Soyons honnête, si je n’avais pas reçu ce roman en service presse, je ne crois pas que je l’aurais choisi pour moi-même. Je n’ai d’ailleurs pas relu la 4e en le prenant. Toutefois, j’aime généralement ce que fait Marie Vareille et je me suis dit que cette lecture pourrait être une bonne idée. Finalement? Je pense que c’est un cas de « ce n’est pas toi, c’est moi ».
De quoi ça parle
Trois destins de femmes dans trois pays différents. Claire apprend sa grossesse le jour même où elle perd son emploi. Océane est une étudiante insécure qui cherche sa place et découvre qu’elle veut écrire. Une femme anonyme, en Indonésie, raconte dans son journal pourquoi elle est partie, pourquoi elle a abandonné son bébé. Quel lien unit ces trois histoires?
Mon avis
Le thème de la maternité est ce qui prime dans le roman et il est ma foi très bien abordé. Toutefois, ce n’est pas une thématique qui m’attire particulièrement, n’ayant jamais eu vraiment envie d’être mère… et sachant parfaitement que ça aurait été une totale catastrophe! Du coup, j’ai été moins interpellée que d’autres par ces histoires qui traitent de certes féminins, mais pas le biais de la maternité, qui ne vient pas toujours immédiatement, facilement. Il faut ajouter que le thème de la reconstruction de soi n’est pas toujours mon préféré en littérature. Ce n’est pas un roman feel good, mais il y a un côté lumineux à travers les nuages qui en rappelle parfois le ton. En gros, j’ai passé un bon moment avec ce livre mais ce n’est pas le coup de foudre absolu que la plupart de mes copines ont eu. Parce que c’est moi.
Bien entendu, on voit assez rapidement comment les histoires sont entrelacées mais ça n’enlève rien au récit. Nous rencontrons trois femmes blessées, qui se cherchent, et qui doivent comprendre comment elles comptent poursuivre soit en tant que mère ou en tant que femme. Les trois voix sont touchantes, particulièrement le journal de la femme qui n’a pas pu, qui est partie, dépassée par les événements, par la maternité et la dépression post-partum, si souvent banalisée. Le fait de traiter de ce sujet dans un roman grand public est pour moi nécessaire, ayant connu plusieurs femmes dans la situation qui se sentaient seules, coupables, mauvaises mères… des fois, ce n’est pas immédiat. Pas simple. Et toutes les injonctions qui sont faites aux femmes, aux mères, à ce qu’elles « devraient » faire pour être une mère instagram parfaite n’aident pas nécessairement, même si c’est souvent fait avec une bonne intention. C’est ce que ce roman nous fait réaliser, à travers des histoires personnelles différentes mais qui se ressemblent quand même.
Mon seul vrai bémol littéraire serait le personnage du père d’Océane, vrai « méchant Disney » qui n’a jamais un seul bon mot pour personne, qui est complètement narcissique, manipulateur et qui semble aimer faire mal aux autres. J’ai toujours du mal avec ce genre de personnage qui m’apparait toujours moins bien construit que les autres, sans zone de gris. Toutefois, j’imagine que ce genre de personne existe… même si je n’aime pas du tout les lire hors de la fantasy!
Un roman qui touchera de nombreuses personnes, qui fera réfléchir et qui donnera sans doute de l’espoir à plusieurs. Une jolie plume très fluide, très accessible et des femmes qui sonnent vrai. C’était juste une rencontre en demi-teinte pour moi. Parce que moi.