Le comment du pourquoi
Oui, je vous entends penser. Pouvez-vous bien me dire pourquoi tu continues à lire cette série alors que tu as bougonné d’aplomb à l’écoute du tome 5. Mais je VEUX savoir l’histoire de la septième soeur alors je continue. En plus, ils ne disent pas Beer mais Bear en nommant le personnage en question. Du coup, je me suis dit que je pouvais bien continuer. Tant qu’à avoir lu 5 tomes.
De quoi ça parle
Ce tome 6 est l’histoire d’Electra, la sixième soeur. Elle est mannequin, elle est célèbre, adulée et a une addiction à l’alcool et à la drogue. Contrairement à ses soeurs, elle n’a pas cherché à connaître ses origines, et ce sont ses origines qui vont venir à elle. Parallèlement, nous allons suivre l’histoire de Cecily, jeune fille de la haute société New-Yorkaise qui, après avoir été abandonnée par son fiancé, décide de partir avec sa marraine au Kenya. Et sa marraine, c’est Kiki Preston, notable habitante de Happy Valley.
Mon avis
Maintenant, en lisant un Lucinda Riley, je sais à quoi m’attendre. Je connais la plume, le côté romanesque, plus grand que nature. Je sais qu’il va y avoir des romances et quelques répétitions. Ici, c’est tout de même moins flagrant que dans d’autres tomes, et c’est sans doute pour ça que j’ai nettement apprécié davantage que le tome 5. Pourtant, ce n’était pas gagné car Electra, mannequin célèbre et adulée, qui semble se ficher éperdument de sa famille, n’apparait pas dans les premiers tomes comme un être éminemment sympathique. Ici, nous rencontrons un être qui ne sait pas qui elle est vraiment mais qui ne se cherche pas pour autant. Profondément indépendante, elle dit vouloir tout gérer toute seule, tout en se reposant pour presque tout sur son assistante. Pourtant, toute riche qu’elle soit, elle croule sous la pression et la vacuité de sa vie de fille célébrissime et passe à travers à l’aide d’alcool et de drogues. Des « rails » de coke surtout. Ici, on appele ça des « lignes »… du coup, j’ai remarqué chacune des 24 mentions (minimum) des dits rails. Son univers va sans doute être bouleversé quand une dame surgit dans sa vie en soutenant être sa grand-mère.
Dans le passé – car comme d’habitude, il y a un passé-présent – nous rencontrons Cecily, jeune femme abandonnée par son fiancé dans la riche société de New York. Elle profite d’une invitation de sa marraine, Kiki Preston, pour aller visiter le Kenya. Et ici, j’ai été ravie de retrouver les habitants de la Happy Valley (la vallée de la joie), que j’avais déjà rencontrés dans un vieux film. Entendons-nous, nous sommes en plein colonialisme et cette histoire, qui se déroule dans les années 30, a des standards très très différents en ce qui concerne le racisme et ce qu’est le fait de ne pas l’être. Les personnages qui sont décrits comme étant « ouverts d’esprits » font grincer des dents aujourd’hui et le côté white savior peut faire frémir. Toutefois, ce mode de vie, que j’avais découvert avec « Out of Africa », avec sa vision hautement biaisée, et revu dans le dit film (dont je ne me rappelle plus le nom) est très bien évoqué. Les paysages semblent magnifiques et la ségrégation « ordinaire » de l’époque est bien décrite. J’ai beaucoup aimé les passages au Muthaiga club et les descriptions de ce mode de vie hédoniste, rempli de fêtes décadentes où sexe, drogue et alcool de bon matin ne font peur à personne. Ça donne tellement envie de visiter ces contrées.
J’ai bien aimé le personnage de Cecily, qui ne vit pas que pour l’amour, qui se démerde, qui fait plein d’erreurs et qui prend des décisions parfois déchirantes. Les personnages noirs sont moins bien développés toutefois. De plus, même si Electra est décrite comme étant intelligente et ayant beaucoup voyagé, elle est parfois tellement out of it. Oui oui, girl, le Kenya est en Afrique. Surprise, surprise!
Ceci dit, c’est hautement divertissant, on veut connaître la suite et ça se lit tout seul. On traite ici de dépendance, de luttes sociales et de droits des noirs aux États-Unis. C’est surtout un personnage qui réalise à quel point elle a été protégée des réalités de ce monde et qui tente de s’en sortir. Son cheminement est intéressant, quoiqu’un peu improbable… mais comme je le disais, le tout est très romanesque et je m’y attends avec cette autrice.
Et je suis rendue à la fameuse septième soeur! Yéééé!!
2 Commentaires
On traite ici de dépendance, de luttes sociales et de droits des noirs aux États-Unis : et pourtant l’auteur réussi à rester drôle. Chapeau.
Auteur
Ce n’est pas tout le temps drôle… mais parfois, yep!