La vie est un songe – Calderon

Le comment du pourquoi

J’ai cette pièce dans ma pile depuis 10 ans. Ouais, 10 ans. Deux fois. Une édition en français et une bilingue. Call me crazy. Du coup, je l’ai sélectionné pour le challenge livresque estival, catégorie théâtre ET classique. Trichons tous en choeur!

De quoi ça parle

Le roi Basilio de Pologne, ayant eu vent d’une prophétie concernant son fils Sigismond, l’a élevé en sauvage, enfermé dans une tour. Un jour, Sigismond se réveille à la cour de Pologne sans comprendre… rêve ou réalité? La prophétie se réalisera-t-elle?

Mon avis

La vie est un songe est une pièce du théâtre classique espagnol. Vous connaissez l’âge d’or espagnol? Non? Moi non plus. Du coup, j’ai dû me renseigner pas mal à côté pour bien comprendre de quoi il s’agit. Et sérieusement, ça vaut la peine d’avoir cette mise en contexte, pour mieux comprendre les limites de l’auteur, tant au plan politique, religieux que technique. Le roi BasiLIO de Pologne? Entendons-nous, on est loin de la vraie Pologne. Le récit est un peu hors du temps, découpé en trois actes aux limites floues, mais un flou voulu, qui sert de toile de fond qui est une réflexion philosophique : rêve-ton sa vie? Vit-on un rêve? Qu’est-ce qui est réel?

Entendons-nous, je me trouve toujours très « petite » quand vient le temps de parler classiques, surtout théâtre classique. J’ai beaucoup amé et avec ma version bilingue, je me suis fait de déclamer les vers à voix haute, comme souvent quand je peux déchiffrer des textes en version originale. Mettons que j’avais bien besoin de la traduction.. mais c’était beau. J’ai beaucoup aimé les sonorités espagnoles et la traduction française, avec ses longs monologues nous faisant réfléchir sur la réalité ainsi que sur l’influence de nos vies sur nos comportements et nos réactions. C’est instrospectif, il y a de claires références à Platon et à sa caverne et les personnages évoluent de façon assez impressionnante.

Mais attendez… je n’en ai pas parlé, en fait, des personnages! Le prince Sigismond est enfermé dans une tour, élevé comme une bête, les astres ayant prédit la chute de son père par sa main. Un jour arrive Rosaura dans le royaume de Pologne, avide de vengence et armée d’une épée qui ne laissera pas indifférent Clotaldo, le gardien de la tour de Sigismond. Ensuite, déménagement à la cour du roi où débarque tout ce beau monde… avec certaines conséquences assez dramatiques.

Ça parle de relation à la réalité, de morale, de responsabilité et de relation avec les autres. Ça parle aussi de liberté, d’autorité et d’abus de pouvoir. Ca semble stéréotypé mais c’est tellement bien dit!

Bref, j’ai beaucoup aimé. Et j’ai envie de découvrir davantage de théâtre espagnol. Des suggestions?

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