C’est parce qu’on m’en a vanté la plume que j’ai choisi de lire ce roman. Et c’est parce qu’on m’avait prévenue que c’était à la limite du réalisme magique que je l’ai aimé.
De quoi ça parle
Depuis toujours, Isor laisse ses parents désemparés. Elle est différente, mystérieuse, ses comportements sont souvent incompréhensibles, entre crises, réactions démesurées et moments de grâce.
Près de chez elle, Lucien. Septuagénaire reclus qui va un jour s’en occuper, le temps de la visite d’un ouvrier. Ces deux-là vont se trouver… et tout va changer.
Mon avis
Quand je lis des romans traitant de ces thèmes, j’ai du mal à mettre de côté mes années à connaître des jeunes qu’on dit « différents », des jeunes neuroatypiques, des personnes qui voient le monde d’une façon différente de la mienne. J’ai vu de belles histoires, des évolutions inespérées. Peut-être toutes ces années m’influencent-elles davantage que je ne l’aurais cru. Lucky me, on m’avait avisée que ce n’était pas nécessairement réaliste en fin de récit. Le sachant, j’ai pu me concentrer sur le côté beau et lumineux du parcours d’Isor et apprécier la plume de l’autrice. Car il est presque étonnant de réaliser qu’Alice Renard n’avait que 21 ans lors de la publication de ce roman tant il y a de justesse dans les réflexions.
J’ai adoré la première partie, où nous pouvons rencontrer chacun des deux parents séparémenet, alors que généralement, nous avons tendance à les voir comme un tout. Isor peut être une enfant solaire par moments mais elle est surtout déconcertante et imprévisible. Elle ne parle pas, répond très peu aux consignes, a des intérêts restreints et des particularités sensorielles qui rendent le quotidien difficile. Les parents ont vu médecins, psychiatres, orthophonistes et psychologues. Personne ne semble les comprendre et Isor n’entre clairement pas dans les cases ni du DSM ni du monde médical. Ils ont donc tourné le dos au système médical et au système scolaire et ont construit un cocon pour eux trois où personne d’autre n’a de place. Tout est organisé autour d’Isor. Et les pensées des parents… c’est tellement juste, ça ressemble tellement à ce que j’ai parfois entendu… Il y a tellement d’ambivalence, tellement de sentiments difficiles à avouer mais qui sonnent vrais. Cette partie est tout bonnement géniale.
J’ai moins accroché à Lucien, du moins par au début. On comprend davantage son attitude vers la fin du roman, quand on comprend son histoire. Entre Isor et Lucien, c’est l’affection immédiate. Ils s’acceptent comme ils sont sans poser de question, avec juste de l’ouverture et de l’amour. Certes, le discours de Lucien surprend un peu au départ mais j’ai choisi de le voir comme l’amour d’un grand-père.
Dans ce roman, l’amour est parfois maladroit, parfois étouffant, parfois teinté de culpabilité ou même de colère. Mais il existe et c’est bien. Et je relirai clairement l’autrice.
4 Commentaires
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Comme toi, le personnage de Lucien ne m’a pas con,vaincu, mais j’ai adoré la dernière partie.
Auteur
Alors que moi, celle-ci m’a vraiment moins plu car impossible dans la vraie vie. Mais la plume m’a troublée. Carrément.
comme toi j’ai aimé la première partie moins la deuxième et pas du tout l troisième !
Auteur
Je suis moins tranchée que toi car ça reste pour moi une bonne lecture. Mais comme je savais que la finale était un peu impossible, ça a passé.