinée avec son appareil reproducteur), le train repart, je pleure des yeux, je mouche et on se demande si je vais cracher mes poumons.

Mme Parfum me regarde avec des gros yeux.

« Mais vous êtes bien malade pour voyager… »

Et moi, qui oublie toute me politesse, de lui avouer, entre deux quintes de toux (et je vous jure, elles font peur, avec respiration sifflante et tout), que je suis allergique à son parfum.   La dame prend un air courroucé, pince les lèvres, mais je suis sauvée par une autre dame plus loin, qui assiste à la scène (en fait, tout le wagon assiste à la scène, vu que je suis debout au milieu du couloir), a pitié de moi et me dit que son fils aussi fait beaucoup d’allergie et change de place avec Madame Parfum-de-Lavande, qui, de toute façon, semblait être sur le bord d’aller chercher son masque à gaz pour éviter la contamination.

Je remercie le ciel (et la dame) et suis tellement reconnaissante que je ne dis RIEN quand elle étale ses jambes jusque sous mon siège et que je réalise qu’il me reste un quart de pied carré pour m’asseoir et rien du tout pour mes pieds.  Qu’à cela ne tienne, je m’installe sur le côté… et je me rendors.

 

L’autre réveil fut encore plus brutal (si, si, c’est possible!  Quand même, me retrouver nez à nez avec un pénis, c’est pas la fin du monde, non?  Si??)  C’est donc un BADABOUM qui m’a réveillée cette fois-ci.  Et j’ai ouvert les yeux pour voir un grand type, avec un kit plutôt officiel, bien étalé dans le couloir, avec l’air de pratiquer son crawl.  Yep, le coup que j’avais senti dans mes jambes (qui s’étaient aventurées dans l’allée à l’insu de mon plein gré), c’était l’effet d’un contrôleur qui passait, bien concentré… et qui ne les avait vraisemblablement pas vues.

Du moins, j’imagine.  Sinon, il a le sens du spectacle.

Mais bon, là, je veux me cacher sous le siège (mais il n’y a pas un cm de place, entre les ordinateurs, la veste du voisin d’à côté et les talons de la voisine d’en face) et mon regard de piteux pitou a dû avoir de l’effet sur le grand plongeur car il a regardé les sièges, mes jambes, les 8 cm carrés que j’avais de disponibles… et a continué son chemin sans rien dire.

Jamais plus je ne chialerai contre un contrôleur de train.  Qui ne m’a d’ailleurs pas contrôlée, probablement trop occupé à rassembler son orgueil!

 

Le reste du voyage s’est fait presque sans encombre.  Bon, mon voisin m’a fait lever 6 fois (dont une pour aller dans le couloir arranger son caleçon, qui devait lui serrer le paquet) pour sortir fumer (en jurant à chaque fois parce qu’il faisait tomber un téléphone, un jeu ou un ipod par terre dans le processus), mais c’est normal, hein.   Juste le fait qu’il m’ait mangé des chocolats dans la face sans m’en offrir, c’est over-vilain (la galanterie se perd, je dis) et c’est suffisant pour que je l’aime pas!

 

Arrivée, enfin, à Paris.

La dame en diagonale demande à Mr Cigarette de l’aider à descendre sa valise.  Oh surprise, il la regarde d’un air dédaigneux, mets ses écouteurs et l’ignore, la moue supérieure, en libérant encore une fois son pauvre caleçon vraisemblablement coincé entre ses gosses (version québécoise).

Je suis bouche bée.

Mais vraiment.   J’aide donc la dame à descendre sa valise et ne peut m’empêcher de glisser au mec :

  • Non mais sérieux, tu manques vraiment de classe et tu sais pas vivre, en plus!

 

Moi qui ne dit jamais rien.  Mais bon, il avait un peu fait travailler ma patience hein.  Et anyway, on sort, là, maintenant…  Je ne le reverrai plus…  Et lui de répondre, nonchalamment.

  • Ben quoi, personne me paye pour aider les petites vieilles, moi!

 

Je vous épargne la suite de la conversation. La belle jeunesse, comme on dit.  Lucky us, c’est une exception.  Mais sérieux… obnoxious is the word!

Ceci dit, j’ai ensuite dû descendre TOUTES les valises des dames présentes dans le train qui m’avaient vue aider la dame.  Et il y en avait pas mal, croyez-moi.   J’ai travaillé mes muscles des bras!  Certaines avaient des valises encore plus lourdes que celle que j’ai transportée pour partir 6 mois!

 

Je suis prête, j’ai hâte de sortir (je viens quand même de dire des bêtises à un mec, dans un train, en pays étranger), quand j’entends… la sortie va être retardée de 10 minutes, problème d’aiguillage.

 

Kill me now.

Mon baume au coeur?  Le chocolat qu’il avait échappé et qui avait fait un magnifique exemple d’art abstrait sur son postérieur bien moulé dans son jean hype.

On se console comme on peut, hein!!

 


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La suite de la journée fut beaucoup plus relax… et agréable, il ne faut pas se le cacher!

J’ai donc rejoint les grandes romancières de chez Harlequin (Angéla Morelli, Emily Blaine et Eleonore Fernaye) pour un thé dans le 6e.  À ce moment-là, croyez-moi que c’était genre « mon royaume pour un thé »!  Et, il était fort bon, pimenté par les histoires des trois filles qui sont super drôles, en plus.  Le sens de la narration, faut croire que c’est à l’oral aussi!

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Ensuite, vu le soleil et la douceur du temps, rendez-vous avec Abeline pour un après-midi glamour (et touristique) pour prendre un verre sur la terrasse des Deux Magots, face à l’église St-Germain des prés.  Bon, l’atmosphère actuelle n’évoque que très peu Rimbaud et Verlaine, ou encore Hemingway et les surréalistes, mais quand même, on SAIT qu’ils ont été là.  Et on se sent quand même très class, surtout quand on a un gros truc à fêter avec Abeline, qui le mérite bien.  C’est aussi fort amusant de rencontrer quelqu’un qui agissait exactement de la même façon que moi à l’école (un petit bouquin, cachée derrière son sac… ça rappelle des souvenirs à quelqu’un, mes amis du secondaire?), avec des résultats à peu près semblables!   Voilà, c’est prouvé, c’est NORMAL ce genre d’attitude!  Je suis dans le mouuule, yé!!!

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Rentrées par les quais, on observe les péniches, les bateaux-mouches, et on prend Notre-Dame sous tous les angles possibles, tout en se demandant comment ils ont bien pu faire pour y monter une chèvre (dans Notre-Dame de Paris.. faut suivre… ce que je faisais pas au moment opportun, ce qui m’a fait chercher la chèvre sur le bateau mouche… mais passons…).  C’est que c’est beau, Paris.  Vraiment.

 

Une glace (délicieuse) plus tard et nous sommes rentrées, très sobres et ma foi fort amusées!

Demain, ce sera tranquille aussi.. .je dois me reposer en attendant l’arrivée de maman… qui nous a préparé un programme génial… mais, comme je la connais, fatigant!

 

A bientôt!

10 Commentaires

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  1. Mais dis-toi que tu aurais pu aussi subir une grève de la SNCF 😉 Tu n’as eu qu’un échantillon en fait.

    1. Oui, voilà. J’ai eu de la chance! 🙂

  2. Tu me fais trop rire ! Il n’y qu’à toi qu’il arrive des aventures pareilles!

    1. On dirait que je les attire hein!!

  3. Pas possible! Hélas si! Mais quand même un gros relou qui concentre tout comme ça, c’était pour toi!!!

    1. Ya vraiment de ces gens… Mais ça m’aura bien fait rire par la suite!

  4. J’adore ton article !! Quelle vie trépidante, mais quel goujat ce type, vraiment c’est juste hallucinant !

  5. Que d’aventures ! Je déteste le parfum fort aussi. Je n’y suis pas allergique mais je suis sensible aux odeurs. Bon retour à Paris !

  6. Hahahahahahah! Si un scénariste avait écrit une telle scène, on aurait tous dit qu’il exagère!

    On voit que les cocasseries t’ont suivie 🙂

  7. Surréalisme ferroviaire : quelle lecture ! j’en suis toute hilare !

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