C’est totalement un cas de « j’ai choisi le livre pour la couverture ». En fait, j’ai choisi le livre pour sa couverture dans les favoris d’une booktubeuse que je suis. Call me futile!
Mon avis
Voici donc une réécriture féministe du Ramanaya, poème épique presque sacré pour certains hindous. L’épopée mythologique originale – que je ne prétendrai pas bien connaître dans ses multiples versions – raconte entre autres l’histoire du prince Rama, septième réincarnation de Vishnou, qui sera écarté du trône de son père. Et qui est Kaikeyi dans tout ça? L’une des trois femmes de son père, la vilaine de l’histoire, la responsable de l’exil de Rama. Ici, on nous raconte son histoire.
Mon avis
Ce n’est pas un secret, j’aime les réécritures, surtout celles qui s’éloignent des habituelles réécritures de Disney (qui sont eux-mêmes des réécritures… bref, vous comprenez). Ici, l’autrice choisit de combler les vides. On en sait assez peu sur Kaikeyi (du moins dans la version que j’ai lue) et on lui invente ici une histoire, une vie, un passé, des motivations. Je dirais que c’est une réécriture de type « what if »… Et si Kaikeyi n’était pas juste une méchante dans l’histoire?
Kaikeyi est une femme qui a été élevée dans un monde d’hommes. Un monde où les femmes ne comptent pas, où elles sont quantité négligeable, un vrai patriarcat. Et Kaikeyi veut faire quelque chose pour que ça change. Quitte à tirer des ficelles. Et elle en a la capacité. Vraiment. J’ai apprécié les côtés sombres de de l’héroïne, ses petites manipulations pour atteindre son objectif. Dans sa tête, elle n’a pas le choix. Pas d’autre moyen. La fin justifie-t-elle les moyens?
Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde dans ce roman. J’ai apprécié apprendre à connaître Kaikeyi petit à petit, j’ai aimé reconnaître les personnages du mythe et voir comment ils étaient interprétés par l’autrice. Tout ce roman, c’est ça. Pourquoi Kaikeyi a-t-elle agi comme elle l’a fait? Et si elle avait une raison?
Bref, c’est une histoire féministe, une histoire de femmes. Une histoire de maternité aussi et d’amitié entre femmes. C’est cette dernière partie que j’ai davantage apprécié. Les relations entre les femmes, leur manière de se soutenir de faire ressortir le meilleur des autres femmes. Peut-être le gris s’efface-t-il un peu à la fin, mais j’ai aimé les côtés doux-amers ainsi que la finale… même si on savait clairement où ça s’en allait. J’aurais peut-être préféré que Kaikeyi ait davantage de zones d’ombre, mais pour moi, ça a clairement fonctionné!