Dans l’épaisseur de la chair – Jean-Marie Blas de Roblès

Je n’avais jamais lu Jean-Marie Blas de Roblès.  J’ai « Là où les tigres sont chez eux » depuis 2008 mais pour une raison étrange, il me fait hyper peur.  Du coup, quand j’ai vu que son nouveau roman était finaliste pour le Prix des libraires du Québec, je me suis dit que c’était l’occasion… et je l’ai lu.

 

Ce roman est l’hommage d’un fils à son père.  Le personnage principal est le fils de Manuel.  Quand le roman s’ouvre, ce dernier a 93 ans et il est vit en France.  Avec son fils, il partage un amour de la pêche, qui a rythmé son enfance.  Le narrateur est en visite chez ses parents quand son père lui lance cette insulte « Toi, de toute façon, tu n’as jamais été un vrai pied noir« .   Fâché, il part en mer et tombe accidentellement à l’eau.  Pendant ces heures où il ne sait pas s’il va s’en sortir, il revisite l’histoire de son père, né en Algérie, à Sidi bel Abbès.    Bien entendu, il revoit cette vie à travers les yeux d’un fils et le drame qui a été celui de sa famille (et le sien), cette chute et cette reconstruction sont vus avec beaucoup d’amour et de respect.  Il en résulte une histoire touchante, racontée par un homme à la dérive, dans tous les sens du terme.

 

La guerre d’Algérie, je ne connais pas vraiment.  Je n’avais pas réalisé qui étaient les pieds noirs.  Dans ma tête, c’était « la colonisation, c’est le mal » et je n’avais jamais pensé plus loin.  Du coup, cette lecture m’a surtout ouvert les yeux sur ce qui était arrivé à l’époque, ce qui a fait que ça m’a pris une éternité à finir le roman.  Oui, je tiens de ma mère pour ça.  Je lis tellement de documentation à côté que mes lectures s’éternisent!   Du coup, pour moi, ce roman a été marquant.  J’ai adoré l’écriture, le regard certes mélancolique mais aussi optimiste du père qui a toujours foncé droit devant malgré les écueils.

 

Un roman sur l’héritage familial, sur les origines mais aussi sur la guerre et ses horreurs.  Manuel, le père, est médecin dans l’armée pendant la seconde guerre mondiale et a aussi assisté aux massacres de Sétif (cet épisode est hor-ri-ble… rien de moins) sans trop réagir.  Le personnage n’est pas parfait nous apprenons à le connaître et à l’apprécier.

 

Un auteur que je relirai sans doute.  Ça m’a réellement plu, limite à ma grande surprise, vu que j’étais certaine de trouver le roman lourd.  je n’ai trouvé que l’avis d’Hélène, qui a aimé mais qui y a trouvé des longueurs.

12 Commentaires

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  1. Un auteur que j’ai laissé tomber à cause du roman que je n’avais pas réussi à finir : «  la où les tigres sont chez eux » . J’ai sans doute tort.

    1. Je n’ai pas encore lu Là où les tigres sont chez eux… il parait que le perroquet y apparait déjà.. .mais j’ai eu peur de son épaisseur, en fait.

  2. J’avais tellement été emportée par son précédent roman « l^ île du point Némo » que j’ai été un peu déçue par celui ci …

    1. L’ile du point Némo est dans ma pile aussi. Je compte bien le lire. Le fait que je ne savais presque rien sur le sujet a probablement aussi influencé .

  3. Dès le début de ta chronique j’ai été happée : je me suis offert « Là où les tigres sont chez eux » ce week-end, après une longue hésitation, car il m’intimide à mort aussi… ^^ Il est sacrément énorme ! Ton retour positif de cet autre roman me donne envie de dépasser ma crainte, mais il va falloir prévoir ça pendant les congés d’été je pense ! 😀

    1. Les tigres me font un petit peu peur aussi… j’ai le roman depuis des années sans oser! Tu as raison, il est trèèèès gros! Ceci dit, celui-ci se lisait bien alors je vais avoir moins peur pour tenter le coup, maintenant.

  4. Jamais lu cet auteur… Il va falloir que je remédie à cela… Je note. Merci!

    1. J’espère que ça va te plaire. Moi, en tout cas, je vais poursuivre ma découverte.

  5. J’ai L’Île du point Nemo sur ma LAL depuis sa sortie, j’en avais lu d’excellentes critiques à l’époque.

    1. J’ai l’île et les tigres… mais j’ai commencé par le dernier. Faut pas chercher à comprendre, je pense.

  6. Mais non, il ne faut pas avoir peur de l’épaisseur de Là où les tigres sont chez eux ! Il y a de l’érudition, mais aussi de l’aventure, comme dans l’ïle du Point Nemo, qui est absolument génial. Pour ce dernier titre, j’ai été un peu déstabilisée par le côté témoignage, qui n’est pas le genre habituel de l’auteur. Mais l’ouverture sur l’histoire des pieds noirs est passionnante !

    1. Oui, c’est ce que j’ai aimé, l’histoire des pieds noirs. Je n’en savais tellement rien. Mais l’érudition ne me fait pas peur normalement… du coup, je tenterai, promis!!

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