Le sentiment des crépuscules – Clémence Boulouque

Non mais regardez le bandeau. Zweig. Comment résister? Dans mon cas, je ne résiste pas. Vous vous en doutiez.

De quoi ça parle

Nous sommes à Londres, en 1938. Zweig, à la demande de Dali, lui présente Freud, que le peintre idéalise. Il souhaite lui montrer l’une de ses toiles, La métamorphose de Narcisse. Il semblerait que cet après-midi londonien ait vraiment eu lieu, mais Boulouque nous livre ici son interprétation.

Mon avis

La distribution de ce roman me faisait saliver à l’avance : Freud, Zweig, Dali, Gala, Anna Zweig et Edward James. Par des flux de conscience croisés, nous serons témoins d’un après-midi entre ces illustres personnages. Chacun a ses passages, ce qui permet d’éviter le joyeux mélange, mais je reste toutefois sur ma faim.

Nous sommes à la croisée des chemins. Nous sommes dans l’avant-guerre. Freud mourra en 1939 et Zweig se suicidera en 1942. L’histoire sera bientôt bouleversée et nous sentons bien cet aspect peser sur le roman. Aurais-je aimé qu’il soit plus développé?  Certes. Car malgré le casting de folie, c’est ce que j’ai préféré dans l’histoire et j’aurais aimé entendre davantage de réflexions des protagonistes principaux à ce sujet.

Mon problème?  Chacun d’entre eux est une caricature de lui-même, ce qui m’a empêchée d’adhérer complètement à l’histoire. Gala est particulièrement désagréable, Zweig profondément déprimé et Dali est dans une exégaration qu’il sait lui-même too much. C’est épuisant.  Le personnage d’Anna Freud m’a toutefois beaucoup plu et m’a paru mieux développé.

Même si c’est une lecture en demi-teinte, j’ai aimé la réflexion sur le thème de l’exil, de la dépossession et de la reconstruction qu’il implique. Mais qu’est-ce que Gala et Dali pouvaient être agaçants en ramenant toujours tout à eux! Ceci dit, c’est probablement logique étant donné les personnalités flamboyantes qu’ils semblent avoir eue. Bref, mitigée.

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