No man’s land – Charlotte Gingras

No man's landAu dernier salon du livre, madame Mireille, relationniste pour cette collection chez Druide, m’a gentiment fait comprendre qu’il FALLAIT que je lise ce livre.  Et comme je suis une bonne fille obéissante (qui en doutait encore, hein!), je me suis exécutée (avec un peu de retard, certes… mais je sens qu’elle va me pardonner).   De toute façon, je suis juste amoureuse de la couverture!

 

Ce roman, c’est l’histoire de deux désespoirs et de deux solitudes qui se rencontrent.  Dans la première partie, nous rencontrons Eden, au prénom plein d’espoir, mais d’espoirs rapidement déçus.  Eden est l’enfant du milieu d’une famille dysfonctionnelle.  L’argent du « chèque de pauvre » s’envole vite, le frère aîné est en maison de correction et Eden essaie de protéger sa petite soeur, Fleur, de ce monde qui semble n’avoir rien en banque pour elles.  Pourtant, Eden ne voudrait rien de bien extraordinaire.  Une jolie robe, assez de sous pour faire le lavage, un prince charmant…

 

Sauf que bien entendu, quand on n’a pas reçu les bonnes cartes au départ, ce n’est pas toujours évident…

 

Jeanne, quant à elle, est déjà vieille et en peine d’amour.  Elle quitte son ancienne vie, désespérée, impitoyable envers elle-même et l’image que la vie lui renvoie.  Elle ne sait pas du tout si elle peut aider Eden quand on le lui propose.  Mais elle va essayer.

 

L’histoire d’Eden, on l’a déjà lue souvent.  Dans mon cas, je l’ai aussi déjà vue, bouches de métro en moins.  J’ai surtout vu l’histoire de Fleur, en fait.  Boulot oblige.  C’est peut-être pour cette raison, parce que je superpose de vrais petits visages, que je suis toujours touchée par ces histoires d’horreur ordinaire, ces histoires « too much ».  Peut-être aussi parce que je reste, comme Jeanne, persuadée qu’il n’y a pas qu’un seul coupable.   Ce n’est pas une histoire de miracle qui nous est racontée.  Une histoire de percée de soleil, plutôt.  Mince, timide…  mais bien présente.

 

L’écriture est fluide, évocatrice.  La narration varie selon les parties, passant du « tu » au « elle », le « je » des personnages étant beaucoup trop mal en point.  J’ai beaucoup, beaucoup aimé les moments capturés, les visions fugitives vues à travers la lentille d’un appareil, et ce malgré l’impossibilité pour les deux personnages de les apprécier réellement.

 

Un très beau roman, qui donne envie de découvrir l’abondante oeuvre jeunesse de l’auteur.

10 Commentaires

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  1. Ça a l’air trop triste pour moi… Mais la couverture est vraiment belle, je suis d’accord !

    1. Je pense que je me suis plus ou moins bien exprimée dans ce billet… il y a beaucoup de tristesse mais aussi tout plein de lueurs d’espoir…

  2. Je me laisserai bien tenter, en préparant les mouchoirs.

    1. Sérieusement, pas tant que ça. Le « pire » est derrière au début du roman. Ou presque. On assiste à la lente remontée.

  3. Bon… faut que j’écrive de nouveau mon message, la publication n’a pas fonctionné, dieu sait pourquoi. Je disais que je l’ai vu aujourd’hui à 2$ à la vente annuelle de ma Bibliothèque et je ne l’ai pas pris. C’est pas une question de dollars, plutôt de temps. Mais là, du coup, je le regrette.

    1. Ah… tu aurais dû! Je pense que ça aurait pu te plaire (dit la vilaine qui veut te faire regretter encore plus!)

  4. J’ai un peu de mal avec les histoires trop « too much » qui touchent les enfants, mais je vais voir si je peux le feuilleter en librairie québécoise à ma prochaine visite 😉

    1. Je pense que mon billet ne renvoient pas nécessairement la bonne impression. Je n’en ressors pas vraiment avec cette impression, après coup…

  5. Je l’ai lu d’une traite…. beaucoup, beaucoup aimé 🙂

    1. Ravie je suis!

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