Les murailles – Erika Soucy

Les murailles« Les murailles » a été un coup de coeur de miss Véronique chez Librex.   Elle me l’a donc envoyé (yep, il y a des bonnes surprises, parfois) et ce soir-là, chose rarissime, je l’ai aussitôt pris… et dévoré dans la soirée.  Et ça a été une très belle découverte, que n’aurais certainement pas faite sans cet envoi-cadeau.

 

Une poète prend donc un avion pour le Nord, sur un chantier, pour aller rejoindre son père.  En fait, elle va le chercher.  Chercher ce qui a pu l’attirer tellement dans cette vie.  L’attirer assez pour le faire partir encore et encore loin de sa famille.  C’est donc à travers ses yeux que nous découvrirons cet univers clos, assez fermé, dans ces paysages indescriptibles et changés irrémédiablement par l’homme.

 

L’écriture est un mélange habile d’images magnifiques et de parlé québécois des « gars de chantier ».  Étrangement, si j’ai mis un petit moment à m’habituer, j’ai pu souvent apercevoir la poète dans ces mots parfois crus, dans ces structures hautement orales.   Pour mes amis européens, si vous voulez être dépaysés, c’est le roman pour.  Mais je m’offre comme traductrice, par contre!

 

C’est aussi une occasion de pénétrer dans ce monde clos, celui qui a fait parler de lui avec les syndicats aux méthodes plutôt agressives, les batailles contre les écologistes et les actions hallucinantes qui sont parfois effectuées.  Ça fait parfois frémir.   Mais ce sont surtout les sentiments qui ressortent.  Les sentiments à vif d’Erika par rapport à son père, qui la faisait souffrir qu’il soit là ou non.  On sent la douleur sous les couches d’indifférence apparente, l’ambivalence, et, graduellement, on réalise que la sérénité apparaît, petit à petit.

 

Bref, un roman qui nous transporte dans un univers étrange, avec une langue particulière et très sensible, sous ses abords rudes.

 

À découvrir!

8 Commentaires

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  1. J’avoue n’avoir lu que le début de ton billet car je me réserve la surprise puisque j’ai le bouquin en ma possession. Je reviendrais assurément te lire jusqu’au bout lorsque je l’aurais lu.

    1. Tu me diras ce que tu en as pensé. J’ai beaucoup aimé la poésie qui pointe derrière cette langue brute!

  2. Il me tente, mais tu me fais un peu peur en offrant tes talents de traductrice ! Est-il vraiment accessible pour une Française ?

    1. Il n’est pas inaccessible mais disons… dépaysant!
      Et j’imagine que tu aurais besoin d’un peu d’aide à l’occasion.

  3. Oui, tu donnes envie de le découvrir !

    1. J’ai vraiment aimé. C’est tout un univers.

  4. Très tentant tout ça 🙂

    1. Toi, tu devrais comprendre, en plus :))

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