La mort d’Ivan Ilitch – Tolstoï

La mort d'ivan ilitchSi on y pense bien, cette nouvelle n’était pas vraiment pour moi.  Imaginez, un roman où on nous raconte la terrible agonie d’un homme qui a une vague « douleur » au côté.  Moi, l’hypocondriaque invétérée.  Mais pourtant, pourtant…

 

Il y a quelque chose de fascinant dans ce court roman, qui raconte la mort d’un juge, Ivan Ilitch.  Plutôt satisfait de lui-même et de sa petite vie, considérant les petites bassesses du quotidien normales et acceptables,  On le suit dans sa progression, on le voit se marier (et le regretter), devenir plus important, acquérir de l’influence… jusqu’à l’arrivée de cette douleur.  Celle qui ne veut pas partir.

 

Quelle justesse dans la description des tourment de la peur de la maladie.  Je croyais m’entendre, me voir analyser chaque réaction de mon corps (quand j’avais une maladie mortelle imaginaire).  Ces sursauts d’espoir, ces déceptions, cette hypervigilence qui nous fait ignorer le monde extérieur qui ne comprend rien, lui, parce qu’il n’a pas ÇA.  Ce pourquoi moi?  Cette envie des autres qui sont si insouciants… c’est tellement, tellement ça.

 

Et parce que sa maladie à lui n’est pas imaginaire (je touche du bois, en ce moment), Tolstoï décrit à merveille le deuil, ses phrases, ses tourments.  Et que dire de son portrait des réactions des autres, pour qui il devient « un malade », exclu avant l’heure du monde des vivants.  C’est d’une justesse terrible.  Mais ce qui m’a surtout touchée, c’est cette réalisation lente d’Ivan Ilitch, qui comprend qu’il n’est pas ce qu’il croyait être pour les autres… ni pour lui-même.  Qui réalise petit à petit que cette image que les autres lui renvoient et qu’il n’aime pas… elle est peut-être véridique.

 

J’ai été touchée, agacée par les réactions de son épouse, des gens, et très émue par ce « pourquoi moi », présent et criant jusqu’à la presque fin…

 

Bref, j’aime lire Tolstoï.

Définitivement.

10 Commentaires

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  1. Ah je ne l’ai pas encore lu celui-là, mais j’imagine bien ton ressenti 🙂 et moi ausdi j’aime définitivement lire Tolstoi 🙂

    1. Tu peux t’imaginer hein! Moi la grosse freak de la maladie! MAis la description de ce qui est arrive est passionnante.

  2. J’aime Tolstoi aussi. ^_^

    1. Je dirais même que je l’aime d’amour!

  3. Je préfère ses récits plus longs, tout de même.

    1. Oui, moi aussi. Mais tout de même, ce portrait est d’une justesse qui traverse le temps….

  4. Irrésistible. Le thème me fait penser à « La douleur de Manfred » de Robert McLiam Wilson. Je ne sais pas si tu l’as lu, c’est aussi un très beau livre.

    1. Oh, je ne connais pas du tout! Mais je note! Maintenant que je sais que je peux supporter le tout!

  5. Et bien, j’ai honte, mais je n’ai jamais lu Tolstoï !! Alors pourquoi ne pas commencer par celui-là !

    1. MOi j’aime Tolstoi d’amour. J’ai commencé avec Anna Karénine et j’aime presque tout depuis. Mais si le thème te tente, pourquoi pas!

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